Les enjeux prioritaires liés aux indices mondiaux pour les gestionnaires d’actions
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Dans l’épisode 56, nous examinons les événements qui surviennent actuellement sur les indices avec trois représentants des plus importants fournisseurs d’indices de référence, soit S&P, MSCI et FTSE, qui étaient réunis lors d’une table ronde à notre 24e Conférence annuelle sur la gestion de portefeuille et la structure des marchés.
Au cours des derniers mois, des membres de la direction de Blackstone, Palantir et UBER ont tous souligné qu’ils faisaient partie de l’indice S&P 500 lorsqu’ils parlaient de leur société, comme si l’inclusion au sein de l’indice devait naturellement accompagner la publication des résultats et des nouvelles de la société. Le rôle de fournisseur d’indices de référence semble devenir de plus en plus important, particulièrement aux États-Unis avec le S&P. C’est donc très intéressant de pouvoir discuter avec des membres du comité indiciel de S&P et de leur demander s’ils pensent que l’indice S&P 500 est en train de prendre simplement trop d’importance.
Durant cette table ronde de 45 minutes, nous abordons la tendance préoccupante aux changements de domiciliation des entreprises vers les États-Unis et la concentration globale du marché américain dans les indices de référence mondiaux. Nous parlons ensuite du débat sur les actions à vote multiple et du statut des actions chinoises de type A dans les indices de référence des marchés émergents. Finalement, nous discutons de la possibilité que la Corée du Sud passe au statut de marché développé dans l’indice MSCI, un changement qui semble moins probable maintenant que le pays a imposé de nouvelles restrictions sur les ventes à découvert.
Ce balado a été enregistré le 2 Novembre, 2023.
PETER HAYNES : Bienvenue à l’épisode 56 du balado Bid Out, A Market Structure Perspective From North of 49 de TD Cowen. Je suis Peter Haynes. Aujourd’hui, nous passons en revue les événements actuels autour des indices de référence, avec les représentants de trois des plus importants fournisseurs d’indices de référence au monde, soit S&P, MSCI et FTSE. Ils ont tous les trois participé à une table ronde lors de notre 24e Conférence annuelle sur la gestion de portefeuille et la structure des marchés, qui s’est tenue le 2 novembre dernier à Toronto.
Au cours des derniers mois, les dirigeants de Blackstone, de Palantir et, aujourd’hui même, d’Uber ont tous souligné l’inclusion à l’indice S&P 500 dans le cadre de discussions sur leur entreprise. Comme si l’état de l’indice faisait partie des bénéfices réguliers ou des mises à jour des entreprises. Il semble donc que le rôle du fournisseur d’indices, spécialement aux États-Unis avec S&P, devienne plus important chaque jour.
C’est donc une bonne chose de pouvoir demander à l’un des membres du comité de l’indice S&P 500 de S&P si, selon lui, l’indice ne deviendrait pas tout simplement trop important. Pendant ces 45 minutes de discussion que vous allez écouter, nous examinerons en détail les tendances préoccupantes en matière de changements de domiciliation vers les États-Unis et la concentration globale des indices de référence mondiaux autour du marché américain.
Nous aborderons le débat sans fin sur les actions à vote multiple et le statut des actions chinoises de catégorie A dans les indices de référence émergents. Enfin, nous abordons la question de la Corée du Sud qui pourrait entrer dans l’indice MSCI, une probabilité qui semble beaucoup moins évidente après que le pays ait imposé de nouvelles restrictions sur les ventes à découvert en fin de semaine. Bien entendu, ça s’est produit après notre conférence, alors, nous verrons bien. Installez-vous confortablement pour profiter des 45 prochaines minutes dédiées aux indices de référence, à l’occasion de notre conférence sur la structure des marchés.
Il s’agit donc de la 24e édition annuelle de notre Conférence sur la gestion de portefeuille et la structure des marchés. Parmi les sujets les plus marquants de cet événement se trouvaient les indices et les fournisseurs d’indices. David Blitzer, un ancien collègue de Louis Bellucci chez S&P, était déjà intervenu lors de la première conférence.
Bien entendu, c’est un sujet qui me tient à cœur, car j’ai commencé ma carrière dans ce secteur en travaillant au service de l’indice TSE, quand ils pilotaient encore les références. Alors, on va examiner en profondeur certains des enjeux cruciaux liés aux indices mondiaux. Les mordus du sujet parmi nous pourraient en parler toute la journée.
Mais nous avons trois nouveaux experts avec nous sur cette scène, de nouveaux visages pour notre auditoire. Je vais commencer par le plus éloigné sur ma gauche. On a ici Raman Subramanian, chef mondial de la recherche sur les solutions pour MSCI. Au milieu, voici Ricardo Manrique, chef des solutions indicielles et indices de référence pour FTSE. Et juste à ma gauche, Louis Bellucci, chef de la gestion de comités et de la gouvernance des indices pour S&P Dow Jones.
Messieurs, bienvenue à Toronto. Merci d’être des nôtres. Je me réjouis de cette discussion approfondie autour des enjeux liés aux indices. Et Paul… Paul, mon dieu. Je ne sais pas pourquoi je dis Paul! Louis, je commence avec vous parce que j’ai ici une question un peu difficile sur laquelle on va sans doute débattre, au sujet de nos indices de référence au Canada.
Il y a quelques semaines, S&P a fêté le 25e anniversaire de sa présence au Canada comme responsable de nos indices de référence nationaux. Je me rappelle qu’en 1998, lorsque S&P a repris le Canada à TSC, je craignais que les États-Unis influencent nos indices de référence. Et je dois vous dire que David Blitzer a fait un travail phénoménal pour veiller à ce que ces indices restent bien canadiens, avec toutes les particularités de notre marché.
Ça ne m’inquiétait pas jusqu’à assez récemment, lorsqu’en juin de l’année dernière, ou juin de cette année je crois, Ritchie Brothers, qui était depuis longtemps considérée comme une entreprise canadienne, a été supprimée de l’indice composé S&P TSX, ce qui nous a pris par surprise.
Ce que nous n’avions pas compris, c’est que, tranquillement, les règles selon lesquelles être constituée en tant que société canadienne permettait de rester dans un indice de référence canadien ont été modifiées en faveur de l’approche que S&P a adoptée à l’échelle mondiale. Si vous appliquez cette règle à d’autres entreprises canadiennes, on pourrait bien voir davantage de titres sortir de l’indice de référence canadien, pour passer au sud de la frontière, où Ritchie Brothers est désormais admissible. Louis, pouvez-vous rassurer un peu notre auditoire sur ce qui s’est passé là-bas et nous dire si vous pensez que ça pourrait devenir une tendance parmi les titres canadiens, qui deviendraient alors des titres américains de référence?
LOUIS BELLUCCI : Merci, Peter. Je vais faire de mon mieux pour succéder au talentueux David Blitzer. Pour répondre à cette question, il faut d’abord comprendre la méthodologie. La politique de domiciliation mondiale des indices S&P Dow Jones répond à une approche à plusieurs facteurs. Elle tient compte des facteurs de principe : soit le siège social de l’entreprise, la constitution de l’entreprise et sa cotation.
Il y a des facteurs secondaires en plus qui sont nécessaires pour chaque entreprise, surtout lorsque ces trois facteurs principaux ne correspondent pas, comme l’emplacement géographique des actifs, le revenu, la composition du conseil d’administration, l’emplacement des dirigeants, le nombre d’employés, etc. Comme vous l’avez mentionné, la méthodologie de l’indice S&P TSX utilisait des libellés propres à la domiciliation, mais ça revenait au même.
Il était question de constitution en société, de cotation, de production de déclarations et de plusieurs autres aspects secondaires, dont je vais vous faire la lecture. « Présence importante au Canada en raison de l’emplacement du siège social, de l’administration centrale, des dirigeants ou d’une part importante des revenus ou des actifs. Donc une part importante au Canada. » Vous voyez la cohérence entre les deux.
À un moment donné en 2022, lors de notre revue annuelle de méthodologie, il a été décidé qu’il s’agissait d’un critère dupliqué. L’intention est la même, dans le même esprit et, espérons-le, à la lecture de ce passage, vous pouvez le constater. On va éliminer ça de la méthodologie pour l’indice individuel. On a environ 700 méthodologies d’indice, qu’on révise régulièrement. Alors, on va mettre ça en regard de la politique mondiale qui, encore une fois, est cohérente avec ce qui est appliqué ou a été appliqué dans le passé. Alors, ce n’est pas un changement de méthodologie qui a conduit à la classification de Ritchie Brothers avec sa domiciliation aux États-Unis.
Il était question d’autre chose : Ritchie Brothers a changé de siège social. Lorsqu’ils se sont renommés RB Global, ils ont déplacé leur siège social aux États-Unis, dans le Michigan, je crois. Est-ce la raison de cette révision et est-ce vraiment le facteur qui a joué en faveur de ce changement? La réponse est également non.
Que s’est-il passé? Il y a eu une fusion transfrontalière entre Ritchie Brothers et IAA. Chacun valait environ 6 milliards de dollars. IAA un peu moins et Ritchie Brothers un peu plus que ça.
Les deux entreprises ont donc fusionné, pour former une nouvelle entité : RB Global. Le comité devait déterminer quelle était la domiciliation de la nouvelle entité RB Global. On a dès lors examiné les critères, comme la double cotation bien entendu. On sait qu’elle est toujours constituée au Canada et que son siège social est situé aux États-Unis, ce qui diffère quelque peu. Soixante-dix pour cent du chiffre d’affaires, 75 % de l’actif, deux tiers des employés, je crois, six des neuf membres du conseil d’administration, dix des onze dirigeants… États-Unis, États-Unis et encore États-Unis. Le comité a donc décidé de considérer RB Global comme une entreprise américaine.
Voilà pour le contexte. Je voulais simplement souligner que c’était cohérent. Cette décision était cohérente avec la méthodologie. Mais cette méthodologie n’est pas non plus gravée dans le marbre. À l’origine de ça… Mais le sujet n’est pas nouveau. Il a juste gagné en importance.
Si je ne m’abuse, l’indice composé S&P TSX compte 98 entreprises cotées en double, sur un total de 227. Vous pouvez vérifier mes calculs.
PETER HAYNES : Je n’ai pas ces chiffres en tête.
LOUIS BELLUCCI : Oui, j’ai fait un peu de recherche. C’est un sujet qui prend de plus en plus d’importance et on veut s’assurer d’examiner la méthodologie, d’écouter les commentaires qu’on a reçus, d’y donner suite et de déterminer quels types de changements pourraient être nécessaires.
PETER HAYNES : Est-il possible que ce soit parce que nous résistons? J’utilise le nous royal pour le Canada. On a eu l’impression d’un changement de méthodologie, mais le fait est que même si elle est incorporée, ça ne change rien. Et en ce sens, rien n’a changé pour Ritchie Brothers. Parce que sa constitution en société est restée au Canada, tandis que si la constitution en société avait changé, on aurait compris que l’entreprise ne soit plus considérée comme étant canadienne.
Êtes-vous en train de dire que vous pourriez, même si ce n’est pas encore à l’ordre du jour, envisager une forme de consultation? N’est-il pas logique de poser la question au marché? Ce sont des questions complexes, il y a tellement de facteurs. Je sais qu’il s’agit d’un thème de discussion d’aujourd’hui, qui portera sur la concentration des actifs sur le marché américain et la façon dont ça dépossède les marchés mondiaux. Mais quoi qu’il en soit, peut-on dire que cette histoire n’est pas encore tranchée?
LOUIS BELLUCCI : On peut le dire, oui. Tout changement important apporté à la méthodologie des indices S&P Dow Jones fait l’objet d’un processus de consultation, dans le cadre duquel on communique avec…
PETER HAYNES : Alors, si on devait argumenter, je dirais que le retrait de la constitution en société au Canada constituait un changement important à la politique, pour lequel n’y a pas eu de consultation. Encore une fois, c’est notre ressenti. Peu importe ce qui est décidé en interne, ce qu’il me plaît d’entendre, c’est que S&P écoute les commentaires qu’elle a reçus de courtiers individuels, mais aussi après votre réunion de conseil en juin dernier.
LOUIS BELLUCCI : Tout à fait. Je peux aller plus loin et vous parler de certaines des choses qui sont à l’étude.
PETER HAYNES : Oui, s’il vous plaît.
LOUIS BELLUCCI : Oui. On a à cœur votre commentaire selon lequel l’indice S&P TSX est l’indice de référence national, et c’est important. Il est donc envisagé comme option d’établir une règle de domiciliation propre à l’indice pour S&P TSX. Mais il y a des inconvénients à ça. Les premiers commentaires qu’on a reçus portent notamment sur le potentiel chevauchement entre, disons, l’indice américain 1 500 et l’indice composé TSX ou 60.
Et comme il s’agit d’un élément important dans un portefeuille mondial, il s’agit d’une conséquence indésirable. Ça nous amène alors à privilégier les politiques mondiales plutôt que les règles propres aux indices. En ce qui concerne les politiques mondiales, les facteurs pris en considération, comme le fait de miser sur les titres américains et canadiens en double cotation, constituent une dynamique vraiment unique. Et comme je l’ai souligné…
PETER HAYNES : Oui, parce que tout le monde pense, en résumé, qu’ils sont doublement déclarés. Non, ce n’est pas le cas. Ça reste exactement le même titre. Plus tôt aujourd’hui, le chef de la direction de notre organisme de réglementation vous a parlé des déclarations provenant de plusieurs territoires et du fait que, essentiellement, les deux pays acceptent les déclarations mutuelles. Il s’agit donc d’une situation unique.
LOUIS BELLUCCI : Oui, tout à fait. Et ça justifie peut-être une certaine forme de dérogation dans le cadre de la politique mondiale en matière de domiciliation. Il s’agit peut-être d’une préférence plus marquée pour la constitution en société, comme on vient de le voir, ou peut-être d’un facteur d’échelle quelconque pour tenir compte des différences de taille entre les titres américains et canadiens.
PETER HAYNES : L’une de nos réticences est que la constitution en société soit un changement complexe. Ça peut être lié à la fiscalité, en ce sens que l’émetteur doit changer de domicile, puis faire face à certaines conséquences fiscales. Mais le siège social, c’est plus ou moins une formalité. C’est presque arbitraire.
À l’heure actuelle, certaines entreprises canadiennes ou de grandes entreprises mondiales qui pourraient générer des revenus plus élevés aux États-Unis, ce qui est logique, pourraient simplement dire que leur siège social est désormais à New York. Et c’est ce qu’on craint : ce ne sont pas nécessairement les noms auxquels on pense en premier aujourd’hui. Ce sont des entreprises qui pourraient être parmi les 97 qui décident simplement : « Hé, si on parlait un peu de l’importance de l’indice S&P 500. » C’est l’objectif. Voilà ce qu’on craint.
LOUIS BELLUCCI : D’accord. C’est pourquoi je voulais souligner que l’examen de RB Global faisait suite à une fusion transfrontalière importante, où on avait de fait une véritable nouvelle entité formée entre ce qui était auparavant une domiciliation aux États-Unis et une domiciliation canadienne de tailles semblables, qui ont fusionné. C’est de là que vient cet examen. Il ne vient pas d’une simple formalité sur un morceau de papier.
PETER HAYNES : Je présente mes excuses à Ricardo et à Raman, qui sont spectateurs dans ce problème 100 % canadien que j’avais sur le cœur. Alors, on va élargir la conversation au reste du monde. Je vais maintenant m’adresser à vous, Raman. J’ai déjà parlé de la concentration du capital. Regardons quelques chiffres.
Il y a 10 ans, l’indice MSCI Monde tous pays avait 47 % de ses actifs aux États-Unis. Aujourd’hui, 63 % de l’indice Monde tous pays est enregistré aux États-Unis. Il y a 10 ans, les 10 premières entreprises de l’indice MSCI Monde tous pays représentaient 7 % de l’indice. Aujourd’hui, les 10 plus grandes entreprises de l’indice MSCI Monde tous pays représentent 17 % de l’indice et ce sont toutes des entreprises américaines.
Il y a donc une ruée vers les capitaux aux États-Unis. La diversification diminue. Je suis simplement curieux à propos des indices de référence, d’un point de vue mondial. Raman, est-ce un sujet dont vous parlent les investisseurs qui craignent que les États-Unis deviennent simplement trop gros par rapport à d’autres marchés?
RAMAN SUBRAMANIAN : C’est une excellente question, Peter. Vous avez parlé de l’indice Monde tous pays. Si on prend l’indice de référence mondial, qui est celui des marchés développés, ce pourcentage est de 20 % pour les 10 principaux marchés, qui sont tous…
PETER HAYNES : Lequel.
RICARDO MANRIQUE : L’indice MSCI Monde.
PETER HAYNES : L’indice Monde, oui. Oui, d’accord.
RICARDO MANRIQUE : Vingt pour cent. Et si l’on examine la pondération des États-Unis dans l’indice Monde, elle frôle les 70 %. Ce n’est donc pas un problème courant, bien qu’il ait pris de l’ampleur récemment. Mais c’est déjà arrivé dans le passé. Ce n’est pas la première fois qu’on l’observe.
Si l’on prend l’indice de référence EFA, ou EAEO selon le nom qu’on lui donne, le Japon était à peu près au même niveau dans les années 1980. Et les investisseurs ici ont beaucoup œuvré pour en atténuer les effets. Alors, l’une des choses qu’ils diront c’est « d’accord, élargissons. Peut-être que nous devrions passer à la petite capitalisation. Incluons la petite capitalisation ». Mais ça réduit la pondération des 10 principaux titres, qui est peut-être passée de 17 % à 15 %. Ça ne changera pas les choses radicalement.
Ou peut-être qu’ils diront « je vais utiliser un modèle de pondération différent ». Je me rappelle que Rob Arnott est venu ici pour parler d’indices fondamentaux pondérés en fonction de la valeur. On avait à l’époque des indices pondérés en fonction du PIB.
Mais dès qu’on passe d’une pondération en fonction de la valeur de l’indice MSCI Monde tous pays à une pondération en fonction du PIB, la représentativité des États-Unis passe de 60 % à 30 %. Au Canada, si vous regardez n’importe quelle grande institution, du CDP au RPC, leur portefeuille de référence est pondéré en fonction de la capitalisation boursière. Alors, si le portefeuille ou la police de référence a un indice pondéré en fonction de la capitalisation boursière et que vous gérez votre argent en fonction d’un indice pondéré en fonction du PIB ou hors capitalisation, vous prenez un risque actif énorme. C’est un risque qui peut mettre en danger une carrière.
La plupart du temps, ils attendent que l’indice de référence ou son évaluation se corrigent tout seul. Mais entre-temps, ils s’attendent à ce que les gestionnaires actifs règlent le problème. Même au Canada, c’est une arme à double tranchant. Premièrement, le marché canadien lui-même est plus concentré. Les 10 titres les plus importants représentent environ 40 % de l’indice de référence.
De plus, la plupart des investisseurs canadiens achètent national. Alors, si la pondération du Canada est de 3 % selon l’indice de référence MSCI Monde tous pays, ils apportent 30 % de la pondération totale. C’est alors un plus grand défi pour les investisseurs canadiens pour cette raison, mais je dirais que, si on pense au retour à la moyenne à long terme, les marchés traversent ces cycles d’évaluation et les gens veulent juste attendre que les choses s’inversent. Mais ceux qui s’en inquiètent le plus optent toujours pour des stratégies différentes, que ce soit la pondération en fonction du PIB, parfois la pondération égale. Il n’y a pas une seule bonne solution et c’est quelque chose qu’il faut gérer activement.
PETER HAYNES : Mais ce qui m’effraie cette fois-ci, ce sont les PAPE japonais dans le secteur des technologies. On a récemment laissé entendre que tous les nouveaux PAPE liés aux technologies pour des entreprises japonaises passeraient en PAPE aux États-Unis. Il y a eu Arm, qui est passée aux États-Unis. Il y a eu CRH de l’indice FTSE qui est passée aux États-Unis.
Dans chaque cas, elles justifient leur participation aux États-Unis d’une manière ou d’une autre. CRH est une entreprise d’infrastructures qui a un grand nombre d’activités aux États-Unis. Qu’arrivera-t-il si aucune inversion ne se produit et si le marché américain continue de se concentrer? Ce n’est pas forcément une mauvaise chose, car vous investissez toujours dans des entreprises qui ont une exposition mondiale. Mais je ne sais pas quoi dire aux investisseurs mondiaux qui se posent la question.
RAMAN SUBRAMANIAN : À l’heure actuelle, la plupart des gens ne choisissent pas une répartition par pays. Bon nombre d’entre eux utilisent une stratégie d’actions mondiales comme point de départ, alors, ils ont commencé à utiliser l’indice ACWI ou MSCI Monde comme point de répartition. Ils pourraient faire une exception et se dire « je veux miser sur un pays ou au niveau macroéconomique ».
Ils peuvent investir dans le marché américain ou hors des États-Unis, dans un marché national, mais en majorité, leur répartition initiale se fera dans un indice de référence mondial. C’est l’indice MSCI Monde. Ce pourrait être l’indice FTSE All-World. Ce pourrait être S&P Global. Mais c’est là qu’ils commencent. Ensuite, ils peuvent se dire : « Je vais surpondérer ou sous-pondérer un pays, adopter une approche tactique vers un seul pays. » C’est comme ça qu’on gère le risque de concentration.
PETER HAYNES : Permettez-moi de revenir sur un point avant de vous poser des questions sur l’indice S&P 500. S&P étant reconnue comme fournisseur d’indices de référence nationaux au Canada, aux États-Unis, en Australie et dans d’autres pays. Avez-vous l’impression que les indices de référence nationaux deviennent moins pertinents pour les investisseurs mondiaux?
LOUIS BELLUCCI : On peut les considérer, selon moi, comme des composantes de base. Je crois que c’est pareil, que ce soit d’un point de vue descendant ou ascendant. Alors, non, je ne pense pas qu’ils soient devenus plus ou moins pertinents. Pour ce qui est de l’établissement de ces indices de référence nationaux, je pense qu’il serait possible, encore une fois, de se positionner à l’égard de la surpondération ou de la sous-pondération. Où situez-vous votre risque total? Je vais m’arrêter ici.
PETER HAYNES : J’ai mentionné le Saint-Graal de l’inclusion d’indice pour les entreprises de l’indice S&P 500. Je vais donc citer quelques-uns des chefs de la direction, dont Stephen Schwarzman, de Blackstone, il y a quelques semaines. Voici ce qu’il a dit lorsque son entreprise est entrée dans l’indice. Je cite : « C’est énorme en fait, parce que ça oblige les gens qui ne vous aiment pas à acheter vos titres. »
Dans le cadre d’un discours sur les placements privés qu’il a prononcé lors d’une conférence, il a ajouté : « Nous avons travaillé là-dessus pendant quatre ans, en parlant de l’inclusion à S&P. J’y ai consacré beaucoup de temps et j’en suis très heureux. » Encore une fois, c’est Schwarzman lui-même qui parle. Les mordus des indices savent que ce qu’il a tenté de faire, c’est de créer une catégorie d’actions ou de déplacer les votes sur leur catégorie de titres favorite. En fin de compte, ils n’ont jamais été ajoutés, jusqu’à ce que la règle concernant les actions à vote multiple change récemment.
Mais encore plus récemment, aujourd’hui ou peut-être hier soir, voici ce que le chef de la direction de Peloton a dit. Pardon. Ce que le chef de la direction de Palantir a dit. Ils ont enregistré de bons bénéfices. Leurs bénéfices ont été positifs. Voici ce qu’il a dit. « Grâce à ces résultats, notre entreprise est maintenant admissible à l’indice S&P 500. »
Ce sont les commentaires de chefs de la direction après la déclaration de leurs bénéfices trimestriels. Tout ce dont les émetteurs parlent en ce moment, c’est d’entrer dans l’indice S&P 500. Et les statistiques de S&P, je crois, ce sont 18 % des actifs aux États-Unis qui sont référencés dans l’indice S&P 500. Craignez-vous que l’indice S&P 500 devienne trop gros ou, je cite : « Même trop important? »
LOUIS BELLUCCI : C’est une excellente question et ces citations sont très intéressantes. Oui, c’est un indice de référence très, très pertinent. On parle de l’indice de référence du marché le plus important et le plus liquide au monde. Et les actifs sous-jacents sont évidemment importants.
Est-ce que je crains qu’il soit trop gros ou trop important? Non, et cette réponse ne vous surprendra probablement pas, mais je vais vous donner quelques raisons. On peut aborder la question de plusieurs façons.
Vous pouvez examiner la situation à partir du moment où un titre est ajouté ou supprimé de l’indice S&P 500 et ce que ça signifie. Il existe beaucoup, beaucoup de recherches, d’articles et de publications sur ce qu’on appelle couramment l’effet d’indice. Le plus récent, je crois, a été publié en juin par une faculté de Harvard.
Ils ont détaillé l’effet d’indice selon les rendements anormaux des titres ajoutés aux indices au fil des décennies. Ils ont examiné la situation à partir des années 1980 et 1990. Ils ont mis en évidence que dans les années 1980, les ajouts de titres à l’indice S&P 500 ont produit un rendement anormal de 3 %. Dans les années 1990, ce taux est passé à 7,6 %, je crois. 7,6 %. C’est un chiffre important.
Au cours de la dernière décennie, ce nombre est passé à 0,8 %, soit presque rien. L’inefficience potentielle sur le marché actuelle s’avère finalement assez efficace, n’est-ce pas? Les ajouts et les retraits d’entreprises de l’indice S&P 500 sont très, très efficaces, du moins selon cette mesure. Alors, de ce point de vue, oui, l’ajout ou le retrait d’une entreprise est un moment important, mais pour ce qui est d’un risque pour le marché, non, je ne crois pas qu’il y ait quoi que ce soit.
Vous pourriez également examiner la question du point de vue des placements passifs dans le cadre de l’inclusion continue dans l’indice S&P 500 ou n’importe quel autre indice. Certains actifs passifs sont achetés et détenus. On entend beaucoup parler sur les marchés de la façon dont l’inclusion ou la croissance d’indices passifs pourrait créer des inefficiences, nuire à la détermination des prix, etc.
Il existe des indicateurs que vous pouvez examiner, et certaines de ces recherches laissent entrevoir des choses comme la baisse globale de la liquidité, des corrélations entre les composantes de l’indice, et même l’impact sur les écarts. Mais, comme je l’ai déjà dit, il s’agit du marché indiciel le plus important et le plus liquide au monde. Les volumes et la liquidité du marché sont très sains. Je ne crois pas qu’il y ait quoi que ce soit d’inquiétant à l’heure actuelle.
PETER HAYNES : Je vous promets, Ricardo, que je vais arriver à vous, d’accord?
RICARDO MANRIQUE : Tout va bien.
PETER HAYNES : Je ne veux pas que vous vous sentiez mis à l’écart. D’accord, Lou, avant de poser une question à Ricardo sur les actions à vote multiple, diriez-vous que le volume… Et je m’applique pour formuler cette question pour que vous puissiez y répondre, alors, je la formule de façon générale… Le nombre de demandes d’émetteurs à grande capitalisation dans le monde est-il plus élevé aujourd’hui qu’il ne l’était il y a cinq ans? La question étant de savoir comment je peux entrer dans les 500. Qu’est-ce que je dois faire avec la structure de mon entreprise pour vous intéresser, au comité de l’indice?
LOUIS BELLUCCI : C’est une très bonne question et j’espère que ma réponse sera encourageante, mais je ne sais pas et c’est volontaire. Je suis un analyste. Je siège à des comités d’indices et je prends des décisions au sujet des inclusions ou des exclusions. Ce type d’investigations…
PETER HAYNES : Elles sont bloquées.
LOUIS BELLUCCI : … passent par différentes équipes et elles sont bloquées avant d’arriver à moi. C’est la première fois que j’entends ces citations que vous avez partagées, à l’exception de la préparation de cette conférence.
PETER HAYNES : Ça me rend fou quand je les lis, c’est tout. J’ai simplement l’impression que les émetteurs consacrent trop de temps à essayer d’entrer dans l’indice S&P 500. Je sais que vous êtes le gardien de cet important indice de référence et S&P fait un excellent travail. Ricardo, passons à autre chose…
RICARDO MANRIQUE : Est-ce que je peux quand même intervenir rapidement à ce sujet?
PETER HAYNES : Oui, bien sûr.
RICARDO MANRIQUE : Ce sont effectivement des questions très intéressantes. Et je me disais, pendant que vous discutiez de l’indice TSX et Toronto, que si l’on regarde tout ça un peu plus en détail, on en revient finalement aux questions et défis fondamentaux qui relèvent des infrastructures de marché et des pratiques réglementaires. Je pense que les entreprises décident de se constituer en société en fonction de l’accès au capital, de la surveillance réglementaire et, dans certains cas, du fardeau réglementaire. Elles peuvent décider de se constituer à certains endroits en fonction de leurs antécédents ou, dans certains cas, de la réglementation fiscale.
Ce sont toutes ces dynamiques fondamentales autour de l’économie, des marchés financiers et de la réglementation qui sous-tendent ces décisions. Ce qu’il est important de considérer, c’est que, en tant que fournisseurs d’indices, notre travail consiste à refléter les occasions de placement, mais ces occasions de placement découlent d’un grand nombre de facteurs qu’on ne contrôle pas. Je me disais aussi au sujet de l’entrée dans l’indice S&P 500 qu’elle dépend de la croissance des placements passifs et de la dynamique entre le coût et la valeur ajoutée des placements actifs et passifs. Ça dépend nécessairement du fait que S&P est un fournisseur d’indices, au même titre que Russell 2000 ou MSCI.
J’ai parfois l’impression que les gens ne comprennent pas ce que font les fournisseurs d’indices. Ce n’est pas à nous d’orienter les marchés, les tendances et les investisseurs. On ne fait que refléter ces tendances. En fin de compte, on travaille avec les propriétaires d’actifs, les gestionnaires d’actifs, les banques et les fonds de couverture. Si on emprunte une voie qui n’adhère pas à leur processus d’affectation du capital, ils feront autrement. Je voulais simplement… Je trouvais ça intéressant.
PETER HAYNES : J’aimerais revenir sur votre commentaire au sujet de la domiciliation des entreprises, sur l’accès au capital. Elles voient que 18 % de leurs actions… Comme l’a dit Stephen Schwarzman, elles ont désormais des investisseurs qui ne les aiment pas. Ils veulent simplement une participation dans cet indice de base.
RICARDO MANRIQUE : Je dirais que ça s’explique par la montée des placements passifs.
PETER HAYNES : Oui, et c’est préoccupant qu’ils se concentrent sur les 500 grands titres.
RICARDO MANRIQUE : Oui. De toute évidence, il y a des indices qui jouent un rôle à cet égard. Mais si vous examinez les chiffres qui ressortent par exemple de l’Investment Company Institute et que vous comparez les placements passifs et actifs, ça ressemble en gros à un X. Si le passif augmente, c’est parce que l’actif diminue, c’est vraiment ce qui est sous-jacent.
PETER HAYNES : Je suis dans la catégorie des investisseurs qui espèrent une inversion à un moment donné. Je m’inquiète de ce que trop d’indices réduisent les efficiences du marché, avec moins d’investisseurs cherchant à déterminer la valeur des entreprises, parce que tout le monde suit le même mouvement. Je m’inquiète de cette tendance. Mais il y a un sujet intéressant sur lequel les trois fournisseurs d’indices sur cette scène, qui se sont engagés dans des directions différentes, se rejoignent en fin de compte. Il s’agit des actions à vote multiple.
Revenons au PAPE de Snap, en 2017 je crois, qui a été le premier PAPE aux États-Unis. Il n’y a eu aucun vote pour la catégorie cotée. Ça a créé un élan au sein de la communauté institutionnelle à un moment où la gouvernance et d’autres questions étaient au centre des enjeux ESG. Je crois que S&P a été la première à réagir, Lou. Vous avez choisi de ne plus permettre à ces entreprises d’être admissibles aux 500, y compris Snap, même si elles étaient rentables.
L’organisation de Raman a immédiatement publié un document de consultation et l’une des suggestions que vous avez faites était de pondérer les actions en fonction des votes. C’était l’une de vos suggestions. Ensuite FTSE a adopté une approche unique, à savoir de n’inclure les entreprises dans leurs indices de référence que si le seuil de 5 % des votes était atteint pour les actions de l’index.
Vous avez dit ensuite à toutes les entreprises de l’indice cinq ans plus tard que si elles n’obtenaient pas 5 % des suffrages de leur catégorie, elles se feraient exclure et qu’aucune nouvelle entreprise ne serait ajoutée si elle ne les obtenait pas. On a donc littéralement eu une période de cinq ans pendant lesquels S&P n’a pas accepté ces titres dans l’indice. MSCI a procédé à une autre consultation et a finalement décidé, après quelques années, de ne rien changer.
Puis, l’an dernier, S&P a mené une consultation, décidé de modifier la règle, et autorise désormais l’entrée des actions à vote multiple, comme Blackstone, dans l’indice de référence. Lululemon était-elle une action à vote multiple? Je ne m’en souviens plus. Je crois que oui.
Pourtant, l’indice FTSE a gardé la règle des 5 % et, surprise, en septembre dernier, tous ces titres ont commencé à sortir de l’indice. Puis, en juin, Russell a sorti une série de titres. Pourquoi, en fin de compte, l’indice FTSE n’a-t-il pas fait marche arrière sur cette politique? Parce que le secteur a changé d’avis sur ça aussi.
On a besoin d’un éventail d’occasions le plus large possible. C’est pourquoi Lou et Raman se sont fait aboyer dessus. Pourquoi FTSE a-t-il maintenu la règle des 5 %?
RICARDO MANRIQUE : Oui. Non, c’est une bonne question. En toute honnêteté, je pense que ça nous ramène au point que j’ai tenté d’aborder plus tôt.
Comme vous l’avez mentionné, c’est en 2017 que ça s’est produit et le PAPE a été le déclencheur. Avant que je travaille pour FTSE Russell. Mais je crois qu’ils ont mené une consultation, se sont entendus sur cette règle de 5 %, uniquement pour les entreprises des marchés développés. C’est le résultat des deux consultations qu’ils ont menées à ce moment-là. Je pense que la période d’incorporation en raison de droits acquis de cinq ans visait à réduire au minimum les perturbations dans les portefeuilles indiciels au fil du temps. Mais elle était alimentée à la fois par les commentaires issus de la consultation et par les divers comités consultatifs de FTSE avec des participants au marché et des clients, tant du côté des acheteurs que des vendeurs.
Encore une fois, je pense que la façon dont on a géré la situation en élaborant des portefeuilles indiciels est, en grande partie sinon entièrement, le reflet de la rétroaction qu’on reçoit du marché en général et des commentaires qu’on reçoit des divers comités consultatifs externes avec lesquels on collabore. Et oui, pour autant que je sache, tous ceux avec qui on discute nous soutiennent.
PETER HAYNES : D’accord, alors les gens n’ont pas crié sur vous et ils ont soudainement dû apporter une série de changements en septembre dernier, ou même lors du rééquilibrage de juin du Russell. Parce que les gens ont finalement compris que c’était un problème et que les portefeuilles devaient changer.
RICARDO MANRIQUE : Oui. Avec n’importe quel changement de méthodologie, comme ces messieurs pourront vous le dire, vous n’aurez jamais 100 % des gens du même avis. Ça peut se résumer à des points de vue fondamentalement différents. Franchement, ça se résume parfois à des points de vue économiques.
Mais de façon générale, je pense que la façon dont FTSE a géré la situation, avant mon arrivée même si j’en ai plus ou moins hérité, a plutôt bien fonctionné. Et je pense que l’incorporation en raison de droits acquis et la façon dont ça a été géré… De nouveau, je crois que ça ne s’applique qu’aux marchés développés, et non aux marchés émergents. En général, la majorité des commentaires et des soutiens étaient positifs et le demeurent. Mais vous n’obtiendrez jamais du 100 %.
PETER HAYNES : Vous avez parlé des marchés développés par rapport aux marchés émergents. Y a-t-il un pourcentage important des entreprises des marchés émergents sans actions à vote multiple? Est-ce un problème plus important là-bas qu’il ne l’est ici? Je ne connais pas la réponse.
RICARDO MANRIQUE : Je ne connais pas la réponse. Je ne connais pas les statistiques par cœur. Je suppose…
PETER HAYNES : Possible.
LOUIS BELLUCCI : Oui. Il faudrait que je vérifie. Je suppose que s’il s’agissait d’un problème important, on aurait eu vent de commentaires.
PETER HAYNES : Parlons des marchés émergents. Parlons d’un enjeu très important, Raman, c’est la Chine. Pour rafraîchir la mémoire de notre auditoire, la catégorie d’actions qui ne fait pas actuellement partie de l’indice et qui représente les entreprises chinoises à pondération maximale est connue sous le nom d’actions de catégorie A, soit les actions onshore. Il y a quelques années, après avoir mené des consultations, on a décidé d’ajouter une partie de ces actions. L’indice FTSE a fini par atteindre 25 % du flottant de son indice de référence et l’indice MSCI demeure à 20 %, ou était à 20 %.
Vous avez atteint 20 %, et vous avez dit au secteur que certains changements devaient être apportés pour que ça augmente. Pouvez-vous simplement informer l’auditoire de la nature des problèmes? Et à quel moment ces problèmes pourraient-ils au moins ouvrir la voie au recours à la pondération chinoise dans les indices de référence émergents?
RAMAN SUBRAMANIAN : Merci, Peter. Ce n’est pas ce qu’on a dit. Les investisseurs nous ont dit quoi faire. Alors…
PETER HAYNES : Eh bien, le problème concerne les investisseurs…
RAMAN SUBRAMANIAN : Oui, c’est le problème des investisseurs. Vous avez raison, on a commencé en 2018 avec une inclusion de 5 %. En 2019, on a porté ce pourcentage à 20 %, incluant les actions à grande et à moyenne capitalisation uniquement en provenance du programme Stock Connect. Les investisseurs ont indiqué qu’il restait quatre principaux problèmes. Et que tant qu’ils ne seraient pas entièrement résolus, on ne devrait pas augmenter la pondération de nouveau. Le premier problème, c’est si l’on considère les cycles de règlement mondiaux à T + 1 ou T + 2. La Chine est à T+ 0, ce qui pose un problème important si vous gérez de l’argent à partir d’ici, que vous tentez de l’envoyer et que vous faites un préfinancement complet.
Les trois autres problèmes sont liés au fait que la majorité des titres qu’on a inclus viennent du programme Stock Connect. Les jours fériés de la Bourse de Hong Kong et les nôtres ne sont pas synchronisés. C’est un autre facteur de friction.
Le compte omnibus. Si vous êtes un courtier qui essaie d’envoyer une négociation, vous voulez cacher l’identité du sous-jacent, ce n’est toujours pas très évident dans Stock Connect. Enfin, il n’existe toujours pas de produits dérivés ni d’instruments de couverture complets disponibles. Les investisseurs ont dit que des progrès fantastiques avaient été réalisés au cours des quatre dernières années. Ils essaient de synchroniser leurs jours fériés en bourse. Il existe une solution de rechange, l’outil omnibus, mais il existe quand même une friction.
Alors, si vous voulez faire passer la pondération de 20 % à 100 %, ça signifie que la pondération des actions chinoises de catégorie A au sein de l’indice MSCI Chine représentera 40 % de l’indice de référence. Aujourd’hui, on est entre 15 % et 16 %. C’est une somme d’argent considérable qui doit être investie sur le marché, en termes de répartition. Et si vous n’avez pas de mécanisme pour contrôler les frictions, ce sera difficile pour les investisseurs.
Ils attendent donc la résolution complète. Ils discutent avec les organismes de réglementation et on recueille de plus en plus de commentaires pour s’assurer qu’ils sont entendus, tant par les organismes de réglementation que par les investisseurs.
PETER HAYNES : Je pense que des pressions apparaîtront si les relations entre les États-Unis et la Chine s’effondrent et que, soudainement, le marché chinois dérape. Tout à coup, les gens retourneraient probablement voir ces fournisseurs d’indices pour leur dire qu’ils veulent une plus grande exposition au risque chinois. De plus, on n’a même pas discuté de la fréquence à laquelle les gens viennent vous voir pour vous demander de faire passer la Chine à ce que nous appellerons un état autonome?
RAMAN SUBRAMANIAN : De nos jours, beaucoup d’investisseurs exploitent une Chine autonome en raison de sa pondération au sein de l’indice des marchés émergents. Ils ont donc tous commencé à réfléchir à un indice de référence des marchés émergents qui exclurait la Chine. Alors, pour revenir au problème de concentration qu’on a soulevé plus tôt, Peter, de nombreux clients qui pensent que si la Chine représente 30 % ou 40 % de l’indice de référence, ils devraient gérer ça séparément de la sortie des marchés émergents. Qu’il s’agisse de géopolitique ou non, en raison de la concentration de la Chine au sein de l’indice de référence, ces discussions ont commencé bien avant l’arrivée de la géopolitique dans la partie.
PETER HAYNES : Pendant qu’on est sur les marchés émergents, vous et votre voisin aviez un différend au sujet de la Corée du Sud. La Corée du Sud est un pays développé au sein de l’indice de référence FTSE. Elle ne l’est pas pour MSCI. Que faudrait-il pour que la Corée du Sud passe d’une économie émergente à une économie développée?
RAMAN SUBRAMANIAN : Comme la Chine, la Corée du Sud a un problème de devises. À l’heure actuelle, il n’y a pas de devise onshore. Aucun marché des devises pour le won coréen. C’est un gros problème. Encore une fois, ça nous ramène au préfinancement.
Il y a aussi des problèmes liés au transfert d’actions par voie omnibus et en nature. Ils restent des éléments de friction sur le marché. Plus tôt cette année, les autorités coréennes ont annoncé des réformes. On a donc publié une note indiquant que ces réformes avaient été annoncées. Qu’il fallait les mettre en pratique et que les investisseurs devaient en faire l’expérience. Une fois que les investisseurs en auront fait l’expérience et nous auront fait part de leurs commentaires, on va procéder à une consultation pour déterminer s’il y a lieu de faire passer la Corée du Sud au marché développé ou non.
PETER HAYNES : D’accord. Avec le temps qu’il nous reste, je voudrais que l’on se concentre sur les fluctuations extrêmes des cours des titres présents dans les indices de référence. Lou, je vais commencer par vous. Je veux m’assurer de bien formuler les choses. Inclusion dans l’indice. Évidemment, on connaît l’indice S&P 500. Je répète que c’est une question importante.
La semaine dernière, je vais être très clair, j’ai reçu un appel d’un participant qui avait l’impression qu’un initié avait compris que Lululemon serait ajouté à l’indice S&P 500. Sa logique était que Lululemon, le jour même et juste avant l’annonce, avait surpassé tous les autres titres candidats à l’indice de référence, ce qui aurait pu s’expliquer par votre choix final. J’ai répondu en disant qu’il était impossible qu’une personne à l’extérieur de S&P soit au courant. Qu’il n’y avait aucune source d’information à l’interne ni de service permettant de savoir que Lululemon serait intégrée et pas les autres. C’est ma perception des choses.
Et je sais qu’on vous pose beaucoup cette question, Lou. Pour la gouverne de l’auditoire, pouvez-vous simplement confirmer que personne ne savait que Lululemon entrerait dans l’indice avant que ça ne soit annoncé?
LOUIS BELLUCCI : Oui, il n’y a pas d’information préliminaire. Il n’y a pas de raccourci. Lorsque nous publions un communiqué de presse, c’est la première fois que quelqu’un sur le marché prend connaissance de l’indice S&P 500 ou de tout changement aux composantes de l’indice. C’est une question de confidentialité, de confiance envers les fournisseurs d’indices et S&P Dow Jones prend cette question très, très au sérieux. C’est notre marque. L’intégrité et la qualité de nos indices de référence en tant que fournisseur d’indices indépendant sont essentielles pour notre position sur le marché, au sein du secteur et pour l’utilisation de nos indices. Je pense que c’est pareil pour mes collègues ici présents.
L’indice S&P Dow Jones applique un cadre très complet et robuste pour protéger l’intégrité et la qualité de nos indices de référence. On l’appelle un cadre de gouvernance. Il comprend des contrôles et une surveillance de la conformité de nos communications électroniques, de nos politiques et procédures, y compris notre politique sur la confidentialité, les conflits d’intérêts et les pare-feu. Je vous épargne certains détails, mais chaque membre du personnel a reçu une formation sur ces politiques. Encore une fois, on fait l’objet d’une surveillance régulière. Nos systèmes, nos contrôles et tout le reste sont cloisonnés, comme on l’a déjà mentionné, entre le secteur commercial et le secteur analytique.
PETER HAYNES : Je pense que c’est une bonne chose de ne laisser personne vous parler, sinon les émetteurs feraient constamment du lobbying et s’attendraient à ce que vous leur donniez des informations. C’est une question qu’on entend souvent des émetteurs, qui pensent qu’ils recevront un coup de fil… Non, vous ne recevrez pas un coup de fil si vous intégrez l’indice. Personne ne le saura.
Mais revenons à la Chine un instant. Raman, un titre que n’importe qui peut ajouter à son Bloomberg sous le symbole 1942. L’action HK. Si vous deviez la mettre dans votre Bloomberg, vous choisiriez une entreprise appelée MOG Digitech, une entreprise chinoise qui a fait beaucoup parler d’elle au sujet de l’indice MSCI lors du rééquilibrage d’août.
Je vais vous donner un peu de contexte sur MOG. Elle est passée de 40 à 100, ce qui lui a permis de se qualifier chez MSCI. Certains clients de MSCI se sont manifestés et ont suggéré qu’il y avait eu une forme de manipulation. En fin de compte, MSCI a décidé de ne pas inclure ce titre. Il existe une règle de prix extrême pour MSCI. Ce titre, semble-t-il, ne faisait pas partie de cette catégorie, mais il n’était pas inclus dans l’indice.
Par conséquent, lorsque l’annonce a été faite le 11 août, même si MOG avait normalement été admissible et aurait dû être annoncée, l’entreprise a vu son titre passer de 90 à 63. Étrangement, il est remonté à 100 à la fin du mois. Juste avant la fin août, le titre est passé de 95 à 40 lorsque les organismes de réglementation locaux ont annoncé qu’ils avaient mis fin en raison d’une suspicion de manipulation en vue de l’inclusion dans l’indice MSCI. Ce titre se négocie maintenant à 2,11 $ et j’ai l’impression de lire un roman de Ben Mezrich dans lequel un personnage découvre que le NICA va changer ses politiques.
Les indexeurs ont donc eu l’impression qu’il s’agissait d’une tentative classique de pompage et de liquidation par les fonds de couverture, qui avaient manipulé et joué avec le processus d’inclusion dans l’indice. La liquidation s’est presque faite au détriment des indexeurs, mais vous ne vous êtes pas laissé faire. Qu’est-ce que vous retenez de cet événement? Qu’est-ce que vos clients vous ont dit à propos de cet événement? Et quelles règles pourraient changer ou faire l’objet de consultations à la suite de cette fluctuation extrême des cours et de la manipulation potentielle de l’inclusion dans l’indice?
RAMAN SUBRAMANIAN : Oui. C’est une excellente question et on a déjà vu ça se produire, surtout dans cette région du monde où on a déjà été témoins de ce genre de manipulation des prix. Il y a donc eu cette fluctuation extrême des prix, avec une augmentation de 400 % pendant une période de rééquilibrage. Et on surveille sur 5 à 60 jours environ, c’est la règle.
Il s’agit d’un rendement relatif. Pas d’un rendement absolu individuel. Il est lié à l’indice sectoriel géographique dans lequel le titre se trouve.
Ce qu’on a constaté et, dans ce cas particulier, je fais partie du comité de l’indice, lorsque c’est parvenu à nos oreilles, c’est que quelqu’un essayait clairement de manipuler notre propre règle. Parce qu’il y avait eu une augmentation de 3 000 %, et il était clair que quelqu’un qui comprenait la règle cherchait à la manipuler. Parallèlement, on a commencé à recevoir les commentaires de nos clients qui nous disaient que ça ressemblait à une manipulation.
Techniquement, ce n’est pas la règle des fournisseurs d’indices. On utilise les données sur le marché pour constituer un indice. Mais on fait en sorte d’offrir suffisamment de réserves et de protection à l’investisseur final.
Et selon la règle, on pensait que le titre devait entrer, mais quelque chose ne collait pas, parce que la nature de l’entreprise elle aussi avait changé. C’était auparavant un fabricant de montures de lunettes. Tout à coup, c’est devenu une entreprise de technologie financière, en mai 2023. Tous les signes indiquaient qu’il se passait quelque chose de très louche.
On a alors ajouté une note exceptionnelle indiquant qu’on n’allait pas les inclure et qu’on allait regarder de plus près si nos règles étaient bonnes ou si certaines personnes étaient en mesure de les manipuler. En fin de compte, les bourses doivent contrôler ce type de manipulation des cours. Fournisseur d’indices. On fait notre travail et, si quelqu’un manipule une action qui fait partie de l’indice S&P 500, pour en revenir à Lululemon dont on a parlé, on n’a aucun contrôle là-dessus. C’est du ressort de la Bourse de New York ou de la Bourse de Hong Kong. C’est à elles de faire ce contrôle.
On doit simplement accepter le prix, mais on veillera à ce que l’indice ne soit pas manipulé. C’est pour ça que les comités et les règles existent.
PETER HAYNES : Je ne pense pas que ce soit la dernière fois qu’on parlera de ce type d’activité, car il y a beaucoup d’argent en jeu avec ces événements indiciels. L’une des raisons pour lesquelles ces statistiques des répercussions des changements d’indice sur les marchés ont diminué, selon moi, c’est en partie parce qu’il y a plus de regards tournés vers ces changements et plus de capitaux qui circulent autour, ce qui atténue les effets de ces changements. Je ne suis donc malheureusement pas surpris qu’une telle chose se soit produite, mais je m’attends à ce que ce ne soit pas la dernière fois.
Avant de terminer, y a-t-il des questions dans l’auditoire, Ben? Quelqu’un en ligne? Avez-vous des questions? Au milieu, si on peut juste prendre un micro.
IVAN : Je vais crier.
PETER HAYNES : Non, je voulais juste l’avoir dans l’enregistrement. Ils ne vous entendront pas. Est-ce une question rapide, Ivan? Parfait. Allez-vous demander à Lou quel est le prochain titre dans l’indice S&P 500?
IVAN : J’ai tendance à être d’accord avec Raman pour ce qui est de la manipulation des cours qu’on a observée à l’égard des inclusions dans les indices. On a également remarqué une augmentation des activités de ce type et je suis d’accord que ce n’est pas du ressort des fournisseurs d’indices de faire la police. Peut-être pourraient-ils cependant jouer un rôle pour les ralentir ou pour rendre plus difficile un effet de manipulation.
Ma question s’adresse donc à FTSE. Alors que S&P et MSCI ont adopté un modèle de classement hybride dans le cadre duquel S&P utilise une méthode de prix moyen pondéré, par exemple, au Canada, pour déterminer l’admissibilité et dans lequel MSCI a une période de classement au hasard sur 10 jours. Pour un certain nombre des indices phares de FTSE, y compris Russell, il s’agit d’un classement à un point unique dans le temps, qui est largement diffusé et largement connu. En particulier pour certaines de ces plus petites entreprises moins liquides, ça ne nécessite pas énormément de capitaux pour faire bouger une action et on a vu un nombre important de titres bouger sans aucune raison à une date de classement. 10 %, 20 % n’ont rien d’inhabituel pour certaines de ces entreprises.
Je me demande si c’est quelque chose que vous avez envisagé de modifier. Je serais également curieux de savoir pourquoi ça n’a pas déjà été mis en œuvre, compte tenu de la norme mondiale en place chez certains des autres fournisseurs.
RICARDO MANRIQUE : Oui. Il m’est difficile de commenter des points précis concernant la méthodologie. De façon générale, les méthodologies, les indices et les portefeuilles des indices évoluent au fil du temps. Je pense qu’on est généralement guidés par les commentaires qu’on reçoit des participants au marché et de nos comités consultatifs. Dans la mesure où ça ou autre chose devient un problème, c’est certainement quelque chose que FTSE examine ou qu’elle examinera. Et, bien entendu, on fait habituellement ça au moyen d’une consultation.
Par exemple, si l’on fait abstraction de ça, l’élément important qu’on a examiné est la fréquence du rééquilibrage, qui fait l’objet de consultations en ce moment, parce que…
PETER HAYNES : En ce qui concerne Russell, pour être clairs.
RICARDO MANRIQUE : Oui, sur Russell. Oui. Alors, pour ce que je sais, le rééquilibrage de Russell est une priorité pour les participants au marché, ce qui a mené à la consultation qu’on a lancée, je crois, il y a environ un mois et qui se poursuivra jusque fin novembre. Pour commencer, c’est le commentaire le plus important qu’on a reçu des participants au marché. Veut-on vraiment poursuivre avec le rééquilibrage annuel, ce qui ne dérange pas certains participants au marché? D’autres ont dit que ça ne faisait que créer un niveau d’activité vraiment important avant et pendant une journée donnée. Je dirais donc que c’est d’abord et avant tout là-dessus qu’il faut se concentrer immédiatement.
PETER HAYNES : Eh bien, une chose que vous faites tous très bien, c’est les consultations, et on en reçoit beaucoup. Il est difficile de suivre et il faut ensuite les analyser. En fait, je pense que vous êtes en train de gagner, Raman. Je crois que MSCI est celui qui consulte le plus. J’ai l’impression d’en recevoir une par jour.
Messieurs, merci beaucoup. Il y avait beaucoup de choses à aborder, dont on n’a pas pu discuter, mais on va vous faire revenir l’an prochain sur l’une de ces questions, j’en suis certain, notamment sur la question de conserver ou non une pondération flottante. C’est une question que je voulais poser à Lou, mais on va y revenir peut-être plus tard, car S&P envisage de délaisser le flottant pour se limiter à des indices de référence fondés sur le volume et la liquidité.
C’est une chose à laquelle il faut réfléchir. Ne l’écartez pas, bien sûr, parce que c’est une idée intéressante. Quoi qu’il en soit, merci, messieurs, du temps que vous nous avez accordé, et passons à la prochaine table ronde sur les FNB. Merci!
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Peter Haynes
Directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
Peter Haynes
Directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
Peter Haynes
Directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
Peter s’est joint à Valeurs Mobilières TD en juin 1995 et dirige actuellement notre équipe Recherche, Structure des marchés et indices. Il gère également certaines relations clés avec les clients institutionnels dans la salle des marchés et anime deux séries de balados, l’une sur la structure des marchés et l’autre sur la géopolitique. Il a commencé sa carrière à la Bourse de Toronto au sein du service de marketing des indices et des produits dérivés avant de rejoindre Le Crédit Lyonnais (LCL) à Montréal. Membre des comités consultatifs sur les indices américains, canadiens et mondiaux de S&P, Peter a siégé pendant quatre ans au comité consultatif sur la structure du marché de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario.