Politique de la BdC pour juillet : tout semble constant | Valeurs Mobilières TD

juill. 18, 2023 - 3 minutes 30 secondes
The Canadian Parliament buildings

Comme on pouvait s’y attendre, la Banque du Canada (BdC) a opéré une nouvelle hausse de 25 pdb de son taux du financement à un jour en juillet, le ramenant à 5,00 %, soit son plus haut niveau depuis 2001. La BdC a souligné « l’accumulation de données montrant que la demande excédentaire et l’inflation fondamentale élevée sont plus persistantes que prévu » comme principale justification de sa décision, ainsi que des améliorations notables par rapport à ses projections du Rapport sur la politique monétaire de juillet. Le reste de l’énoncé de politique adopte un ton tout aussi ferme, la BdC exprimant ses préoccupations à l’égard de la vigueur récente de l’activité et du risque que les pressions désinflationnistes ne retombent avant que la cible ne soit atteinte. La BdC a également laissé ses prévisions inchangées afin de se réserver la possibilité de relever de nouveau les taux cet automne.

Des perspectives plus positives

L’énoncé de politique de la BdC indique que l’économie canadienne a été plus vigoureuse que prévu, et les révisions à la hausse du Rapport sur la politique monétaire de juillet montrent à quel point la donne a changé depuis avril. La BdC s’attend maintenant à ce que le PIB réel augmente de 1,8 % en 2023, soit une hausse de 0,4 point de pourcentage (pp) par rapport à avril et de 0,8 pp par rapport à janvier (lorsque la BdC a annoncé sa pause conditionnelle). La BdC évalue à 1,5 % la progression du PIB au deuxième trimestre (contre 1,0 % en juillet), et s’attend à ce qu’une partie de cet élan se maintienne, tablant sur une croissance du PIB également de 1,5 % au troisième trimestre. Les prévisions du PIB pour 2024 ont été légèrement revues à la baisse (croissance de 1,2 %, soit une baisse de 0,1 pp) pour compenser une partie de la progression de 2023, mais la BdC doit encore prévoir un échéancier plus long pour rétablir l’équilibre économique, et un retour à une offre excédentaire est maintenant prévu pour début 2024 et non plus au second semestre de 2023.

La BdC a également revu à la hausse ses prévisions concernant l’IPC pour 2023 et 2024. L’inflation devrait ainsi atteindre en moyenne 3,7 % cette année, avant de ralentir et de s’établir à 2,5 % en 2024, soit 0,2 pp de plus qu’en avril dans les deux cas. Par conséquent, la BdC s’attend maintenant à ce que l’inflation ne revienne à la cible qu’au premier semestre de 2025, soit six mois plus tard que prévu, et anticipe le retour d’une offre excédentaire avec un retard de neuf mois.

Une fermeté inattendue

Nous nous attendions au raffermissement de l’activité décrit par le Rapport sur la politique monétaire, mais le ton de l’énoncé de politique a été beaucoup plus austère que prévu. Le communiqué de juillet ne laisse que très peu de place à la nuance, la BdC ayant minimisé les progrès enregistrés récemment dans les enquêtes sur le marché du travail et auprès des entreprises et des consommateurs pour le deuxième trimestre. La BdC évoque des conditions du marché du travail tendues et une croissance des salaires autour de 4-5 %, malgré le recul de l’indicateur salaires-comm de la BdC à 2,8 % au premier trimestre. Même la mesure relative aux travailleurs permanents de l’Enquête sur la population active a chuté sous la barre des 4 % en juin. La BdC constate également une plus grande persistance des pressions sous-jacentes sur les prix dans l’enquête sur les perspectives des entreprises et dans l’enquête sur les attentes des consommateurs au Canada, malgré des prévisions d’inflation restant modérées (celle-ci restant supérieure aux niveaux d’avant la pandémie de COVID-19).

La dureté du ton transparaît par ailleurs dans ses projections concernant le retour de l’inflation à la cible, qui l’envisagent désormais à plus long terme. L’énoncé mentionne à cet égard le fait que « le Conseil de direction reste préoccupé par le risque que la progression vers la cible de 2 % puisse stagner, ce qui viendrait compromettre le rétablissement de la stabilité des prix ». La première phrase du dernier paragraphe souligne également avec fermeté la persistance de la demande excédentaire et de l’inflation de base, ce qui laisse entrevoir le risque d’un nouveau resserrement cet automne si la croissance et l’inflation ne ralentissent pas comme nous le prévoyons.

La BdC demeurera dépendante des données

Dans l’ensemble, nous considérons qu’il s’agit d’une hausse abrupte, la BdC indiquant qu’elle continuera de dépendre des données à l’automne, compte tenu de la persistance de la demande excédentaire et de l’inflation de base. Nous maintenons notre prévision d’un taux final de 5,00 %, mais nous insistons également sur le fait que celle-ci repose sur l’hypothèse d’une croissance inférieure à la tendance sur la deuxième moitié de 2023, ainsi que sur une atténuation supplémentaire des pressions inflationnistes. L’énoncé de juillet laisse entendre que la menace d’un resserrement supplémentaire reste plus proche que nous le pensions, mais nous voulons tout de même voir l’amélioration des perspectives se confirmer avant d’évoquer la possibilité d’une hausse à plus de 5,00 %. Il ne faut pas oublier que dans un contexte économique incertain, le ton du communiqué peut changer considérablement d’une réunion à l’autre.

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Robert Both


Vice-président et stratège, Macroéconomie, Valeurs Mobilières TD

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Robert fournit des recherches et des analyses sur l’économie et les marchés financiers au Canada à un large éventail de clients commerciaux et institutionnels. Il est entré au service de Valeurs Mobilières TD en 2015.

Andrew Kelvin


Chef, Stratégie canadienne et mondiale liée aux taux, Valeurs Mobilières TD

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Andrew est chef de la Stratégie canadienne et mondiale liée aux taux. Dans le cadre de ses fonctions, il contribue aux commentaires et aux conseils économiques du groupe sur les marchés des titres de créance du gouvernement et des taux des pays du G10. Avant de se joindre à Valeurs Mobilières TD en 2011, il a travaillé quatre ans à la Banque du Canada, au sein des services des marchés internationaux et financiers. Avec l’équipe Stratégie du bureau de crédit, Andrew et son équipe ont été classés au premier rang du classement sur la qualité des services des titres à revenu fixe au Canada en 2021 par la Coalition Greenwich.

Portrait of Chris Whelan


Premier directeur et stratège principal, Taux, VMTD

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Premier directeur et stratège principal, Taux, VMTD

Chris applique des cadres quantitatifs et fondamentaux au moment d’évaluer les occasions en matière de taux au Canada sur le marché intérieur et entre les différents marchés pour les obligations et les swaps provinciaux et fédéraux. Il s’est joint à VMTD en 2019.

Portrait of Mark McCormick


Chef mondial, Stratégie de change et Stratégie, Marchés émergents, Valeurs Mobilières TD.

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Mark couvre les principaux marchés des changes et a contribué à l’élaboration du cadre analytique utilisé pour l’analyse des marchés, les prévisions et les idées de négociation dans différentes catégories d’actif. Avant de se joindre à Valeurs Mobilières TD en 2016, il a été stratège en macroéconomie mondiale à Crédit Agricole Corporate and Investment Bank, à New York. Il était responsable de la couverture des devises du G10 et des marchés émergents en Amérique. Auparavant, il était stratège en devises pour le G10 à Brown Brothers Harriman.