La géopolitique à l’état peur
Invités: Frank McKenna, président suppléant, Valeurs Mobilières TD
Animateur: Peter Haynes, directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
Dans l’épisode 38, Frank revient sur ses voyages autour du monde au cours du mois dernier et donne un aperçu en direct de plusieurs sujets géopolitiques importants. Lors d’une visite au Moyen-Orient, il a rencontré de grandes personnalités politiques d’Israël et de Jordanie, qui ont toutes condamné la décision du premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, de réduire le pouvoir au sein de son gouvernement. Frank partage également son point de vue sur la décision du président français, Emmanuel Macron, de se pencher sur le sujet controversé de la réforme des retraites. Cette prise de position a donné lieu à des manifestations dans tout le pays pour dénoncer un régime qui obligerait les employés du secteur public à travailler deux ans de plus pour être admissibles à une pension de retraite complète. De plus, il donne son avis sur les mesures prises par le gouvernement pour soutenir les banques, ainsi que sur la récente visite d’État à Ottawa du président Joe Biden. Selon Frank, elle a été un succès sans équivoque et a permis de donner le ton.
FRANK MCKENNA : Je pense que Netanyahu a poussé les gens trop loin. Beaucoup ont l’impression que ce n’est pas la démocratie dans laquelle ils veulent vivre.
PETER HAYNES : Bienvenue à l’épisode 38 du balado mensuel de VMTD sur la géopolitique en compagnie de l’honorable Frank McKenna. Je suis Peter Haynes, l’hôte de cette série de balados. L’épisode d’aujourd’hui s’intitule Geopolitics Gone Crazy, pour illustrer le calendrier extrêmement chargé du monde en ce moment, et on n’abordera que quelques-uns de ces événements dans ce balado.
D’abord, voici la mention juridique standard. Je vous rappelle que ce balado de Valeurs Mobilières TD est présenté à titre informatif seulement. Les opinions de Frank et de moi-même dans le balado d’aujourd’hui n’engagent que la personne qui les exprime et peuvent ou non représenter celles de la TD ou de ses filiales. Elles ne doivent pas être considérées comme des conseils de placement, de fiscalité, etc. Frank, je sais que vous n’avez pas beaucoup été sur la terre ferme dernièrement, plutôt dans les airs. Commençons par la visite de Biden à Ottawa en fin de semaine dernière. Tout d’abord, en tant qu’ancien ambassadeur, étiez-vous invité au dîner du vendredi? Deuxièmement, quelle est votre impression générale de la visite?
FRANK MCKENNA : Eh bien, Peter, oui, j’étais invité. Mais, je suis un peu gêné de dire que je suis allé voir un match des Blue Jays dans le cadre de l’entraînement de printemps au lieu d’aller au dîner. Normalement, j’aurais considéré qu’il s’agissait d’une invitation importante, mais mon fils m’avait demandé de venir à Dunedin pour voir les Blue Jays, c’était mon cadeau d’anniversaire de sa part. Nous avons pris des dispositions il y a plusieurs mois. Franchement, je pensais que c’était plus important. Et je suis content de l’avoir fait.
PETER HAYNES : Tout à fait d’accord. La famille avant tout. Évidemment, il y avait beaucoup de vos anciens collègues et d’autres ambassadeurs, du Canada et des États-Unis, qui participaient. Quels ont été les retours sur la visite globalement? Avez-vous l’impression que cette visite à Ottawa a été fructueuse?
FRANK MCKENNA : Tout à fait. L’ambiance était bonne. Quand vous avez une ambiance aussi chaleureuse dans les plus hautes institutions, c’est sain. Si on entre dans les détails, je dirais que les résultats concernant l’Entente sur les tiers pays sûrs correspondaient exactement à ce que le Canada voulait. Une décision a été prise pour investir dans des initiatives à Haïti, ce qui était important selon moi,
l’engagement renouvelé à l’égard du NORAD et de l’OTAN, etc., pour soutenir l’Ukraine. Tout ça, c’est bien. Plusieurs mesures concrètes et des expressions de bonne volonté. On a parlé d’une approche commune en matière de technologies propres, ce qui est très bon d’un point de vue canadien. Tout ça, c’était très bien. Ce qui était vraiment bien, en comparaison, c’est la réaction, malheureusement, de Donald Trump, qui a déclaré que M. Biden était allé au Canada, et qu’encore une fois, il s’était fait arnaquer par les Canadiens et que les Canadiens les arnaquent depuis toujours, etc. ce qui montre simplement à quel point la relation était hostile et négative auparavant.
Et je prie pour qu’on ne revienne pas à ça. Nous avons toujours eu de bonnes relations avec les États-Unis sous les républicains et les démocrates. Donc j’espère qu’on ne reviendra pas à ça. Mais oui, j’ai trouvé que c’était une bonne visite.
PETER HAYNES : Eh bien, vous l’avez dit, Frank, l’Entente sur les tiers pays sûrs était bonne pour le Canada sous sa forme précédente. Je ne sais pas si c’est précisément ce à quoi Trump faisait référence. Mais les deux gouvernements ont accepté de combler immédiatement les failles de l’Entente sur les tiers pays sûrs et en particulier en ce qui concerne les demandeurs d’asile qui traversent la frontière à Roxham Road et d’autres points d’entrée irrégulière.
Maintenant que cette faille a été éliminée, comme je l’ai mentionné plus tôt, les défenseurs des réfugiés suggèrent qu’une fermeture immédiate de Roxham Road et d’autres points d’entrée irrégulière entraîneront une crise humanitaire. Nous avons discuté des diverses options d’élimination du point d’entrée Roxham dans l’épisode du mois dernier. Et il semble que la solution du gouvernement était encore plus immédiate que ce que le chef de l’opposition Pierre Poilièvre voulait quand il avait suggéré d’attendre 30 jours et de tout fermer.
On a appris lors de l’annonce de l’accord qu’il était en cours depuis un certain temps. Pouvez-vous nous expliquer la soi-disant « non négociation » entre le Canada et les États-Unis en ce qui a trait à l’Entente sur les tiers pays sûrs?
FRANK MCKENNA : Oui. C’est une bonne façon de le formuler. Je pense que si on avait demandé aux deux parties, elles auraient répondu qu’elles ne négociaient pas, mais qu’elles parlaient. En fait, ça ressemblait à une négociation. Cette entente a été conclue il y a un an. Et les parties gagnantes à mon avis étaient notre ministre de l’Immigration, John Fraser et le secrétaire à la sécurité intérieure des États-Unis, Mayorkas.
Ils se sont entendus là-dessus il y a un an. Le problème, c’est que le processus d’approbation est complexe aux États-Unis, ça aurait dû normalement prendre plusieurs années. Dans ce cas-ci, la visite de M. Biden était l’opportunité, la motivation pour une annonce immédiate.
La visite a donc été bonne parce qu’elle a permis d’annoncer un accord qui aurait pu prendre beaucoup plus de temps à se concrétiser. Je pense que c’était un exemple parfait de diplomatie politique. J’admire la diplomatie comme moyen de régler les conflits plutôt que la violence. Dans ce cas-ci, un point d’entrée irrégulière était une anomalie de l’Entente sur les tiers pays sûrs qui devait être corrigée, et elle l’a été. Et je pense qu’il y a eu un élément important dans les négociations.
Nous avons accepté d’accueillir 15 000 réfugiés dans le pays. Et nous sommes en mesure de le faire. Et c’est ce que nous ferons. Et c’est bien de le faire. Les gens n’ont pas tort de dire que ça comporte des aspects négatifs. Mais les failles au niveau de la frontière avaient aussi des aspects négatifs. Je l’ai dit la dernière fois et je vais le répéter. Il n’y a pas de gagnant dans cette situation. C’est une tragédie pour l’humanité.
Au cours des 24 dernières heures, 39 personnes sont décédées dans un centre de détention à la frontière sud. Des dizaines de personnes ont péri sur les côtes européennes ces dernières 24 heures. Et cela se produit tous les jours. Et ça devrait nous interpeller sur le fait que les gens sont prêts à faire des sacrifices incroyables pour essayer de trouver une vie meilleure pour leur famille. Et même si on doit essayer de mettre de l’ordre dans ce chaos, on doit toujours être conscients de la souffrance humaine.
PETER HAYNES : Je comprends pourquoi le gouvernement ne voulait pas rendre cet accord public il y a un an ou au début des discussions, car cela aurait entraîné des inquiétudes quant à une ruée vers le Canada ou dans le sens contraire. En fait, en rendant cette mesure immédiate, ils éliminent cette faille, mais ils le font à un moment de l’année… ça aurait certainement été bien pire le 1er janvier plutôt que le 1er avril, les températures sont bien plus clémentes et pas aussi désastreuses que lorsque cet événement tragique s’est produit l’an dernier, vous en avez parlé dans le dernier balado, la famille qui est décédée en tentant de traverser la frontière dans la neige.
En ce sens, je comprends pourquoi le gouvernement a agi rapidement. La semaine est très chargée à Ottawa. Et en ce moment même, la ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland, est probablement en train de préparer l’annonce du budget du gouvernement pour 2023 qui aura lieu dans la journée. Comme ce balado sera diffusé bien après le budget, quelle approche souhaitez-vous que le gouvernement suive pour les objectifs politiques et en particulier en réaction aux mesures audacieuses des États-Unis en matière de climat qui font partie de la Loi sur la réduction de l’inflation?
FRANK MCKENNA : Il est certain que le gouvernement introduira des mesures incitatives qui s’aligneront sur celles des États-Unis en vertu de la Loi sur la réduction de l’inflation. Mon Dieu, je voudrais tellement qu’on change ce nom. C’est horrible. Et comme je l’ai déjà dit, je pense, fondamentalement, que ça fait encore une fois des États-Unis un chef de file mondial sur les changements climatiques. Et c’est une bonne chose.
Mais c’était un programme très riche. Et j’espère que nous investirons de l’argent. Je sais qu’on investit de l’argent pour les égaler. Mais, j’espère que ça ne sera pas sur la base d’un dollar pour un dollar. Nous avons certains avantages qui ne nécessitent pas de financement. Par exemple, l’énergie renouvelable bon marché que nous avons est un avantage. On n’a donc pas à financer nos activités comme les Américains le font dans certains cas.
Nous avons des avantages en matière de transport. Disons que pour extraire des minéraux essentiels du sol dans le nord du Canada, on est beaucoup plus près qu’eux. Il y a donc des domaines où on n’a pas à appliquer un dollar pour un dollar. Mais nous devons être concurrentiels. Et ce que je vais surveiller en priorité, c’est le stockage du carbone et l’initiative de séquestration.
Il s’agit d’une initiative extraordinairement importante pour le Canada et pour le monde entier, en fait, si nous y parvenons, elle peut nous permettre de continuer à profiter de dons économiques raisonnables de nos ressources plutôt que d’avoir recours à celles d’un régime despotique, mais aussi de donner un exemple au reste du monde en matière de nettoyage d’un produit qui sort du sol. J’espère que nous serons concurrentiels à cet égard. Et il y a d’autres aspects qui sont vraiment ressortis de la rencontre entre Biden et Trudeau, dans le sens où nous serons concurrentiels les uns les autres sur le plan des technologies propres en matière d’émissions des véhicules, de technologie des batteries, etc.
PETER HAYNES : C’est aussi une tradition à chaque budget, les chefs de l’opposition exprimeront leurs doléances sur ce que les autres partis ont souhaité intégrer au plan du gouvernement. Compte tenu de l’entente des libéraux et néo-démocrates, il est probable que certains des souhaits des néo-démocrates seront associés au budget. Mais les conservateurs, c’est autre chose.
Dans un récent article dans The Globe, John Ibbotson a laissé entendre que plutôt que d’attendre les élections, Pierre Poilière devrait s’inspirer de la stratégie de l’ancien Premier ministre de l’Ontario, Mike Harris et lancer son programme pour qu’il fasse son chemin chez les Canadiens. Êtes-vous d’accord avec Ibbotson pour que Poilievre annonce son programme au Canada maintenant? Et si vous êtes d’accord, qu’est-ce que Pierre Poilievre devrait inclure dans son énoncé?
FRANK MCKENNA : Je ne suis pas d’accord avec Ibbotson. C’est un journaliste dont je respecte l’opinion. Mais je ne suis pas d’accord avec lui sur ce point. Simultanément, l’ancien Premier ministre Stephen Harper a prononcé un discours ces derniers jours dans lequel il indiquait que Poilievre devrait faire exactement le contraire. Il ne doit pas présenter sa politique, mais faire ce que font les chefs de l’opposition, c’est-à-dire s’opposer au programme du gouvernement, poser des questions, exiger des réponses et attendre les élections afin de rendre son programme public.
Quand je me suis présenté comme Premier ministre, j’ai reçu des conseils judicieux de personnes qui avaient beaucoup d’expérience. Elles m’ont dit que je devais montrer au public que je comprenais les problèmes, que j’étais une personne de substance, que je saisissais tous les aspects des problèmes et que j’avais des opinions bien arrêtées sur certaines questions. Et cela ne veut pas dire avoir des opinions bien arrêtées sur toutes les questions. Mais le conseil, c’est de se mouiller un peu.
Autrement dit, choisissez un problème et approfondissez-le. Et chaque fois qu’on vous pose une question, vous pouvez y revenir. Dans mon cas, j’ai choisi la formule d’égalisation, qui est une loi obscure et complexe qui fait appel à des algorithmes et toutes sortes de formules et d’équations. J’ai passé des semaines à l’étudier. Et je la connaissais mieux que le journaliste qui ne la connaissait pas du tout ou même que les fonctionnaires qui travaillaient dessus.
Chaque fois que la presse me posait une question, j’expliquais que je comprenais que c’était important pour eux et comment je me sentais par rapport à la question de la construction de résidences pour personnes âgées, par exemple, mais que le plus important, c’était la formule d’égalisation. Et je passais en revue les algorithmes et les mathématiques jusqu’à ce qu’ils ne veulent plus me poser de questions. L’une des choses qu’on apprend en politique, c’est qu’il faut parler de ce qu’on maîtrise et ne pas toujours se battre sur le terrain des autres.
Alors, si je conseillais Poilière, je lui dirais de choisir quelques thèmes qui sont vraiment clairs, bien définis, qu’il puisse toujours y revenir et expliquer où il se situe par rapport à ça. C’est très clair, très ferme et très courageux, faites ça et économisez votre énergie jusqu’à plus tard.
PETER HAYNES : Suggéreriez-vous que la position de M. Poilièvre sur l’accès rapide à la pratique pour les médecins qui viennent d’autres pays correspond à ce que vous appelez « se mouiller un peu » ou est-ce que le problème est important?
FRANK MCKENNA : Je l’ai applaudi quand il l’a annoncé. Et je m’en réjouis toujours maintenant. Je pense qu’il devrait en parler davantage. En fait, j’en ai parlé à plusieurs reprises avec le Premier ministre Houston. Et je ne vais pas vous dire que c’est mon conseil qui l’a convaincu. Mais il a été un précurseur dans le pays et a ouvert les frontières aux médecins d’autres provinces. Maintenant, il ouvre les frontières pour accepter les accréditations des médecins provenant des États-Unis.
La dernière fois que je lui ai parlé, il m’a dit qu’il allait défendre d’autres initiatives similaires. Je pense qu’il fait preuve de leadership à cet égard. Je pense que Poilièvre a fait preuve de leadership dans ce dossier. C’est le genre de choses qui, lorsqu’elles sont annoncées en public, attirent l’attention de façon positive et montrent que vous êtes une personne qui a des idées. Dans bien d’autres cas, Peter, si vous prenez position sur une question, vous allez probablement mettre de côté une partie importante de la population.
Il est donc préférable de montrer que vous comprenez le problème et tous ses aspects, toutes les complexités de la question, tous les dangers qu’elle comporte et la plupart des gens l’accepteront comme une réponse raisonnable jusqu’à ce que vous soyez en poste. Beaucoup de choses auxquelles vous faites face au pouvoir sont asymétriques. Il y a des choses dont vous n’aurez jamais parlé dans votre programme. La pandémie est un exemple, tout comme la guerre en Ukraine.
Vous devez donc laisser beaucoup de souplesse et beaucoup de place pour la prise de décisions lorsque les problèmes surviennent.
PETER HAYNES : Eh bien, c’est une situation géopolitique très épineuse avec beaucoup de zones sensibles. Et je ne sais pas si ce politicien s’est mis lui-même dans une situation où il est dos au mur. Mais la dernière fois que je vous ai vu en personne, vous étiez en route pour Israël, où son dirigeant, Benjamin Netanyahu, tente de réformer les règles qui affaiblissent le pouvoir de la Cour suprême, qui aujourd’hui, est vraiment le seul contre-pouvoir, car ils n’ont pas de Constitution en Israël, n’est-ce pas?
Certains observateurs pensent que ces réformes sont conçues pour affaiblir les fondements démocratiques d’Israël et pourraient même faciliter les choses pour que le gouvernement Netanyahu actuel reste au pouvoir, même s’il est reconnu coupable de corruption dans un procès en cours. Et ça ressemble vraiment à Trump. Au vu des manifestations actuelles, que pensez-vous de la situation explosive en Israël? Et qu’est-ce que cela signifie pour la stabilité du Moyen-Orient?
FRANK MCKENNA : C’est l’un des phénomènes les plus étranges que j’ai jamais vus. Ce n’est pas un combat. Ce n’est pas un combat existentiel. Il ne s’agit pas d’un combat entre les Palestiniens et les Israéliens. En fait, les Arabes et les Palestiniens en particulier sont complètement sur la touche. Il s’agit d’un combat au sein des Juifs d’Israël et c’est un grand hommage à la force de leur démocratie, le fait qu’ils estiment que c’est important pour eux, et qu’ils soient prêts à descendre dans la rue.
Je pense que Netanyahu a poussé les gens trop loin. Beaucoup de gens pensent qu’il est intéressé, car il essaie de se protéger pour ne pas être poursuivi un peu comme la situation aux États-Unis et beaucoup de gens pensent qu’il est trop redevable à un très petit groupe de conservateurs de la coalition qui souhaitent étendre considérablement les territoires, qui veulent éviter que les tribunaux se prononcent sur certaines de leurs actions. Beaucoup ont l’impression que ce n’est pas la démocratie dans laquelle ils veulent vivre.
J’ai été stupéfait. J’ai rencontré l’ancien Premier ministre d’Israël, Olmert, qui est tout simplement contre ce qui… c’est un ancien membre du Likud… il était tout simplement contre ce que Netanyahu faisait. Nous avons dîné un soir avec une ancienne sous-gouverneur de la Banque d’Israël. Elle regardait constamment sa montre. Je lui ai demandé si elle devait aller quelque part. Elle m’a répondu que oui, que la manifestation allait commencer dans cinq minutes. Et qu’elle devait y aller.
On ne s’attendrait jamais à ce que ces gens fassent grève. Mais ils la font. Et nous avons été confrontés à des manifestants partout où nous allions. Il y en avait des centaines de milliers dans les rues. C’étaient d’anciens combattants et des enseignants. Pas les personnes qu’on imagine descendre dans la rue normalement.
Donc je pense qu’il a eu les yeux un peu plus gros que le ventre. J’ai été stupéfait de voir à quel point ce peuple était passionné par sa démocratie. On a quitté Israël et on a passé une journée en Jordanie. J’ai rencontré le roi de Jordanie, le roi Abdullah est un homme merveilleux, un grand ami du Canada, puis on a rencontré le Premier ministre de la Jordanie. Le roi de Jordanie est extrêmement respectueux d’Israël, l’un des meilleurs voisins, il est convaincu que ce qui se passe est malsain pour la région.
Il travaille d’arrache-pied avec d’autres voisins, comme l’Égypte, et d’autres pour essayer de calmer les tensions, parce que la situation est explosive et elle se répercute à l’extérieur d’Israël, la Cisjordanie, etc. Et à l’approche du ramadan et de la Pâque juive, il sentait que le potentiel de violence était très élevé. Il voulait que nous fassions tout en notre pouvoir en tant que gouvernement canadien avec d’autres gouvernements pour essayer de calmer le jeu.
Ça a été un véritable apprentissage de la politique d’une zone très complexe. Et une autre leçon pour moi, à savoir que nous devons à tout prix éviter les gouvernements extrémistes de toutes allégeances, de gauche et de droite. Chaque fois que vous mettez de côté une grande partie de votre population, vous ouvrez la porte à la violence et à l’absence de démocratie.
PETER HAYNES : Prévoyez-vous un appel téléphonique de la part de l’administration Biden ou de Biden lui-même à Netanyahu pour aider dans cette situation? Et pourquoi Israël est-il si important pour les États-Unis au Moyen-Orient? Pouvez-vous nous en parler en une minute ou deux?
FRANK MCKENNA : Je pense que votre question est très intéressante, Peter. Je ne sais pas si le public le sait, si ce n’est pas le cas, il le saura maintenant parce que je vais vous révéler que quand on était là-bas, le président Biden a appelé le Premier ministre Netanyahu. Et c’était vraiment convaincant. Et le président Biden n’est pas le seul, d’autres dirigeants du monde entier le font. Le Premier ministre du Royaume-Uni, Macron, et probablement notre propre Premier ministre.
Je sais que notre ministre des Affaires étrangères a rencontré sa collègue. Sachez que la pression internationale est très forte. Et je pense que ça l’incite à reculer un peu. Même son propre avocat. L’avocat qui le défend dans les actions qui ont été engagées contre lui était dans la rue pour manifester. C’est dire à quel point les gens croient en ce qui se passe. Et la communauté internationale joue un rôle important.
Et Israël est important.
C’est vraiment l’endroit au Moyen-Orient où tout le monde peut obtenir justice.
C’est drôle de le dire comme ça.
Mais le pays a un système judiciaire qui est tout aussi juste pour la communauté arabe que pour la communauté israélienne.
C’est vraiment un exemple de démocratie dans un endroit où il n’y a pas grand-chose de cet ordre-là.
Je pense que c’est d’une importance capitale au Moyen-Orient.
Et c’est une démocratie importante dans le monde.
Et pour cette raison, j’espère que le président Herzog, qui fait preuve de beaucoup plus de courage que la plupart des présidents protocolaires, j’espère qu’il pourra persuader Netanyahu de reculer et de trouver un compromis.
PETER HAYNES : Eh bien, je ne sais pas si ce président est ce que vous décrivez comme protocolaire. Mais le président Macron, qui en est à son dernier mandat, prend des décisions très audacieuses en France pour réformer le système de retraite. Il prévoit d’ajouter deux ans à l’âge de retraite actuel de 62 ans. Cette décision a entraîné des manifestations massives qui se poursuivent en ce moment. Même s’il est vrai que c’est agréable de voir que les éboueurs sont de retour à Paris aujourd’hui. Et je comprends que le président Macron subit beaucoup de pressions pour, je cite, « ralentir » ce mouvement sur les retraites.
Mais en regardant ce qui se passe en France, ça m’a rappelé une conversation que j’ai eue récemment avec une amie d’enfance qui a le même âge que moi, 54 ans. Cette amie a été enseignante en Ontario toute sa vie et elle peut prendre sa retraite dans un peu plus de deux ans. Il est probable qu’elle vivra aussi longtemps pendant sa retraite qu’au cours de sa carrière d’enseignante. Et je reconnais que c’est tout à fait son droit en vertu du régime de retraite des enseignants.
En ce qui concerne la prolongation de l’âge de la retraite, quel est votre avis sur les décisions audacieuses de Macron en France, et deuxièmement, comment les gouvernements de l’Ontario à Paris peuvent-ils se permettre de financer la retraite des fonctionnaires, car le citoyen moyen vit beaucoup plus longtemps maintenant qu’au cours des dernières décennies?
FRANK MCKENNA : C’est une excellente question. C’est une question difficile, il y a beaucoup de choses à décortiquer. Pour commencer, je dois vous raconter une petite blague que Lucien Bouchard m’a racontée. Il a été ambassadeur en France.
Et je lui ai demandé comment ça se passait en France. Il m’a répondu que les Français aimaient la révolution tant que rien ne changeait. Et ce n’est pas faux, le pays est en fait très réfractaire au changement.
D’une part, Macron ne veut pas que des millions de personnes le détestent, je dirais. Il ne veut pas avoir des centaines de milliers de personnes dans les rues et il ne veut pas que le pays, dont les transports, soient paralysés. Mais je pense que c’est mathématique dans ce cas, le régime de retraite va faire faillite. C’est juste un fait. C’est ce vers quoi on se dirige. Et soit on paie maintenant, soit on paie plus tard. Il faut régler cette question maintenant ou plus tard.
Les rebelles dans la rue diraient qu’il n’y a pas besoin de ce changement. Il suffit d’imposer davantage les riches. C’est très facile comme formule. Mais ils ont essayé d’imposer davantage les riches. Et les riches ont tous quitté la France. Il y a un autre ministre des Finances français très célèbre qui a sorti cette réflexion. Selon lui, l’art de l’imposition consiste à plumer l’oie pour obtenir le plus possible de plumes avec le moins possible de cris.
Et dans le cas de la France, ils ont poussé la limite d’imposition au point où il n’y a pas assez de gens qui paient des impôts pour soutenir leur style de vie. Je comprends son point de vue. Je pense qu’il est forcé de le faire. En revanche, le Français est vraiment différent sur le plan culturel par rapport à d’autres nationalités. Ils vous diraient qu’ils ont trois âges différents. Une fois qu’ils atteignent environ 50 ans, c’est ce qu’on appelle le troisième âge.
C’est à ce moment-là que leur travail prend fin et qu’ils s’adonnent à des activités, ils voyagent et ils continuent de bien vivre grâce à leur retraite. Et ils sont très dépendants de ce style de vie. Ils se battent beaucoup quand vous tentez d’apporter des changements au statu quo. Je comprends ce point de vue. Mais je pense vraiment que Macron fait face à une situation où il a très peu de choix et il va devoir l’emporter s’il veut contrôler les finances du pays et les régimes de retraite.
PETER HAYNES : Dans les deux cas, le problème, c’est que dans le contexte actuel, Frank, les gouvernements vont finir par financer les retraites, que ce soit en Ontario ou en France, mais un jour, ils ne pourront plus se permettre de financer leurs déficits et leurs dettes en raison de la situation dans laquelle ils se trouvent et ils vont se rendre compte qu’ils ne peuvent pas se permettre de continuer à payer ces retraites. Ce n’est pas le régime de retraite lui-même qui fait faillite. C’est le pays qui finance le régime de retraite qui n’a pas les moyens de le payer.
Et je ne sais pas comment ces décisions difficiles vont finir par être intégrées, si le président Macron sera forcé d’abandonner et de revenir aux 62 ans, de ralentir, de négocier, de discuter des changements. Qu’est-ce qu’il va leur dire, OK, on dit 63 ans, pas 64? Je ne sais pas. Il semble très déterminé. En tant qu’observateur et en respectant les positions de chacun, j’ai l’impression qu’il est très engagé et j’espère qu’il ira jusqu’au bout.
FRANK MCKENNA : Tous les gouvernements sont aux prises avec ce problème. Et la rhétorique est différente partout, il y a un débat entre les régimes à prestations déterminées et les régimes à cotisations déterminées. Plus latéralement, on observe un certain nombre de régimes qui sont hybrides. Mais vous avez aussi le débat sur l’âge de la retraite dans différents territoires ou de revenir sur certains avantages d’une façon ou d’une autre, ce qui bien sûr, est aussi très impopulaire. Et puis, bien sûr, ce que vous connaissez bien, c’est le risque. Certaines caisses de retraite pourraient estimer qu’elles doivent augmenter davantage la courbe des risques, peut-être intégrer plus d’actifs alternatifs dans la composition ou plus d’actions, etc.
Vous savez comment ça fonctionne. En fin de compte, c’est souvent mathématique. Et je pense que tout le monde essaie de gérer la situation à sa façon.
PETER HAYNES : Eh bien, ce qui ne change pas, Frank, c’est que nous vivons plus longtemps. Et il faut adapter le système des retraites pour tenir compte de ce fait. C’est une simple question de démographie. En passant, Frank, je vais juste faire un peu de publicité pour notre balado sur la structure des marchés. Je vais me pencher sur les problèmes des régimes de retraite en France et au Royaume-Uni avec le gouvernement Truss, puis la structure du régime de retraite canadien dans un épisode prochain avec quelques experts des caisses de retraite. J’ai hâte de me pencher sur la question, spécialement du point de vue du Canada.
Par contre, Frank, vous en avez parlé avec moi en privé. Vous avez remarqué des tendances intéressantes en ce qui a trait à l’espérance de vie. La différence d’espérance de vie au cours des dernières années des Canadiens par rapport aux Américains. Et ça fait maintenant cinq ans, ce qui est un peu étrange étant donné que nous sommes dans la même région. Selon Statista, les Canadiens de sexe masculin vont vivre jusqu’à 80 ans, tandis que les Américains de sexe masculin vivront jusqu’à 75 ans. Qu’est-ce qui se cache derrière ces chiffres?
FRANK MCKENNA : Écoutez, je pense que c’est un problème que les Américains commencent tout juste à comprendre eux-mêmes. Je pense que les données commencent tout juste à leur être accessibles. Leur espérance de vie a diminué de près de trois ans au cours des dernières années. C’est la plus forte baisse en 100 ans. Et cela les a ramenés à leur espérance de vie d’il y a 26 ans. Ce sont des tendances démographiques qu’on n’a jamais vues sur la planète, surtout pas dans un pays aussi avancé que les États-Unis.
Les gens se penchent sur la question. Et j’essaie de l’analyser. Il y a trois ou quatre choses qui ne devraient pas vous surprendre. Premièrement, la pandémie. Les États-Unis ont perdu plus d’un million de personnes, trois fois plus que le Canada et encore plus que beaucoup d’autres pays dans le monde simplement parce qu’ils ont politisé la gestion de la pandémie. Ensuite, il y a le problème des armes à feu. Et on sait qu’aux États-Unis, il y a plus d’armes que de personnes.
Les taux d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu aux États-Unis sont 18 fois plus importants que dans d’autres pays développés. C’est incroyable. Et ça aussi, ça fait des ravages. Pour ce qui est du taux de mortalité infantile, les États-Unis se placent 33e sur les 36 pays de l’OCDE. Tout cela est attribuable aux inégalités socioéconomiques. De même, l’accessibilité des soins de santé joue un autre rôle important. Pour les privilégiés, on le sait, les soins de santé aux États-Unis sont les meilleurs au monde, ce sont les meilleurs fournisseurs de soins de santé et le service est excellent. Mais la distribution n’est pas égale.
Les inégalités socioéconomiques aux États-Unis ont des répercussions sur bien des choses. Et c’est l’un des aspects qui est touché. Et la dernière raison qui devrait tous grandement nous inquiéter, ce sont les décès liés aux opioïdes et au fentanyl en particulier, peut-être parce que les États-Unis sont plus près de la frontière sud ou peut-être pour d’autres raisons. Je ne sais pas. Mais le taux de décès liés aux opioïdes est alarmant. Et j’ai bien peur que tous les pays doivent faire face à cette situation. Voici quelques facteurs d’explication de l’inversion statistique de l’espérance de vie aux États-Unis.
PETER HAYNES : Pour ce qui est des armes à feu, Frank, chaque jour, il y a un drame. Et évidemment, aujourd’hui, alors que nous enregistrons, il y a eu une autre tuerie. C’est tout simplement tragique et incroyable, surtout quand des enfants sont impliqués. Et vraiment… chaque fois on voit les politiciens dire qu’ils vont s’occuper du problème. Malheureusement, ils ne le font pas. C’est très triste. Mais nous surveillerons de près la façon dont les Américains vont réagir à ces chiffres, qui, comme vous le dites, sont de plus en plus surprenants.
Alors un enjeu mondial qui a eu des répercussions directes sur nos vies quotidiennes c’est la crise, si on peut l’appeler ainsi, du secteur bancaire. Premièrement, on a quelques banques de taille aisonnable, mais qui ne sont pas systématiquement considérées comme des banques régionales d’importance qui ont fait face à une véritable panique. Cela a suscité des craintes dans l’ensemble des banques régionales, on pensait qu’il y aurait une contagion et que le gouvernement américain allait intervenir.
Ensuite, Credit Suisse a subi des pressions lorsque son principal actionnaire a refusé d’augmenter le capital de la société, ce qui a incité le gouvernement suisse à organisé un rachat d’UBS garanti par le gouvernement. Mervyn King, ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, au cours de la crise de 2008, indiquait que les entreprises capitalistes étaient mondiales dans la vie et nationales dans la mort. J’aime vraiment cette idée. Pensez-vous que les gouvernements des États-Unis et de l’Europe ont bien réagi?
FRANK MCKENNA : Je pense que les deux situations sont différentes. Dans ce cas, et je ne prétends pas parler au nom de nos banques en général, mais il est clair que la situation en Europe a été traitée différemment. Et ça engendre plus de consternation parce que 17 milliards de dollars dans les îles Cocos ou sous forme d’obligations, ont été anéantis, tandis que les actions ont été préservées.
C’est contraire à ce à quoi tout le monde s’attend dans ce type de situation de liquidation et ce n’est généralement pas encouragé ailleurs. Les documents juridiques, quand on les examine, offrent une certaine justification. Mais des poursuites judiciaires sont en cours en ce moment même. Par conséquent, le Royaume-Uni et le Canada aux États-Unis ont renforcé leur ordre de priorité en matière d’événement lié à la liquidité, c’est-à-dire que traditionnellement les actions sont le premier risque.
Je pense que la situation aux États-Unis est différente seulement dans la mesure où c’était anormal d’avoir une banque avec seulement 16 ou 18 succursales. Et même si elle avait une importante base de dépôts, il y avait très peu de déposants. Lorsqu’il y a eu une ruée sur la banque, il n’a pas fallu que beaucoup de gens se ruent sur la banque pour la vider. Et pendant ce temps, la Banque a connu une situation très mauvaise, elle a obtenu très peu d’argent sur ses actifs, ses titres du Trésor à 10 ans, etc.
Mais elle payait des taux d’intérêt élevés à ses déposants. C’était un effondrement assez inévitable en Californie. Mais il y a au moins un facteur, en fait, il y en a deux. Premièrement, le fait que le gouvernement soit intervenu et ait secouru les déposants nous indique que les gouvernements veulent éviter les épisodes qui peuvent être contagieux et se propager à d’autres banques. Mais deuxièmement, avec l’avènement des réseaux sociaux, nous devrions être conscients que les banques ont toujours beaucoup d’argent, qu’elles ne paient pratiquement rien dessus pour diverses raisons.
Mais on vit dans un espace de communication instantanée avec les réseaux sociaux. Et l’argent est important. Aussi important que les réseaux sociaux. En Californie, les gens ont appris que cette banque était potentiellement en difficulté et l’ont fait couler en retirant leurs fonds immédiatement. Mais on commence à voir ça partout aux États-Unis, les réseaux sociaux informent les gens des risques liés au dépôt dans certaines situations. Au moins 250 milliards de dollars ont été transférés dans les grandes banques, dans le but de trouver refuge.
C’est un autre problème dont nous devons nous inquiéter, la rapidité avec laquelle les fonds peuvent bouger. John Curtin m’a dit une fois, lorsqu’il était Premier ministre, il parlait des impôts, que l’opposition voulait plus d’impôts. Certaines des oppositions. Il m’a dit : « Frank, rien ne peut aller aussi vite qu’un billet d’un dollar. » Et on apprend aujourd’hui qu’avec cette situation bancaire, rien ne va aussi vite qu’un billet d’un dollar.
PETER HAYNES : Eh bien, finissons avec un peu de baseball, Frank. Vous nous avez dit que votre priorité était de voir les Blue Jays plutôt que le président des États-Unis. Et je pense que tout le monde respecte cette décision familiale. Avec la journée d’ouverture imminente, je me dis que, vous aviez besoin de voir les Blue Jays de vos propres yeux. Quand vous les avez vus récemment, quelles ont été vos impressions?
FRANK MCKENNA : Eh bien, j’aime beaucoup l’équipe. Alex Manoah jouait quand j’étais là. Il était incroyable sur le terrain. Et je ne sais pas comment la saison se terminera, mais il va jouer tous les jours, c’est sûr. Et Gausman. Ça va beaucoup mieux avec Kikuchi. Dans l’ensemble, je dirais que le jeu est probablement plus approfondi. Et on a des joueurs sérieux.
C’est évident. Pour quelques matchs, on est allés sur le terrain juste pour avoir un angle différent. Et, mon Dieu, on a de sacrés voltigeurs. Ils seront vraiment intéressants à regarder. C’est une équipe plus rapide. C’est une meilleure équipe sur le terrain, une équipe plus mature à bien des égards. Et le temps nous dira s’ils répondront ou non à nos attentes.
Mais à première vue, je le sens plutôt bien. Ils me semblent vraiment bons. Comment vous le sentez?
PETER HAYNES : Eh bien, je suis exactement comme vous. Je suis très enthousiaste. J’ai commencé par la Classique mondiale de baseball. Mais une chose qui était différente dans la Classique mondiale de baseball par rapport à ce que vous avez vu la semaine dernière, c’était que les nouvelles règles n’étaient pas en vigueur, contrairement aux matchs que vous avez vus. Avez-vous remarqué une différence?
FRANK MCKENNA : C’est la chose la plus intéressante que j’ai vue de ma vie. Et personne autour de moi ne pouvait l’expliquer. Mais j’ai découvert le lendemain qu’on avait un lanceur au début dans l’un des matchs, il a lancé pendant trois manches, puis il a été renversé. Ils ont appelé un remplaçant, puis le lanceur de départ est revenu.
PETER HAYNES : Ils le permettent lors de la formation du printemps, parce qu’ils travaillent… il y avait peut-être un décompte avant les lancers à respecter. J’ai déjà vu ça.
FRANK MCKENNA : C’était nouveau pour moi. Le pitch clock, c’était vraiment étrange, le résultat, c’est que des personnes ont été envoyées en premier. Mais ça m’a plu. Le match a été plus rapide. Je pense que nous vivons dans un monde où la capacité d’attention est limitée, Peter. Et ils ont fait des choses pour accélérer le temps et la course sur base, avec plus de coureurs sur base, de meilleures chances de voler le but, les chances sont un peu meilleures pour le coureur sur base. J’aime ces règles.
PETER HAYNES : Oui, moi aussi. On va s’amuser. La plupart des gens qui suivent le jeu disent que nous n’allons même pas nous rendre compte du pitch clock sur le terrain, même s’il est vrai qu’il va falloir un peu de temps pour s’y habituer. Eh bien, Frank, ça va être amusant de parler des Blue Jays cette année. Ça va être une très bonne année. Et je viens de faire un petit pari avec mes collègues du bureau de New York, les Jays vont gagner plus de matchs que les Yankees. Et je pense que j’ai de bonnes chances. Il ne reste plus qu’à attendre de voir ce que ça donne, Frank. On se voit le mois prochain, merci de nous avoir consacré de votre temps.
FRANK MCKENNA : Merci, Peter.
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Frank McKenna
Président suppléant, Valeurs Mobilières TD
Frank McKenna
Président suppléant, Valeurs Mobilières TD
Frank McKenna
Président suppléant, Valeurs Mobilières TD
À titre de président suppléant, Frank a pour mandat de soutenir l’expansion soutenue de Valeurs Mobilières TD à l’échelle mondiale. Il est membre de la direction du Groupe Banque TD depuis 2006 et a été premier ministre du Nouveau-Brunswick et ambassadeur du Canada aux États-Unis.
Peter Haynes
Directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
Peter Haynes
Directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
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Directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
Peter s’est joint à Valeurs Mobilières TD en juin 1995 et dirige actuellement notre équipe Recherche, Structure des marchés et indices. Il gère également certaines relations clés avec les clients institutionnels dans la salle des marchés et anime deux séries de balados, l’une sur la structure des marchés et l’autre sur la géopolitique. Il a commencé sa carrière à la Bourse de Toronto au sein du service de marketing des indices et des produits dérivés avant d’intégrer Le Crédit Lyonnais (LCL) à Montréal. Membre des comités consultatifs sur les indices américains, canadiens et mondiaux de S&P, Peter a siégé pendant quatre ans au Comité consultatif de la structure des marchés de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario.