Désinflation des prix des logements sur fond de reflation du prix des marchandises en mars et de désinflation immaculée

24 avril 2023 - 3 minutes 30 secondes
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Sommaire du rapport sur l’IPC de mars

L’inflation des prix à la consommation (IPC) est tombée sous le niveau des attentes consensuelles en mars, l’IPC global progressant à un rythme plus lent, même s’il correspondait à nos prévisions. En revanche, les prix de base ont perdu du terrain. Même si le gain de l’indice de base a atteint nos prévisions et celles du consensus, il a également enregistré sa plus faible hausse en quatre mois (0,385 % sur un mois, non arrondi). Fait important, le faible niveau de l’IPC de base en mars a reflété le ralentissement sur un mois du segment des services, qui a enregistré une décélération inattendue des prix des logements.

L’inflation de base demeure élevée, à 5,1 %, sur une base annualisée sur trois mois, ce qui est presque identique à février. Selon nous, l’évolution de l’inflation de base au cours des prochains mois sera déterminée par le bras de fer entre la hausse des prix des biens (véhicules d’occasion) et le ralentissement de l’inflation des services (baisse des prix des logements). Les dirigeants de la Fed, en particulier le président Powell, ont continué de considérer l’inflation des services de base, hors prix des logements, comme le principal indicateur à suivre pour déterminer si l’inflation sous-jacente commençait à passer le cap. Le prochain rapport de mars sur l’indice des dépenses personnelles de consommation (DPC) nous en dira plus sur cette dynamique.

Nous prévoyons toujours que l’inflation de base restera largement dans la fourchette de 0,4 % sur un mois en avril et en mai. Nous pensons que les perspectives à court terme devraient faire réfléchir les dirigeants de la Fed et laisser planer des hausses de taux de 25 pb à la réunion du FOMC en mai et en juin, malgré les récentes tensions financières causées par la crise bancaire.

Mouvements de l’inflation de 2023 à 2024

Dans une analyse distincte, nous utilisons une courbe Phillips variable dans le temps pour interpréter la récente inflation de l’indice des dépenses personnelles de consommation de base et établir une trajectoire prévisionnelle pour 2023 et 2024. Plus précisément, nous comparons la relation entre l’inflation, moins sa tendance (écart d’inflation), avec l’écart de chômage en fonction d’une estimation du NAIRU (taux de chômage auquel l’inflation n’accélère plus) estimatif.

Nous commençons par formuler nos hypothèses concernant l’évolution future du taux de chômage : étant donné la pénurie persistante de main-d’œuvre et la baisse du taux de participation par rapport au niveau avant la pandémie, le niveau de taux de chômage sera limité. Dans ce contexte, et en supposant que l’économie entre dans une récession d’une gravité semblable à celle des récessions de 1990-1991 et de 2001, nous nous attendons à ce que le taux de chômage s’accentue, passant de 3,5 % à l’heure actuelle à 4,0 % d’ici la fin de l’année, pour atteindre 5,5 % d’ici le quatrième trimestre de 2024 et un sommet de 5,6 % au premier trimestre de 2025.

Le cadre de la courbe de Phillips, qui varie avec le temps, présente des faits intéressants sur l’évolution de l’inflation au cours de la dernière période. Tout d’abord, l’inflation tendancielle à long terme a augmenté depuis 2020 et l’inflation de base des DPC a dépassé les niveaux cibles. En plus de la hausse tendancielle de l’inflation, nous avons également observé une augmentation de la sensibilité globale de l’inflation de base des DPC au resserrement du marché du travail. Comparativement à la cible de 2 % de la Fed, l’évolution actuelle de l’inflation semble indiquer qu’il est peu probable que l’inflation à long terme avoisine les 2 %. Cela place une limite inférieure à l’ampleur de la désinflation possible, même en cas de récession à court terme.

Pour récapituler nos résultats, nous constatons que la vigueur soutenue du marché de l’emploi maintiendra l’inflation de base des DPC à un niveau élevé en 2023, celle-ci se situant à un peu moins de 4 % en fin d’année, et les pressions récessionnistes la feront passer juste au-dessous de 3 % d’ici la fin de 2024. Toutefois, cela suppose un retour progressif à la cible de 2 % de l’inflation à long terme d’ici la fin de 2025. Si ces tendances demeurent supérieures à la cible, il est peu probable que l’inflation de base des DPC baisse au-dessous de 3 %. Indépendamment de cette hypothèse relative aux tendances de l’inflation, l’inflation de base des DPC demeure élevée cette année en raison de la vigueur du marché de l’emploi, ce qui suppose que la Fed prévoira d’autres hausses et qu’elle évitera soigneusement de baisser les taux pendant le reste de l’année

Les clients abonnés peuvent accéder aux rapports complets : Réunion du Federal Open Market Committee de mars : IPC aux États-Unis (mars) : Désinflation des prix des logements sur fond de reflation du prix des marchandises et de désinflation immaculée? sur le portail Alpha du marché de Valeurs mobilières TD


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