Perturber ou être perturbé : composer avec les changements qui s’opèrent dans le secteur des services bancaires d’investissement
Invitee : Larry Wieseneck, vice-président du conseil et chef, Services bancaires d’investissement et aux grandes entreprises, Valeurs Mobilières TD
Animateur : Peter Haynes, Directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
Nous vous invitons à écouter ce qu’ont à dire Larry Wieseneck et Peter Haynes dans le cadre d’une analyse approfondie du segment en évolution des services bancaires d’investissement. Dans cet épisode, il est question du rôle du capital en ce qui a trait à l’établissement d’une position sur le marché, de la façon de composer avec la dichotomie entre les sociétés perturbatrices et les acteurs qui sont à risque d’être perturbés ainsi que de l’attrait inattendu des secteurs traditionnels dans une économie axée sur les technologies. Écoutez cet épisode pour obtenir des points de vue précieux sur ces thèmes empreints de transformations.
Écoutez les autres épisodes pour connaître les points de vue de divers leaders d’opinion sur les thèmes clés qui influencent les marchés, les différents secteurs et l’économie mondiale aujourd’hui.
Ce balado a été enregistré le 20 août, 2024.
ANNONCEUSE : Bienvenue au balado Point de vue de Valeurs Mobilières TD. Écoutez le point de vue de leaders d’opinion sur des thèmes clés qui influencent les marchés, les secteurs et l’économie mondiale en ce moment. On espère que vous apprécierez cet épisode.
PETER HAYNES : Bienvenue à l’épisode 30 de Point de vue. Je m’appelle Peter Haynes, et je serai votre animateur pour le balado d’aujourd’hui, où on va se pencher sur certains des principaux thèmes qui ont une influence sur les émetteurs dans le monde des affaires. Notre invité est Larry Wieseneck, Larry Wieseneck, vice-président principal et chef, Services bancaires d’investissement et aux grandes entreprises à TD Cowen. Merci de vous joindre à moi aujourd’hui.
LARRY WIESENECK : Merci de m’avoir invité. Un plaisir.
PETER HAYNES : Avant de parler de certaines tendances dans les services bancaires d’investissement, j’aimerais vous poser une question sur vos 18 premiers mois à la TD. Vous vous êtes à la Banque en raison de la fusion TD-Cowen. La logique sectorielle était de réunir deux sociétés et marchés financiers alors qu’il n’y avait pratiquement aucun chevauchement ni actif complémentaire. L’une avec un bilan et une présence principalement canadienne, et l’autre exerçant des activités liées aux actions mondiales.
Comment l’intégration se déroule jusqu’à maintenant? Et quelle a été la réaction des émetteurs quand vous leur avez parlé de la fusion?
LARRY WIESENECK : Eh bien, d’abord, merci de poser la question; réunir les deux entreprises nous gardent très occupés. Et... je vais répondre à la question dans l’ordre chronologique, c’est-à-dire, ce qu’on a accompli et comment on y est parvenus. Je vais ensuite expliquer comment nos émetteurs et nos clients ont réagi à la nouvelle.
D’entrée de jeu, je crois que tout le monde chez Cowen a vu la valeur de la logique sectorielle. Et peut-être que j’en fais quelque chose de positif. C’était compris par tout le monde. Et c’est vraiment grâce à l’excellent travail des dirigeants de la TD, qui ont réfléchi au plan, en préparant leur cahier de stratégies quelques années auparavant, puis en décidant de nous approcher. Quand je parle de nous, je parle de TD Cowen.
Ensuite, quand on a collectivement conclu que la transaction était logique et que notre conseil d’administration à TD Cowen a pris la décision d’aller de l’avant, beaucoup de travail a été fait avec tous nos employés pour les informer de cette logique sectorielle. Les gens ont commencé à comprendre ce que représentait cette occasion. Puis, bien sûr, la réalité s’impose.
Et le plus grand défi, c’est qu’entre l’annonce de l’entente en août 2022 et la première journée officielle, on était très limités quant au travail qu’on pouvait faire pour réunir les équipes. On est une société de services professionnels. On est une société axée sur les gens. Et ces gens, ils veulent faire connaissance. Ils veulent commencer à examiner les plans. Et on a vraiment dû mettre presque tout ça en veilleuse jusqu’au printemps 2023, quand l’entente a été conclue.
Maintenant que c’était fait, les gens doivent apprendre à se connaître. On ne pouvait donc pas vraiment nous attaquer à la question de l’intégration tant qu’on n’avait pas établi un plan. Le travail que les gens ici, je pense, connaissent très bien maintenant, qui s’appelle Vision 27, a servi de contexte pour déterminer l’état futur de Valeurs Mobilières TD.
Et, comme nous l’avons fait ensemble, je pense que ça nous a permis de faire connaissance tout en abordant un sujet très important, à savoir l’avenir de nos services à nos clients, la façon dont nous allons travailler ensemble. Au premier jour de l’intégration en avril de cette année, soit un an après l’acquisition — je pense que les gens comprenaient vraiment la stratégie.
Ils comprenaient ce qu’on essayait d’accomplir. Et on est une organisation différente au sein des Services bancaires d’investissement et aux grandes entreprises. On a procédé à une restructuration. Un certain nombre de personnes ont accédé à de nouveaux postes. Je pense que l’occasion crée beaucoup de dynamisme. Pour ce qui est de nos clients, ils ont compris. Je pense que vous avez très bien résumé les deux principaux problèmes, à savoir qu’il y avait une institution chez Cowen qui n’avait pas de bilan.
Et on était vraiment rendu aux limites des moyens pour servir nos clients. En plus, on était limité du côté des clients qu’on pouvait servir. Il y a beaucoup de clients pour lesquels la clé de leur portefeuille, c’est d’être un prêteur qui exerce des activités dans la facilité de crédit; puis ça ouvre leur portefeuille des services bancaires d’investissement et des services bancaires aux entreprises. On était donc limité à cet égard.
En mettant le chapeau Valeurs Mobilières TD, en particulier aux États-Unis, mais aussi à l’étranger, sans une plateforme d’actions et un ensemble complet de secteurs, nous, Valeurs Mobilières TD, on était aussi désavantagés. En réunissant les entreprises, on vraiment pu changer l’approche avec nos clients.
Ceux qui ont déjà travaillé avec nous commencent maintenant à avoir plusieurs produits avec nous; leur confiance est plus générale. Mais on a aussi élargi la clientèle, alors que l’une ou l’autre des entreprises n’auraient jamais répondu à leurs besoins. Mais grâce à nos forces réunies, on gagne en importance. On en est qu’au début, mais nos clients ont bien accueilli la nouvelle.
PETER HAYNES : On gagne vraiment en force ensemble. Et je sais qu’on veut tous le même résultat. Larry, quand on pense aux thèmes clés du secteur des services bancaires d’investissement, on aime les diviser en trois grandes catégories. Et je vais les passer en revue un par un pour connaître votre point de vue sur chacun de ces enjeux.
Le premier thème, c’est que le capital dicte les évaluations et, par conséquent, qui peut recueillir l’argent. J’aimerais vous entendre là-dessus.
LARRY WIESENECK : Bien sûr. À mon avis, c’est important de reconnaître que lorsque les choses vont très bien, le marché a tendance à ne pas se concentrer sur le capital d’une société. Le marché ne se concentre pas autant sur la structure des échéances de votre bilan, etc.
Mais dès qu’il y a une fluctuation, cette fluctuation peut toucher l’ensemble du marché. Une société pourrait annoncer des bénéfices inférieurs aux prévisions. Il pourrait y avoir un repli dans un secteur particulier pour quelqu’un. Ce qui devient vraiment important, c’est la qualité de votre capitalisation. Avez-vous géré votre entreprise du point de vue de l’endettement d’une manière prudente, ce qui vous donne plus de marge de manœuvre? Ou bien l’avez-vous poussé à un niveau extrême, où vous avez été plus audacieux?
Quand on y pense, si vous avez un levier d’exploitation, soit la capacité de transformer les revenus en marge, et que vous ajoutez votre levier d’exploitation, vous devez être synchronisé. Et de nombreuses entreprises se retrouvent dans une situation où elles sont désynchronisées. Plus, elles ont beaucoup de levier financier en plus d’un important levier d’exploitation. Et c’est une situation très risquée.
Et donc dans ce domaine, si vous pensez à ce que nous avons vu au cours des deux dernières années, peut-être jusqu’à il y a six mois, alors que nous étions dans un contexte de hausse des taux d’intérêt, les sociétés qui avaient des positions en capital précaires sont devenues très à risque. Et celles qui avaient des positions en capital prudentes étaient, dans bien des cas, aux anges.
Elles pourraient décider d’acquérir des joueurs plus faibles. Ou simplement tirer parti de la faiblesse relative de leurs concurrents et prendre de l’expansion de façon interne en augmentant leur équipe de vente, quelle qu’elle soit. Et si elles avaient de très bonnes occasions, elles pourraient tout de même s’adresser à leurs investisseurs et recueillir plus d’argent. La version la plus facile est le vieux concept de nantis et démunis.
Grâce à la solidité de leurs positions en capital, elles passent chez les nantis. Et ça s’appliquer que vous travailliez dans les secteurs les plus bien établis ou à l’extrême, dans un secteur en croissance où les perturbations sont nombreuses. C’est très important que vous ayez un bon capital de base et une bonne relation avec vos fournisseurs de capitaux.
PETER HAYNES : D’accord. Votre deuxième thème porte sur les perturbations. Plus précisément, une société crée des perturbations ou elle vit des perturbations.
LARRY WIESENECK : Je ne sais pas si ça vient de moi, mais j’ai commencé à utiliser cette image à plusieurs reprises en 2017 et en 2018, alors qu’on élaborait notre stratégie à TD Cowen en réaction à ce qu’on considérait comme une explosion de vieux secteurs en transformation par les technologies. Un logiciel gobe tout. Et on le voyait non seulement avec les logiciels, mais aussi dans les secteurs plus vielle-école, les produits industriels, l’énergie, etc.
Si on combine le matériel informatique et les logiciels et les données – pensez maintenant à l’apprentissage automatique pour ce qui est des données – tout à coup, il y a de nouveaux joueurs qui peuvent prendre des parts de marché importantes. Et on a commencé à se dire qu’on ne laisserait pas tomber l’ancienne économie. Mais l’ancienne économie devient la nouvelle. Ce que ça veut dire, c’est qu’il fallait répartir les joueurs; quelles sont les occasions de frais pour une banque d’investissement de sociétés?
Et selon nous, chaque entité représentait un côté de l’équation. Soit vous perturbez le statu quo, ce qui vous permet de prendre des parts de marché, de créer de nouveaux marchés, voire de créer des produits entièrement nouveaux pour le marché final, soit vous êtes à risque d’être perturbé. Et comme banquiers, c’est ce qui nous préoccupait le plus. Ça ne veut pas nécessairement dire que ces sociétés ne resteront pas longtemps.
Mais le meilleur endroit où trouver des occasions pour tout, qu’il s’agisse de fusions et d’acquisitions, pourrait être de vendre ou d’acheter tout ce dont les investisseurs auront besoin pour réunir des capitaux, ce sont les perturbateurs. Les sociétés qui comprennent qu’elles ont été perturbées, si elles ne font rien, elles sont de très, très bons clients pour une institution comme la nôtre. Et c’était vrai qu’on parlait de TD Cowen, une société indépendante.
Celles que vous voulez éviter sont celles qui pourraient être perturbées, mais qui ne le reconnaissait pas. Parce que ce qui se passe, c’est qu’elles se retrouvent dans un état d’immobilisme, Elles ne prennent pas de décisions.
Encore une fois, si vous réfléchissez à la façon d’obtenir le meilleur rendement pour nos actionnaires, le meilleur rendement pour notre temps? Vous voulez travailler avec les sociétés qui sont perturbées qui vont devoir réagir, et les perturbateurs. Mais surtout, celles qui savent qu’elles sont perturbées. Vous voyez? Ça ne vaut pas la peine de travailler avec celles qui ne le savent pas.
PETER HAYNES : Je lis constamment, en écoutant votre réponse, comment les institutions financières et les sociétés de services financiers de notre secteur sont perturbées. Mais je me demande souvent s’ils sont les perturbateurs ou s’ils sont en train d’être perturbés?
LARRY WIESENECK : C’est une excellente question. Je pense que les services financiers constituent une étude de cas très intéressante parce que, comme nous, de nombreux joueurs dans le secteur des services financiers sont réglementés. Et un aspect de la réglementation est le suivant: quand le secteur est fortement réglementé, il faut parfois être plus lent à réagir. Parce qu’il faut s’assurer d’aborder la question du point de vue du cadre de réglementation.
Ça signifie souvent qu’il faut vraiment analyser les choses avant d’intervenir. En revanche, vous profitez du système de clôture annulaire qu’un règlement prévoit. Certaines activités sont très difficiles à percer en tant qu’entité non réglementée. Et je pense qu’il s’agit d’une excellente étude de cas portant sur la plupart des sociétés de services financiers de base, même les grandes entités réglementées, qui sont des joueurs technologiques, n’est-ce pas?
N’importe quelle banque; quand on y pense. Ne nous servons pas de nous-mêmes. Utilisons : JPMorgan ou RBC. Prenons deux de nos concurrents, un canadien et un américain. Les dépenses liées à la technologie et à l’exploitation sont énormes. Et un petit joueur ne peut pas se le permettre. Il y a donc beaucoup d’activités qui continueront d’attirer les grandes sociétés qui ont l’avantage de répondre aux critères des organismes de réglementation pour leur permettre d’exercer leurs activités avec un permis.
En revanche, certains segments de l’entreprise sont moins réglementés, ce sont parfois des entreprises à marge très élevée auxquelles un joueur plus rapide et plus agile peut être associé. Et c’est là que des groupes comme les banques rivales – un terme qui n’est peut-être pas aussi favorable maintenant, mais qui l’était il y a cinq ans – peuvent jouer un rôle important. Dans le secteur des cartes de crédit, de nouveaux joueurs s’installent et prennent des parts de marché à des joueurs plus importants et bien établis.
Ce qui est très intéressant pour notre secteur, comme pour les autres secteurs fortement réglementés, c’est le pourcentage de l’ensemble du marché qui reste dominé par les grandes sociétés. Et je pense que c’est vraiment ce que font les grandes institutions financières, mais je dirais la même chose pour ce qui est de la réglementation des entreprises d’électricité. Dans le secteur de l’énergie, il y a une limite à ce que les joueurs indépendants peuvent faire.
Ils ont une grande valeur. Ils ont un rôle à jouer, mais ils finissent souvent par être achetés par les grandes sociétés réglementées, car ils ont fait leurs preuves. Et je pense que si on examine l’histoire des quatre dernières décennies, on constate que beaucoup d’innovations viennent de l’extérieur des entreprises réglementées. Puis, lorsqu’ils atteignent une certaine envergure et qu’ils prouvent que le marché le souhaite, les joueurs réglementés finissent par fusionner, par acheter et par intégrer les leçons apprises.
Je pense que c’est probablement un thème semblable auquel nous serons confrontés au cours de la prochaine décennie. Toutefois, ce qui est important, et je reconnais tout le mérite qui revient à notre équipe, alors je vais maintenant le personnaliser sur le plan de la technologie et de l’exploitation, c’est de toujours examiner ces développements et de décider comment nous pouvons intégrer certaines de ces nouvelles technologies pour ne pas être complètement perturbés. Vous voyez? Nous devons penser au secteur comme un joueur établi, et nous avons un élément de nous-mêmes qui est aussi un perturbateur, de sorte que nous intégrons ces occasions pour nous améliorer.
PETER HAYNES : Vous savez, je pense au secteur du courtage en ligne, que vous gérez vous-même, lorsque vous parlez de perturbations et que vous pensez à quel point c’est l’un des secteurs où il y a certainement eu des perturbations aux États-Unis et au Canada. Et les titulaires réagissent. Ils modifient leur modèle d’affaires. Et on pense probablement qu’il y aura des fusions et acquisitions une fois que la poussière sera retombée.
Le troisième thème se résume à ceci : « C’est de nouveau cool de ne pas être cool. » Qu’est-ce que vous voulez dire?
LARRY WIESENECK : Je devrais peut-être l’expliquer à ceux qui nous écoutent. Au cours de nos discussions préparatoires, on a parlé de divers thèmes, et je lance celui-là. Je parlais des semi-conducteurs et de l’ensemble du secteur de l’électronique dans le secteur de la technologie; où, en raison de beaucoup de choses qui se produisent en même temps, notamment le début de la COVID, les répercussions du fait que tout le monde est à la maison et l’utilisation accrue de la technologie, qui ne disparaîtra pas.
Pensez à la fréquence de nos rencontres en personne précédentes, que nous reproduisons maintenant en utilisant WebEx, Zoom ou Teams. Et ce n’est qu’un exemple. Mais cette hausse a vraiment bondi en 2020, en 2021 et en 2022. Mais en même temps, il faut rester en externalisation proche. Les chaînes d’approvisionnement sont devenues très, très difficiles à maintenir intactes. Le message, à l’échelle mondiale, était qu’on avait besoin d’une chaîne d’approvisionnement plus proche de nous et plus dépendante des pays partageant la même vision, parce qu’on ne pouvait pas compter sur des gens ayant des systèmes très différents.
Par conséquent, dans le segment des semi-conducteurs et du matériel, il y a une explosion d’un besoin d’investir d’abord dans les semi-conducteurs, puis d’investir dans ceux-ci, et d’avoir une chaîne d’approvisionnement de puces beaucoup plus grande et résiliente. Ajoutez à ça un boom dans l’apprentissage automatique et l’intelligence artificielle, ainsi que les répercussions sur les centres de données et les fabricants de puces, etc., ce que vous voyez, ce sont des infrastructures « anciennes ». Ce qui n’était pas très sexy est devenu très sexy.
Regardez notre pratique ici : on est une entreprise très dynamique dans les centres de données et tout ce qui est l’infrastructure numérique. Même chose pour le matériel connexe. Et tout à coup, pour insister sur le retour des secteurs moins cool, quand on recrute sur les campus maintenant, les étudiants veulent vraiment aller dans ces secteurs.
Il y a dix ans, personne ne s’intéressait vraiment à la fibre optique. Je m’intéresse beaucoup aux puces, non? Et maintenant, ils le font parce qu’ils reconnaissent que c’est essentiel pour notre avenir, qui sera entièrement axé sur la technologie, que nous ayons des infrastructures bien ancrées dans tout ce qui soutient ce marché.
L’autre élément avec lequel je fais un lien, c’est que nous sommes tous, en tant que société, enthousiasme par rapport à la transition vers un ensemble plus diversifié de sources d’énergie – je le dis parce que je pense que le développement durable est en train de devenir la résilience. La résilience signifie la diversité des sources d’énergie, car, en tant que société, nous ne pourrons certainement pas nous éloigner des hydrocarbures dans 5, 10 ou 15 ans. On aide donc à gérer ce mouvement.
Ça signifie un investissement énorme dans le réseau électrique, dans le renforcement du réseau pour qu’il soit exempt d’attaques de la part d’acteurs malveillants qui pourraient vouloir nous nuire. Et c’est un autre exemple où les gens n’ont jamais parlé de l’importance de l’électricité. Vous voyez? Eh bien, c’est maintenant le cas.
C’est ce que je voulais dire. On va au thème plus large suivant : d’importantes perturbations secouent l’ancienne économie. On veut financer et soutenir ce changement.
PETER HAYNES : Pour conclure, j’aimerais vous demander quelle est l’humeur des chefs de la direction à qui vous parlez. À part les préoccupations géopolitiques, y a-t-il des éléments communs qui sont au centre de ces discussions?
LARRY WIESENECK : Je vais peut-être aborder un thème général, puis un thème un peu plus précis. De façon générale, notre organisation a, selon moi, une certaine chance, car nos activités sont principalement en Amérique du Nord et en Europe de l’Ouest. On est d’accord? On parle à des gens qui, d’un point de vue politique, partagent des caractéristiques très semblables.
Oui, certains pays sont peut-être plus capitalistes que d’autres, mais ils croient au capitalisme. Ils croient à la règle de droit et à la liberté. Je pense que ça simplifie la conversation, car on entend des rumeurs. Ils ne sont pas différents à ce sujet.
De façon générale, lorsqu’il y a des inquiétudes, il ne fait aucun doute qu’il y en a, mais voyons-nous certaines des libertés auxquelles les gens tiennent? Selon le penchant politique du pays, c’est vrai qu’il pourrait y avoir un risque légèrement différent pour les libertés. Mais je pense qu’ils craignent un recul des droits. Ils considèrent, d’un point de vue capitaliste, que liberté et capitalisme vont de pair. Vous me suivez? Et ils s’en inquiètent beaucoup.
Mais, ça passe. C’est la première minute de la conversation. Puis, ils se penchent sur des questions plus courantes, je dirais, selon lesquelles l’Amérique du Nord est une région importante sur le plan de la vigueur économique et de la croissance. Je pense que les Américains et les Canadiens profitent de leur présence en Amérique du Nord et, sur une base relative, de nombreuses occasions de croissance économique beaucoup plus solides.
Ceux qui sont en Europe, estiment qu’ils doivent investir davantage dans les occasions qui s’offrent à eux, en particulier aux États-Unis. Je viens de participer à des rencontres au Royaume-Uni et en Irlande au cours des deux derniers mois. Toutes les sociétés ont parlé de l’importance d’accroître leurs ventes, dans certains cas plus de fabrication en Amérique du Nord, dans leurs plans.
En passant, ça m’a été utile, car il m’a permis de mieux comprendre comment la TD répond à leurs besoins. Je pense que nous sommes un partenaire très important pour les joueurs européens qui prendront de l’expansion en Amérique du Nord. Je dirais donc qu’en termes absolus, personne n’est enchanté par le contexte économique.
Toutefois, de manière plus relative, on a l’impression que la situation des États-Unis et du Canada est nettement meilleure que celle d’une bonne partie du reste du monde. À mon avis, c’est une bonne chose pour les flux de capitaux et pour les activités des services bancaires d’investissement aux grandes entreprises. De plus en plus de gens réfléchissent à la façon dont ils peuvent croître en Amérique du Nord.
PETER HAYNES : Eh bien, c’est là qu’on boucle la boucle on revenant à la logique sectorielle de la fusion entre Valeurs Mobilières TD et la Banque TD et Cowen, à savoir qu’au Canada, toutes les sociétés deviennent mondiales. Partout dans le monde, les entreprises se mondialisent. Si vous voulez agir au niveau provincial et ne penser qu’à l’intérieur des frontières d’une seule province ou un seul territoire, vous serez probablement laissé pour compte.
Je ne suis donc pas surpris des commentaires que vous avez entendus en Europe. L’un des principaux thèmes que nous observons dans le monde où je vis est cette attraction gravitationnelle vers les marchés financiers américains. Je pense que tout le monde doit jouer un rôle. Certains ont peur de se mouiller, mais la réalité, c’est qu’ils représentent 70 % du monde. C’est là que ça se passe à mon avis.
Je vous souhaite bienvenue à la TD, même si 18 mois se sont écoulés depuis le changement. Et j’espère que vous serez parmi nous encore longtemps. Merci de présence aujourd’hui.
LARRY WIESENECK : Merci de l’invitation. Un plaisir. Merci.
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Vice-président principal et chef, Services bancaires d’investissement mondiaux et aux grandes entreprises
Larry Wieseneck
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Larry Wieseneck
Vice-président principal et chef, Services bancaires d’investissement mondiaux et aux grandes entreprises
Larry est vice-président principal et chef, Services bancaires d’investissement et aux grandes entreprises, Valeurs Mobilières TD. Il a été coprésident et chef, Services bancaires d’investissement à Cowen de 2017 jusqu’à l’acquisition de la société par le Groupe Banque TD en mars 2023.
Avant de se joindre à Cowen, Larry a été chef de l’exploitation et chef, Services bancaires aux commerçants à Roundtable Investment Partners, un bureau multifamilial et un conseiller en placement inscrit. De 1997 à 2014, il a travaillé pour Barclays et son prédécesseur, Lehman Brothers. Pendant la plus grande partie de ses 17 ans au sein de cette entreprise, il a été chef, Finances mondiales et Solutions de risque, où il était responsable des groupes Financement à effet de levier, Marchés des capitaux d’emprunt, Marchés des capitaux d’actions et Gestion des risques d’entreprise. Il a également occupé divers postes de direction, dont ceux de cochef, Marchés et chef de la stratégie, Services bancaires d’investissement et aux grandes entreprises.
Fervent défenseur de la diversité, de l’inclusion et de l’équité, il est actuellement l’allié exécutif du groupe-ressource pour les employés LGBTQ+ de TD Cowen. Il siège au conseil d’administration d’Echoing Green, un organisme qui trouve des leaders émergents qui ont de grandes idées en matière d’innovation sociale et qui investit dans la croissance de leurs idées, de leur leadership et de leur cheminement vers un changement durable.
Larry est titulaire d’un baccalauréat ès sciences de la Wharton School de l’Université de Pennsylvanie et d’une maîtrise en administration des affaires de la Stern School of Business de l’Université de New York.
Directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
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Directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
Peter Haynes
Directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
Peter s’est joint à Valeurs Mobilières TD en juin 1995 et dirige actuellement notre équipe Recherche, Structure des marchés et indices. Il gère également certaines relations clés avec les clients institutionnels dans la salle des marchés et anime deux séries de balados, l’une sur la structure des marchés et l’autre sur la géopolitique. Il a commencé sa carrière à la Bourse de Toronto au sein du service de marketing des indices et des produits dérivés avant de rejoindre Le Crédit Lyonnais (LCL) à Montréal. Membre des comités consultatifs sur les indices américains, canadiens et mondiaux de S&P, Peter a siégé pendant quatre ans au comité consultatif sur la structure du marché de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario.