Stratégies de transition et capitaux d’emprunt durables dans le secteur des obligations de sociétés

5 mai 2021 - 3 minutes
Un groupe de professionnels passe en revue des documents dans une salle de conférence décorée de grandes plantes.
Environmental Finance a récemment tenu sa conférence virtuelle ESG in Fixed Income: Americas Focus, qui a mis l’accent sur des enjeux environnementaux, sociaux et de développement durable pour 2021. J’ai eu l’occasion d’animer une table ronde sur l’un des sujets d’actualité de cette année, la transition, et la façon dont les stratégies d’émissions nettes nulles peuvent avoir des répercussions sur les secteurs à fortes émissions de carbone. Vous trouverez ci-dessous quelques-uns des principaux thèmes abordés, y compris mes propres observations sur ce qui est nécessaire pour promouvoir davantage l’accès aux marchés pour ces initiatives.

Un cadre de transition harmonisé par rapport à une approche régionale

À mesure que les marchés font une transition, l’une des discussions clés, c’est de savoir comment définir la transition. On insiste fortement sur la création de principes ou de cadres pour donner de la crédibilité à la définition de la transition. Au cœur de ce débat, on se demande si ces cadres devraient varier d’un pays à l’autre, d’une région à l’autre ou même d’un secteur à l’autre. Une approche crédible est importante, car, malgré des objectifs communs, les secteurs auront des moyens différents pour réduire leur empreinte carbone. Ainsi, déterminer la façon de réaliser une réduction importante des émissions n’est pas simple, et le contexte est souvent nécessaire.

Le fait de tenir en compte les distinctions régionales et les obstacles existants dans ces régions est au cœur de l’argument en faveur d’une approche régionale. Pour de nombreuses entreprises, la transition doit toucher l’ensemble de la chaîne de valeur, ce qui rend l’examen de ces nuances essentiel à la réussite.

Au cœur des efforts pour créer un cadre mondial harmonisé se trouve la conviction que tous les territoires doivent travailler à l’atteinte de l’objectif commun d’un monde à zéro émission nette d’ici 2050. De nombreux participants au marché soutiennent que les approches régionales différentes doivent être justifiées, car les données pour appuyer la transition vers les émissions nettes nulles ne doivent pas être propres aux régions, mais plutôt fondées sur la science.

De notre point de vue, compte tenu du rythme d’évolution de la technologie et de l’évolution rapide dans ce domaine, il est difficile de trouver une approche universelle liée à la transition. Il n’y a pas de solution universelle et chaque marché peut définir de manière légèrement différente ce qu’est la transition à ce stade-ci. Si l’approche de décarbonisation d’une société est fondée sur des données scientifiques et alignée sur un avenir à zéro émission nette d’ici 2050, le marché doit soutenir ces initiatives dans tous les secteurs et tous les territoires.

La transition au niveau de l’émetteur par rapport à la transition au niveau du projet

Au fur et à mesure que le débat évolue, il y a également plusieurs opinions divergentes sur la façon de définir la transition. Certains croient que la transition devrait être établie au niveau des projets et que le secteur de la société émettrice devrait jouer un rôle moins important dans l’analyse. D’autres croient qu’une évaluation plus vaste des activités de transition ne peut être effectuée qu’en fonction du secteur, et ces activités pourraient varier considérablement d’un secteur à l’autre. On craint que même si certains projets du portefeuille d’une entreprise sont verts, d’autres secteurs de l’entreprise puissent simultanément augmenter les émissions.

Lorsque nous examinons le financement vert ou lié à la transition à la TD, nous préconisons l’évaluation de la nature du projet. Une entreprise d’un secteur à fortes émissions de carbone peut-elle entreprendre un projet vert? Tout à fait. L’examen approprié de l’approche globale d’un émetteur envers le développement durable est un facteur important, mais, lorsqu’on pèse le pour et le contre, le secteur dans lequel se trouve un émetteur ne devrait pas l’emporter sur l’utilisation du produit et les répercussions d’un projet en particulier.

Popularité des obligations liées à la transition par rapport aux capitaux d’emprunt liés au développement durable

À ce jour, il n’y a qu’une poignée d’obligations liées à la transition sur le marché, dont aucune ne provient des États-Unis ou du Canada. Les émetteurs qui participent à des activités de transition montrent une préférence pour le format lié au développement durable.

Les participants au marché mentionnent l’absence de conseils concernant les obligations crédibles liées à la transition et la connotation historiquement négative du mot transition comme obstacles potentiels auxquels les émetteurs envisageant un financement lié à la transition font face. Les émetteurs récents d’obligations liées à la transition discutent de la façon dont l’utilisation prévue du produit s’inscrit dans un parcours vers les émissions nettes nulles. Malgré les difficultés rencontrées dans ce marché, il est clair que les investisseurs sont prêts à s’engager afin de comprendre comment les activités de transition s’inscrivent dans la stratégie d’entreprise globale et de soutenir ce type de financement.

Même s’il ne fait aucun doute que les marchés financiers doivent soutenir les activités de réduction des émissions des secteurs à fortes émissions de carbone, les marchés financiers durables ont largement exclu ces secteurs jusqu’à maintenant. Il n’est donc pas surprenant que les entreprises se tournent vers le marché des capitaux d’emprunt liés au développement durable, car il encourage les activités de transition des entreprises. C’est peut-être même le format qui générera enfin une véritable croissance dans les finances de transition.

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Amy est directrice générale et chef mondiale, Finance durable et Transitions d’entreprises, Valeurs Mobilières TD. Elle travaille auprès d’entreprises clientes et de clients institutionnels au sein des Services bancaires internationaux et marchés afin d’offrir des conseils et des solutions en matière de facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (« ESG »). Avant de se joindre à la TD en 2013, Amy a travaillé pour d’autres institutions financières mondiales dans les services bancaires d’investissement et les marchés des capitaux d’emprunt.