Réévaluation des prévisions sur les marchés
Par : Andrew Kelvin, Rich Kelly, James Rossiter, Gennadiy Goldberg, Mark McCormick, Daniel Ghali, Oscar Munoz, Jayati Bharadwaj, Chris Whelan, Izidor Flajsmann, Jan Nevruzi, Bart Melek, Pooja Kumra
août 15, 2024 - 3 minutesLes marchés sont revenus sur une partie de leurs pas après les fluctuations extrêmes du début d’août, alors qu’ils continuent d’évaluer et de réévaluer les données récentes. Tandis que l’agitation s’apaise, de nombreuses raisons expliquent la volatilité récente des marchés : c’est la faute des données; c’est à cause des clôtures d’opérations de portage de devises; les bulles technologiques éclatent; les marchés craignent les risques géopolitiques.
En réalité, que ce fût l’addition de facteurs qui auraient « pu être » coupables ou le simple fait de positions paresseuses qui devaient être ajustées car les faits avaient changé, il y a eu convergence d’événements qui ont, de façon générale, orienté les marchés dans la même direction. Mais surtout, nous pensons que les marchés ont sous-estimé le positionnement des fonds systématiques, qui signalaient déjà à la fin de juillet d’importantes asymétriques, ce qui nous a amenés à voir des risques de grande volatilité pour les jours à venir.
La volatilité des marchés s’est emballée en août
Comme nos conseillers en négociation de produits de base indiquent maintenant un essoufflement des ventes dans l’ensemble des indices boursiers et des positions acheteur maximales sur taux, l’attention se tourne maintenant vers les portefeuilles à parité de risque et les fonds de contrôle de la volatilité comme prochaine source potentielle de ventes forcées, stimulées par un processus de désendettement. Nous tenons à souligner qu’un revirement des marchés des titres à revenu fixe pourrait maintenant activer une vague de désendettement de ces fonds dans un contexte de repli simultané de toutes les autres grandes catégories d’actif compte tenu de la volatilité élevée. Par conséquent, en raison de l’illiquidité habituelle pendant l’été et de la nervosité des investisseurs, ce marché risque de voir ceux-ci tenter de réduire leur niveau de risque pendant les fins de semaine, et les surprises économiques, habituellement banales, entraîner des fluctuations démesurées sur les marchés.
Les prochaines semaines fourniront certains catalyseurs potentiels : le bilan de la consommation et la mise à jour de l’IPC aux États-Unis, suivis de nos premiers signaux pour les salaires du mois d’août. Ces chiffres donneront à la Réserve fédérale américaine (la « Fed ») et aux banques centrales mondiales l’occasion de préparer les attentes du marché à Jackson Hole.
Cela dit, ne minimisons pas le fait que certains paramètres fondamentaux sont à la baisse. Les mesures de relance en Chine sont encore trop modestes, ce qui continue de nous inquiéter quant à l’activité manufacturière mondiale jusqu’à la fin de l’année et signifie que les marchés comme ceux du cuivre et du pétrole pourraient être beaucoup mieux approvisionnés que prévu. Le marché de l’emploi aux États-Unis et d’autres données ont fait preuve d’une résilience phénoménale, mais le lustre semble pâlir et nous rapprocher de nos prévisions préliminaires pour 2024, soit que la Fed assouplira considérablement sa politique dans la deuxième moitié de cette année.
À ce propos, nous avons modifié nos prévisions sur la décision de la Fed à la suite de la publication, le 2 août, de données décevantes sur l’emploi aux États-Unis, soit environ 60 000 emplois moins que prévus. Par ailleurs, la hausse du taux de chômage a déclenché la règle de Sahm, largement suivie, qui est censée prédire les récessions. Nous prévoyons maintenant une réduction du taux de 25 pdb en novembre, en plus des baisses de septembre et décembre déjà attendues. De plus, nous pensons maintenant que la Fed procédera à des réductions de 25 pdb à chaque réunion de l’année prochaine, jusqu’à ce que le taux directeur atteigne 3 % d’ici novembre 2025. Nous prévoyons que la tranche supérieure de la fourchette cible des fonds de la Fed terminera 2024 à 4,75 % et 2025 à 3,00 %.
Selon nous, le principal risque est que les dirigeants de la Fed doivent revenir à une position neutre plus tôt que prévu, car les deux parties du mandat sont en grande partie revenues à leur état de stabilité ou l’ont à portée de main. Selon nous, la barre des 50 pdb de réduction n’est plus trop haute en vue des prochaines réunions.
La règle de Sahm suggère une augmentation des risques de récession
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