Quelles institutions doivent connaître les actifs numériques dans le contexte de FTX?
Invités : Mark Garabedian, actifs numériques et de la stratégie de segmentation, Wellington ManagementJeremy Lai, VP, Négociation d’actions, Valeurs Mobilières TD
Animateur : Peter Haynes, directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
Dans l’épisode 49, nous explorons l’avenir de la technologie des actifs numériques dans le contexte de FTX. Nos invités, Mark Garabedian de Wellington Capital Management et Jeremy Lai de Valeurs Mobilières TD, nous feront découvrir ce qui n’a pas fonctionné avec FTX, notamment en nous montrant les différences entre les finances centralisées et décentralisées et en partageant leur avis sur les commentaires de l’ancien chef de la direction de FTX, Sam Bankman-Fried, lors de sa récente série d’excuses. Ce faisant, ils expliquent les cas d’utilisation institutionnelle de la technologie de registre distribuée sur les marchés financiers et le statut des fournisseurs d’infrastructure et traitent d’enjeux importants comme les renseignements Connaissez votre client, la Lutte contre le blanchiment d’argent et le cyberrisque. Mark conclut le tout par un examen de son groupe de pairs en ce qui a trait aux achats, et montre que Wellington n’est pas la seule à soutenir la technologie de registre numérique et son potentiel de changer l’infrastructure des marchés financiers mondiaux.
[MUSIQUE]
PETER HAYNES : Bienvenue à l’épisode 49 du balado de Valeurs Mobilières TD, ou VMTD Bid Out – A Market Structure Perspective from North of 49. Je m’appelle Peter Haynes, et aujourd’hui, on va discuter des actifs numériques pour examiner ce que les institutions doivent savoir à la suite des évènements concernant FTX.
Je tiens à préciser qu’on ne va pas ressasser ce qui a déjà été amplement discuté, et c’est l’histoire de FTX et de son ancien dirigeant très médiatisé, Sam Bankman-Fried. Cela dit, nos invités vont nous faire part de leurs réflexions haut niveau sur certaines des leçons tirées de ce récent et triste épisode des marchés financiers.
Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’accueillir deux experts des actifs numériques. Mon collègue Jeremy Lai est négociateur de portefeuille au Bureau de négociation des actions de VMTD à Toronto, et président du Comité consultatif sur les actifs numériques de VMTD. Mark Garabedian fait partie de Wellington Capital Management où il est récemment passé de directeur, Données et de Analyses de négociation pour être le directeur actuel de la stratégie et de la segmentation en unités des actifs numériques de Wellington. Jeremy et Mark, merci d’être là aujourd’hui.
MARK GARABEDIAN : Merci de l’invitation.
JEREMY LAI : Merci de l’invitation.
PETER HAYNES : Avant de commencer, je tiens à rappeler à l’auditoire que ce balado de VMTD est présenté à titre informatif seulement. Les opinions dans ce balado n’engagent que les personnes qui les expriment et peuvent ou non représenter les opinions de la TD ou de ses filiales. Elles ne doivent pas être considérées comme des conseils de placement, de fiscalité, etc. Mark, je vais commencer par vous. Compte tenu des manchettes récentes, avez-vous des regrets d’avoir accepté ce poste?
MARK GARABEDIAN : Absolument pas. Je suis plus enthousiaste que jamais à l’égard de la technologies et de l’innovation.
PETER HAYNES : Je suis content d’entendre ça, et j’aimerais parler un peu plus sérieusement. Vous êtes un acteur chevronné des marchés financiers et on passe beaucoup de temps ensemble à discuter des problèmes de structure du marché, et vous nommer à ce poste en dit long sur l’engagement de Wellington à l’égard des actifs numériques. Quel est votre mandat et quelles sont, selon vous, les occasions à court et à moyen terme?
MARK GARABEDIAN : Oui. Donc, mon mandat. Il s’agit vraiment d’expérimenter avec les actifs numériques et, ce faisant, d’utiliser nos propres ressources internes afin de pouvoir les acheter, de s’assurer qu’on peut les conserver, en rendre compte, les faire passer dans nos systèmes et explorer les technologies avec différentes parties de nos activités opérationnelles pour offrir des options à la société à l’avenir.
Si cela devait être largement adopté et se multiplier, on veut être en mesure d’en profiter plutôt que d’essayer de construire à ce moment-là. Mon mandat est donc... Appelons ça une grande démonstration de faisabilité interne.
En ce qui concerne les occasions à court et à moyen terme, je dirais que la segmentation en unités est vraiment un concept fascinant. Quand je pense à la segmentation en unités, les gens cherchent toujours l’application révolutionnaire avec cette technologie, et je pense que la segmentation en unités est cette application révolutionnaire. Vous entendrez dire que le bitcoin existe depuis 2012 ou 2013, et qu’il n’a pas vraiment été intégré à la structure financière plus large. Qu’est-ce qui prend autant de temps? Pourquoi n’avons-nous encore rien vu jusqu’à présent?
Les plateformes de contrats intelligents, dont la plus importante aujourd’hui est Ethereum, n’existent que depuis 2016 environ. Les applications n’ont pas vraiment commencé à être développées à grande échelle des années plus tard. On en est encore aux premières étapes de la segmentation en unités.
Elle permet à la fois aux actifs réels actuels d’avoir une représentation numérique dans une chaîne de blocs et aux nouveaux types d’actifs d’être créés en tant que jeton dès le départ. Je pense donc que l’occasion à court terme... je ne parle pas de façon personnelle, mais les occasions à court terme sont d’apprendre, de faire le plongeon avec cette technologie et de vraiment la comprendre.
À moyen terme, que pourrait-il se passer? Encore une fois, en supposant une adoption généralisée et une prolifération de la technologie, il pourrait y avoir des occasions de placements à valeur élevée qui ne se présentent sur le marché que sous forme de jeton, et ce ne sera que les entreprises qui ont les capacités nécessaires pour pouvoir les conserver, qui ont des relations établies, des systèmes qui sont préparés pour ça qui vont être en mesure de saisir ces occasions de placements à valeur élevée, et nous devons à nos clients de faire en sorte que nous en faisons partie.
PETER HAYNES : C’est incroyable à quel point ce domaine évolue rapidement. On va examiner certains aspects techniques des actifs numériques. On va essayer de ne pas aller trop loin sur le plan technique, mais nous allons expliquer certains des termes clés, comme les contrats intelligents. On va y revenir un peu plus tard.
Je vais maintenant m’adresser à Jeremy. Vous êtes le président du Comité consultatif sur les actifs numériques à VMTD au groupe Marchés mondiaux. Quel est exactement le mandat du comité?
JEREMY LAI : Le mandat principal du Comité consultatif sur les actifs numériques est de conseiller la haute direction sur l’évolution et l’orientation du secteur des actifs numériques et la manière dont ils peuvent s’appliquer à des éléments qui importent pour nos clients, qu’il s’agisse d’infrastructures ou de placements.
C’est aussi de comprendre pourquoi nos clients se soucient de ces choses, l’orientation du secteur et la façon dont nous pouvons rester conformes en tant que courtiers, être performants et comprendre le marché concurrentiel au fur et à mesure qu’il évolue.
PETER HAYNES : J’ai l’impression que le mandat du Comité est assez semblable à ce que Mark fait, et de façon générale, ce que j’entends dire au sujet de Wall Street en général, c’est que tout le monde surveille ce secteur de près pour s’assurer qu’ils ne deviennent pas la seule société, que ce soit du côté de l’achat ou du côté de la vente, qui n’est pas en mesure d’agir le moment venu, comme Mark l’a mentionné plus tôt, qu’il s’agisse d’un mandat de placement ou d’un changement dans la façon dont la TD fonctionne. Je pense que c’est un bon projet pour la TD, et bon succès, Jeremy.
J’aimerais vous poser quelques questions sur certains aspects techniques de la perspective financière traditionnelle, qui est le milieu d’où je viens. Il y a beaucoup de questions sur ce qui n’a pas fonctionné à FTX et si la structure du marché était en partie ou entièrement à blâmer pour l’effondrement des cryptomonnaies. À bien des égards, ce débat repose sur la finance centralisée, ou CeFi, par rapport à la finance décentralisée, ou DeFi. Je viens du milieu de la finance traditionnelle, et c’est le cas pour beaucoup de nos auditeurs également. Jeremy, pouvez-vous expliquer la différence entre la CeFi et la DeFi, et les avantages et les inconvénients de chaque structure?
JEREMY LAI : Bien sûr. Donc, dans une bourse centralisée comme FTX, Binance et au fond toutes les bourses de la finance traditionnelle, il faut deux parties, l’acheteur et le vendeur. Il y a également un tiers qui joue le rôle d’intermédiaire entre l’acheteur et le vendeur, et qui contrôle l’expérience globale et la plateforme.
Et quand vous, en tant qu’acheteur, essayez de rencontrer un vendeur et que vous apportez tous les deux vos actifs pour les échanger éventuellement, que vous achetez des actions et que le vendeur vous livre ces actions contre un montant pour celles-ci, en fin de compte, dans un modèle de bourse centralisée comme FTX, le contrôle de ces actifs à un moment donné doit être détenu par la partie centrale.
Et donc l’idée de la FTX suit un peu le modèle de soutien pour de nombreuses personnes, et c’est l’idéologie puriste qui soutient le besoin de la décentralisation des finances, est que dans le cas de FTX, parce qu’il y avait une partie centrale qui avait le contrôle des actifs alors que les acheteurs et les vendeurs tentaient de se connecter à la bourse et de négocier, cette partie centrale a été en mesure de commettre cette fraude.
D’un autre côté, dans le cas d’un modèle décentralisé, essentiellement, il y a une plateforme, une application qui n’est au fond qu’un bloc de code qui utilise un algorithme pour apparier des acheteurs et des vendeurs d’une manière que l’application a conçue afin d’échanger de tout ce que vous voulez échanger. C’est ainsi que fonctionne un modèle de bourse décentralisée comme Uniswap. Les acheteurs et les vendeurs se connectent à Uniswap avec leur portefeuille et il y a des intermédiaires, des participants qui équilibrent les fonds d’actifs dans Uniswap.
Ainsi, quand quelqu’un essaie d’acheter ou d’effectuer un échange d’actifs sur Uniswap après avoir connecté son portefeuille, en y apportant, disons, de l’Ethereum, puis en l’échangeant pour des USD Coins tout le processus est effectué et dicté par le bloc de code qui a été intégré pour que cette opération se fasse.
Donc, à aucun moment dans ce processus vos actifs sont envoyés à un tiers qui aurait alors le contrôle sur ces actifs. Tant que vous avez confiance dans l’application et le code qui représente ce que l’application vous permet de faire, et donc le contrat intelligent, vous n’avez pas à faire confiance à un tiers qui agit comme intermédiaire pour effectuer cette opération.
PETER HAYNES : Et ici, faisons attention. Je sais que vous avez utilisé le mot fraude, Jeremy. Nous ne savons pas encore s’il s’agit d’une fraude, mais tout le monde a droit à son opinion sur ce qui s’est passé avec FTX en attendant de voir comment les choses vont évoluer. Ça se passe certainement devant le tribunal de l’opinion publique en ce moment, et la demande publique de pardon de Sam Bankman-Fried.
Mark, pour revenir à toute la question de CeFi, ou du modèle FTX comparé à celui de la DeFi, un récent article d’Oliver Wyman intitulé « Institutional DeFi, The Next Generation of Finance », présente plusieurs avantages des solutions de DeFi pour les marchés des capitaux. Ces avantages comprennent les registres communs, qui permettent le traitement simplifié des processus d’arrière-guichet et le règlement en temps réel ou simultané, entre autres choses.
L’article dresse également la liste de certaines des mesures de protection essentielles pour l’avenir de la DeFi institutionnelle en matière de CVC, de LCBA, de protection des données et de cyberprotection, et je sais bien que le piratage est l’un des problèmes auxquels a dû faire face le monde de la DeFi. Où en sommes-nous dans le cycle de vie de la DeFi par rapport à ces mesures de protection?
MARK GARABEDIAN : Je vais commencer par une analogie qui se rapporte à votre dernière question. J’essaie d’utiliser davantage les analogies parce que j’ai découvert que si l’on parle à des personnes qui n’ont pas fait l’expérience de cette technologie, c’est très difficile pour elles de comprendre la chose exactement . Alors, j’essaie de la concrétiser.
Je vois une bourse centralisée comme étant un magasin qui vend un produit. Quand on va au magasin, il y a un humain derrière le comptoir. On peut lui demander d’avoir la tablette de chocolat sur le présentoir. La personne accepte et doit payer le commis. La tablette de chocolat provient de la compagnie, et le commis est l’intermédiaire avec qui on interagit pour pouvoir échanger notre argent et recevoir la tablette de chocolat.
La DeFi est comme un distributeur automatique. Avec le distributeur automatique, il n’existe pas d’intermédiaire. La machine est programmée et on y insère de l’argent, puis on indique au distributeur qu’on veut la tablette de chocolat. La machine prend l’argent, nous remet la tablette de chocolat et l’échange se termine; tout est automatisé.
Quant à Internet, on peut penser que ce modèle de bourse centralisée est un peu plus comme, disons, Amazon, où vous allez sur la plateforme, et Amazon est votre intermédiaire. Et surtout, vous ne possédez pas vraiment cet actif jusqu’à ce qu’Amazon le livre chez vous, mais vous cédez votre argent à l’avance pour l’échanger contre cet actif.
La version Internet du distributeur automatique est un contrat intelligent, et c’est grâce à ces bourses décentralisées qu’ont mis en place des contrats intelligents. Et donc, dès que je renonce à mon capital pour ce que je veux obtenir, je reçois l’actif en échange, je suis immédiatement propriétaire de cet actif et l’échange a lieu.
Vous l’avez mentionné au début, je travaille dans le domaine de la négociation depuis 20 ans. Je me suis concentré sur la négociation électronique et la microstructure des marchés. Je connais les marchés boursiers, les marchés des changes et les marchés à terme dans les moindres détails. C’est avec cette optique que je me suis retrouvé dans ce domaine.
Et vraiment, en interagissant moi-même avec une bourse décentralisée, c’est là que j’ai été ébloui! Je dirais simplement que si vous êtes dans le monde de la négociation électronique ou même, le monde de la finance, je vous encourage fortement à utiliser cette technologie. Vous n’avez pas besoin de faire d’énormes investissements, mais beaucoup de gens se disent « hé, je suis dans les actifs numériques, je suis dans la crypto, je possède une part d’Ethereum dans Coinbase. ». Ce n’est pas la même chose.
Retirer votre actif de Coinbase, et ls gens de Coinbase seraient les premiers à vous le dire, retirer votre actif de Coinbase et le placer dans un portefeuille numérique et sortir et faire des choses sur la chaîne, c’est là où vous comprendrez vraiment en quoi consiste cette technologie. Où en sommes-nous dans le cycle de vie? Voici une autre analogie.
Nous sommes en 1997, vous avez ouvert votre boîte aux lettres, sorti un CD sur lequel il est écrit « Amérique en ligne ». Vous vous êtes demandé ce que c’était et vous avez inséré le CD dans votre ordinateur, vous l’avez démarré et chargé l’application. Tout à coup, l’écran du modem s’affiche et vous entendez tous ces sons bizarres. Vous priez que personne ne décroche le téléphone. Si quelqu’un le fait, vous serez immédiatement déconnecté. Si vous vous êtes connecté, la première chose que vous voyez est que vous avez du courrier!
Vous ouvrez votre boîte de courriel, c’est la première fois que vous voyez un courriel. Oh mon Dieu, quelle technologie incroyable! Vous pouvez désormais utiliser cette plateforme pour envoyer des messages partout dans le monde. Le seul problème, c’est qu’à ce moment-là, vous ne connaissez personne d’autre qui a une adresse courriel, donc personne à qui vous pouvez envoyer un courriel.
C’est là où nous en sommes avec cette technologie. Ça n’est qu’un début. Toutes les questions que nous avons par rapport à la façon dont nos marchés financiers traditionnels sont gérés, et comment les fonctions de réglementation de nos marchés financiers ont été gérées; toutes ces questions commencent à faire surface.
FTX a vraiment accéléré le processus. Il existe des règlements importants en matière de marchés des capitaux traditionnels depuis longtemps, et qui doivent être transférés à cette nouvelle technologie avant de susciter la participation institutionnelle. Des choses comme prendre l’identité et l’intégrer à la chaîne, puis vérifier que les politiques LCBA et CVC sont en place pour les interactions qui se produisent dans la chaîne.
Tout ce développement se produit en ce moment même. De nouveaux produits sont sur le marché en ce moment qui mettent l’accent sur l’identité numérique et qui ont des réserves autorisées auxquels seules les institutions CVC peuvent accéder. C’est ce qui est en train d’arriver. Mais, comme je l’ai dit, ce n’est que le commencement.
JEREMY LAI : J’ai deux observations à formuler sur ces analogies, parce que j’ai trouvé qu’elles étaient vraiment bonnes, et je crois qu’elles se rejoignent en quelques éléments supplémentaires de la CeFi par rapport à la DeFi.
Dans l’analogie du comptoir dont vous parliez, ce qui est implicite dans cette opération est la confiance, que lorsqu’on va à ce comptoir et qu’on donne notre argent, cette personne va nous donner le produit et ne va pas s’enfuir ou nous mettre à la porte. Il faut donc avoir confiance dans cet intermédiaire pour permettre la réalisation complète de l’opération.
Dans le modèle de distributeur automatique et le modèle décentralisé, en utilisant l’analogie du distributeur, l’idée est que tant qu’on comprend le fonctionnement du distributeur automatique, si on insère nos pièces, la machine va nous donner le produit.
Et donc l’élément de base du modèle de la DeFi est que la confiance n’est pas nécessaire, tant que le fonctionnement du distributeur automatique est transparent, il n’est pas nécessaire de faire confiance à une entité, à une personne, pour nous livrer le produit lorsqu’on y insère notre argent.
Cela dit, j’estime qu’un aspect intéressant de la DeFi pour lequel les gens sont encore en train d’essayer de trouver une solution, et c’est que même dans ce modèle où la confiance n’est plus nécessaire, il y a toujours un élément de risque ou de dépendance envers l’application décentralisée, et même envers les développeurs de l’application.
Parce qu’en utilisant ce modèle de distributeur automatique, ils vendent un produit, ils le placent dans leur distributeur automatique pour que les gens puissent l’acheter. Les gens insèrent ensuite l’argent, puis l’argent est désormais dans le distributeur automatique qui doit à son tour vous livrer le produit.
Que se-passe-t-il si le développeur ou le créateur du distributeur automatique ouvre la boîte qui contient l’argent, le dérobe et s’enfuit? De la même façon, c’est un problème apparu au début de la DeFi, où les gens créaient ces applications décentralisées, ce scénario utopique où deux parties se rencontrent, et où l’échange qu’ils veulent effectuer n’a pas besoin d’intermédiaire. Mais alors, les développeurs retirent l’application et s’enfuient avec tout l’argent.
En ce sens, il y a toujours ce processus où nous tentons de comprendre vraiment ce que signifie la DeFi et de nous protéger contre les pièges possibles.
PETER HAYNES : Je me demandais vraiment, en écoutant Mark et Jeremy, ce qui se passerait si le distributeur automatique nous volait notre argent. C’est sans doute l’un des problèmes que le secteur tente de résoudre et comme vous l’avez dit, Mark, nous en sommes encore aux premières étapes.
Je pense que personne n’est vraiment content de voir ce qui s’est produit à FTX et les autres erreurs bien connues dans le domaine de la cryptomonnaie. Mais à certains égards, ça a peut-être été une bonne chose pour l’adoption de l’infrastructure d’actifs numériques à l’avenir. En fait, ça a divisé la discussion générale sur la crypto en composantes.
Tout d’abord, la cryptomonnaie elle-même, et ensuite la chaîne de blocs ou la technologie de registre distribué. Mark, qu’est-ce que les investisseurs institutionnels devraient savoir sur les cas d’utilisation sur lesquels ils travaillent avec la technologie de la chaîne de blocs?
MARK GARABEDIAN : Il y a une distinction importante à faire ici. Les gens diront qu’il y a une différence entre la technologie de la chaîne de blocs et la cryptomonnaie, et que vous pouvez avoir une technologie de chaîne de blocs sans cryptomonnaie. C’est important de le préciser. Oui, on peut avoir une application de chaîne de blocs sans cryptomonnaie.
Il faut y penser comme à un intranet, qui est comme une application de site Web qui peut être hébergée dans les locaux d’une entreprise, et tous ceux qui font partie du réseau de l’entreprise sont en mesure d’accéder à ce site Web, mais personne de l’extérieur ne peut y accéder.
Il y a des cas d’utilisation pour l’intranet, et on sait aujourd’hui que ces cas d’utilisation sont plus petits que ceux d’Internet. Alors une chaîne de blocs sans permission, qui est semblable à Internet, ne peut pas être lancée aujourd’hui, au point où on en est quant aux innovations. On ne peut pas la séparer des pièces de récompense générées par les chaînes de blocs sans permission.
Et je parle précisément du bitcoin pour la chaîne bitcoin, de l’Ethereum pour la chaîne Ethereum, et même du Dogecoin pour la chaîne Dogecoin. Il y a donc des applications pour une chaîne autorisée, qui est plutôt comme un intranet et qui n’a pas nécessairement de composante de cryptomonnaie, et ça s’applique partout où on a besoin d’un système de registre partagé et qu’on a un nombre limité de personnes qui veulent valider les opérations, et qu’on leur fait entièrement confiance pour le faire.
S’il y a une relation individuelle entre fournisseurs, et qu’ils veulent partager des registres entre eux et qu’ils sont les seuls qui vont valider les opérations, et qu’ils n’ont pas vraiment besoin que les autres valident les opérations, alors une chaîne de blocs autorisée pourrait être une excellente ressource.
Je pense qu’on commence à voir des changements dans ce domaine pour de nombreuses entreprises. Avoir un registre partagé leur permet de gérer des niveaux d’inventaire beaucoup plus facilement et de manière plus efficiente.
En ce qui concerne les applications, si on pense aux marchés financiers, on a idéalement un système ouvert auquel tout le monde peut accéder et où tout le monde peut faire des opérations; ce sera probablement un système sans permission. On peut voir la chaîne de blocs un peu comme un système de comptabilité publique. Les pièces de récompense qui sont générées par la chaîne de blocs sont ce qu’on paie pour que les gens valident toutes les opérations dans ce système.
C’est donc important de séparer les deux. Je pense que les chaînes de blocs sans permission, la version Internet, est là où on va voir certaines des applications vraiment plus générales pour la consommation publique.
PETER HAYNES : Alors, Jeremy, l’un des premiers projets des marchés des capitaux concernant l’intégration de la technologie de la chaîne de blocs dans les marchés a été la décision de la Bourse d’Australie, ou l’ASX, en 2017, qui consistait à remplacer son système de compensation et de règlement des actions connu sous le nom de CHESS par une solution de chaîne de blocs.
Ce projet devait être réalisé à la fin de 2020, et la semaine dernière, l’ASX a annoncé une perte de 250 M$ pour le projet et l’a mis de côté. L’un des motifs invoqués pour expliquer cet échec est la décision de l’ASX de remplacer littéralement tout son système de compensation par une solution de chaîne de blocs exclusive, au lieu de commencer à petite échelle et d’intégrer lentement la nouvelle technologie une application à la fois.
Selon moi, ce qu’il faut en retenir est que ça démontre la difficulté d’intégrer la DeFi dans les infrastructures financières traditionnelles. Les critiques peuvent soutenir que les avantages de tout déplacer vers la chaîne de blocs ne compensent pas le coût pour le secteur en ce qui concerne à quel point c’est difficile d’effectuer l’une de ces grosses opérations. Qu’en pensez-vous, Jeremy?
JEREMY LAI : Je ne sais pas si les défis auxquels a fait face l’ASX étaient nécessairement propres à la chaîne de blocs en tant que nouvelle mise à niveau de la façon dont ils effectuent les tâches de compensation et après les opérations, ou s’ils étaient plutôt propres à l’ASX, une organisation qui peut avoir eu de la difficulté à innover et à trouver la capacité à faire avancer les choses au-delà d’un certain point.
Parce que je pense qu’essayer d’adopter une approche de style big bang n’est pas nécessairement une erreur en soi, car on peut certainement voir des éléments de la façon dont les règlements sont traités qui ne peuvent pas être déplacés une petite partie à la fois.
Par exemple, le Depository Trust & Clearing Corporation, le DTC, a mené des projets parallèles, et je ne connais pas la situation actuelle, mais je pense qu’ils avaient annoncé le projet en août, qu’ils cherchaient à bâtir ce système d’arrière-plan en parallèle, qui leur permettrait d’utiliser la technologie de la chaîne de blocs et d’en faire l’avenir des règlements.
Mais le faire en parallèle signifie aussi utiliser cette approche du big bang, parce qu’un jour, s’ils réussissent, ils devront faire cette transition. C’est difficile d’imaginer pourquoi l’approche du big bang est en soi la raison pour laquelle ils ont échoué. Cela dit, il y a des solutions de plus petits fournisseurs pour lesquelles ce serait plus acceptable s’il s’agissait vraiment d’un grand changement pour adopter une toute nouvelle technologie.
Si, par exemple, les gens qui tentent de développer des applications de gestion des garanties cherchent à utiliser la chaîne de blocs précisément à cette fin, il y a de nouveaux services et de nouveaux fournisseurs, qui offrent ce type de services pour les titres difficiles à emprunter, par exemple, et qu’ils sont en train de segmenter lorsqu’ils sont difficiles à déplacer.
Peut-être que si on avait rassemblé de petites pièces de cette façon, ’c’aurait été plus acceptable. Mais en lisant l’histoire, je n’ai pas trouvé que c’était propre à la chaîne de blocs qu’ils n’ont pas pu faire avancer les choses jusqu’à un certain point.
PETER HAYNES : C’est intéressant que les propos en Australie, à la suite de l’échec de ce projet, et vous avez raison, Jeremy, je ne pense pas du tout que la cause soit la chaîne de blocs, je crois que c’était simplement un problème de glissement de portée et que le projet est devenu trop gross. En fin de compte, il y a eu un problème ou un manque de communication entre l’adjoint tiers et le personnel de l’ASX.
Bref, c’est très intéressant de lire les critiques en Australie qui s’en prennent vraiment à cette décision de la Bourse d’essayer de faire quelque chose pour leurs actionnaires plus que leurs parties prenantes, et c’est certainement un avertissement pour d’autres bourses qui pourraient vouloir réaliser des projets ambitieux comme celui-ci.
MARK GARABEDIAN : Je crois que c’est aussi quelque chose qu’on a déjà vu. Dans la première vague d’Internet, ce n’est pas le service postal américain qui a créé le courriel, et ce n’est pas l’Encyclopedia Britannica ni les bibliothèques qui ont créé Google. Ce ne sont pas les banques qui ont créé les cryptomonnaies stables.
Ce sont des gens comme ceux de Circle qui les ont créées. Et je pense qu’on voit que c’est difficile pour les institutions plus anciennes d’adopter cette nouvelle technologie. C’est beaucoup plus facile pour les petites entreprises en démarrage de se lancer et d’être très agiles et de commencer par adopter et mettre en œuvre cette technologie.
Ça fait partie des frictions qu’on observe, parce que c’est facile à faire avec les courriels et les moteurs de recherche, mais quand on parle de finance, et ces anciennes institutions connaissent le cadre de réglementation, tandis que les entreprises en démarrage ne le connaissent pas nécessairement, et ça fait partie des frictions que nous vivons.
JEREMY LAI : Oui, et je pense que c’est vraiment un bon point, parce que c’est aussi devenu courant avec l’apparition des bourses de cryptomonnaies centralisées comme FTX qui essaie de faire valoir son point de vue sur la segmentation en unités.
Parce qu’ils avaient tout développé à partir de zéro, ils étaient en mesure d’effectuer certaines fonctions, comme les liquidations instantanées, entre autres, qui étaient intégrées dans leur infrastructure et composaient donc les éléments de soutien de la valeur de la segmentation en unités. Et comme ils ont développé ça à partir de zéro, on peut imaginer qu’ils ont été en mesure d’offrir ces services et ces fonctions d’échange plus facilement que les grandes sociétés de la finance traditionnelle, qui tentaient de reproduire et de développer ces fonctions.
PETER HAYNES : Je veux être juste envers la Bourse d’Australie, car il y a un projet de modernisation après les opérations ici au Canada pour la Caisse canadienne de dépôt de valeurs limitée, la CDS, notre système de compensation et de règlement. Ça n’a absolument rien à voir avec la chaîne de blocs, et je crois que le projet a deux ans de retard. Alors je pense que ça reflète avec plus de justesse l’ampleur de la complexité intégrée aux infrastructures existantes.
Et ça va être un aspect très intéressant, Mark, alors que nous gérons les problèmes en parallèle et que certains produits, comme vous l’avez mentionné au début, s’intègrent à la chaîne de blocs et aux marchés financiers traditionnels.
Je vois qu’en Suisse, la bourse de cryptomonnaies, USB, a lancé une obligation qui peut être négociée autant à la bourse numérique qu’à la bourse traditionnelle, soit par des moyens financiers traditionnels ou au moyen de la finance décentralisée. Et ça sera très intéressant de voir comment ces produits fonctionnent en parallèle, comment un marché s’intègre entre le marché décentralisé des chaînes de blocs et le marché traditionnel, et toute cette transition.
Et, Mark, ça mène à... vous avez parlé de cryptomonnaie stable. Il y a quelques termes qu’on doit tous comprendre dans le domaine des finances traditionnelles. Peut-être, Mark, que tu as une analogie, mais pouvez-vous expliquer ce qu’est une cryptomonnaie stable? Et vous avez aussi parlé plus tôt des contrats intelligents qui, je crois, concernent ce qui se trouve dans la chaîne de blocs, les renseignements liés au produit qu’on négocie. Pouvez-vous expliquer plus en détail ce que ces deux termes signifient?
MARK GARABEDIAN : Bien sûr. Ils sont reliés l’un à l’autre, alors ce sera assez facile. Un contrat intelligent est une application informatique qui peut être écrite sur une plateforme de chaîne de blocs. Fait important, lorsque le bitcoin a été développé pour la première fois, c’était un système de chaîne de blocs sans permission, ce qui signifie que la validation pouvait être effectuée par quiconque avait suivi le processus de minage pour effectuer des validations et recevoir des bitcoins en récompense. Le bitcoin lui-même pouvait être conservé et transféré par Internet.
C’est donc possible de conserver et de transférer de la valeur par Internet. Aujourd’hui, le bitcoin est très semblable à ce qu’il était au moment de sa conception. Certains diraient même qu’il s’agit d’un point fort du bitcoin.
Ce n’est qu’après avoir développé Ethereum et que la solidité du langage des contrats intelligents a été développé en même temps qu’on a réellement mis en place un palier supplémentaire qui nous permet d’écrire des programmes et des applications Dans cette technologie de la chaîne de blocs sans permission. Encore une fois, c’était Ethereum et sa conception.
Un contrat intelligent est un programme informatique qui peut être écrit sur une chaîne de blocs. Ce programme peut automatiser des fonctions, héberger toutes sortes de codes, et surtout, il peut créer des jetons qui sont des représentations numériques sur une chaîne de blocs qui permettent de stocker et de transférer de la valeur.
Les cryptomonnaies stables sont la première application générale de la segmentation en unités dans le monde réel des actifs. Et dans le cas, disons, de l’USD Coin de Circle, on prend de l’argent physique réel, on l’intègre à un cadre dépositaire, la finance traditionnelle, on les intègre à ce cadre puis on émet des versions segmentées de ces dollars dans la chaîne.
Dans le cas de Circle, ils sont fongibles dans un ratio de 1:1 J’ai un jeton en USD Coin que je peux convertir en un dollar américain de fiat. que le dépositaire détient, et je peux me faire donner cet argent physiquement, ou encore, et c’est peu de le dire, le faire transférer à ma banque. Ou je peux prendre cette version numérique du dollar américain et je peux le faire passer à travers le protocole Ethereum et interagir avec toutes sortes d’applications dans le protocole Ethereum.
Je dirais que c’est la première application. Je pense que le prix à gagner, c’est d’être en mesure de regrouper plus d’actifs réels au sein des dépositaires, d’émettre des versions numériques et de les distribuer, puis de pouvoir les conserver et les transférer par Internet au moyen de la chaîne de blocs.
PETER HAYNES : Alors, Mark a parlé des cryptomonnaies stables et du ratio de 1:1, et je sais que certains des problèmes qui se sont produits en lien avec les cryptomonnaies stables concernent la question de savoir s’ils ont réellement l’actif de base dans un ratio de 1:1. Jeremy, on a entendu tout au long de cette histoire avec FTX... Cette saga, devrais-je dire. On a entendu parler du terme preuve de réserve, qu’est-ce que ça signifie exactement?
JEREMY LAI : La preuve de réserve est un processus par lequel une bourse démontre qu’elle détient, dans un ratio de 1:1, tous les actifs que les clients y ont déposés. Et juste pour clarifier, parce que dans la structure actuelle de bourse de cryptomonnaies, une bourse n’est pas uniquement comme la TSX, où elle est l’endroit où les gens peuvent acheter et vendre sur des bourses.
Elle agit aussi à titre de courtier et de dépositaire, ou d’entité de garde, dans bien des cas. Et donc lorsqu’on dépose un USD Coin ou tout autre type de crypto à la bourse, ou tout actif qu’on veut ensuite échanger pour quelque raison que ce soit, on veut s’assurer que la bourse ne prend pas ces actifs et les envoie ailleurs pour, disons, pour un prêt ou qu’elle mise sur la valeur de ces actifs en les négociant pour son propre portefeuille. Il est donc censé y avoir cette idée d’actifs distincts pour les clients.
Le processus de preuve de réserve, ce qu’il fait essentiellement c’est de prendre toutes les données des clients et de les transformer en ce qu’on appelle un arbre de Merkle, et c’est la meilleure façon de le faire. Sans parler des aspects techniques de ce que ça signifie vraiment, c’est essentiellement une façon de structurer les données pour voir facilement si les actifs d’un client en particulier sont représentés dans cette structure de données globale.
En utilisant l’arbre de Merkle, lorsqu’on prend les actifs de chaque client, disons que vous avez déposé 10 USD Coin à la bourse et que j’ai déposé 1 Ethereum, et qu’on combine toutes ces données dans cet arbre, lorsque vous voulez vérifier que vos actifs sont en bourse, vous pouvez utiliser cet arbre et y entrer la valeur représentative de vos actifs.
Sans entrer dans les détails techniques du fonctionnement du hachage, et tout, ça devrait vous donner des résultats définitifs selon le fonctionnement de l’arbre pour vous montrer que votre actif est en bourse. Le fonctionnement de l’arbre de Merkle est plus complexe que ça, mais c’est essentiellement ce que c’est. Avec cette structure, il y a donc une façon définitive de vérifier que vos actifs sont là.
Les autres éléments de la preuve de réserve sont que la bourse elle-même doit démontrer qu’elle a réellement le contrôle sur les portefeuilles où ces actifs sont détenus. Et donc un vérificateur tiers, dans le cadre de ce processus de preuve de réserve, donnera des instructions, comme envoyer une certaine quantité de crypto à une adresse à un moment donné, ou certaines tâches à accomplir pour démontrer que la bourse a le contrôle des actifs réels qui existent dans ces portefeuilles.
Une partie du processus complet est donc le processus de preuve de réserve, qu’on demande désormais aux bourses de faire pour démontrer qu’elles n’ont pas envoyé les actifs de leurs clients ailleurs. Un des problèmes que pose ce processus, même s’il est préférable de l’avoir plutôt que de ne pas l’avoir, mais l’un des risques est que l’arbre qu’on essaie de vérifier, qui représente l’état actuel de tous les dépôts que les clients ont à la bourse, n’est qu’un aperçu de ce moment précis dans le temps.
Et donc en théorie, ce que certaines bourses qui tentent d’être malveillantes pourraient faire, ce serait de faire quelque chose de frauduleux, comme prêter vos actifs ailleurs, même si elles ne sont pas censées le faire, mais lorsqu’elles fournissent un aperçu de l’audit, elles transfèrent tous les actifs le temps de fournir l’aperçu pour l’arbre, et une fois la vérification terminée, elles recommencent à effectuer des opérations malveillantes en les renvoyant ailleurs pour continuer leurs activités. C’est une des lacunes de la structure.
Autre point faible, s’il y a des passifs pour la bourse qui ne sont pas dans la chaîne, par exemple si elle doit de l’argent, par exemple si un client a un dépôt de monnaie fiduciaire, quelque chose qui n’est pas un passif pouvant être vérifié dans la chaîne, alors, ce ne serait pas non plus une preuve de réserve vérifiable.
PETER HAYNES : Je suppose qu’il faut juste espérer que le vérificateur n’est pas dans le métavers et qu’il fera son travail correctement.
MARK GARABEDIAN : C’est une occasion d’aborder très rapidement ce qui est unique dans la façon dont ces bourses sont apparues et leur fonctionnement. On ne vit pas dans un monde où, si je vais acheter des actions de Microsoft, alors NYSE conserve mes actions Microsoft. Cette opération finit par retourner là où se trouve mon compte de courtage et là où les actions seront conservées.
C’est quelque chose que les gens doivent faire eux-mêmes dans le monde des cryptos. Il est possible de conserver ces actions nous-mêmes. Il n’y a pas vraiment d’options de garde liées aux Services de détail. Les bourses vous permettent de conserver vos actifs à la bourse. Ils sont conservés dans une structure omnibus. Beaucoup de gens, je ne sais pas s’ils le savent ou non, mais la négociation qui a lieu sur une bourse de cryptomonnaie comme Coinbase, Gemini, Binance ou FTX, ne touchent jamais la chaîne de blocs. Ça n’a rien à voir avec la chaîne de blocs, il n’y a pas d’opérations de chaîne de blocs.
Cette idée de preuve de réserve est inhérente, car si on laisse nos actifs à la bourse, on est dans son portefeuille omnibus. Essentiellement, on a des actifs qui sont sous son contrôle, qui sont en sa possession et elle a un registre comptable qui vous montre une certaine partie de ces actifs pour votre bénéfice.
Ensuite, si elle a une faillite ou une situation comme ce qui est arrivé avec FTX, qui sait vraiment où se trouvent nos actifs? Retirer ces actifs de la bourse et les conserver séparément, soit par la conservation autonome pour les particuliers, ou en les envoyant à un dépositaire qualifié pour les institutions, signifie que ces actifs sont désormais dans la chaîne, et qu’il est possible de vérifier ces actifs dans la chaîne, et qu’ils sont définitivement séparés de tout ce qui peut arriver à la bourse.
C’est l’une des choses qui se produisent souvent sur les marchés financiers traditionnels, où il y a cette séparation des responsabilités depuis très longtemps. L’écosystème des crypto n’est pas encore rendu là.
PETER HAYNES : Et Mark, oui, soyons justes. Quand on repense à la crise financière, je crois que personne n’a vraiment compris que les commissions des Autorités canadiennes en valeurs mobilières, les ACVM, pourraient être mêlées et finir par faire partie de la faillite, plutôt qu’aller à ceux qui les méritent. C’était un problème avec Lehman, alors ces choses-là arrivent malheureusement, nous l’avons appris en temps de crise, et j’espère qu’on a appris notre leçon de ne jamais laisser une bonne crise se perdre.
Mais Mark, si vous deviez deviner quel pays ou quel marché sera le premier à négocier des actions segmentées en unités, est-ce que vous pensez que ce sera sur un opérateur boursier que nous connaissons, comme NYSE ou TMX?
MARK GARABEDIAN : Je peux dire que je suis impressionné par les organismes de réglementation et le gouvernement suisses. Ils ont créé d’excellents cadres pour l’émission et la négociation d’actifs numériques et il y a des titres segmentés en unités qui ont été émis, à partir de ce cadre, et qui sont en vigueur aujourd’hui.
Je sais que l’Union européenne travaille sur les MiCA, qui sont les marchés des cryptoactifs, comparables aux Markets in Financial Instruments Directive, les MiFID. Je sais que la Monetary Authority of Singapore a fait de grandes choses dans sa région pour créer ses systèmes fermés, mais ils sont assez vastes et utilisent la technologie de la chaîne de blocs et les titres segmentés en unités.
Pour le moment, c’est difficile de dire quelles régions y arriveront en premier, ou même qui seront les opérateurs qui intègreront ces actifs plus largement dans l’écosystème lorsqu’on parle d’actions spécifiquement segmentées en unités. Je dirais qu’on a vu les fondements du secteur des fonds segmentés en unités.
Et je pense que l’une des grandes manchettes était KKR, qui a segmenté une partie de son fonds de capital-investissement, conjointement avec Securitize, et l’ont ensuite émise sur la chaîne de blocs Avalanche. Segmenter les fonds de capital-investissement peut être intéressant parce que ça crée beaucoup d’économies, tant sur le plan de la comptabilité que de la reconstruction, mais aussi quant à la collecte et de la Distribution des actifs, et c’est la définition d’un titre segmenté en unités.
Il y a donc des situations où des titres segmentés sont offerts aujourd’hui, Mais oui, on est à la merci de ces organismes de réglementation mondiaux. Dans une certaine mesure, il faudra aussi une certaine coordination à l’échelle mondiale, afin de ne pas maintenir cette période d’arbitrage et de différences réglementaires Au-delà des frontières.
PETER HAYNES : Qu’en est-il de la question relative à la vitesse et à la Capacité de traitement des opérations, compte tenu de la lenteur des chaînes actuelles? Est-ce que ça s’améliore?
MARK GARABEDIAN : Alors, quand vous insérez ce CD dans votre ordinateur et que vous le démarrez sur le modem et que tous ces écrans bizarres s’affichent, et que vous priez pour que personne ne prenne le téléphone, votre question me semble être la suivante : « quand allons-nous regarder la télévision sur Internet »?
Il est donc un peu tôt pour le dire. Oui, l’évolutivité est la grande question sous-jacente. Certaines personnes pensent que cette technologie ne peut pas aller beaucoup plus loin que là où elle en est actuellement, mais les technologies Layer 2 pour Ethereum, qui offrent un niveau d’évolutivité incroyable, ont commencé à être lancées l’an dernier, au milieu de l’année dernière, si on parle d’Arbitrum, qui est selon moi le plus important développement en ce qui concerne les technologies Layer 2.
On a des technologies nulles de connaissances qui seront en ligne l’an prochain, et certains zkEVMs devraient être émis l’an prochain également. Encore une fois, ces technologies évolutives devraient améliorer davantage les résultats.
Alors, en 1997, si quelqu’un vous disait : « on va regarder la télévision sur Internet », vous auriez pensé que cette personne était folle. Aujourd’hui, si quelqu’un dit : « on va négocier des bons du Trésor sur Internet, sur les plateformes de DeFi ou sous forme segmentée », ça semble tout aussi fou, mais il ne faut pas sous-estimer la capacité de la technologie à évoluer.
PETER HAYNES : Je pense qu’on ne peut pas terminer cette discussion sans s’attaquer à la question que tout le monde se pose. Et malgré les conseils de tous les avocats du monde, Sam Bankman-Fried poursuit sa demande publique de pardon et reste fidèle à l’idée que ce qui est arrivé avec FTX est une grave erreur et qu’il n’a pas intentionnellement mélangé l’argent des clients avec l’argent d’Alameda. Jeremy, je vais m’adresser d’abord à vous.
D’après ce que vous avez entendu, croyez-vous ce qu’il dit? Selon vous, quelles sont les principales leçons apprises dans cet affreux chapitre des marchés financiers?
JEREMY LAI : Il formule ses réponses de manière à pouvoir dire des choses qui sont un peu vraies, mais à mon avis, il cache une intention sous-jacente qui était peut-être, selon certaines des structures qu’il avait en place, de mélanger les actifs.
Ce qu’on a compris après son entrevue, c’est que c’était Alameda qui agissait essentiellement comme une entité cliente de la bourse FTX et que les pertes les plus importantes de FTX en tant que bourse sont attribuables à des positions sur marge à effet de levier qu’Alameda détenait à la bourse, pour faire court. Je crois qu’il a dit qu’Alameda représentait quelque chose comme 40 % du volume qui était négocié, probablement en tant que teneur de marché à plusieurs égards.
Mais Alameda a pris des positions sur marge à la bourse, ce qui n’est pas différent, en théorie, de n’importe quel client de FTX qui prend d’importantes positions sur marge. Disons que vous êtes un grand teneur de marché qui exécute son programme de tenue de marché à la bourse, vous devrez peut-être utiliser des effets de levier, ou vous agissez par vous-même et vous faites simplement des paris audacieux.
De ce côté, ce n’est pas vraiment différent. Mais on avait clairement l’impression qu’un traitement préférentiel était donné à Alameda dans le cadre de sa relation avec FTX. Donc lorsque la marge est devenue trop risquée ou aurait autrement dépassé les limites, ce qui aurait causé des liquidations pour des clients normaux, ça ne s’est pas produit comme ça mais aurai dû se produire afin qu’Alameda soit liquidée et que les actifs des clients soient protégés.
Dans cette structure, lorsque FTX, en tant qu’entité, qui avait de toute évidence des relations, officielles ou non, avec Alameda, a permis à Alameda de faire ces paris importants en utilisant la marge offerte par la bourse; s’agissait-il d’un mélange des comptes et des actifs des clients?
Au sens le plus strict, peut-être pas, et c’est pourquoi il a pu faire cette déclaration. Mais ça n’invalide pas l’idée qu’une fraude a pu être perpétrée étant donné que l’entité Alameda a reçu ces prêts ou l’accès à la marge et la capacité à prévenir les liquidations, contrairement à la plupart des gens.
Alors, si on prend du recul et qu’on se met à la place d’un courtier de premier ordre, on a un client de premier ordre, et pas seulement ça, mais aussi un membre de la famille, et ce client de premier ordre a des problèmes de marge. Il aurait fait face à des liquidations comme n’importe quel autre client le ferait normalement.
Mais on lui accorde un traitement préférentiel en raison de notre relation avec lui, et on se fie à ce qu’il dit quand il prétend essentiellement que si on lui accorde un peu de temps, il va trouver l’argent, et combler le déficit mais, en définitive, il ne le fait pas; alors le courtier de premier ordre et la banque font faillite. Et tout le monde perd de l’argent également. S’agit-il d’une fraude? Probablement. S’agit-il d’un mélange des actifs? Il pourrait peut-être s’en tirer en disant que ce n’est pas le cas.
PETER HAYNES : Alors, Mark, on va peut-être le savoir un jour, mais je crois qu’on a appris notre leçon. Avez-vous quelque chose à ajouter à ce que Jeremy a dit, ou un point de vue différent? Est-ce qu’il y a des leçons clés que vous vous assurez que la direction de votre entreprise retienne de toute cette histoire?
MARK GARABEDIAN : Je dirais que notre priorité à Wellington est de faire nos recherches et de faire preuve de diligence raisonnable pour prendre les meilleures décisions de placement pour nos clients. Grâce à cette approche et à cette optique, on a déterminé que FTX ne respectait pas nos normes de placement.
On avait des préoccupations au sujet de sa structure de gouvernance et plus précisément au sujet du fait qu’elle n’avait pas fait, et je crois que c’est toujours le cas, de conseil d’administration qui supervise ses activités. Pour nous, c’était suffisant pour ne pas aller de l’avant. Je pense que c’est une leçon : le processus fonctionne.
L’autre chose que je dirais, encore une fois, c’est qu’on l’a vécu avec les marchés traditionnels. L’idée des conflits d’intérêts dans les modèles d’entreprise communs. Vous avez une bourse qui fonctionne comme un courtier, comme un dépositaire, qui compte toutes ces différentes entreprises. On a hâte que les organismes de réglementation clarifient la distinction et créent des règles de conduite plus uniformes.
Encore une fois, c’est une situation vraiment malheureuse. Ça a freiné l’adoption, ce qui est probablement l’élément le plus important. Le développement est toujours en cours. Tout ce qui se rapporte à la chaîne est toujours en cours, mais ça a ralenti le rythme d’adoption pour la majorité des consommateurs, car la confiance a été brisée, et je pense que la meilleure façon de la regagner est que les organismes de réglementation mettent en œuvre certaines politiques éprouvées qui fonctionnent depuis des générations.
PETER HAYNES : Je pense que la dernière bourse qui a détenu un courtier en valeurs mobilières était la NYSE lorsqu’elle a acheté Arca et l’a transformée en bourse. Elle a hérité de la firme Wave Securities et a finalement dû la vendre. Je pense qu’elle l’a vendue à Merrill Lynch après la conclusion de cette entente. Et oui, il y a des raisons pour lesquelles il existe des piliers et ils ne permettent pas toutes ces activités au sein d’une même organisation.
Mark, vous avez mentionné que, selon vous, on a été quelque peu ralentis. Fait intéressant, quelques investisseurs institutionnels avec qui j’ai récemment discuté m’ont dit que la saga FTX les avait réveillés quant au besoin de comprendre les applications de la technologie du registre distribué. Où suggérez-vous aux investisseurs et aux négociateurs de se renseigner à ce sujet, sans aller trop loin dans les détails?
MARK GARABEDIAN : Je conseille aux gens d’utiliser la technologie. Imaginez que vous essayez d’expliquer les possibilités d’Internet et du courriel à des personnes qui n’y ont jamais touché? C’est tellement difficile à faire. La meilleure façon d’apprendre, c’est d’essayer. Pas besoin de transférer toutes vos épargnes. Vous pouvez intégrer Coinbase avec 10 $.
Vous pouvez prendre ce 10 $ de fiat, vous pouvez acheter un peu d’Ethereum avec ça, vous pouvez transférer l’Ethereum de Coinbase à votre portefeuille Coinbase ou MetaMask. Vous pouvez ensuite aller à Uniswap et effectuer votre première opération dans une bourse décentralisée, et vous pouvez remplacer votre Ethereum par de l’USD Coin.
Je pense que simplement faire ce que je viens de dire, ça va être suffisant pour ouvrir les yeux des gens sur ce dont on parle et, probablement, susciter l’envie d’en faire plus.
PETER HAYNES : Eh bien, on a beaucoup appris et on a vu beaucoup de choses dans cette conversation aujourd’hui. Mark, au nom de VMTD, je tiens à vous remercier de vous être joint à nous. Jeremy, merci de nous avoir aidés à comprendre certaines des questions plus techniques pas seulement au sujet de la saga FTX, mais plus précisément, une chose qu’on a apprise et ce qu’on doit savoir sur cette technologie, c’est qu’on ne sait pas vraiment à quelle vitesse elle va se fondre avec notre quotidien et avec les marchés financiers.
Mais Wellington croit, comme vous l’avez dit, Mark, qu’on doit garder l’œil ouvert à ce sujet. Je suis simplement curieux, Mark, de savoir combien de vos pairs sont aussi... Remarquez-vous beaucoup de gens dans le domaine de la gestion des actifs, ou beaucoup d’organisations qui, essentiellement, décident de placer l’équivalent d’un Mark Garabedian dans la même position que vous?
MARK GARABEDIAN : Oui. Ce n’est qu’un début. Certaines sociétés sont en avance sur nous, d’autres sont à nos côtés, et il y en a certaines qui, jusqu’à maintenant, ont décidé de ne pas embarquer ou d’observer de loin. Je dirais que tout le monde aborde la question sous un angle un peu différent, mais on se retrouve tous à peu près dans la même situation jusqu’à maintenant, en ce qui concerne sur quoi nous mettons l’accent et quelles sont les projets. Il y a beaucoup de noms familiers qui en sont au même endroit que nous dans le parcours.
PETER HAYNES : Oui. Je pense qu’une simple recherche dans Google sur les gestionnaires d’actifs et la segmentation en unités vous montrera une assez longue liste de parties qui s’intéressent à divers aspects de ce domaine. Merci beaucoup de votre présence aujourd’hui, on a hâte de vous retrouver pour une autre discussion alors que vous progressez dans votre parcours et de voir comment ce secteur a évolué. Prenez soin de vous.
MARK GARABEDIAN : Merci.
JEREMY LAI : Merci.
[MUSIQUE]
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Mark Garabedian
Directeur des actifs numériques et de la stratégie de segmentation, Wellington Management
Mark Garabedian
Directeur des actifs numériques et de la stratégie de segmentation, Wellington Management
Mark Garabedian
Directeur des actifs numériques et de la stratégie de segmentation, Wellington Management
À titre de directeur des actifs numériques et de la stratégie de segmentation, Wellington Management, Mark travaille en collaboration avec divers services de la société pour explorer les engagements liés aux actifs numériques et à la technologie de chaîne de blocs. Ces engagements mettent l’accent sur l’option d’investir dans les actifs numériques ainsi que sur la possibilité que la technologie de chaîne de blocs perturbe les affaires et les activités.
Jeremy Lai
VP, Négociation d’actions, Valeurs Mobilières TD
Jeremy Lai
VP, Négociation d’actions, Valeurs Mobilières TD
Jeremy Lai
VP, Négociation d’actions, Valeurs Mobilières TD
Jeremy a des responsabilités en matière de protection des clients et de gestion du passif au sein du bureau de Négociation d’actions, où il se concentre sur la négociation d’indices et de programmes. Il est le président du comité consultatif sur les actifs numériques de Valeurs Mobilières TD, qui fournit aux hauts dirigeants de la TD des renseignements sur l’évolution des actifs numériques et leur importance pour Valeurs Mobilières TD et ses clients.
Peter Haynes
Directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
Peter Haynes
Directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
Peter Haynes
Directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
Peter s’est joint à Valeurs Mobilières TD en juin 1995 et dirige actuellement notre équipe Recherche, Structure des marchés et indices. Il gère également certaines relations clés avec les clients institutionnels dans la salle des marchés et anime deux séries de balados, l’une sur la structure des marchés et l’autre sur la géopolitique. Il a commencé sa carrière à la Bourse de Toronto au sein du service de marketing des indices et des produits dérivés avant de rejoindre Le Crédit Lyonnais (LCL) à Montréal. Membre des comités consultatifs sur les indices américains, canadiens et mondiaux de S&P, Peter a siégé pendant quatre ans au comité consultatif sur la structure du marché de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario.