La perte de confiance du R.-U. envers sa première ministre
Animateur : Peter Haynes, directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
Invités : Frank McKenna, président suppléant, Valeurs Mobilières TD
Dans le 32e épisode, Frank aborde la rhétorique de la nouvelle première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, qui, selon lui, devra modérer son message si elle veut être élue en mai prochain. Le thème de l’inflation est prédominant, et Frank aborde la hausse des taux hypothécaires, la décision politique de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) de réduire sa production et les effets de cette décision sur les élections de mi-mandat aux États-Unis, ainsi que le chaos causé par le mini-budget extrêmement inflationniste et maintenant défait de la première ministre du Royaume-Uni, Liz Truss. Il admet que le conflit entre la Russie et l’Ukraine est arrivé à une impasse et qu’il ne semble pas y avoir de solution à l’horizon cet hiver. Malgré la vague médiatique négative, Frank parle de ses perspectives positives à l’égard du monde dans son ensemble, ce qui nous rappelle de prendre du recul lorsque la série interminable de manchettes négatives nous dépasse.
FRANK MCKENNA: C’est comme si elle avait la peste. Elle a de sérieux ennuis, notamment au sein de son parti et surtout parmi ses électeurs. Elle a reculé devant le programme qui avait été voté.
PETER HAYNES: Ici votre animateur, Peter Haynes. Comme toujours, je suis en compagnie de l’Honorable Frank McKenna, qui nous offre ses commentaires sur l’actualité mondiale. Juste avant d’entrer en ondes, Frank me racontait avoir eu une conversation avec l’un des dirigeants géopolitiques du Canada et s’être senti découragé à la fin de l’entretien. Mais, notre discussion d’aujourd’hui ne va pas être complètement déprimante. On va trouver du positif dans toutes ces manchettes négatives qui bombardent les lecteurs. L’épisode 32 s’intitule « Le Royaume-Uni a perdu confiance en son leader ». On va donc plonger au cœur de certains enjeux qui touchent le Royaume-Uni et l’Europe. Mais, auparavant, je rappelle aux auditeurs que ce balado de Valeurs Mobilières TD est diffusé à titre informatif. Les opinions qui y sont exprimées n’engagent que leurs auteurs, c’est-à-dire Frank et moi, Peter. Elles ne représentent pas nécessairement le point de vue de la TD ou de ses filiales et ne constituent pas des conseils auxquels se fier, notamment en matière de placement ou de fiscalité. Frank, le populisme demeure un sujet important sur le plan politique. Ici, au Canada, les leaders populistes continuent de faire des gains. Poilievre a remporté la direction du Parti conservateur et, plus récemment, Danielle Smith a pris la tête du Parti conservateur uni en Alberta après la démission du premier ministre Jason Kenney. Que faut-il savoir de la nouvelle première ministre Smith en Alberta? Et que pensez-vous de son projet de loi sur la souveraineté, qui est censé défendre l’Alberta contre toute réglementation fédérale allant à l’encontre de l’intérêt supérieur de la province?
FRANK MCKENNA: Tout d’abord, je dirais que le populisme s’inscrit dans un mouvement de balancier assez prévisible. Ça va aussi passer. Mais, en Alberta, la première ministre s’est hissée au pouvoir en empruntant une route peu fréquentée. Voyons ça un peu plus en détail. Il faut dire, pour commencer, que l’Alberta est une province très complexe à gouverner. Jason Kenney est, à mon avis, l’une des personnalités politiques les plus habiles du pays. Il déborde d’énergie. Il n’a pas pu étouffer complètement la division au sein de l’Alberta. C’est vous dire la difficulté de la tâche. Il ne faut pas oublier que l’Alberta est une province de plus en plus cosmopolite. On pense souvent qu’il n’y a que des ranchs et des puits de pétrole, mais on y parle 325 langues. Un gouffre idéologique sépare les régions rurales des centres urbains. Ça ne simplifie rien. Il y a eu une campagne à la direction et, comme on le sait, ces événements mettent en valeur la faction qui déploie le plus d’énergie au sein du parti. Et il s’agit habituellement des courants extrêmes. Dans le cas présent, celui du Parti conservateur uni, on parle des membres les plus convaincus, les plus extrêmes et les plus à droite. Et Danielle Smith a su les courtiser durant la campagne. Elle est parvenue à défaire certains adversaires formidables. Le mandat qu’on lui a confié est beaucoup plus à droite que ce que l’on voit habituellement dans l’ensemble de la province. Comme les leaders de partout ailleurs, elle va devoir louvoyer le plus adroitement possible pour se rapprocher du centre. On observe déjà chez elle des signes d’usure. Après une semaine en poste, elle a dû s’excuser d’avoir déclaré à l’emporte-pièce que la discrimination n’avait probablement jamais autant frappé que chez les personnes non vaccinées. Elle a dû se rétracter. Elle est embarrassée par certains de ses commentaires sur l’Ukraine, qui faisaient douter de son plein appui envers le peuple ukrainien dans le conflit. Elle cherche maintenant à nuancer certaines de ses positions. Et, surtout, le président de sa campagne, Rob Anderson, a déclaré pas plus tard que la semaine dernière que la soi-disant loi sur la souveraineté devrait respecter les décisions de la Cour suprême du Canada. Cette déclaration en dit long et reflète à bien des égards le recul amorcé. À mon avis, Smith va continuer de se battre pour les causes épousées durant la course à la direction, tout en cherchant à se rapprocher du centre. Le gouvernement fédéral, de son côté, me semble laisser un vide en Alberta et en Saskatchewan; il va devoir le combler, à mon avis. Le fédéral donne l’impression que le reste du pays se désintéresse des enjeux locaux. Le gouvernement du Canada devrait se donner la peine de rappeler aux citoyens de l’Ouest qu’Ottawa a soutenu financièrement l’oléoduc Trans Mountain. Le sujet prête à controverse, mais ça représente probablement plus de 20 milliards de dollars provenant des Canadiens. On a beaucoup investi dans la remédiation des puits orphelins dans l’Ouest. On a mis en place une politique de l’hydrogène qui répond aux préoccupations de l’industrie du gaz naturel dans l’Ouest canadien en reconnaissant de façon explicite et implicite l’hydrogène bleu. On a prévu un allègement fiscal et on va sans doute adopter des crédits encore plus généreux pour le captage et le stockage du carbone. On parle de milliards de dollars qui seront injectés dans l’Ouest et qui aideront à lutter contre le changement climatique. On a créé un environnement politique favorable au GNL sur la côte Ouest, ce qui facilitera l’extraction de beaucoup de gaz naturel du bassin gazier, en plus d’améliorer les marges bénéficiaires. On a soutenu les projets d’expansion pour amener le gaz vers la côte Ouest. Et, en dépit de l’échec subi par rapport à la politique fédérale américaine, on a soutenu le projet Keystone XL. À un moment donné, le gouvernement du Canada devra souligner aux provinces de l’Ouest qu’il ne les a pas ignorées, et même qu’il a fait beaucoup pour elles. L’idée, c’est de travailler ensemble.
PETER HAYNES: Frank, vous distinguez souvent l’élection à la tête d’un parti et la capacité d’être élu à l’échelle provinciale ou nationale. D’après un sondage Léger réalisé la semaine dernière, l’ancienne première ministre Rachel Notley – dont le discours demeure très pertinent en Alberta à la tête du NPD – devance légèrement le Parti conservateur uni (PCU). Mais, en fin de compte, c’est l’éligibilité du leader qui déterminera le gagnant de la prochaine élection. Croyez-vous que les premiers faux pas commis par Smith lui nuiront lors de la prochaine élection provinciale, qui doit avoir lieu, je pense, dans sept mois?
FRANK MCKENNA: Je connais assez bien les deux leaders. J’admire pas mal leur habileté politique. Dans le cas de Daniel, elle va devoir rassembler une base électorale plus large pour avoir du succès auprès des Albertains. Et elle a assez d’expérience politique pour le savoir. Pour ce qui est de Rachel Notley, elle doit diriger son parti en tenant compte de bien des aspects. Les électeurs l’apprécient; on craint davantage le NPD dans cette province. Rachel doit faire en sorte que l’enjeu du scrutin porte davantage sur sa personne que sur son parti. Je pense qu’il est encore trop tôt à cette étape pour se prononcer. Bien des enjeux vont défiler d’ici la prochaine élection. Mais, aujourd’hui, on s’intéresse aux bonnes nouvelles. Pour les Albertains, ça veut dire qu’ils ont le choix entre deux femmes exceptionnelles comme première ministre pour les quatre prochaines années.
PETER HAYNES: Je pense à une autre femme formidable qui a déjà fait de la politique en Alberta. Je fais allusion à L’Honorable Rona Ambrose, que nous avons la chance d’avoir comme collègue. Rona va prendre la parole à notre conférence du 3 novembre, et sûrement nous expliquer en détail ce qu’elle pense de Notley et de Smith, et du discours ambiant dans la province. Dites-moi, Frank, si vous étiez à ma place pour interviewer Rona, quelle question lui poseriez-vous?
FRANK MCKENNA: Toutes les fois que j’entends parler Rona ou qu’on discute ensemble, elle m’impressionne davantage. C’est une collègue de premier plan et on est très chanceux qu’elle collabore avec la TD pour conseiller les clients et gérer les relations. Elle fait un travail fantastique. J’éviterais de lui demander pourquoi elle n’aspire pas à devenir première ministre du Canada. On lui pose trop souvent la question. Je voudrais qu’elle me dise comment ramener l’Alberta dans le giron canadien. C’est une province exceptionnelle. Elle contribue grandement à l’économie canadienne. Et il y a un fossé politique dans cette province. Mon bon ami Jim Prentice a fini par devoir quitter ses fonctions en Alberta. Pour sa part, on se souviendra longtemps de Kenney en tant que politicien remarquable. Je pense que ce serait une bonne question de lui demander comment elle envisage d’éliminer ce fossé en Alberta.
PETER HAYNES: C’est intéressant, parce qu’il y a certainement des médias locaux qui discutent du fait que Smith semble s’occuper des régions rurales de l’Alberta et délaisser les villes. Ça crée un petit fossé au sein de cette province. Ça me rappelle un peu la Pennsylvanie en ce sens que c’est un État très démocratique dans les centres urbains et très républicain dans les parties rurales. Mais, Frank, je dois admettre que je ne suis pas un banquier traditionnel. Vous n’êtes pas un banquier traditionnel. Vous vous êtes joint à la TD après une carrière dans la vie publique. Je dois admettre, Frank, que j’ai échoué dans mes notions de base en tant que banquier par mon incompréhension fondamentale de la façon dont les prêts hypothécaires fonctionnent. J’ai simplement présumé que le montant du paiement sur un prêt hypothécaire à taux variable fluctuait légèrement en fonction des changements aux taux d’intérêt à court terme. Bien sûr, j’ai fait l’erreur de ne pas réaliser que les paiements ne changent pas. Le taux variable a plutôt un impact sur le pourcentage de remboursement du capital à chaque paiement. Plus sérieusement, avec une hausse importante des taux, on approche de ce qu’on appelle des seuils critiques, où les titulaires d’un prêt hypothécaire font des paiements qui ne suffisent plus à couvrir seulement les intérêts et qui doivent commencer à gruger dans la valeur nette, et après un certain temps, les banques pourraient commencent à augmenter la valeur nette ou exercer leur droit de saisir la propriété. Les fonds de couverture américains ont toujours soutenu que le Canada souffrirait d’une crise du logement. Étant donné que l’inflation n’est pas sur le point de ralentir, selon les prévisions, vous inquiétez-vous de l’augmentation des versements hypothécaires et des soldes dus comme étant un facteur déclencheur potentiel d’une crise du logement au Canada?
FRANK MCKENNA: Je pense qu’il y a quand même un côté positif dont on doit parler, Peter. Je pense que c’est Mark Twain qui a dit que les rapports sur son décès étaient très exagérés. La mort du marché canadien de l’habitation est prévue depuis 20 ans maintenant, et ça ne s’est toujours pas produit. Y aura-t-il des tensions? Sans aucun doute. Et vous avez raison de souligner qu’il y a un seuil critique et que ça va représenter un défi. Mais je veux juste vous donner l’autre côté de la médaille, parce que je pense que ce sont des arguments assez convaincants. Pour commencer, les décideurs au Canada ont toujours été préoccupés par les prêts hypothécaires à taux variable et ce qui se passerait s’ils augmentaient abruptement. Par conséquent, ils ont mis en place un taux d’admissibilité. Pour obtenir un prêt hypothécaire à taux variable, vous devez respecter un taux admissible qui est un taux fixe de 5 ans, qui serait beaucoup plus élevé que celui du marché au comptant, pour ainsi dire. Autrement dit, on dispose d’une certaine marge de manœuvre. Deuxièmement, au Canada, comme aux États-Unis, les versements hypothécaires ne sont pas déductibles d’impôt. Et c’est parce que lorsque le marché de l’habitation s’est effondré aux États-Unis, la raison était que les propriétés étaient hypothéquées à leur maximum. Ce n’est pas le cas au Canada, car les impératifs de la politique sont différents. Troisièmement, nous avons un ratio prêt-valeur assez solide au Canada, et je pense que les banques ont une bonne souscription en plus d’une assurance prêt hypothécaire et des prêts hypothécaires à proportion élevée. Ce qui est peut-être encore plus important, quand on a examiné la situation au fil des ans la conclusion est qu’il y a deux déclencheurs importants qui précipiteraient un effondrement total du marché de l’habitation. Le premier est des prêts hypothécaires excessivement élevés. Pardon, je veux dire des taux d’intérêt qui augmentent rapidement, et c’est un peu ce qui arrive maintenant et ça va se poursuivre. Mais le deuxième facteur déclencheur est le chômage élevé et l’incapacité des gens à trouver un emploi, à conserver un emploi, à faire leurs versements hypothécaires et à trouver un logement convenable, pour ainsi dire. Ce n’est pas le cas actuellement, et ça ne fait pas partie des prévisions. En fait, on prévoit un ralentissement possible de l’économie, mais sans l’augmentation simultanée du chômage. En fait, en ce moment, nous avons besoin de plus de travailleurs. Nous avons beaucoup plus d’emplois que de main-d’œuvre. Ce seuil critique n’est donc pas présent dans ce marché en ce moment.
PETER HAYNES: Si vous misez sur ce que vous venez de dire, j’ai l’impression que vous pensez que nous allons éviter cette tempête qu’est la stagflation, avec son inflation et ses taux d’intérêt élevés.
FRANK MCKENNA: Je pense qu’on va éviter un effondrement du marché de l’habitation en raison des facteurs que je viens de mentionner.
PETER HAYNES: D’accord, poursuivons avec le thème de l’inflation. La décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, l’OPEP, de réduire la production affecte les consommateurs aux États-Unis en déclenchant une hausse des prix de l’essence. Cette décision de l’OPEP de réduire la production, annoncée il y a quelques semaines, semble arriver au moment idéal pour perturber l’élan très positif du Parti démocrate en vue des élections de mi-mandat. Les États-Unis semblent penser que l’Arabie saoudite était la principale cause de cette réduction, mais il semble logique que le président russe Poutine ait eu une influence sur cette réduction plus que tout autre dirigeant d’un pays membre de l’OPEP. Selon vous, y a-t-il des intentions malveillantes derrière cette décision plutôt inattendue de l’OPEP?
FRANK MCKENNA: Oui. Je veux dire, il y a un intérêt égoïste. Évidemment, ils veulent maintenir le prix à un niveau élevé. Les États-Unis leur ont demandé de reporter la décision d’un mois ou deux, ce qui aurait retiré la question des enjeux politiques aux pays et ils ont refusé de le faire. Je pense que c’est là que la politique entre en jeu. La Russie est certainement motivée à le faire, car elle paie très cher pour cette guerre. En ayant des prix du pétrole élevés et en continuant de vendre dans ce marché, le pays est en mesure de financer son effort de guerre. En ce qui concerne l’Arabie saoudite, ils ont quelques problèmes avec les États-Unis, et je pense que c’est très irritant pour eux. L’un d’eux serait les efforts des États-Unis et de l’Europe pour que l’Iran adopte de nouveau le traité d’interdiction des essais nucléaires; ça touche les prix du pétrole. C’est comme ça qu’ils obtiennent leur pétrole. Ils s’opposent également à la position des États-Unis sur la guerre au Yémen. Ils poursuivent leurs efforts pour tenter de convaincre l’Arabie saoudite de se retirer de la situation. Troisièmement, ce n’est un secret pour personne que celui qui dirige l’Arabie saoudite est très près de la partie de l’élite politique qui supporte Trump aux États-Unis. Le gendre de Trump, Jared Kushner, est très proche des Saoudiens. Je dirais que les Saoudiens sont beaucoup plus à l’aise de voir des républicains à la Maison-Blanche que d’y voir des démocrates. Trump a visiblement aidé le prince héritier après l’assassinat de Khashoggi en lui donnant une accolade lors du sommet du G20 qui a suivi et, en fait, a démontré plus d’amitié envers lui en tant que président qu’envers le président du Canada, son plus proche allié et ami. À bien des égards, je pense que les Saoudiens doivent beaucoup aux républicains ça ne va probablement pas aider les démocrates lors des élections de mi-mandat. Pour toutes ces raisons, je pense qu’il y a une intention malveillante derrière cette décision.
PETER HAYNES: Alors, quand on regarde les élections de mi-mandat, qui auront lieu dans trois semaines, j’étais à Washington la semaine dernière et c’était une ville fantôme. Tous les politiciens de la Chambre et de nombreux sénateurs, comme vous le savez, sont actuellement en campagne électorale dans leurs États et districts locaux. Évidemment, la course la plus importante est pour l’un des deux sièges au Sénat en Géorgie. Nous en avons déjà discuté, et ça implique Herschel Walker et le révérend Warnock. C’est une campagne de salissage des deux côtés. Je suis sûr que vous suivez la situation de près. Je dois donner l’avantage à Warnock, parce que je ne pense pas qu’aucun d’entre nous savait qu’Herschel Walker avait donné naissance à deux enfants hors mariage et qu’il avait payé pour un avortement après avoir appuyé l’interdiction complète de cette pratique. Je pense qu’en ce moment, il faudrait miser sur Warnock ou, du moins, les gens ne vont pas voter du tout, parce que même s’ils sont républicains, ils ne veulent pas nécessairement appuyer les démocrates. Ils ne voteront simplement pas. Alors je mise définitivement sur Warnock. Mais ce n’est qu’une des nombreuses courses importantes, Frank. Comment Frank McKenna, le prévisionniste politique, voit-il les choses se dérouler lors des élections de mi-mandat?
FRANK MCKENNA: Cette course est particulièrement intéressante en raison de la pure hypocrisie de toute la situation. Le déni se poursuit, même s’il est maintenant assez évident que Herschel Walker a versé de l’argent à cette femme et qu’elle a un reçu pour l’avortement. Les républicains le soutiennent entièrement, y compris les républicains évangéliques qui sont la base de ce parti, parce que son vote est vraiment essentiel pour regagner le Sénat. OK. Alors, pour ce qui est du handicap, je pense que les républicains ont l’avantage à l’approche de cette élection. Pourquoi? Premièrement, l’histoire. On a toute une liste d’exemples d’élections de mi-mandat avec un retournement contre le gouvernement en place. Deuxièmement, dans le cas de la Chambre, il y a d’autres facteurs spécifiques. Le premier, c’est que les démocrates ont perdu le pouvoir en place. Plusieurs de leurs candidats ont décidé de ne pas se présenter. Il est beaucoup plus difficile de battre une personne en place qu’un nouveau candidat. Ça donne un avantage aux républicains. Les républicains contrôlent la majorité des postes de gouverneurs. Et ces derniers sont responsables de la manipulation révoltante des districts de vote. Cela donne aussi un avantage aux républicains dans le cas du Congrès. L’autre facteur, c’est que les démocrates essaient maintenant de prendre les devants pour le vote générique. Mais les républicains injectent énormément d’argent. En fait, les démocrates amassent plus d’argent, les candidats eux-mêmes au Sénat et à la Chambre. Mais les comités consultatifs et les super comités consultatifs avec leurs Steve Schwartzman s’impliquent et les frères Koch, etc., etc. Ils versent des centaines de millions de dollars et avantagent le côté républicain. Cela commence à influer sur les résultats. Et les républicains ont pu jouer là-dessus plus sur les problèmes économiques que sur des questions morales. Enfin, les Latino-Américains ont délaissé les démocrates et offrent moins de marge pour les démocrates. Pour toutes ces raisons, on penche pour le parti républicain. Je pense que la Chambre va certainement devenir républicaine. Les postes de gouverneurs le seront aussi, il n’y aura peut-être pas beaucoup de gagnés ou de perdus, mais les républicains continueront de profiter de leur avantage. Le Sénat est le plus intéressant. Ça va se jouer à pile ou face. Les républicains ont rendu la situation intéressante en présentant des candidats vraiment imparfaits qui occupent des places baromètres. C’est donc un problème. Trump a probablement à lui seul causé plus de dommages aux républicains dans la course au Sénat que tout autre facteur. Donc je pense que ça va se résumer aux deux courses. Vous avez mentionné la Géorgie. La Géorgie sera très serrée. Le New Hampshire, on peut déjà dire que c’est les démocrates à cause du candidat que les républicains ont choisi. En Arizona, Mark Kelly va certainement revenir. Pour la Pennsylvanie, qui était républicaine, je pense que ça va être limite. Si les républicains perdaient cet état, cela avantagerait les démocrates d’un état. En revanche, les démocrates ont un candidat au Nevada qui est en difficulté. Et même si les deux États sont très proches, je pense qu’en fin de compte ce sera le Nevada et la Pennsylvanie qui feront la différence pour le Sénat et l’Ohio, le Wisconsin, la Caroline du Nord. Comme toujours, ils représentent une lueur d’espoir pour les démocrates. Les sondages ont une marge d’erreur. Mais normalement, lorsqu’il s’agit des résultats réels, les démocrates perdent. Je pense que ça se résume probablement à ces deux États, le Nevada et la Pennsylvanie, qui détermineront le résultat.
PETER HAYNES: Incroyable! Compte tenu de la puissance de ces décisions, surtout si les deux Chambres vont aux conservateurs. Ou plutôt aux républicains. Alors, traversons l’océan, Frank. Le titre de cette discussion, c’est que le Royaume-Uni a perdu confiance dans sa Première ministre Liz Truss, sa direction du Parti conservateur au Royaume-Uni est de pire en pire. Depuis notre dernière conversation, Truss a annoncé une réduction d’impôts fortement inflationniste et non financée. Elle a vu la livre s’approcher de la parité avec le dollar américain, une grande première. Le marché était déjà préoccupé par l’inflation. Elle a vu les taux à long terme remonter tellement que le gouvernement a dû intervenir et soutenir le marché pour éviter que les caisses de retraite locales soient insolvables. Elle a congédié son ministre des Finances. Elle a annulé toutes ses décisions, ou du moins le ministre des Finances a annulé toutes les décisions antérieures. Ils ont réduit les dépenses ou annoncé des réductions de dépenses sur l’armée, ce qui ne semble pas très logique par rapport à ce qui se passe en Russie. Et elle fait face à une révolte d’arrière-ban qui menace sa capacité à diriger le pays. En bref, c’est le chaos au Royaume-Uni. Liz Truss a-t-elle une autre solution que de remettre les rênes à un autre membre du parti jusqu’aux prochaines élections générales dans quelques années?
FRANK MCKENNA: Je pense qu’elle est en chute libre. Il ne fait aucun doute qu’elle éprouve beaucoup de difficultés. Sa cote d’approbation est de 9 %. Ce taux sera probablement dépassé par le taux d’inflation à un moment donné pendant ce cycle. Les parieurs ne donnent pas cher de Liz Truss. Elle a atteint cette situation en peu de temps, elle est vraiment devenue ridicule, c’est difficile pour elle de survivre. Mais les conservateurs sont aux prises avec un dilemme. Ils n’ont pas vraiment de processus pour se débarrasser d’un leader un an après son élection, à moins qu’ils ne modifient les règles. Mais il ne fait aucun doute qu’elle n’est pas en bonne posture. La seule chose qui peut l’épargner, c’est qu’il faut attendre quelques années avant la prochaine élection. Dans l’état actuel des choses, les conservateurs ont au moins 30 points de retard sur le parti travailliste pour ce qui est des intentions de vote, c’est sans précédent. Il faudrait plusieurs années pour essayer de la réhabiliter. Je dirais qu’elle est perdue, elle est en grande difficulté et complètement décrédibilisée au sein de son propre parti, en particulier auprès des personnes qui la soutenaient. Elle ne suit plus l’ordre du jour pour lequel ils ont voté. L’autre côté du Parti conservateur, qui est très divisé, n’a jamais voté pour elle. Je vais conclure sur un dernier point. On peut parler de Liz Truss tant qu’on veut. On peut parler de Boris, du bouffon, tant qu’on veut. Mais en fin de compte, tous les problèmes remontent au Brexit et le Royaume-Uni ne peut pas y échapper. Ils peuvent en parler autant qu’ils le veulent. Ils peuvent parler des avantages et des inconvénients. Mais si on regarde les faits, c’est un désastre total pour le Royaume-Uni et tout ce que les pro-Brexit avaient promis n’a pas eu lieu. Ensuite, il y a la guerre en Ukraine, la pandémie et l’inflation, qui s’ajoutent à une terrible décision. Il est très difficile de faire marche arrière là-dessus, mais ça va les affaiblir de façon permanente par rapport à la reprise dont ils ont besoin pour réussir au cours des prochaines années.
PETER HAYNES: Je sais que vous dites qu’il est pratiquement impossible de se débarrasser de… ou le fait qu’il ne va pas y avoir d’élections avant quelques années. Mais vous dites que les règles au Royaume-Uni, même au sein du Parti conservateur, indiquent qu’elle est élue pour au moins un an. S’agit-il d’une règle de parti? C’est ce que vous dites?
FRANK MCKENNA: Oui, c’est une règle du parti. Cela peut être modifié par le parti. Et je pense qu’ils sont en train d’examiner les options. Oui, je pense qu’elle va probablement être remplacée si le parti conservateur peut imaginer, disons l’année prochaine de perdre de 20 ou 30 points, et s’ils vont vers une élimination totale, ils essaieront par tous les moyens de sortir de ce dilemme. Et cela implique habituellement un nouveau leader.
PETER HAYNES: Eh bien, il y a un autre leader qui est désespéré en ce moment, et il est en Russie. Il semble bien que Putin, le président Putin, perde des appuis dans son propre pays avec la récente décision de conscription partielle des hommes russes avec une expérience militaire. Et il en a envoyé beaucoup en service presque immédiatement en réaction à la destruction du pont qui reliait la Russie à la Crimée, que Putin avait inauguré lorsqu’il avait été construit. Le président russe a ordonné un bombardement de Kiev et des environs et ses troupes continuent de perdre du terrain dans l’est de l’Ukraine. Les experts militaires pensent que la Russie a utilisé un pourcentage important de ses missiles longue portée et son approvisionnement en drones lors de ce récent bombardement. Avec la reprise des discussions sur le nucléaire, le président Poutine semble coincé sans issue en vue, une situation potentiellement dangereuse. Y a-t-il de la lumière au bout de ce tunnel très sombre, Frank?
FRANK MCKENNA: Cette description est juste. L’attaque sur le pont est beaucoup plus importante que la rhétorique populaire le laisse paraître. On pourrait devoir attendre jusqu’à neuf mois avant que les réparations permettent le passage de camions lourds et de trains, ce qui signifie que les voies d’approvisionnement vers la Crimée sont coupées. À ma connaissance, un seul réseau ferroviaire peut actuellement desservir la région. Les Ukrainiens ont démontré leur aptitude à se battre de façon à éliminer ce type de réseau de transport. Je pense que c’est un problème de taille pour l’ex-Union Soviétique, qui perd sur le champ de bataille et dont les troupes sont démoralisées alors que les Ukrainiens demeurent déterminés. Ces désavantages s’accumulent. Dans un pays aussi énorme avec des forces militaires aussi imposantes, la défaite ne semble pas une option, et tous les efforts possibles seront déployés pour éviter une telle humiliation. Le président Poutine a fait preuve de rage cette semaine quand il a bombardé des cibles civiles au moyen de drones et de missiles, une autre preuve que cette guerre vise actuellement à protéger son ego avant tout. Il lui reste beaucoup d’options; on a remarqué cette semaine que des troupes se rassemblent au Bélarus Quelque 10 000 soldats russes y sont. Des rumeurs perturbantes circulent parmi les Bélarusses quant à leur intention de se rallier au mouvement. Beaucoup pensent que le président Lukashenko commettrait ainsi une erreur monumentale, car il perdrait beaucoup de soutien des Bélarusses, qui sont plutôt sensibles à la cause des Ukrainiens. Poutine exerce d’énormes pressions sur Lukashenko, le Bélarus étant un état vassal de la Russie. Si les Ukrainiens doivent aussi se défendre sur ce front, cela entraînera beaucoup de difficultés, notamment l’élimination des infrastructures d’énergie en plein hiver. Les Ukrainiens souffriraient énormément. Tous ces éléments laissent deviner que ce conflit ne sera pas réglé de sitôt. Le président turc Erdogan va rencontrer Poutine pour discuter d’occasions d’instaurer la paix. Honnêtement, il est difficile de croire que cela est possible si les Ukrainiens doivent pour ce faire renoncer à une grande partie de leur territoire. Et Poutine semble peu enclin à un signer un traité qui ne lui accorderait pas le Donbass ou la Crimée. On ne voit pas tout à fait les composantes d’une véritable solution. Une piste, qui ne serait pas suffisante pour convaincre les Ukrainiens, est leur intérêt à se joindre à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, ou l’OTAN. Les autres membres de l’OTAN mettraient cette option de côté, à mon avis, si c’était le seul facteur pouvant mener à la résolution de ce conflit. Pour le moment, ce n’est probablement pas suffisant.
PETER HAYNES: Soyons réalistes, Frank. Et si cette guerre ne se termine jamais? Ça semble ridicule, mais il pourrait s’agit d’une situation où les deux parties maintiennent leur position et à laquelle on ne trouve pas d’issue. Ça pourrait être un cas où aucune solution ne peut satisfaire les deux opposants.
FRANK MCKENNA: On est actuellement dans une impasse sur le champ de bataille, même si les Ukrainiens se sont bien débrouillés au cours des dernières semaines et mois. La boue qui s’installera au cours des prochains mois rendra les mouvements sur le champ de bataille presque impossibles. L’hiver qui suivra, qui pourrait être rude, facilitera les mouvements, mais à un fort prix pour les troupes. Le Canada, mentionnons-le, a livré 500 000 unités de vêtements d’hiver, que certains critiquent, mais qui pourraient donner aux Ukrainiens un avantage important pendant les mois à venir. Il est difficile de voir comment on peut s’échapper de cette impasse pour le moment, quoique le transport de munitions vers l’Ukraine devrait aider. Les 18 véhicules Hummer supplémentaires ont des effets énormes sur le champ de bataille et les missiles antiaériens antimissiles aideront à protéger les villes de l’Ukraine. On verra certainement une différence. Savez-vous qui est le plus important fournisseur d’artillerie de l’armée ukrainienne?
PETER HAYNES: Non.
FRANK MCKENNA: La Russie. Ils ont en effet récupéré plus d’artillerie, de tanks, d’obusiers et d’autres types d’armement russes à utiliser contre la Russie que ce que d’autres pays leur ont fourni.
PETER HAYNES: Les Russes délaissent leur équipement et passent pour des civils lorsqu’ils s’inquiètent pour leur vie, parce que c’est plus sûr de sembler ukrainien.
FRANK MCKENNA: Exact.
PETER HAYNES: Wow. Frank, la fin de semaine dernière, sans partie des Blue Jays à regarder, j’ai passé du temps avec ma femme et nous avons écouté le nouveau film biographique sur Elvis, qui est pas mal. Je n’avais pas réalisé à quel point la musique et les mouvements de danse d’Elvis étaient controversés dans les années 1950, au sein de la population blanche, surtout dans le Sud et à Memphis, où il a trouvé sa voix. Le film a vraiment mis en lumière les tensions raciales de l’époque. Éventuellement, les personnages principaux pensent que leur situation ne pourrait pas être pire. Ça m’a fait penser à tout ce qui va mal dans le monde. Est-ce que cette guerre est pire que ce qui a été vécu à toute autre époque moderne, ou est-ce que la quantité infinie d’information disponible laisse les gens incapables de bien voir leur situation?
FRANK MCKENNA: Quelle excellente question! Je laisse souvent la négativité gagner, probablement parce que je suis trop proche de certains enjeux. Je me rappelle d’avoir préparé un discours de cérémonie de remise de diplôme. Je devais me prononcer et j’ai vu une plainte à inclure selon laquelle les enfants d’aujourd’hui sont terribles. Ils se comportent mal et n’ont aucun respect, et ainsi de suite. J’ai demandé pourquoi j’inclurais une telle mention, une opinion aussi ridiculement négative, et la personne a dit que c’était une citation d’Aristote. Ça m’a montré qu’on se laisse influencer par les impressions du moment, mais qu’en fait, Peter, il faut constamment discuter de nos opinions et les réévaluer. Le monde est un meilleur endroit qu’on le croit. Il s’améliore chaque année. Les statistiques montrent que les taux de mortalité infantile, par exemple, ont diminué de moitié depuis 1990. C’est génial! L’espérance de vie moyenne a augmenté de 20 ans depuis 1950. En fait, depuis 1990, elle s’est améliorée de six ans. Pouvez-vous imaginer? C’était il n’y a pas si longtemps et on a maintenant six ans de plus à vivre. Encore il y a quelques semaines, de nouvelles statistiques sont sorties au Canada sur l’espérance de vie, et c’était de nouveau en hausse. C’est autour de 82 ans. Aux États-Unis, pour des raisons plutôt inquiétantes, elle a reculé d’environ deux ans. On devrait examiner cela plus en détail un de ces jours. Leur espérance de vie a chuté à environ 76 ans. Dans l’ensemble du monde, l’espérance de vie a considérablement augmenté. Un enfant né au cours de ce siècle vivra en moyenne cent ans. L’extrême pauvreté est en baisse, probablement de moitié. Des centaines de millions de personnes sont sorties de la pauvreté. Le nombre de décès attribuables à diverses maladies a chuté de façon significative. Le ver de Guinée a été éradiqué. La malaria a été largement maîtrisée. Même la lutte contre le cancer donne de meilleurs résultats dans presque tous les cas grâce aux thérapies modernes. Les taux d’homicides sont en baisse. Les crimes violents aussi. Plus de gens que jamais auparavant dans l’histoire vivent en démocratie. Le taux d’alphabétisation approche maintenant de 100 % dans de nombreux pays. Le monde est plus connecté que jamais. Bon nombre des pays les plus pauvres utilisent des outils de connectivité pour créer des économies modernes. On fait le bilan de tout ça et on se rend compte qu’on est en assez bonne posture. Certainement, il y a quelques situations géopolitiques très malheureuses qui, selon moi, découlent d’un manque de leadership à certains égards. Mais si on regarde les statistiques brutes, on constate que le monde est en assez bonne forme.
PETER HAYNES: Vous avez mentionné les démocraties, et je voulais justement parler de l’Iran en terminant. Il y a eu récemment un soulèvement de jeunes femmes à la suite du décès d’une femme de 22 ans, Mahsa Amini, trois jours après son arrestation parce qu’elle ne portait pas son foulard ou hijab correctement. Je sais que le gouvernement prétend qu’elle est décédée d’une crise cardiaque. Sa famille, au contraire, dit qu’elle n’avait pas d’antécédents de maladie cardiaque. Il y a donc certainement des questions entourant cet événement. Il en a résulté des manifestations partout au pays pour plus de libertés, et des écolières, des hommes et des adolescents ont participé pour appuyer les revendications des femmes. Il est difficile de savoir exactement ce qui se passe. Il semble que le gouvernement ait de la difficulté à contenir ces manifestants. Ce n’est pas la première fois que le gouvernement iranien est la cible de manifestations généralisées. Il y a eu le Mouvement vert en 2009, mais historiquement ces événements se sont limités aux centres urbains et ont été enrayés assez rapidement. C’est peut-être à cause de ce qui se dit sur les médias sociaux, mais Frank, pensez-vous qu’il se passe quelque chose de plus grande envergure en Iran que ce seul événement?
FRANK MCKENNA: Je pense que la liberté est une force irrépressible partout sur la planète. L’arrivée des médias sociaux en rend l’organisation encore plus facile. Ce sont là de bonnes tendances. Je ne peux pas dire avec confiance que les choses vont changer en Iran en ce moment. Les ayatollahs et les mullahs ont le contrôle total du pays. C’est une situation honteuse, l’oppression et la répression des droits de la personne, mais dans une certaine mesure, c’est raisonnablement limité. Elle était membre de la communauté kurde, et les Kurdes représentent 10 % de la population iranienne, et ils ont toujours été à couteaux tirés avec le gouvernement iranien. Ils veulent vraiment leur propre pays. Ils sont donc constamment en situation de conflit avec le gouvernement. Il n’y a donc rien de nouveau, mais je dirais que la grogne ne s’est pas encore propagée dans les forces armées, les services de police et l’ensemble de la population au point d’apporter des changements au régime du pays. Autant j’aimerais voir l’Iran devenir un collaborateur plus positif dans le monde, autant je crains que la situation actuelle ne mène pas à ce résultat.
PETER HAYNES: Nous continuerons de surveiller attentivement cette partie du monde. Il semble toujours y avoir quelque chose qui s’enflamme dans cette région. Frank, en vous écoutant parler d’espérance de vie, je me demandais si ces statistiques avaient été prises avant ou après le match il y a quelques semaines où les Blue Jays ont perdu leur avance de 8-1. La vérité, c’est que ma blessure personnelle n’a pas encore guéri. Je veux prendre un mois sans parler des Blue Jays. Permettez-moi de m’en tenir au baseball et de vous demander : maintenant que les Dodgers, les Braves et les Blue Jays sont éliminés, qui gagnera la Série mondiale? Il reste encore cinq équipes en ce moment. parce que le match Cleveland contre les Yankees de New York a été annulé à cause de la pluie hier soir. Évidemment, ce match sera joué aujourd’hui. Avec ces cinq équipes restantes, qui, selon vous, remportera la Série Mondiale?
FRANK MCKENNA: Je dois dire catégoriquement que je suis encore en deuil. Je suppose que je traverse les sept étapes du deuil. Je déteste l’idée que les jours et les nuits passent, mais je reste toujours sans équipe de baseball à encourager. Quoi qu’il en soit, c’est la vie, et il y a pire dans la vie. Je vais y aller avec les tripes et choisir Houston. Sur papier, je dirais probablement les Yankees. Je pense qu’il s’agit d’une équipe formidable et nous saurons dans quelques heures, littéralement, s’ils vont passer à l’étape suivante. Je pense simplement que Houston est endurcie et a de l’expérience, et ça semble jouer un rôle important dans ces séries éliminatoires.
PETER HAYNES: Ce serait formidable pour leur gérant, Dusty Baker, qui est un excellent être humain et qui n’a jamais gagné. Je vais choisir Philadelphie parce qu’ils sont imparfaits de si nombreuses façons sans que ça ait l’air de leur nuire cette année. Ils ont une mauvaise défense. Ils n’ont a pas de rotation profonde. Leur équipe de releveurs était un véritable gâchis jusque tard dans la saison. Pour toutes ces raisons, je vais les choisir. Et je sais que Philadelphie est sur une lancée en ce moment avec leur équipe de football qui connaît un départ de 6-0 et leur équipe de baseball qui se rend aux championnats de la Ligue nationale. Je dis donc bon succès à mes amis de Philadelphie, je vous souhaite de gagner, mais peu importe on va s’amuser. Je regarde encore les séries. Normalement, je renonce une fois que mon équipe a perdu, mais je suis séduit par les séries éliminatoires de cette année.
FRANK MCKENNA: Tant mieux pour vous. Je pense que c’est une équipe Cendrillon et j’adore le fait que Bryce Harper porte l’équipe sur son dos. C’est merveilleux de voir ces gens qui reçoivent beaucoup d’argent jouer avec autant de fierté et d’intention.
PETER HAYNES: Oui, je suis tout à fait d’accord, parce qu’il y a certainement quelques exemples de vedettes qui ont des contrats de 300 millions et qui ne réussissent pas lors des séries. On se demande, pourquoi tout cet argent? Frank, merci de votre temps, comme toujours. On se reparlera après la mi-mandat à la fin de novembre. Au plaisir de discuter avec vous.
FRANK MCKENNA: OK. Merci.
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Peter Haynes
Directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
Peter Haynes
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Directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
Peter s’est joint à Valeurs Mobilières TD en juin 1995 et dirige actuellement notre équipe Recherche, Structure des marchés et indices. Il gère également certaines relations clés avec les clients institutionnels dans la salle des marchés et anime deux séries de balados, l’une sur la structure des marchés et l’autre sur la géopolitique. Il a commencé sa carrière à la Bourse de Toronto au sein du service de marketing des indices et des produits dérivés avant d’intégrer Le Crédit Lyonnais (LCL) à Montréal. Membre des comités consultatifs sur les indices américains, canadiens et mondiaux de S&P, Peter a siégé pendant quatre ans au Comité consultatif de la structure des marchés de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario.
Frank McKenna
Président suppléant, Valeurs Mobilières TD
Frank McKenna
Président suppléant, Valeurs Mobilières TD
Frank McKenna
Président suppléant, Valeurs Mobilières TD
À titre de président suppléant, Frank a pour mandat de soutenir l’expansion continue de Valeurs Mobilières TD à l’échelle mondiale. Il est membre de la direction du Groupe Banque TD depuis 2006 et a été premier ministre du Nouveau-Brunswick et ambassadeur du Canada aux États-Unis.