Septembre 2023 – FOMC : Une hausse prolongée

sept. 22, 2023 - 6 minutes
Aperçu du FOMC - Septembre 2023

Lors de sa réunion de septembre, le FOMC a globalement répondu aux attentes du marché en maintenant les taux d’intérêt entre 5,25 % et 5,50 %. Il s’agit de la deuxième pause du cycle depuis que le FOMC a commencé à relever les taux en mars 2022. Comme nous nous y attendions, la réunion de mercredi a surtout livré un message de maintien prolongé de taux élevés, faute d’avoir ramené l’inflation à sa cible. En effet, la Fed a besoin de preuves plus convaincantes que l’inflation se dirige clairement vers son objectif de 2 %, malgré une croissance encore solide de la production et des prix à la consommation plutôt stables ces derniers mois.

Les nouvelles projections de la Fed donnent à penser qu’un resserrement des taux d’ici la fin de l’année n’est pas encore totalement exclu. Environ les deux tiers des membres du Comité sont toujours en faveur d’une hausse supplémentaire, mais les jeux ne sont pas faits. Mais, comme l’a précisé le président Powell, « ce n’est qu’aux résultats qu’on reconnaît une mesure suffisamment restrictive ». Il faut donc s’attendre à ce qu’on mise beaucoup sur les données et qu’on apporte une attention particulière non seulement au taux d’inflation, mais aussi au taux de croissance, lequel doit mieux se cadrer avec l’objectif d’une inflation de 2 % à moyen terme.

Compte tenu de nos prévisions de ralentissement de la croissance du PIB au quatrième trimestre, d’une meilleure adéquation entre l’offre et la demande de main-d’œuvre et de la faiblesse persistante de l’inflation de base, nous nous attendons toujours à ce que le Comité maintienne le taux des fonds fédéraux à ses niveaux actuels. Contrairement à la Fed, notre scénario de base prévoit une récession dès le premier trimestre de 2024 qui viendrait accélérer les réductions de taux. Nous prévoyons un premier assouplissement de la politique monétaire en mars 2024 et des réductions totales de 300 pdb en 2024.

Un autre tour de vis?

Il faut aussi noter qu’à moins d’une fermeture prolongée du gouvernement, d’autres données viendront alimenter les réflexions d’ici la réunion du FOMC en novembre : indice des prix à la consommation (IPC) (sept.), rapport sur les salaires (sept.), rapports sur l’indice des dépenses personnelles de consommation (DPC) (août et sept.), enquête JOLTS (août) et, pour le troisième trimestre, croissance du PIB et indice du coût de l’emploi (ICE). À l’exception du PIB du troisième trimestre, nous nous attendons à rien de préoccupant. Il faut aussi savoir que les comptes nationaux du PIB seront actualisés le 28 septembre.

C’est la rencontre du FOMC de décembre qui nous paraît le plus à risque d’un dernier relèvement des taux directeurs, car on s’attend à ce que l’IPC mensuel accélère quelque peu d’ici là. Néanmoins, le passage à un taux d’inflation de base moyen de près de 0,3 % au quatrième trimestre après plusieurs mois autour de 0,2 % ne serait pas, à notre avis, excessivement préoccupant aux yeux de la Fed, à moins qu’il ne s’accompagne d’un emballement malvenu d’autres variables macroéconomiques.

En effet, la lecture haussière que fait la Fed des conditions économiques actuelles annonce déjà moins de réductions de taux que prévu dans le marché en 2024, et réduit donc la probabilité d’un autre tour de vis. Le message ferme de M. Powell à la conférence de presse a également l’avantage de maintenir des conditions financières serrées pendant que le marché s’ajuste aux prévisions du Comité.

Il faudrait aussi noter que le résumé des projections économiques indique maintenant que la Fed maintiendra une politique historiquement restrictive jusqu’à la fin de 2024 si les prévisions du Comité se réalisent. Si la Fed ne procède pas à une nouvelle hausse, elle se trouvera quand même à resserrer sa politique en termes réels l’année prochaine.

Impact sur le marché des taux Rien ne sert de parler, il faut agir

Les prévisions économiques de la Fed réaffirment avec force le besoin de vigilance sur le long terme en évoquant un contexte haussier en 2024 et 2025 et une croissance à surveiller. Étant donné que le marché prévoyait déjà moins de réductions de taux en 2024, l’impact de 2 réductions au lieu de 4 pourrait être un peu moins important, d’autant plus que la Fed prévoit encore 5 réductions en 2025 et 4 réductions en 2026. Néanmoins, l’aplatissement de la courbe à la suite de la décision du FOMC est logique, car la Fed indique son intention de maintenir des taux d’intérêt plus élevés.

Les paroles ne valent pas grand-chose à ce stade-ci du cycle, et les projections de la Fed ne sont que ça : ses propres prévisions d’un atterrissage en douceur. Si les chiffres changent plus vite que prévu, la Fed peut certainement réduire les taux plus tôt et plus rapidement que prévu.

Compte tenu de la forte hausse des taux d’intérêt et des attentes d’un atterrissage en douceur sans changement prévisible des taux, nous modifions nos prévisions à l’égard des taux américains à 10 ans, qui passent à 3,80 % pour la fin de 2023 et à 2,75 % pour la fin de 2024. Malgré ce rajustement à la hausse, nous maintenons les hypothèses suivantes :

  • Début de ralentissement économique dans les mois à venir : Nos prévisions supposent une remontée notable des taux au quatrième trimestre, étant donné la probabilité que les chiffres continuent de fléchir, ce qui ferait frémir les marchés, dont les cours semblent actuellement parfaitement favorables à un atterrissage en douceur.
  • Toujours une possibilité de récession au début de 2024 : Compte tenu de la récession que nous prévoyons actuellement au premier trimestre de 2024, nous nous attendons à ce que la courbe s’accentue fortement au début de 2024.
  • Vous trouverez ci-dessous des indications prospectives et consensuelles : Nos projections demeurent bien en deçà des prévisions (surtout en ce qui concerne le segment à long terme, où les prévisions demeurent très stables) et sont inférieures aux attentes du marché pour les taux à 10 ans du quatrième trimestre, qui s’établissent actuellement à 3,89 %.

Le dollar américain reste pris dans une impasse macroéconomique mondiale

Le dollar américain a fait l’objet d’un bras de fer avec l’intervention de la Fed. D’une part, le ton était un peu plus ferme que prévu, et les prévisions, plus haussières. En revanche, les projections économiques renforçaient le scénario d’un atterrissage en douceur. Peu importe les taux au cours des prochains mois, un atterrissage en douceur et un ralentissement mené par les États-Unis sont des scénarios baissiers pour le dollar américain.

Mais il ne faut trop accorder de foi aux paroles de la Fed, car tout dépend des chiffres réels. Malgré l’essor des données américaines par rapport au reste du monde ces derniers mois, le dollar américain a fait encore mieux en termes relatifs. On note également des surprises dans les indicateurs avancés du marché, qui montrent une convergence récente entre les États-Unis, la zone euro et la Chine. Historiquement, les données surprises aux États-Unis ont aussi tendance à fléchir en fin d’année.

Nous constatons également que la pondération des opérations en dollars américains de notre portefeuille de superposition d’opérations de change (MRSI) continue de s’essouffler. La position acheteur implicite a atteint un sommet, mais, fait tout aussi important, le rythme des changements s’est détérioré depuis le sommet de l’été. Le signal est légèrement négatif. De plus, le signal du dollar américain s’est estompé dans les paniers d’actions et de taux, tandis que le signal de croissance a été stable le mois dernier. Par extension, nous nous méfions du dollar américain à ces niveaux et continuons de penser que des positions bien établies risquent de se coincer si les données américaines chutent ou si les données chinoises rugissent au cours des derniers mois de l’année.

Les clients souscripteurs peuvent accéder aux rapports complets, y compris l’article Septembre 2023 – Federal Open Market Committee (FOMC) : Une hausse prolongée sur le portail Market Alpha de Valeurs Mobilières TD


Les opinions qui y sont exprimées représentent les opinions personnelles du rédacteur et ne reflètent pas nécessairement les opinions de Valeurs Mobilières TD ou des membres de son groupe.

Le présent contenu vise à donner des commentaires sur le marché des produits dont il est question dans le présent document.

Le présent document ne donne pas de conseils : Les renseignements qu’il contient sont fournis à titre indicatif seulement et ne visent pas à donner des conseils ou des recommandations de nature professionnelle, de placement ou autres ni à établir une relation fiduciaire. Ni TD Securities (USA) LLC (« Valeurs Mobilières TD aux États-Unis ») ni ses sociétés affiliées (collectivement, la « TD ») ne font de déclaration ou ne donnent de garantie, expresse ou implicite, concernant l’exactitude, la fiabilité, l’exhaustivité, la pertinence ou la suffisance à toute fin des renseignements contenus dans le présent document. Certains renseignements peuvent avoir été fournis par des sources tierces et, même s’ils sont jugés fiables, n’ont pas été vérifiés de façon indépendante par la TD; ni leur exactitude ni leur exhaustivité ne peut être garantie. Vous ne devez pas prendre de décision de placement en vous fiant à ce document, qui ne vise qu’à fournir de brefs commentaires sur les sujets abordés, et qui est fondé sur des renseignements susceptibles de changer sans préavis.

Le présent document n’est pas une étude sur des valeurs mobilières ou des produits dérivés : Il n’a pas été produit, revu ou approuvé par les services de recherche sur les valeurs mobilières et les produits dérivés de la TD. L’opinion de l’auteur peut différer de celle d’autres personnes à la TD, y compris des analystes de recherche sur les valeurs mobilières et les produits dérivés de la TD.

Partialité : Les opinions exprimées dans le présent document peuvent ne pas être indépendantes des intérêts de la TD. La TD peut se livrer à des activités conflictuelles, y compris la négociation de capital avant ou après la publication du présent document, ou d’autres services portant sur des produits mentionnés dans le présent document, ou sur des produits financiers connexes. La TD peut avoir un intérêt financier dans les produits mentionnés dans le présent document, y compris, sans s’y limiter, un produit financier fondé sur de tels produits.

Le présent document n’est pas une offre ni une sollicitation : Rien n’y constitue ni ne devrait y être interprété comme constituant une offre, sollicitation ou invitation à acheter ou à vendre un produit ou un produit financier fondé sur un tel produit, et il n’est pas destiné à être distribué dans un territoire où une telle distribution serait contraire à la loi.

Risque de perte : Les opérations sur les produits et les instruments financiers fondés sur des produits comportent un risque de perte et sont soumis aux risques de fluctuation des prix. Vous devez évaluer les avantages potentiels par rapport aux risques. Le rendement passé n’est pas un indicateur du rendement futur, et le contenu de ce document ne vise pas à prévoir ni à prédire des événements futurs.


Portrait of Oscar Muñoz


Stratège en chef, Macroéconomie aux États-Unis, Valeurs Mobilières TD

Portrait of Oscar Muñoz


Stratège en chef, Macroéconomie aux États-Unis, Valeurs Mobilières TD

Portrait of Oscar Muñoz


Stratège en chef, Macroéconomie aux États-Unis, Valeurs Mobilières TD

Oscar Muñoz occupe le poste de Stratège en chef, Macroéconomie aux États-Unis, Valeurs Mobilières TD, et est responsable de la recherche et des analyses sur l’économie et les marchés financiers aux États-Unis pour le compte de nos clients internes et externes. Il s’est constamment classé parmi les meilleurs prévisionnistes en ce qui concerne l’indice des prix à la consommation aux États-Unis aux sondages de Bloomberg des dernières années.

Portrait of Gennadiy Goldberg


Chef, Stratégie de taux aux États-Unis, Valeurs Mobilières TD

Portrait of Gennadiy Goldberg


Chef, Stratégie de taux aux États-Unis, Valeurs Mobilières TD

Portrait of Gennadiy Goldberg


Chef, Stratégie de taux aux États-Unis, Valeurs Mobilières TD

Gennadiy est chef de la Stratégie de taux aux États-Unis. Il commente les taux d’intérêt et l’économie américaine en se concentrant sur les titres du Trésor, les swaps, les obligations indexées sur l’inflation et les titres de créance d’institutions supranationales et d’organismes gouvernementaux. Il s’intéresse également à la dynamique budgétaire américaine, aux problèmes de fonctionnement de la politique monétaire et aux marchés des taux à court terme. Il s’est classé dans le top cinq dans la catégorie de la stratégie relative à la dette d’agences fédérales dans les sondages concernant les meilleures équipes de recherche sur les titres à revenu fixe aux États-Unis du magazine Institutional Investor entre 2017 et 2021.

Portrait of Molly McGown


Stratège, Taux américains, Valeurs Mobilières TD

Portrait of Molly McGown


Stratège, Taux américains, Valeurs Mobilières TD

Portrait of Molly McGown


Stratège, Taux américains, Valeurs Mobilières TD

Molly McGown est stratège, Taux américains à Valeurs Mobilières TD. Avant de se joindre à la TD, elle a été stratège, Titres à revenu fixe à la Bank of America et scientifique des données à HSBC Global Research. Elle est titulaire d’un baccalauréat ès sciences en génie biologique de l’Université du Maryland, College Park ainsi que d’une maîtrise en finance computationnelle de l’Université Carnegie Mellon.

Portrait of Mark McCormick


Chef mondial, Stratégie de change et Stratégie, Marchés émergents, Valeurs Mobilières TD.

Portrait of Mark McCormick


Chef mondial, Stratégie de change et Stratégie, Marchés émergents, Valeurs Mobilières TD.

Portrait of Mark McCormick


Chef mondial, Stratégie de change et Stratégie, Marchés émergents, Valeurs Mobilières TD.

Mark couvre les principaux marchés des changes et a contribué à l’élaboration du cadre analytique utilisé pour l’analyse des marchés, les prévisions et les idées de négociation dans différentes catégories d’actif. Avant de se joindre à Valeurs Mobilières TD en 2016, il a été stratège en macroéconomie mondiale à Crédit Agricole Corporate and Investment Bank, à New York. Il était responsable de la couverture des devises du G10 et des marchés émergents en Amérique. Auparavant, il était stratège en devises pour le G10 à Brown Brothers Harriman.