Démystifier les prêts liés à la durabilité et leurs avantages
Animateur : Amy West, chef mondiale, Finance durable et Transitions d’entreprise, Valeurs Mobilières TD
Invités : Glenn D. Gibson, vice-président et chef régional, VMTD, États-Unis et chef mondial, Montage de crédit, Valeurs Mobilières TD, et Tess Virmani, co-directrice du contentieux et vice-présidente à la direction, Politiques publiques de la Loan Syndications and Trading Association (LSTA)
Amy, Glenn et Tess traitent de l’évolution des principes et des objectifs des prêts liés à la durabilité, ainsi que du rôle que jouent les prêteurs pour aider les entreprises à accéder à ces prêts pour atteindre leurs objectifs. Ils concluent leur discussion en parlant des indicateurs de rendement clés et des rapports sur le rendement.
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ANNONCEUSE : Bienvenue au balado Points de vue de Valeurs Mobilières TD, où divers leaders d’opinion s’expriment sur des thèmes clés qui influencent les marchés, les secteurs et l’économie mondiale aujourd’hui. J’espère que vous apprécierez cet épisode.
AMY WEST : Bienvenue au balado Points de vue de Valeurs Mobilières TD! Aujourd’hui, on discute des prêts liés à la durabilité. Je m’appelle Amy West. Et je suis chef mondiale, Finance durable et Transitions d’entreprises à Valeurs Mobilières TD.
Dans les 12 derniers mois, aucun produit n’a attiré autant d’attention sur les marchés financiers durables que les prêts liés à la durabilité. Depuis l’émergence des prêts liés à la durabilité en 2018, le marché a connu une croissance exponentielle. Même si les obligations vertes restent importantes et prolifiques au sein des marchés financiers durables, graduellement les prêts liés à la durabilité occupent une plus grande part du marché global.
Totalisant plus de 200 G$ depuis le début de l’année, les prêts liés à la durabilité pourraient bien représenter la plus vaste portion des marchés des capitaux durables en 2021, un marché appelé à dépasser 1 T$ pour la première fois. Les ESG devenant prioritaires pour l’ensemble des dirigeants et administrateurs, les prêts liés à la durabilité intéressent tous les clients à l’échelle mondiale, dans tous les secteurs. Comme le marché croît à un rythme effréné, les efforts se concentrent désormais sur l’assise d’une crédibilité en ce qui a trait aux prêts liés à la durabilité. Tout ça se reflète dans les récentes lignes directrices de la LSTA et de la LMA, qu’on va aborder plus en détail avec les invités d’aujourd’hui.
J’ai le plaisir d’être accompagnée de Glenn Gibson, vice-président et chef régional, Valeurs Mobilières TD, États-Unis et chef mondial, Montage de crédit. Se joindra aussi à nous Tess Virmani, Chef du contentieux et vice-présidente à la direction, Politiques publiques de la Loan Syndications and Trading Association. Glenn et Tess, merci de nous accorder ce temps aujourd’hui.
TESS VIRMANI : C’est un plaisir d’être là pour parler d’un produit emballant.
GLENN GIBSON : Oui, bonjour, Amy! J’ai mon café et je suis prêt à commencer.
AMY WEST : Parfait. Je propose d’aborder en commençant l’ensemble du marché pour nos auditeurs.
Je vous invite tous les deux à indiquer le moment où les prêts liés à la durabilité sont apparus sur vos radars respectifs? Disons qu’on observe depuis trois ans une trajectoire de croissance assez impressionnante. Comment le marché a-t-il évolué jusqu’à l’état actuel?
GLENN GIBSON : Je vais commencer, Amy. Du côté des banques, je pense que les activités ont débuté vers la fin de 2017. 2018 est vraiment l’année où a commencé à voir l’avènement du marché des prêts liés à la durabilité. Et en 2019, on parle d’une vraie effervescence ici, en Amérique du Nord – avec plus de 150 G$ US traités sur le marché. Évidemment, il y a eu la pandémie, et le marché a légèrement reculé en 2020 – les volumes vers la fin de 2020 ont piqué un peu du nez. Mais en 2021, le départ est vigoureux, comme vous le dites. On a déjà dépassé le cap des 200 G$ depuis le début de l’année.
Les volumes sont nettement en hausse. Les banques préparent des réserves de capitaux pour soutenir le marché de la durabilité. Selon moi, la tendance va se poursuivre d’ici la fin de 2021, jusqu’en 2022.
TESS VIRMANI : Oui. La croissance explosive de ces produits est plutôt inégalable si on la compare aux autres progrès dans l’arène des marchés de prêts. Même si la croissance semblait initialement plus marquée en Europe, on voit que partout, notamment en Asie-Pacifique, le mouvement prend de l’ampleur. Cette année, les États-Unis connaissent une telle croissance. Je trouve assez intéressant qu’à la LSTA, on se soit intéressés à ça, car on s’aligne normalement sur les pratiques actuelles en créant des normes inspirées du consensus établi au sein du marché.
Ici, on était plus à l’avant-garde par rapport à l’activité aux États-Unis. On s’est joints à la LMA en Europe, et à l’APLMA dans la région de l’Asie-Pacifique, l’Europe était le seul exemple concret d’activité à ce moment-là. Mais on a tous déterminé immédiatement qu’une norme mondiale serait très utile, et qu’il s’agit d’un produit... En fait, tous les produits de finance durable requièrent des paramètres et des composantes de base reconnaissables, qui peuvent en préserver l’intégrité.
On s’est mis là-dessus avant que l’activité se généralise. Je crois que le premier prêt lié à la durabilité aux États-Unis est celui de CMS Energy, en juin 2018. On avait déjà publié nos premiers principes en mars de la même année. L’approche est assez particulière, mais elle semble avoir bien fonctionné. Et c’est excitant de voir les différents types de prêts, les différents indicateurs clés (IRC) applicables et la façon dont ce produit distinct soutient les emprunteurs en tous genres, dans la mesure où ils ont un plan d’affaires tenant compte des IRC, des cibles établies et de leurs objectifs concernant ce qu’ils visent comme profil de durabilité.
AMY WEST : Sans aucun doute. Les prêts liés à la durabilité sont à l’avant-scène. Glenn, pouvez-vous ajouter aux propos de Tess, du point de vue des clients? Pourquoi un client recourt-il à un prêt lié à la durabilité? J’aimerais en savoir plus sur les motivations d’un trésorier d’entreprise envers ce marché. Comment ce produit et son intégration à un plan stratégique d’entreprise cadrent-ils avec un plan de financement global?
GLENN GIBSON : Bonne question, Amy. Les produits de durabilité sont souvent stratégiques en soi – ils relèvent du conseil, du chef de la direction et des finances, de l’ensemble d’une organisation. Les parties prenantes s’y intéressent. Les actionnaires s’y intéressent. Les porteurs d’obligations s’y intéressent. Pour tout dire, les banques s’y intéressent. Du point de vue de la trésorerie, ces produits se négociaient à prix supérieur, et étaient un peu chers.
Mais j’imagine que vous avez vu les réserves de capitaux mises en place, y compris sur le marché bancaire, où on est presque rendu à contre-pied, du côté des obligations de durabilité ou vertes, notamment sur les marchés des prêts en finance durable – il y a un incitatif intégré. Les trésoriers d’entreprise peuvent désormais considérer le produit, et y voir un incitatif ou une légère réduction favorable, qui leur permet d’utiliser un prêt lié à la durabilité. Vraiment, du point de vue du marché bancaire, les banques réservent ces fonds pour inciter les clients à atteindre leurs IRC. Des IRC significatifs qu’on établit ensemble. Comme Tess l’a dit, l’instauration de normes sur le marché est d’une grande utilité.
Mais les sociétés diffèrent. Elles ont tous différents niveaux d’IRC. On a pour tâche d’intégrer tout ça dans leur structure de tarification. Et de leur offrir des incitatifs, comme une réduction. Le marché bancaire a vraiment été pris d’assaut. Toutes les banques ont de solides programmes ESG, y compris la TD. On veut vraiment travailler avec les emprunteurs et contribuer à diminuer l’empreinte carbone. Du point de vue des trésoriers, il s’agit d’un financement efficace.
Quand on examine les produits liés à la durabilité, on constate qu’ils comportent un avantage stratégique, et qu’il est possible de les intégrer aux échanges sur l’équipement et le matériel et l’expansion des affaires. On parle d’un financement efficace pour l’ensemble du groupe, qui permet aux trésoriers de dégager de la valeur. Le tout relève essentiellement des dirigeants et des administrateurs. Comme les parties prenantes à l’échelle mondiale s’y intéressent, c’est la chose à faire. On doit tous travailler à réduire les émissions de carbone. Bref, c’est un produit formidable, qui génère beaucoup de soutien.
AMY WEST : Tess, vous avez mentionné que la LSTA s’est investie d’un rôle inhabituel. Elle est passée à l’avant-garde du marché, voire en tête du marché. J’aimerais avoir votre point de vue. Comment s’assurer que les emprunteurs accèdent au marché en grand nombre, de façon ambitieuse?
TESS VIRMANI : C’est une excellente question, Amy. Les associations professionnelles se sont penchées là-dessus. Et c’est vraiment l’un des objectifs clés des cadres de travail. On surveille de près l’évolution du marché. Les participants au marché se rallient pour créer des caractéristiques, à mesure que le produit se popularise. On veut s’assurer d’intégrer les balises appropriées dans les cadres de travail. Je pense qu’on peut s’inspirer de mai 2021, mois de la plus récente publication des principes applicables aux prêts liés à la durabilité.
On a alors franchi une étape importante en termes d’exigences pour les prêts liés à la durabilité. On avait toujours valorisé les vérifications externes en l’absence de renseignements sur les IRC et les cibles de rendement en matière de durabilité (CRD) à l’échelle publique ou en l’absence d’assurance modérée.
Mais ici, on s’est dit qu’à l’avenir, après l’octroi d’un prêt lié à la durabilité, il serait important – sur une base annuelle ou autre – de convenir avec les parties à l’opération qu’au moment de la vérification, il ne suffise pas aux emprunteurs de dire : « Voilà notre rendement, on a atteint l’objectif. »
On doit aussi recourir à une partie indépendante. Désormais, l’emprunteur ne sera plus chargé de réviser ses propres devoirs, pour ainsi dire. Il doit y avoir une vérification externe indépendante de son rendement, qui selon moi, peut prendre différentes formes. Mais il faut préserver l’intégrité du produit. C’est une chose qu’on a négociée vivement dans les groupes de travail, surtout quand on s’arrête aux différents territoires représentés, car on établit une norme mondiale.
Les administrations se sont regroupées – je rappelle qu’il s’agit d’une norme mondiale. Elles ont collaboré et négocié ensemble, examinant les diverses étapes évolutives des marchés dans différentes régions. Surtout, elles se sont ralliées et ont déterminé la prochaine étape pour le produit en vue de préserver son intégrité. Et on est prêts à inclure cette nouvelle exigence dans le cadre. On verra comment le marché va réagir. Mais ça fait maintenant partie du cadre de prêts liés à la durabilité.
GLENN GIBSON : C’est tellement important. Et je pense que le problème ici, c’est l’harmonisation. Les parties prenantes associées à nos emprunteurs veulent confirmer que les emprunteurs atteignent leurs IRC. Et franchement, les sociétés avec lesquelles on travaille veulent aussi s’assurer que les parties prenantes et les marchés savent qu’elles font ce qu’il faut pour atteindre les IRC établis. Les rapports sur la durabilité de presque chaque emprunteur, tous secteurs confondus, sont aujourd’hui bien intégrés dans la culture d’entreprise de nos clients. Il faut harmoniser les aspirations de chacun pour aider nos clients à atteindre les objectifs établis en vue de bénéficier de l’incitatif.
AMY WEST : C’est un point intéressant. Et Tess, j’ai une autre question pour vous. Elle revient souvent dans les échanges avec les clients... Pouvez-vous expliquer ce qu’entend la LSTA avec la LMA par « vérification externe »? Envisage-t-on une assurance modérée comme celle qu’on voit dans les rapports financiers vérifiés? S’en va-t-on dans cette direction? Parle-t-on de consultants indépendants? On aimerait entendre votre point de vue sur le sujet...
TESS VIRMANI : Excellente question, Amy. C’est justement un aspect que les associations professionnelles prévoient régler prochainement en élaborant des guides sur les vérifications externes. À titre d’information supplémentaire... Le nerf de la guerre, c’est qu’il doit y avoir un tiers indépendant de l’emprunteur qui intervient d’une manière ou d’une autre. Qui peut rendre compte aux prêteurs du rendement obtenu et confirmer l’atteinte des CRD.
Selon moi, il n’est pas nécessaire de faire intervenir un consultant externe. La situation dépend beaucoup des IRC et de la facilité à déterminer le rendement. On peut, par exemple, examiner le conseil d’un déposant public. La composition du conseil est détaillée dans les rapports annuels. Il est assez simple d’établir si – disons – une cible de diversité est atteinte ou non.
Je pense qu’il serait intéressant qu’un agent ait pour tâche d’examiner le rapport et de dire : Oui, on confirme que cette exigence est respectée! Il s’agit juste de faire intervenir une autre partie pour confirmer la fiabilité de l’emprunteur. Il arrive d’avoir affaire à d’autres IRC que les prêteurs sont moins habitués à relever eux-mêmes ou qui sont propres à un emprunteur. Dans de tels cas, des vérifications externes supplémentaires s’appliquent. On recourt à des consultants externes.
À vrai dire, ça dépend un peu de la situation. Tant qu’on respecte l’idée que l’emprunteur n’a pas le dernier mot. Autre chose que j’aimerais souligner pour faire suite aux propos de Glenn : ces prêts sont un excellent moyen de communiquer l’engagement d’une entreprise envers la durabilité. C’est souvent très important pour l’ensemble des parties prenantes et l’image d’une société dans son ensemble au sein du secteur d’activité.
Bien qu’à première vue, ça représente des coûts supplémentaires pour l’emprunteur, au bout du compte, la démarche permet d’aligner le prêt lié à la durabilité sur toutes les exigences du secteur et du produit. En rendant le prêt conforme, on assume un coût à court terme pour récolter plus de gains à long terme. Aucun emprunteur ne veut se trouver dans une situationd e remise en question quant à l’intégrité du prêt. Il est important de garder ça à l’esprit quand on songe aux coûts supplémentaires liés aux vérifications externes.
AMY WEST : Maintenant, Glenn, j’aimerais qu’on parle un peu du rôle que les banques jouent ici. Souvent, les banques sont chargées d’établir ou d’organiser ce genre de prêt, elles jouent un rôle central au chapitre de la crédibilité. Je suis curieuse de connaître votre point de vue sur le rôle des banques dans ce marché en évolution.
GLENN GIBSON : Amy, nous tâchons de rester à l’avant-garde. Et vous jouez un rôle important en ce sens à la TD. On a mis sur pied le groupe Finance durable et Transitions d’entreprises, qui travaille avec le groupe Syndication de prêts, qui travaille avec nos groupes de montage pour épauler l’emprunteur – non seulement pour structurer la facilité, mais pour déterminer quels sont les IRC acceptables, si on veut, au sein du marché bancaire. C’est une mission importante, qui ne manque pas d’ambition! Tess a évoqué des efforts de normalisation... On veut s’assurer d’avoir un produit conforme aux critères impartis, en particulier dans notre vaste marché, celui des prêts syndiqués.
Notre autre rôle d’agent de structuration en termes de durabilité, c’est de comprendre le marché, et comment le produit peut cadrer au sein du groupe bancaire actuel. J’ai dit plus tôt que des réserves de capitaux, notamment pour l’emprunt, sont en préparation. Comme agent de structuration de la durabilité, après le travail avec les emprunteurs, on doit vraiment s’assurer d’anticiper la demande du marché. Or, la demande du marché ne pourrait être plus forte. On a tous les trois mentionné la vigueur du marché. Et que le produit se rattache aux facilités renouvelables sous forme de financement secondaire ou qu’il soit intégré dans le crédit renouvelable des sociétés emprunteuses, le rôle d’agent de durabilité reste de conseiller les clients pour ce qui est des IRC, en appliquant le bon mécanisme de tarification.
On doit aussi assurer un équilibre avec le marché. C’est notre rôle à cet égard. Enfin, je dirais que les IRC ne servent pas qu’aux marchés de prêts... Amy, vous êtes déjà passée du côté des obligations vertes, la réalité est qu’il faut harmoniser les IRC parmi tous les produits actuellement offerts, c’est très important.
Les trésoriers d’entreprise et les services de finances s’attachent à harmoniser les produits qu’ils ont pour éviter d’avoir plusieurs cibles à suivre. Il y a ici une occasion d’harmonisation, on doit s’assurer que les IRC sont alignés à l’échelle de tous les produits liés à la durabilité – et il y en a pas mal... les dérivés liés à la durabilité, les obligations durables, les prêts liés à la durabilité... Le marché va continuer d’évoluer. Il faut s’harmoniser pour ne pas disperser les points de suivi.
AMY WEST : Je suis tout à fait d’accord. Je pense que les IRC associés à ces produits sont là pour rester. Ainsi, j’aimerais savoir... Vous mentionnez tant de produits... Et plusieurs outils à la portée du client... Du point de vue du client, il est facile de voir les avantages de ces produits. C’est ce qui assure une tarification avantageuse et cristallise cet atout en regard des objectifs d’entreprise. Mais je dois admettre que les prêteurs se posent la question... Le modèle d’affaires semble assez coûteux. J’aimerais avoir votre opinion, Glenn, comme chef mondial, Montage de crédit : pourquoi les banques s’activent en ce sens?
GLENN GIBSON : Premièrement, c’est la bonne chose à faire, Amy. À savoir collaborer avec les clients pour les aider à réduire leur empreinte carbone. C’est un investissement de la banque. À la TD, on a un engagement de 100 G$ d’ici 2030 en termes d’initiatives de finance durable. On a fait d’énormes progrès en ce sens dans les premières années. On va sans doute surpasser les attentes. Mais il reste que le conseil d’administration et la haute direction doivent encourager nos emprunteurs. Cet effort représente des coûts. On parle d’une mesure incitative.
On s’est engagés envers une consommation nette nulle d’ici 2050. On a ici une belle occasion d’agir, de soutenir nos clients et de les aider à rendre compte de l’incitatif auprès de leurs parties prenantes. C’est donc la bonne chose à faire. Le risque climatique est un élément préoccupant, non seulement pour notre organisation, mais aussi pour les organismes de réglementation. On parle d’une initiative mondiale et non d’une initiative régionale. On va faire ce qu’on peut pour soutenir le mouvement en vue d’une réduction de l’empreinte carbone. Et les coûts sont plutôt minimes si on considère ce qu’on tente d’accomplir comme communauté d’entreprises travaillant à réduire globalement les émissions de GES.
On voit ça comme un investissement dans notre clientèle, qui contribuera idéalement à améliorer le monde en général.
AMY WEST : C’est agréable d’entendre ça. On a beaucoup parlé du marché, de la durabilité liée aux produits. J’aimerais savoir ce qu’on va faire maintenant... Tess, je m’adresse à vous à titre d’invitée : Quelle est la prochaine priorité de la LSTA? Qu’est-ce que vous surveillez de près dans ce domaine?
TESS VIRMANI : Le contexte est emballant! Et je sais que le marché me réserve des surprises. Il y a toutefois quelques aspects qui attirent notre attention. D’abord, on s’intéresse beaucoup à la hausse des prêts liés à la durabilité en Europe. On surveille étroitement la façon dont ces types de prêts ou produits de durabilité arriveront à se frayer un chemin et à se nicher au sein du marché de l’emprunt aux États-Unis – évidemment très robuste et important pour nous. Nos membres gestionnaires actifs sur le marché des prêts-leviers le confirment : une attention soutenue est portée aux ESG, de tous côtés.
Et il semble que les deux tendances vont converger à un moment donné. On est curieux de voir ce dénouement et la forme qu’il prendra. Espérons que ce sera plus tôt que tard aux États-Unis. On observe déjà un peu d’activité du côté des opérations transfrontalières. C’est certainement un aspect qu’on tient à l’ œil.
Par ailleurs, il faut examiner la situation d’un point de vue macroéconomique. Mais au risque d’insister ici : il faut vraiment surveiller les développements du marché. Et la façon dont les produits sont offerts, en validant qu’ils correspondent pleinement aux principes applicables aux prêts liés à la durabilité. J’ai en tête de récents développements concernant l’apport de modifications. Prenons les prêts réguliers pour grande entreprise non rattachés à la durabilité. Des choses sont en branle : on aimerait pouvoir modifier les prêts en fonction de critères inférieurs au seuil de pleine approbation des prêteurs, de sorte qu’il soit possible de modifier le prêt ultérieurement afin d’y intégrer une composante de durabilité.
Il n’y a rien de problématique en soi avec cette approche. C’est une chance formidable pour les emprunteurs qui ne sont peut-être pas prêts, mais désireux d’agir et de faire ce qu’il faut, même si les conditions n’étaient pas réunies au moment du prêt, puissent en quelque sorte poursuivre cet objectif. Évidemment, on veut encourager un maximum d’emprunteurs admissibles à se conformer aux exigences du cadre et à participer au marché, on veut faciliter l’amélioration des entreprises sur toute la ligne en ce qui a trait à la durabilité.
Cela dit, il est aussi crucial de trouver un équilibre entre innovation et maintien de l’intégrité du produit. En ce sens, il y a une préoccupation clé : si les IRC et les CRD ne sont pas établis au montage de la facilité de crédit, il faut s’assurer qu’au moment d’envisager une modification, les prêteurs disposent d’un délai suffisant pour examiner avec diligence les IRC et les CRD – comme ils l’auraient fait pour tout nouveau prêt lié à la durabilité. C’est un domaine où le marché tente encore, selon moi, de déterminer comment on va fonctionner. Mais c’est un parfait exemple de ce qui intéresse les associations professionnelles.
On se dit : « OK, il y a une évolution. Est-ce que les facteurs appropriés sont établis? Le cadre de travail appuie-t-il correctement les produits ou les nouveaux paramètres? »
AMY WEST : Je suis ravie que ce soit une priorité. C’est une chose qu’on ne voit pas souvent sur le marché. Mais le dialogue s’intensifie. Bien sûr, la communauté de prêteurs se retrouve dans une position périlleuse, soit celle d’assurer qu’on a les moyens de nos ambitions. C’est fantastique que la LSTA se penche sur la question. Et j’ai hâte de travailler avec vous là-dessus. Avant de partir, Glenn, j’aimerais qu’à titre de haut dirigeant bancaire vous exposiez votre point de vue. Dans quelle direction s’oriente le marché?
GLENN GIBSON : Il y a un tel élan dans ces domaines – les produits liés à la durabilité. Tess a parlé des marchés de financement par emprunt... On travaille sans aucun doute à aider nos clients et les marchés de financement à effet de levier à profiter d’occasions pour ce qui est des produits liés à la durabilité. Selon moi, c’est un aspect intéressant à améliorer plus tard cette année, jusqu’en 2022.
L’autre cible de nos efforts, c’est la négociation de crédits carbone. Je pense que le modèle axé sur les crédits carbone va rester à l’avant-plan, et nos clients vont y participer en général. L’autre aspect qui semble émerger concerne les agences de notation. Je crois que l’accent sera mis sur les ESG dans le cadre des notations – j’entrevois une attention soutenue au fil du temps. La réglementation va rester au centre des discussions relativement au risque climatique.
Et si on a mis sur pied le groupe Finance durable et Transitions d’entreprises, c’est vraiment pour rallier le tout dans le cadre d’un dialogue stratégique. Qu’on parle ou non de fusions-acquisitions, chaque fois qu’un enjeu survient, il faut vraiment passer les ESG sous la loupe, y compris les produits liés à la durabilité et la façon de tous les regrouper – c’est l’objectif de certains de nos groupes aujourd’hui. Non seulement les emprunteurs au profil conforme pourront disposer de capitaux efficients pour exécuter leurs programmes stratégiques, mais – encore ici – l’engagement des parties prenantes et leur attention soutenue vont amener les emprunteurs et les prêteurs habiles à tirer leur épingle du jeu.
On est donc très enthousiastes. Je suis fier de notre organisation et des efforts déployés à cet égard. Comme je l’ai dit, c’est la chose à faire si on veut progresser vers un environnement à faibles émissions de carbone. Je pressens une exaltation dans les prochaines années concernant les produits de durabilité.
AMY WEST : Je ne pense pas avoir un meilleur mot de la fin... On va donc s’en tenir à ça. Glenn et Tess, merci beaucoup d’avoir pris le temps de nous faire part de vos idées. J’ai hâte de suivre les développements du marché avec vous deux.
TESS VIRMANI : Merci, Amy.
GLENN GIBSON : Merci pour l’animation, Amy.
ANNONCEUSE : Merci d’avoir écouté le balado Points de vue de Valeurs Mobilières TD. Si vous avez aimé l’épisode, abonnez-vous à la série sur Google Podcasts ou Spotify. Pour accéder à du contenu de leadership éclairé visitez tdsecurities.com. Et suivez-nous sur LinkedIn pour connaître les nouvelles de Valeurs Mobilières TD. Consultez au besoin les mentions pertinentes liées à ce balado sur la page d’accueil Points de vue de notre site Web.
Amy West
Chef mondiale, Finance durable et Transitions d’entreprise, Valeurs Mobilières TD
Amy West
Chef mondiale, Finance durable et Transitions d’entreprise, Valeurs Mobilières TD
Amy West
Chef mondiale, Finance durable et Transitions d’entreprise, Valeurs Mobilières TD
Amy est directrice générale et chef mondiale, Finance durable et Transitions d’entreprise, Valeurs Mobilières TD. Elle travaille auprès d’entreprises clientes et de clients institutionnels au sein des Services bancaires internationaux et marchés afin d’offrir des conseils et des solutions en matière de facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (« ESG »). Avant de se joindre à la TD en 2013, Amy a travaillé pour d’autres institutions financières mondiales dans les services bancaires d’investissement et les marchés des capitaux d’emprunt.
Glenn Gibson
Vice-président et chef régional, VMTD, États-Unis et chef mondial, Montage de crédit, Valeurs Mobilières TD
Glenn Gibson
Vice-président et chef régional, VMTD, États-Unis et chef mondial, Montage de crédit, Valeurs Mobilières TD
Glenn Gibson
Vice-président et chef régional, VMTD, États-Unis et chef mondial, Montage de crédit, Valeurs Mobilières TD
Glenn Gibson supervise les initiatives d’affaires de la région, applique un modèle d’affaires dans un cadre d’efficacité de gouvernance et de gestion des risques, et favorise des relations efficaces avec les organismes de réglementation. À titre de chef mondial, Montage de crédit, Glenn est responsable de la surveillance des activités de crédit mondial, des marchés des capitaux, du financement à effet de levier et de l’équipe Négociation, cession de créances et recherches.
Tess Virmani
Co-directrice du contentieux et vice-présidente à la direction, Politiques publiques de la Loan Syndications and Trading Association (LSTA)
Tess Virmani
Co-directrice du contentieux et vice-présidente à la direction, Politiques publiques de la Loan Syndications and Trading Association (LSTA)
Tess Virmani
Co-directrice du contentieux et vice-présidente à la direction, Politiques publiques de la Loan Syndications and Trading Association (LSTA)
Tess dirige des initiatives de finance durable et environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) qui visent à favoriser l’élaboration de prêts durables et à promouvoir une plus grande divulgation des facteurs ESG sur les marchés des prêts. Tess participe à des initiatives liées aux politiques de la LSTA, y compris la représentation des marchés, et dirige le développement de solutions pour les marchés du secteur. Tess met également l’accent sur le maintien et l’amélioration de la vaste documentation de la LSTA, qui comprend des modèles, des normes du marché et des directives réglementaires et concernant les marchés.