Aperçu de la Banque du Canada de septembre : Des tests plus durs à venir

6 septembre 2022 - 4 Minutes 30 Secondes
Image du drapeau canadien

La situation économique exige clairement des taux directeurs restrictifs, et nous estimons que la Banque du Canada devrait augmenter ses taux de 75 points de base (pdb) en septembre. Nous prévoyons toutefois un ralentissement du rythme en octobre, ce qui pourrait laisser entrevoir une certaine modération dans les propos prospectifs de la Banque dans le communiqué de septembre.

Aperçu

Lors de sa réunion du 7 septembre, la Banque du Canada a présenté des arguments assez simples en faveur d’une hausse des taux de 75 pdb à 3,25 %. La situation économique exige très clairement des taux directeurs restrictifs. Nous sommes quelque peu favorables à l’idée que la trajectoire précise vers le taux final importe moins que le taux final réel, mais le temps de la prudence est depuis longtemps révolu. Nous ne voyons pas ce que la Banque du Canada gagne à ralentir le passage en territoire restrictif. Nous prévoyons une nouvelle hausse de 25 pdb en octobre, de sorte que le taux final de ce cycle sera de 3,50 %.

En effet, une hausse de seulement 50 pdb semble plus risquée pour la Banque du Canada qu’une hausse de 75, voire de 100 pdb. Le fait de ne pas répondre aux attentes du marché pourrait être considéré comme un signal indiquant que la Banque du Canada refuse de s’engager pleinement dans la lutte contre l’inflation, ce qui minerait sa crédibilité en tant que contrôleur de l’inflation. Une éventuelle hausse subséquente des attentes d’inflation compliquerait le travail de la Banque du Canada à long terme, ce qui pourrait nécessiter un taux final plus élevé et des difficultés économiques supplémentaires.

Vue d’ensemble : Mission non accomplie

Bien que l’inflation soit inférieure aux récentes prévisions de la Banque du Canada, ce sera une maigre consolation pour le Conseil de direction étant donné l’accélération des mesures de l’indice de référence (IPCX). Plus précisément, la composante commune de l’IPC a été revue à la hausse et est maintenant considérée comme étant de 5,5 % en glissement annuel, ce qui porte la moyenne des trois mesures de base à 5,3 %. L’ampleur de l’inflation demeure également préoccupante, 57 % des composantes étant supérieures à 5 %.

Les indicateurs du marché du travail continuent de laisser entendre qu’il ne reste pas beaucoup de marge de manœuvre dans l’économie, malgré deux mois consécutifs de pertes d’emplois importantes. La croissance des salaires était de 5,4 % en glissement annuel en juillet, et l’enquête de printemps sur les perspectives des entreprises a révélé des niveaux élevés de pénuries de main-d’œuvre et des attentes croissantes pour les salaires futurs. La combinaison d’un marché du travail restreint et de prévisions d’inflation inattendues risque de prolonger considérablement la période d’inflation supérieure à la tendance et, par conséquent, la Banque du Canada ne peut pas se permettre d’être timide.

Il y a bien sûr eu des signes précoces de ralentissement de l’économie. Mais même si la Banque du Canada croit sincèrement qu’elle peut effectuer un atterrissage en douceur, son seul mandat est de contenir l’inflation.

Un changement dans les messages

La déclaration rappellera que la Banque met l’accent sur la maîtrise des pressions sur les prix, mais nous prévoyons un changement dans la composante prospective. Le Conseil de direction soulignera probablement que les taux sont désormais en territoire restrictif et que les mesures récentes s’inscrivent dans le cadre d’un effort visant à anticiper le cycle de resserrement. Nous nous attendons à ce que la Banque indique qu’elle pense que les futures hausses de taux seront plus modestes (c’est-à-dire 25 ou 50 plutôt que 75 et 100), et que la trajectoire des taux d’intérêt soit dictée par les perspectives de croissance et d’inflation.

Deux sujets d’incertitude

Bien qu’il existe un grand nombre de permutations possibles qui pourraient avoir des répercussions sur la prochaine réunion de la Banque du Canada, deux d’entre elles nous semblent particulièrement intéressantes:

  • Enquêtes de la Banque du Canada fermes : Les enquêtes sur les perspectives des entreprises et les attentes des consommateurs du troisième trimestre ne seront pas publiées avant le 17 octobre, mais la Banque pourrait en avoir pris connaissance. Si l’une ou l’autre de ces enquêtes révèle une autre forte hausse des attentes d’inflation, cela pourrait suffire à pousser la Banque à procéder à une nouvelle hausse de 100 pdb.
  • Messages délicats : Il sera difficile pour la Banque du Canada de communiquer un changement de rythme pour les hausses de taux, et comme elle approche de la fin de son cycle de resserrement, nous pensons que la Banque mettra davantage l’accent sur la dépendance aux données. Nous pensons qu’il existe un risque que les marchés interprètent mal un tel changement.

Répercussions sur les marchés des changes

La réunion de la Banque du Canada sera un événement critique pour le dollar canadien, bien que les perspectives générales dépendent de facteurs mondiaux tels que le risque et les perspectives générales du dollar américain. Les vulnérabilités nationales mettent en évidence un point sensible pour le dollar canadien lorsque les taux semblent trop élevés au point de nuire à la croissance économique. En bref, nous avons atteint un point où des taux plus élevés ne sont pas très favorables, surtout si le contexte mondial demeure fragile. Cela soulève la question de savoir où établir le prix du dollar canadien par rapport à l’appétit pour le risque. Nos différents modèles tendent à indiquer des niveaux autour de 1,29 à 1,30. Ainsi, bien que nous puissions assister à un modeste bond au-dessus de 1,32 à très court terme, nous sommes enclins à estomper ces reprises.

Répercussions sur les marchés des taux

À l’approche de la réunion de septembre, la probabilité d’une hausse de 75 pdb est de 84 %. Il est intéressant de noter qu’en juillet, le marché a évalué à 50 % la probabilité d’un taux au jour le jour de 3,75 % ou de 4 %. Nous considérons que la juste valeur des taux finaux se situe autour de 3,65 %, en tenant compte de notre estimation d’une fin de cycle à 3,50 % et en appliquant une probabilité de hausse, ce qui représente les risques (à la hausse). Dans ce contexte, l’écart des swaps indexés sur le taux d’intérêt à un jour 2023 de juillet est actuellement trop élevé d’environ 22,5 pdb; nous chercherions à réduire les taux finaux de 4 % avec conviction.

Photo d’Andrew Kelvin


Premier directeur et stratège en chef, Canada, Valeurs Mobilières TD

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Premier directeur et stratège en chef, Canada, Valeurs Mobilières TD

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Premier directeur et stratège en chef, Canada, Valeurs Mobilières TD

Portrait de Mark McCormick


Directeur et chef mondial, Stratégie de change, Valeurs Mobilières TD

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Directeur et chef mondial, Stratégie de change, Valeurs Mobilières TD

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Photo de Chris Whelan


Directeur et stratège principal, Taux, Valeurs Mobilières TD

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