Un regard approfondi sur les problèmes des indices mondiaux
Invités : Craig Feldman, directeur général et responsable mondial de la recherche sur la gestion de l’indice, MSCI, Phillip Murphy, directeur général et responsable mondial de la gouvernance des indices, S&P Dow Jones Indices, David Sol, directeur général de la politique sur les indices, FTSE Russell
Animateur : Peter Haynes, directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
L’épisode 51 est un extrait de notre conférence sur la gestion de portefeuille et la structure des marchés qui s’est tenue fin 2022. Dans cette analyse, des experts en indices de référence de S&P, MSCI et FTSE discutent des questions importantes qui influent sur les indices de référence mondiaux, notamment les limites de capacité des indices boursiers ESG. Entre autres sujets importants abordés dans cette réunion d’experts de 45 minutes, mentionnons l’admissibilité des actions à droit de vote multiple, la pertinence du passage proactif de l’indice chinois vers le statut indépendant, les différences concernant la classification de la Corée du Sud et les règles proposées pour isoler l’indice S&P 500 de la prochaine Tesla.
[MUSIQUE]
PETER HAYNES : Bienvenue à l’épisode 51 de la série balado de Valeurs Mobilières TD : Bid Out – A Market Structure Perspective from North of 49. Ici votre animateur, Peter Haynes. Aujourd’hui, on écoute l’une des séances de notre récente conférence sur la gestion de portefeuille et la structure des marchés.
Un moment important de notre conférence annuelle, c’est les leaders clés des fournisseurs d’indices de référence qui discutent des problèmes des utilisateurs d’indices. Et il ne manque pas de sujets importants cette année, notamment le débat sur l’admissibilité des structures des classes d’actions multiples dans l’indice S&P 500, qui a fait l’objet d’une consultation par le S&P fin 2022, le potentiel pour la Chine de passer du statut indépendant à l’indice, les différences dans les classifications de la Corée du Sud et des propositions pour protéger l’indice S&P 500 d’un prochain cas Tesla. Enfin, on demandera une faveur à l’ancien responsable de la gouvernance des indices pour S&P, Philip Murphy. Il faudrait que ses calculs d’indice incluent la tarification de tous les marchés.
Et cela parce que le Canada ne peut pas être aux abonnés absents face au reste du monde en cas de panne du système du TSX, comme en novembre. J’espère que cette demande sera prise en compte par le successeur de Phil à S&P et qu’on poursuivra notre dialogue avec ce fournisseur d’indices sur cette question importante.
Avant d’écouter la table ronde, j’aimerais faire un petit rappel à notre auditoire. Ce balado est présenté à titre informatif seulement. Les opinions dans ce balado n’engagent que les personnes qui les expriment et peuvent ou non représenter les opinions de la TD ou de ses filiales. Et bien sûr, les renseignements dans ce balado ne doivent pas être interprétés comme des conseils en matière de placement, de fiscalité ou autre. J’espère que vous apprécierez cette discussion.
[MUSIQUE]
Je tiens à remercier nos conférenciers de s’être joints à nous. À ma gauche se trouve Philip Murphy, directeur et chef mondial, Gouvernance des indices, S&P. À gauche de Philip, David Sol de FTSE Russell. Il est responsable mondial de la politique sur les indices. Tout ce groupe a pris des avions, des trains et des automobiles pour venir, notre troisième conférencier est Craig Feldman, directeur général de la recherche sur la gestion de l’indice MSCI.
Philip a voyagé hier soir, de New York jusqu’à Hamilton. Il sait comment ça se passe donc c’est un beau voyage, comme on dit, ici au Canada. Et Craig, vous venez d’arriver. Votre vol…
PHILIP MURPHY : Oui, tout juste.
PETER HAYNES : a été retardé. Quand vous avez dit très tôt ce matin que vous n’étiez pas parti de Newark, je ne pensais pas que vous seriez là pour 10 h 30. Merci à tous. Vous venez tous d’ailleurs. David, de Londres, en Angleterre et de venir ici aujourd’hui… je tiens à vous remercier très chaleureusement tous les trois.
Le sujet d’aujourd’hui m’intéresse personnellement. Vous savez probablement que j’ai commencé ma carrière avec la gestion des indices et que je suis toujours ce domaine de très près. Je vais poser beaucoup de questions difficiles aujourd’hui. Je pense que votre présence en personne facilite les choses, ce n’est pas comme au téléphone ou sur zoom.
J’aimerais commencer par Philip et lui demander une petite faveur, s’il me le permet, au nom du marché canadien. En début de semaine, il y a eu une panne à la Bourse de Toronto. Ce sont les indices de référence S&P TSX que tout le monde suit sur son écran. Malheureusement, lorsque le système tombe en panne comme cette semaine, il semble que le Canada disparaît parce que tous les graphiques sont au point mort. Et cela parce que les fournisseurs d’indices n’utilisent que des cotes TSX.
Pouvez-vous nous confirmer que c’est quelque chose que vous pouvez corriger à l’avenir, utiliser toutes les cotes du marché pour votre marché, ce qui se fait aux États-Unis, non? Pouvez-vous nous en dire plus?
PHILIP MURPHY : Oui, c’est le cas aux États-Unis. C’est vraiment important pour nous, c’est un événement très récent, évidemment, Peter. Mais nous allons discuter avec Riz et l’équipe de TMX. Ce que je peux vous assurer, c’est qu’on a des systèmes robustes en place tant du côté des données entrantes que des données sortantes.
Je pense qu’on aura vraiment besoin de faire le point, d’avoir une discussion sérieuse sur le sujet et de décider des prochaines étapes. Il faut tenir compte de plusieurs perspectives au sein de notre société ainsi que de TMX, donc toutes les personnes concernées feront un suivi. Si l’organisme de réglementation intervient aussi, on va, bien sûr, l’accepter et communiquer avec eux au besoin. C’est très récent, mais on en est là. Et l’une des choses qui, le secteur espère, ne va pas poser problème, c’est que votre indice s’appelle l’indice S&P TSX. J’espère qu’il n’y a pas de problème de permis qui vous empêche d’utiliser les autres indices ou autres calculs parce que ça aurait un impact sur nous malheureusement. Mais, Craig, je veux juste vous poser la question.
Un petit rééquilibrage a eu lieu mardi lorsque la panne a touché le S&P et le MSCI. Mais la grande question, c’est que lorsqu’on examine les règles, c’est… que fait-on au MSCI en cas de panne de système sur un marché?
CRAIG FELDMAN : Tout dépend. Tout d’abord,
PETER HAYNES : Votre règlement compte 750 pages à ce sujet.
CRAIG FELDMAN : Oui, et certaines sont tangentielles, il faut parfois examiner les éléments ensemble. Blague à part, tout d’abord, c’est un plaisir d’être de retour. Je pense que c’est la cinquième année. C’est vraiment formidable d’être ici en personne. Je voulais le dire dès le départ.
Pour ce qui est de votre question. Tout dépend du moment de la panne et de sa durée. Évidemment, on a des mesures de secours en place. Elles ont été mises en place de façon très simple et directe durant la COVID-19 et d’autres périodes de crise. Au Canada, plus précisément, contrairement à d’autres marchés, il y en a un ou deux autres auxquels je pense en ce moment, mais on prend plusieurs prix et sources de TSX et aussi de la bourse du pétrole.
Au Canada, on fait partie de ceux qui prennent une liste consolidée. Mais pour ce qui est du processus, tout dépend de la durée et du moment où ça arrive. Mais en général, on utilise le dernier prix viable si la panne est si longue que les fichiers ne sont pas distribués, les gens ne peuvent pas couper la VL, etc.
PETER HAYNES : Philip, commençons par… c’était la nouvelle de la semaine. Il y a eu des nouvelles de S&P sur un document de consultation et qui est maintenant public. Examiniez-vous une politique en place depuis juin 2017 concernant l’admissibilité dans les indices américains des actions à droit de vote multiple? Qu’est-ce qui vous a poussé à revoir ce sujet? Et que pouvez-vous nous dire sur les commentaires que vous avez reçus?
Il y a eu des réunions. Je serai à votre réunion de la semaine prochaine. Quels ont été les commentaires à ce jour sur cette question?
PHILIP MURPHY : C’est un problème qui est évolutif, car il est légitime des deux côtés. Je pense que c’était l’intention du comité indiciel en 2017 de le revoir périodiquement. Comme vous le savez, Peter, au cours des dernières années, on en a discuté au sein du comité consultatif. C’est donc une occasion officielle de revoir la question et peut-être de demander des précisions sur la méthodologie.
Je pense que le problème est que la règle indique qu’il s’agit d’actions multiples ou non admissibles. Mais le problème dont personne ne parle, c’est la question du vote et comment…
PETER HAYNES : Il y a des gens intelligents qui essaient de lire les règles et de juger de leur structure en conséquence. On le sait tous.
PHILIP MURPHY : Absolument. Si vous lisez le texte de la consultation, vous allez voir que c’est très clair.
PETER HAYNES : On envisage cela comme alternative. En général, je sais que vous ne voulez pas nous dire ce que vous allez faire et je respecte ça. Mais souvent, quand je parle au secteur, on semble penser que la représentation est un droit plus important qu’autre chose maintenant. Est-ce votre impression ou est-ce encore trop tôt pour le dire?
PHILIP MURPHY : Eh bien, oui, il est trop tôt pour le dire. Selon nos procédures, on aura une période ouverte. Je pense que celle-ci prendra fin le 30 ou le 15.
PETER HAYNES : C’est à la mi-décembre, si je me souviens bien.
PHILIP MURPHY : Parfait. En fait, il y en a deux. Je vais faire un peu de publicité pour le 1500. L’autre, qui porte sur d’autres questions concernant le 1 500 et prend fin le 30 concerne les fourchettes de capitalisation boursière et les liquidités. Mais pour ce qui est des actions multiples, on va suivre notre procédure. Je pense qu’on obtiendra des commentaires très équilibrés.
La structure de la consultation est un peu nouvelle. On demande aux répondants de classer leurs choix par ordre de priorité. Si vous lisez le texte, certains choix s’excluent mutuellement et il y en a d’autres qui pourraient être mis en œuvre plus d’une fois. Ça fera donc l’objet d’une discussion approfondie au sein du comité. On a hâte, mais je ne peux pas vraiment vous en dire plus.
PETER HAYNES : David, le FTSE est intervenu sur la question des actions à droit de vote multiple en 2017 avec une consultation qui a permis d’établir une règle selon laquelle tout titre détenant moins de 5 % des votes dans la catégorie qui fait partie de l’indice serait supprimé dans cinq ans, et aucun nouveau nom serait ajouté sur cette période de cinq ans.
Je dois admettre que je ne pensais pas que vous retireriez des actions de votre indice de référence, mais vous l’avez fait. En septembre, vous avez suivi l’échéancier de cinq ans à la lettre.
DAVID SOL : On fait que ce qu’on dit…
PETER HAYNES : Oui et je respecte ça. Mais je dois admettre que je suis surpris du résultat. Avez-vous reçu des commentaires à la fin quand les gens se sont rendu compte que cela se produisait et que des noms seraient touchés, y compris des noms canadiens? Et avez-vous des réflexions sur cette décision à ce stade?
DAVID SOL : Ça ne devrait pas être une surprise. Et l’engagement envers le marché se fait de deux façons. D’un côté, on a les consultations publiques. Ce sont des sondages qui se trouvent sur le site Web. On reçoit des commentaires pendant quatre à six semaines. Ensuite, on analyse ces commentaires, puis on tente de déterminer si on doit ajuster nos méthodologies ou nos cadres de travail.
L’autre engagement est par l’entremise de nos comités consultatifs. On a donc 24 comités consultatifs composés d’environ 300 membres. Ces 300 membres proviennent de la gestion des placements, des propriétaires d’actifs, du milieu universitaire et des consultants. Ils nous font part de leurs commentaires tous les trimestres sur nos propositions.
En 2017, on se demandait s’il devrait y avoir un nombre minimal de droits de vote. À l’époque, 68 % des répondants étaient d’accord avec la décision de mettre en place un minimum de 5 %. Et ce qu’on a fait en même temps, c’est de dire qu’on allait revoir ça chaque année et mettre en place une période de droits acquis pour les intervenants afin de préparer le marché à ce changement.
Et sur cette période de cinq ans, soit de 2017 à 2022, on n’a reçu aucun commentaire sur la modification de cette orientation. Après cette période de cinq ans, de septembre 2017 à septembre 2022, s’est terminée et les intervenants qui ne respectaient pas les exigences ont été supprimés. En ce sens, c’était conforme aux attentes.
PETER HAYNES : Craig, le MSCI a utilisé ce que j’appelle un processus itératif ici à partir d’une consultation. Vos utilisateurs vous ont posé des questions sur SNAP en 2017, comme les autres. En fin de compte, vous avez décidé de ne pas régler ce problème après avoir envisagé d’autres solutions. Pourquoi en êtes-vous arrivé à cette conclusion et avez-vous des regrets?
CRAIG FELDMAN : Oui, c’était long. Du début à la fin, du premier appel public SNAP au premier engagement, on a rédigé un livre blanc à ce sujet. On a tenu une consultation et un engagement à plusieurs niveaux à ce sujet. Comme vous le savez, c’était une question très polarisante et litigieuse.
En fin de compte, on a décidé de conserver notre indice de référence mondial afin d’obtenir la représentation la plus pure et la plus globale de l’occasion de placement. Ensuite, on a créé un indice alternatif, l’indice ajusté de nos droits de vote, qui a été pris en compte.
Maintenant, je vais vous dire directement que cet indice n’a pas eu beaucoup d’effet, ce qui, selon moi, est un effet de ce qu’on a retiré de la consultation, nous amenant à ne pas changer. Je ne sais pas si, encore une fois, ça varie selon les régions et même par État aux États-Unis lorsqu’on parle aux gens, mais je ne sais pas si on en est au point où un indice ESG ou un indice thématique prendra la relève de l’indice de référence mondial global.
Mais on a certainement commencé à voir des politiques pour les propriétaires d’actifs avec d’autres indices de référence comme politique, au moins avec une partie de leurs mandats. Je pense vraiment et ce n’est pas nouveau, c’est déjà évident pour le public, qu’il faut commencer à regarder les choses de plus près. Mais je ne pense pas que le moment soit venu de passer à un indice de référence unique.
PETER HAYNES : Oui, on va se pencher sur les facteurs ESG et leurs répercussions sur l’analyse comparative dans une minute. Mais avant, Philip, j’aimerais revenir à la décision de S&P sur l’inclusion de Tesla, qui, en rétrospective, était la sixième plus grande société à 630 milliards de dollars ou quelque chose comme ça quand elle a été ajoutée. Et il est vrai qu’elle a augmenté de façon parabolique avant l’inclusion. Mais il y a eu un nouvel appel, et certains de vos grands utilisateurs m’en ont parlé, pour créer une règle qui vous permettra d’éviter qu’une entreprise devienne si importante.
Est-il possible, et je vais aussi vous poser la question, vu l’évolution des marchés et le fait que les sociétés deviennent publiques beaucoup plus tard, qu’elles soient plus susceptibles d’être des sociétés établies qu’elles ne l’auraient été, disons, en 2000 au moment de la bulle technologique? Devriez-vous revoir la règle de rentabilité maintenant pour déterminer si elle est toujours pertinente dans le contexte du marché actuel? Dans cette optique, envisageriez-vous une règle qui inclut automatiquement un nom dans les 500 pour éviter un cas comme Tesla, pas le sixième, que ce soit le 50e rang ou 50, est-ce que c’est le chiffre que j’ai donné? Qu’est-ce que vous en pensez?
PHILIP MURPHY : Oui. C’était un chapitre difficile pour les gens et pour nous à gérer. À bien des égards, c’était une véritable tempête. Pour autant qu’on le sache, Tesla n’arrivera peut-être qu’une fois, un cas où l’industrie automobile est chamboulée et les acteurs doivent répondre à des innovateurs comme Tesla. Et pour une entreprise si importante sans écart de bénéfices, on n’a vraiment pas vu cela se produire trop souvent.
Il y a donc cet aspect. Je ne vois rien de tel dans l’immédiat, mais je reconnais qu’un changement de règle pourrait être une bonne solution. Maintenant, l’inclusion forcée, l’indice S&P 1500…
PETER HAYNES : Cela va tout à fait à l’encontre de la façon dont votre indice est géré. J’en suis bien conscient. Je comprends la réticence. Mais je me demande ce que vous pouvez faire d’autre?
PHILIP MURPHY : Eh bien, le 1 500, pour faire une juste comparaison, on a tous les trois, j’imagine, des indices sélectifs et des indices qui sont très larges. Bien sûr, Tesla faisait partie de bon nombre de nos indices. L’indice du marché global était là, il est là, il est toujours là. Le 1 500, étant donné que pour les cinq, il y a 500 entreprises, est sélectif.
Vous devez vous demander comment vous allez sélectionner les sociétés. On le fait au moyen d’une combinaison de critères d’admissibilité. Et des lignes directrices que le comité applique quand on fait le calcul. Je pense que les gens, en général, les commentaires, il faut dire que les gens aiment les critères de gains. Ils ont l’impression que ça crée un sentiment de qualité sur le 1 500, que c’est un objectif raisonnable que les membres de 1 500 doivent atteindre.
Peu importe ce qu’on fait, l’inclusion forcée reposant uniquement sur la taille n’est probablement pas la voie à suivre. Mais l’autre question qui met l’inclusion de côté est la mise en œuvre. Comment le représentez-vous dans l’indice et devrait-il être progressif? C’était un gros problème. Je pense que c’est quelque chose qu’on pourrait continuer d’examiner.
Je dirais qu’une grande partie des difficultés que les gens avaient à l’époque était due à l’approche de la fin de l’année. Et Tesla a dû sortir pour aller au 5. Et cette situation fiscale dans le cadre de l’exécution a été un problème. Pour nous, gérer les indices en fonction des impôts, c’est aller trop loin.
PETER HAYNES : Pour David et Craig, une inclusion progressive pour les événements importants, est-ce que, par exemple, la Chine, et on va parler de la Chine dans un instant, mais de façon plus générale autour des événements par phases, est-ce c’est quelque chose que vous allez devoir faire plus souvent maintenant? Est-ce que vous le trouvez? Je vais peut-être commencer par David.
DAVID SOL : Alors, prenons le cas de la Chine. Ce qu’on fait habituellement avec nos comités consultatifs, c’est de déterminer s’il est nécessaire de procéder par phases. Est-ce qu’on a besoin de deux, trois ou quatre étapes? Quel est le meilleur moyen de procéder? Je pense que c’est au cas par cas.
Il est très difficile de présenter une règle et de dire à l’avance c’est comme ça qu’on va procéder. Et le moment est important. Le cas de la Chine sera probablement très différent de, disons, l’inclusion des obligations dans notre indice obligataire mondial. Je pense que c’est au cas par cas. La Chine est un processus pluriannuel, n’est-ce pas? L’inclusion est d’environ 25 %, ce qui correspond à environ 7 % de l’indice FTSE. Et, bien sûr, cela dépend des progrès réalisés par les autorités chinoises. Selon nous, de grands progrès ont été réalisés en ce qui a trait à l’ouverture du marché, ce qui rend la situation plus favorable pour les investisseurs internationaux. Mais certaines conditions doivent tout de même être respectées.
Les deux principales conditions sont, premièrement, qu’il y a une exigence de financement. Si on pense à la Chine et à son ouverture, on a besoin d’un QFII. Donc investisseurs institutionnels étrangers qualifiés. Si vous avez une exigence de financement gratuit, ce n’est peut-être pas si intéressant pour les investisseurs internationaux.
Je dirais que l’autre obstacle en ce moment, c’est si vous effectuez une opération sur le marché intérieur principal, avec un seul courtier, disons que vous achetez des actions. Vous devez aussi vendre ces actions au même courtier, n’est-ce pas? Et encore une fois pour les investisseurs institutionnels et internationaux, il faut plus de souplesse, donc plusieurs courtiers. Je dirais que ce sont les deux conditions très particulières à la Chine. Il faut donc voir d’un marché à l’autre comment se fait la mise en œuvre.
PETER HAYNES : Alors, Craig, pourquoi ne pas vous poser la question sur la Chine? Vous avez récemment publié un document de consultation sur la Chine. Il indiquait plusieurs raisons pour lesquelles il faut que les choses se règlent en Chine. Certaines étaient différentes de celles que David vient de mentionner. Il y a eu un cycle de règlement, des comptes omnibus, des congés coordonnés et un accès aux instruments de couverture. Pouvez-vous faire rapidement le point sur chacun de ces problèmes? Et quels commentaires recevez-vous sur la Chine?
CRAIG FELDMAN : Bien sûr. Permettez-moi de répondre à votre question précédente. On est tout à fait ouverts à cette idée. On estime qu’il s’agit souvent d’une situation appropriée, mais pas nécessairement la norme. On l’a fait, évidemment, avec l’inclusion progressive de la Chine, où on a commencé à 5 % et où on en est maintenant à 20 %. On verra ce qui se passe ensuite.
On l’a fait pour les titres cotés en bourse étrangers dans notre indice de Singapour. On l’a aussi fait pour certaines autres classifications du marché. Donc vous devez gérer vos investisseurs et vos clients, la façon dont ils veulent gérer le taux de rotation, et c’est plutôt un consensus général ou un commentaire propre à un gestionnaire d’actif important qui éprouve des difficultés opérationnelles?
Normaliser ça et dire qu’il est approprié de procéder par phases, c’est quelque chose dont on parle évidemment en premier lieu à nos investisseurs et nos pensées lorsqu’on le fait. Pour la Chine, permettez-moi de clarifier. Ce n’est pas une consultation ce qu’on fait. Ce n’est pas une consultation formelle. En fait, c’est une extension de…
PETER HAYNES : Vous n’avez pas utilisé le mot consultation?
CRAIG FELDMAN : Non, ce n’est pas une consultation. C’est une extension, ça fait un certain temps qu’on a parlé de la Chine. Elle est à 20 % dans l’indice standard depuis un certain temps. Les problèmes qui ont été réglés…
PETER HAYNES : Craig, puis-je vous demander, désolé de vous interrompre, mais je pense que c’est vraiment important. En tant que Canadien, je suis confus. La portion des actions chinoises, vous avez 20 % de la pondération de ces titres dans votre indice de référence. David en a 25. Ce n’est qu’un faible pourcentage de la Chine dans les indices de référence émergents. Toutes les autres catégories d’indices chinois…
CRAIG FELDMAN : dans lesquelles on est déjà. L’indice MSCI Chine était déjà inclus et c’est l’un des aspects très spécifiques à la Chine, les actions multiples, les red chips, les P chips, les actions domestiques, etc. Et donc l’action domestique est l’action relocalisée.
PETER HAYNES : Si vous êtes à 20 aujourd’hui et vous devez passer à 100, ce qui augmenterait la pondération émergente de la Chine de 7 %. C’est exact?
CRAIG FELDMAN : Selon la façon dont vous voyez les choses, oui, de 7 % à 11 %.
PETER HAYNES : Vous allez passer de 33…
CRAIG FELDMAN : Environ 32 % pro forma à environ 42 %.
PETER HAYNES : Cela dit, où en sommes-nous par rapport aux actions domestiques?
CRAIG FELDMAN : On ne fait pas de consultation. En fait, on se disait qu’il y avait un certain temps qu’on ne s’était pas engagés sur le marché en Chine. Et évidemment, c’est quelque chose dont on a parlé assez souvent et malgré le contexte des tensions géopolitiques et de la confiance des investisseurs à cet égard. C’est différent. La confiance des investisseurs, surtout aux États-Unis et dans d’autres régions peut être très opposée à la Chine pour des raisons macroéconomiques fondamentales ou pour des raisons géopolitiques. C’est différent de savoir si vous pouvez y investir? C’est ce qu’on regarde.
On s’est dit que c’était le moment. Évidemment, on procède à notre revue annuelle en juin pour l’accessibilité des marchés. On a constaté des améliorations dans certains domaines. Mais les quatre aspects que vous soulignez et dont on a parlé comme des lacunes pour ce qui est du respect des engagements, on a vu, en général… la direction est positive, mais ce qui est tangible et se fait sentir sur le terrain par les investisseurs est un peu différent. Il y a donc eu des progrès sur l’alignement du continent et les congés Stock Connect.
On n’autorise que les titres admissibles à Stock Connect dans notre indice maintenant, parce que c’était le moyen de communication le plus viable alors que, notre [INAUDIBLE] système n’a pas connu les réformes qu’il a subies récemment et les quotas ont été élargis. Donc, en général, ils prennent des mesures pour aligner 40 % à 50 % du temps des congés pour essayer de régler ce problème.
Il y a ce qu’on appelle l’initiative SPSA maîtresse qu’ils ont mise en place pour répondre à des préoccupations liées aux omnibus. Toute la tendance mondiale, vous l’avez mentionnée dans votre discussion précédente, passe à un cycle de règlement plus court. La Chine est là. Mais ce qu’on veut vraiment voir, ce n’est pas seulement le cycle en soi qui pourrait s’harmoniser maintenant avec un cycle de règlement plus court à l’échelle mondiale, mais un véritable système de règlement-livraison de titres qui gère…
PETER HAYNES : un projet de préfinancement.
CRAIG FELDMAN : Oui, et c’est approprié, alors le financement auquel David a fait allusion. L’existence d’options de produits dérivés futurs, avec couverture…
PETER HAYNES : Est-ce que la situation s’améliore?
CRAIG FELDMAN : La situation s’améliore. Il y a d’autres choses sur les problèmes, mais évidemment, on veut voir la façon dont les gens l’utilisent et leur prévalence. Encore une fois, ce n’est pas une consultation. On estime qu’il était un peu trop tard pour se lancer sur le marché. Évidemment, il s’agit d’une consultation très vaste, mais j’espère que certains de ces commentaires nous donneront une meilleure idée de ce qui est toujours notre critère décisif, comment ces choses se passent sur le terrain, ensuite on prend des décisions.
PETER HAYNES : David, je vais vous poser cette question, et Craig, j’aimerais aussi votre opinion, mais Craig a mentionné la géopolitique. Et c’est l’évidence même. Et ce qui s’est passé avec la Russie s’est produit très rapidement. Tout d’un coup, la Russie est devenue un marché non négociable et il fallait qu’elle passe à l’état autonome. Et je suis sûr qu’il y a des gens dans cette salle qui essaient encore de vendre leurs actions russes ou ne pourront jamais le faire.
La Chine pourrait être autonome pour deux raisons. Premièrement, en raison de problèmes géopolitiques potentiels et, deuxièmement, parce que les gens pensent que l’impact est trop important pour les indices de référence émergents. Elle n’est pas développée, mais elle est trop grande pour l’émergence. Voyez-vous un moyen, David, où la Chine pourrait être considérée comme un indice de référence distinct, ce qui éliminerait une partie du risque associé à la géopolitique, mais aussi en tenant compte du fait qu’elle est beaucoup trop grosse dans les marchés émergents?
DAVID SOL : Il y a deux façons de répondre à cette question. D’abord, quelle est la politique en matière de sanctions? Au sein de FTSE Russell, la politique est que si une entreprise est sujette aux sanctions aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans l’Union européenne, elle est retirée de l’indice. C’est la règle. Si vous regardez la Chine, bien sûr, depuis l’émission du décret par le président Trump, au début, ce n’était pas tout à fait clair les titres qui étaient visés. Il y a donc eu de la confusion sur le marché.
On a ensuite tenu une consultation avec les clients, les utilisateurs d’indices, pour déterminer quels titres étaient visés et on a ensuite dressé une liste des actions qui ont été retirées. Avec la Russie, la situation est semblable, d’une part, vous avez certains titres qui ont fait l’objet de sanctions. Mais le marché n’est plus reproductible. Il était très difficile pour les gens d’exécuter des opérations. Ensuite, on a retiré la Russie de l’indice.
Je pense qu’il est important de mettre en contexte les règles et comment on en a tenu compte. Pour répondre à votre question, qui concerne aussi la concentration, on a offert dans le cas de la Russie et de la Chine les options de création d’indices qui les suppriment simplement. Les investisseurs ont le même indice, un indice des marchés émergents avec ou sans Chine. Cette option existe. Il n’y a pas eu beaucoup de participation jusqu’à maintenant.
PETER HAYNES : Oui, vous devez imposer le problème avec l’indice de référence principal. Je pense que la question est de savoir si vous seriez prêt à le faire pour régler… Donc vous dites qu’il ne semble pas que vous soyez prêt à le faire, à moins que vous subissiez beaucoup de pression. Mais ce qui m’inquiète, c’est que la pression n’arrivera qu’après un événement à Taïwan, et vous serez forcé de le faire. Donc vous avez raison, il y a deux problèmes.
DAVID SOL : Il y a deux problèmes, mais je dirais qu’en tant que fournisseur d’indices, on tente de ne pas adopter un point de vue politique particulier sur la question. On est donc guidés par le marché et par notre comité consultatif. Donc, si les commentaires indiquent qu’on doit ajuster nos règles pour rendre nos indices plus représentatifs, bien sûr, on en tiendra compte. Mais ce signal n’a pas été aussi fort, permettez-moi de le dire, jusqu’à maintenant.
PETER HAYNES : Craig, en parlant de politique, je me souviens que lorsque vous discutiez d’ajouter la Chine à vos actions domestiques, vos indices, c’est devenu un enjeu politique pour le gouvernement chinois. Comment envisagez-vous la Chine de manière autonome… ce débat… par rapport à la géopolitique en ce moment?
CRAIG FELDMAN : Oui. Peut-être deux choses, puis je pourrai en parler un peu plus et de la Russie aussi. Tout d’abord, nos critères relatifs aux marchés autonomes, mais ça s’applique à tous les critères dont on parle au sein de notre cadre de classification du marché, n’ont rien à voir avec des ramifications géopolitiques. Absolument rien. On est donc bien conscients de ce sentiment. On aurait tort de ne pas en prendre note.
Mais la décision rapide de la Russie de devenir autonome, même si elle a été stimulée par la situation entre la Russie et l’Ukraine n’avait rien à voir avec les répercussions géopolitiques parce que ce n’est pas un facteur d’accessibilité au marché. Ce qui s’est passé, c’est que chaque facteur d’accessibilité au marché a commencé à se dégrader à un tel rythme et à un tel niveau que c’est passé à un statut de marché autonome parce que c’était le critère qu’on avait dans notre méthodologie.
Pas la Chine. Encore une fois, le contexte géopolitique en Chine est très tendu et intéressant, les États-Unis et ailleurs. Et malgré tout ce qui s’est passé avec l’USEO auquel David faisait allusion avec le camp Trump, mais aussi, évidemment, aux tensions générales autour de Hong Kong, de Taïwan, etc. Il y a plusieurs choses. Mais rien de tout cela ne nous amène à décider de classifier quelque chose de manière autonome.
PETER HAYNES : Est-ce que c’est difficile d’opter pour l’autonomie à des fins de concentration à un moment où ça pourrait être perçu comme si vous le faisiez pour faire face à la géopolitique?
CRAIG FELDMAN : Ce n’est pas ainsi qu’on définit une entité autonome parce que la façon dont on fait des compromis et dont on construit des indices de référence est d’avoir la représentation la plus exacte, la plus juste et la plus globale de l’ensemble des occasions de marché des occasions de placement, du point de vue du marché ajusté au flottant. Alors, que ce soit 42 % ou 50 points de base, l’occasion est l’occasion.
En fait, et même avant que la Chine soit ajoutée à notre indice MSCI Chine, il a toujours été question de savoir si les marchés émergents seraient axés sur l’Asie ou la Chine. Donc la demande des investisseurs d’avoir EMX China ou EMX Asia ou quoi que ce soit d’autre, en soulignant la concentration, je pense que c’est juste. Et c’est quelque chose, évidemment, qu’on examine soit d’un point de vue d’une augmentation pour élargir notre offre standard ou, évidemment, sur mesure.
Mais les critères indépendants, comme on les a dans la classification du marché sont vraiment réservés à ceux qui se trouvent au bas de l’échelle sur le plan de l’accès et de la possibilité d’investir.
PETER HAYNES : Pendant que vous parlez de ce sujet, la Corée du Sud. Est-ce que quelque chose a changé dans votre esprit? Le FTSE et le MSCI diffèrent pour la Corée du Sud. Le FTSE l’inclut en tant que pays développé, pas le MSCI. Je vais demander à la personne qui ne l’inclut pas. Quelque chose a changé? Pouvez-vous rappeler à l’auditoire pourquoi vous considérez qu’il n’est pas développé? Et est-ce qu’on va dans une direction où ça pourrait changer ou il n’y aura pas de changement?
CRAIG FELDMAN : Bien sûr. Je pense qu’il y a toujours eu des divergences entre nous, ou du moins entre nous et vous. C’est établi. On tient compte de facteurs liés à la taille et à la liquidité dans nos décisions autour des marchés, ainsi qu’un critère GNI. Mais qu’est-ce que la Corée? Le neuvième PIB en importance, ou quelque chose comme ça. C’est à peu près ça, le neuvième ou le dixième PIB en importance dans le monde. Il n’y a pas de problème quant à la profondeur et à l’étendue de l’occasion du marché boursier coréen.
Mais là où on se distingue un peu du FTSE et du S&P pour la définition comme marché émergent, c’est que… et ils figurent sur la liste d’examen depuis plusieurs années et ça n’a pas été discuté. Pas seulement de notre point de vue et de l’esprit de la loi à la méthodologie, mais aussi selon ce que les investisseurs nous ont dit. Donc, ces problèmes liés à la mondialisation… Si l’on veut faire la promotion dans les marchés développés, on ne peut pas vraiment passer à côté des critères jugés essentiels. Et, évidemment, ils doivent l’atteindre avec le plus grand respect.
Dans leur marché des opérations de change ou la libéralisation des opérations de change, le fait qu’on tienne compte de l’inaccessibilité, qu’il n’y ait pas de négociation et la facilité de convertibilité du résultat, le fait qu’ils avaient des restrictions sur les données de licences d’accès aux données des bourses et aussi la création de produits financiers à cet égard, qui est un de nos critères. Le fait qu’ils avaient un système d’identification très rigide.
Ils n’ont pas déployé un omnibus en entier, ce qui a commencé à se déployer et à tester un peu plus. C’est un pas dans la bonne direction. Mais encore une fois, ces choses qu’on a soulignées par le passé n’ont pas été satisfaites non seulement du point de vue du MSCI, mais du point de vue des investisseurs à qui on parle. On n’est jamais près de quelque chose. Mais étant donné qu’il figurait sur la liste d’examen par le passé et ils ne les abordaient pas conformément à nos investisseurs, puis, évidemment, si on doit le soumettre de nouveau à un examen, on veut être certains que ces problèmes seront réglés parce que la dernière chose qu’on veut créer, c’est beaucoup de vacillation et de variance dans l’indice de référence.
PETER HAYNES : Alors, David, pourquoi les problèmes qui touchent le MSCI ne seraient pas des problèmes qui ennuieraient vos utilisateurs et qui vous autoriseraient à le considérer comme un marché développé?
DAVID SOL : C’est à peu près les mêmes mesures. Mais je pense que d’un indice à l’autre, vous pouvez tracer la ligne à un endroit légèrement différent. Donc, dans notre cadre, le cadre FTSE Russell, les conditions étaient réunies pour que la Corée fasse partie de notre indice des pays développés. Je pense que ce qui est intéressant cette année, c’est que le gouvernement coréen a entrepris un programme de réforme très solide qui a des répercussions sur nos… ou, en fait, cela a des répercussions sur notre liste de surveillance. Les obligations coréennes sont sur notre liste pour nos indices de titres à revenu fixe.
PETER HAYNES : La liste de surveillance va-t-elle augmenter?
DAVID SOL : Exactement, elle va augmenter. C’est dans la liste de surveillance qu’on voit qu’il se passe quelque chose.
PETER HAYNES : Excusez-moi. Les obligations d’un pays ne sont pas classées dans la même catégorie que ses actions. Est-ce le seul?
DAVID SOL : C’est le seul, je pense, il faudrait que je vérifie. Mais la réforme est très solide, surtout en ce qui concerne la retenue d’impôt. Je pense que c’est important, alors il y a un élément budgétaire du côté des obligations qui n’était pas favorable jusqu’à maintenant. On surveille donc la situation de très près. Il figure sur la liste de surveillance, puis pourrait faire l’objet d’une promotion.
PETER HAYNES : Il y a aussi une nouvelle administration, alors on va voir ce qui se passe. Philip, revenons aux indices de référence nationaux locaux, qui sont connus de S&P en fonction de votre marque. Mais avant d’en parler, quelque chose se passe aux États-Unis que je n’aurais jamais pensé voir, c’est que vous avez des actions qui sont plus importantes que celles du Canada dans votre indice de référence sur le plan relatif.
Et je parle de Microsoft et d’Apple. Apple représente plus de 7 % de l’indice S&P 500. À ma connaissance, cela n’a jamais été le cas. Il n’y a jamais eu de pays ou d’époque, corrigez-moi si je me trompe, où il y a eu un titre plus important dans l’indice S&P 500 qu’aujourd’hui. IBM était dans la soixantaine dans les années 1980. Mais vous avez tous les deux Tesla – excusez-moi, Tesla. Microsoft et Apple se situent à 7 % et à 6 %.
Encore une fois, je cherche simplement à établir une règle avant que ce soit un problème. Je sais que certaines personnes parlent de 25 % des cinq titres les plus populaires. C’est une règle pour certaines personnes en ce qui concerne leur indice de référence. Mais on atteint ce potentiel de 10 %. Et on a constaté qu’il s’agit d’une ligne rouge ici au Canada, que personne ne veut d’actions plus de 10 % d’un indice de référence local. Cela remonte à l’époque de Nortel pour le Canada. Pouvez-vous envisager que S&P établisse une règle pour plafonner la pondération individuelle d’un nom dans l’indice S&P 500, ce que je ne pensais jamais dire?
PHILIP MURPHY : C’est difficile à imaginer.
PETER HAYNES : Et je vais en parler la semaine prochaine à la réunion.
PHILIP MURPHY : D’accord. Ce sera bien d’obtenir les commentaires des autres. J’ai lu récemment votre article dans votre note qui donnait un peu d’histoire dans le cas de Nortel, et bien sûr, on a les versions plafonnées ici au pays. Oui, je pourrais certainement imaginer un nouvel indice de référence que les gens peuvent choisir d’utiliser, ce qui serait une version plafonnée des 500. C’est tout à fait possible.
S’il s’avère que ce sont les préférences d’un groupe sérieux d’utilisateurs d’indices et d’intervenants, on pourrait le faire. Mais la pondération de la capitalisation boursière représente le marché. Il est donc difficile d’imaginer que les 500 s’éloignent de ça.
PETER HAYNES : Écoutez, je me suis longtemps opposé au plafonnement au Canada au moment du débat Nortel pour cette raison précise. C’est le marché. Il y a d’autres endroits où il faut tenir compte du marché tel qu’il est défini et je vais parler plus précisément des facteurs ESG. C’est très difficile d’établir une définition précise des facteurs ESG. Et c’était un problème auquel vous avez dû faire face il y a quelques années avec un indice de référence très populaire appelé S&P Global Clean Energy un indice de référence, qui est littéralement devenu trop important.
Et pour que vous puissiez régler ce problème, vous deviez… il n’y a pas d’autre façon de le dire, assouplir les règles, élargir le potentiel d’inclusion, et sans doute réduire la propreté de cet indice de référence. Comment gérer ce problème quand les mandats ESG sont encore plus importants? Craig, vous avez mentionné que l’indice de référence ESG devient l’indice de référence. Réfléchissez à la façon dont on va gérer la situation du point de vue de la capacité. Je propose de commencer avec vous, Philip…
PHILIP MURPHY : Ah ça, c’est une bonne question. L’histoire de l’énergie propre à l’échelle mondiale a été lancée en 2007. Sa clientèle était relativement étroite. C’était un indice thématique plutôt qu’un indice ESG avant la crise économique.
PETER HAYNES : C’était le thème à l’époque. C’est maintenant ce qu’on appelle les facteurs ESG.
PHILIP MURPHY : Oui. Il y a donc une convergence entre les deux. Et les thèmes, en général, parce qu’il s’agit de thèmes, ont tendance à être plus étroits. Mais bien sûr, à mesure qu’ils sont adoptés, vous avez la tension créative dans la conception de l’indice, entre la capacité et la pureté. On explique très clairement que cette partie du processus de conception doit tenir compte du cas d’utilisation d’un indice ainsi que de la capacité, compte tenu de nos attentes à l’égard de l’indice et de son utilisation.
Mais c’est un effort constant. Dans le cas de l’énergie propre à l’échelle mondiale, on a trouvé une bonne solution. On pourrait dire que c’est moins pur, mais dans l’ensemble, on pensait qu’on était dans une bonne position.
PETER HAYNES : Alors Craig, la capacité. On va manquer de capacité pour les sociétés dont les facteurs ESG sont réputés propres ou jugés de haut niveau. Vous en parlez aux investisseurs qui réfléchissent aux indices de référence ESG? Vous leur dites simplement qu’ils ne peuvent pas juste accéder à ce montant de capital dans cet espace.
CRAIG FELDMAN : Bonne question. Je vais essayer de vous donner un… d’abord, je pense que ce qu’on a observé au cours des dernières années, c’est que les facteurs ESG… Je ne tiens pas compte du climat dans les facteurs ESG. Disons les facteurs ESG et le climat. Il y a deux facteurs très palpables. Premièrement, les gestionnaires de placements cherchent plus qu’une simple responsabilité fiduciaire. Ils se penchent aussi sur la durabilité et la responsabilité sociale. Deuxièmement, il y a la réglementation.
Ces deux forces sont très fortes et très actives et pompent du liquide, en grande partie en Europe, mais aussi dans d’autres régions. Et on a cette discussion continue sur notre offre ESG et notre offre climatique sur la progression des indices pour répondre à la demande régionale ou mondiale globale qui sont réglementaires, mais ne créent pas trop de rotation et ne progressent pas trop lentement. On suit le rythme, mais on assure une certaine uniformité. Il y a donc beaucoup de facteurs qui entrent en jeu.
Ma vraie conviction, et je reviens à ce que j’ai dit plus tôt, c’est que si vous commencez à avoir suffisamment de convergence, à être plus responsable et durable sur le plan social, soit dit en passant, non seulement en actions, mais aussi en actifs croisés, ce qui laisse très peu de marge de manœuvre pour respecter ce critère, alors je pense que c’est peut-être un fait accompli. Il s’agit simplement de savoir quand, et non si.
PETER HAYNES : David, d’après les discussions que vous avez avec les investisseurs au sujet des facteurs ESG dans le contexte des indices de référence généraux, est-ce qu’il y a maintenant un mouvement pour… on a parlé des votes plus tôt, mais sur les enjeux plus généraux liés aux facteurs ESG, est-ce qu’il y a une avancée? Observez-vous un important mouvement d’abandon des indices de référence généraux pour ceux qui sont définis de façon plus étroite pour respecter certaines normes ESG?
DAVID SOL : Eh bien, permettez-moi de revenir sur ce que vous avez dit au sujet de la concentration parce que vous avez mentionné Apple et Microsoft. Dans le segment des placements à court terme, dans le segment des placements durables, il y a des noms typiques dans ces indices, alors c’est exacerbé. Mais je ne dirais pas qu’il y a une pénurie de produits. Si on pense aux trois choses qu’on offre maintenant, qui simplifient beaucoup les choses, l’une consiste à offrir des indices où vous excluez certains critères, comme les controverses ou la conduite d’une entreprise. On a donc lancé cette année le Fonds alternatif FTSE Canada Indice pour répondre à certains besoins du marché des titres à revenu fixe.
PETER HAYNES : Est-ce que les utilisateurs qui ne sont pas des Canadiens examinent l’outil FTSE Canada, des personnes qui ne sont pas au Canada s’intéressent à ce type de carburant?
DAVID SOL : C’est surtout domestique. Mais je pense que si vous voulez accéder au marché canadien et vous voulez le faire du point de vue des facteurs ESG, vous devrez examiner ce type d’indices. Et je pense que les investisseurs étrangers s’y intéressent de plus en plus. La deuxième façon de travailler sur cette hypothèse est l’orientation. Vous avez donc un indice avec une cote, un titre, puis vous orientez l’indice en fonction de caractéristiques particulières, des résultats ESG, de l’empreinte carbone plus souhaitables. On a donc des produits dans cette fourchette.
Ensuite, il y a les indices qui visent un objectif particulier. Peut-être une trajectoire de décarbonisation, qu’on voit beaucoup en Europe comme l’indice de référence aligné sur celui de Paris ou le point de référence de transition climatique où vous devez décarboniser un certain pourcentage chaque année. Ici, au Canada, on a lancé l’indice des obligations à impact environnemental FTSE Canada. C’était aussi dans la catégorie. Ce que je veux vraiment dire, c’est qu’il ne manque pas de produits.
En ce sens, même si on a des poches où je dirais qu’il y a une forte concentration dans certains noms, il y a tellement de façons de regarder et de découper cet espace, différentes données ensembles, revenus verts, profils d’empreinte carbone, cotes ESG, que vous pouvez créer de très nombreux indices différents.
PETER HAYNES : Où en est là? Ben, avez-vous des questions en ligne? Est-ce que quelqu’un dans l’auditoire a une question pour nos fournisseurs d’indices? Attendez, un micro arrive.
HOMME : La frustration que je ressens, c’est que vous essayez de vous adapter et de réagir davantage aux préférences des investisseurs. Et on semble toujours lancer de nouveaux indices pour le faire plutôt que d’améliorer l’indice de base. Pourquoi? Est-ce que vous ne pensez pas qu’il s’agit de tendances permanentes, est-ce parce qu’il y a trop d’argent en jeu, vous ne voulez pas être le premier?
Quelles sont les raisons pour lesquelles, au lieu d’améliorer le programme de base, vous lancez toujours un nouvel indice? Le problème, c’est qu’il s’agit de tranches très minces, ces indices qui sont lancés, et ils n’auront pas d’effet. Je pense qu’il est coûteux de lancer un nouvel indice qui n’est pas suivi. Je suppose que c’est du travail et non un profit.
DAVID SOL : Oui, c’est une bonne question. Je pense que l’un des défis est que l’investissement durable signifie différentes choses pour différentes personnes, également pour différentes régions. Ce que la durabilité signifie au Canada est différent de ce qu’elle signifie en Europe, en Chine et au Japon. Donc avec différents types d’opinions et en conciliant les désirs des clients, vous finissez par produire différents types d’indices.
En Europe, les indices sont largement alimentés par la réglementation. Le cadre ici, la taxonomie de l’UE, est en train d’orienter l’apparence des produits, ce qui est bien sûr très différent, de ce qu’on a vu dans les Amériques. En ce sens, on s’adapte aux facteurs qui influencent les marchés locaux. L’autre dynamique, c’est la personnalisation.
Donc, même au sein d’une même région, on pourrait avoir différents fonds de pension, différentes assurances qui veulent avoir leur propre liste d’exclusion parce qu’elles ont l’impression qu’elles ne veulent pas être exposées à certains aspects du portefeuille. Et on s’adapte à cette situation. On adapte donc la personnalisation. Mais encore une fois, vous avez une pléthore d’offres. Je pense que ça vient avec la complexité de l’investissement durable et les différents désirs des investisseurs.
PETER HAYNES : Dernière question pour… Pardon, vous vouliez dire quelque chose, Philip?
PHILIP MURPHY : Je voulais juste soulever un point rapide sur cette question, qui est excellente. C’est une question de gouvernance. Parce que vous pouvez imaginer qu’un indice a un objectif qui est un concept de base. Donc, lorsqu’un comité examine un changement potentiel à la méthodologie, on va se demander si c’est uniforme? Aide-t-il l’indice à atteindre son objectif?
Et il y a quelques changements qui vont fondamentalement modifier les caractéristiques d’un indice et modifier l’historique. Il modifiera le dossier à l’avenir de sorte qu’il pourrait ne pas être cohérent avec les dossiers antérieurs. C’est toujours une question difficile. L’énergie propre mondiale est un exemple où on a modifié un indice. La question est alors de savoir si on reste fidèles à l’esprit de l’indice. En fait, ça peut aller dans les deux sens.
PETER HAYNES : Votre commentaire portait-il sur la durabilité ou s’agissait-il d’un énoncé générique sur les fournisseurs d’indices? Oui.
HOMME : La géopolitique. [INAUDIBLE]
PETER HAYNES : Oui. Dernière question pour chacun d’entre vous. J’allais poser une autre question, mais j’en ai parlé parce que je connais David, vous en avez parlé à l’heure du dîner. Combien d’indices est-ce que chacune de vos organisations… Je pense que ça répond en partie à la question. David, combien d’indices exécutez-vous en ce moment?
DAVID SOL : Plus d’un million.
PETER HAYNES : Et vous,
Craig? CRAIG FELDMAN : Un peu moins que ça.
PETER HAYNES : Et combien en avez-vous Phillip?
PHILIP MURPHY : Eh bien, l’historique SPDJ…
PETER HAYNES : Je veux dire, vous appliquez une approche personnalisée et standard. Je parle de tous les indices que vous calculez. Vous êtes à plus d’un million?
CRAIG FELDMAN : Absolument, oui.
PETER HAYNES : Est-ce que vous en avez plus d’un million?
PHILIP MURPHY : Je pense que la combinaison avec le marché est sur le point de se concrétiser.
PETER HAYNES : C’est incroyable vraiment. Parfait. Tout d’abord, merci. Tout d’abord, Craig, merci de votre présence. Merci d’être venus de Hamilton, Philip et David de Londres. OK, merci beaucoup à tous. J’apprécie beaucoup le temps que vous nous avez accordé.
PHILIP MURPHY : Merci.
PETER HAYNES : Excellent. Merci beaucoup.
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Craig Feldman
Directeur général et responsable mondial de la recherche sur la gestion de l’indice, MSCI
Craig Feldman
Directeur général et responsable mondial de la recherche sur la gestion de l’indice, MSCI
Craig Feldman
Directeur général et responsable mondial de la recherche sur la gestion de l’indice, MSCI
Craig Feldman occupe le poste de directeur général et responsable mondial de la recherche sur la gestion de l’indice au siège social de MSCI, à New York. Avant de se joindre à MSCI en 2015, il a œuvré pendant huit ans dans le secteur des services financiers à titre de directeur chez Markit et chez S&P. Au cours de cette période, il a acquis une expérience considérable dans la compréhension des exigences et des processus de placement des investisseurs qui sont de plus en plus complexes. Plus précisément, Craig a acquis des connaissances approfondies sur la gestion et la conception d’une gamme diversifiée d’indices, y compris les indices boursiers, de revenu fixe et de crédits. Craig a commencé sa carrière en tant que négociateur et a travaillé dans ce domaine pendant 15 ans chez Chase, Lehman Brothers et d’autres sociétés où il participait à la négociation de divers instruments, dont des actions, des titres à revenu fixe et des produits dérivés. Craig est titulaire d’un baccalauréat en finances de l’Université d’État de New York, à Albany, et d’une maîtrise en administration des affaires de l’Université de New York.
Phillip Murphy
Directeur général et responsable mondial de la gouvernance des indices, S&P Dow Jones Indices
Phillip Murphy
Directeur général et responsable mondial de la gouvernance des indices, S&P Dow Jones Indices
Phillip Murphy
Directeur général et responsable mondial de la gouvernance des indices, S&P Dow Jones Indices
Philip dirige le groupe de gouvernance des indices chez S&P Dow Jones Indices (S&P DJI). À ce titre, il se concentre sur la structure, le processus, la culture et la stratégie du régime de gouvernance des indices. Il est également président du comité des indices américains de S&P. Philip s’est joint à S&P DJI en 2007 et a occupé divers postes de direction, notamment en gestion des produits, en gestion des canaux et en recherche et conception. Philip détient le titre de CFA et est membre de la CFA Society of New York. Il a obtenu un diplôme universitaire de premier cycle du Queens College de l’Université de New York et une maîtrise en économie de l’Université Fordhan.
David Sol
Directeur général de la politique sur les indices, FTSE Russell
David Sol
Directeur général de la politique sur les indices, FTSE Russell
David Sol
Directeur général de la politique sur les indices, FTSE Russell
David Sol est le responsable mondial de la politique sur les indices chez FTSE Russell. David dirige une équipe mondiale dont le rôle est de s’assurer que les méthodologies appliquées aux indices FTSE Russell reflètent les pratiques gagnantes. Avant d’entrer au service de FTSE Russell, il a été responsable des processus et des ESG et gestionnaire de portefeuille au service des solutions multiactifs d’Aberdeen Standard Investments. David a occupé différents postes chez Ravenscourt Capital Partners, une firme spécialisée dans les stratégies multiples, et auparavant chez Lehman Brothers Europe, au sein du groupe d’opérations d'investissement en capital et de financement structuré. David est titulaire d’une maîtrise ès sciences en intelligence artificielle de l’Université Vrije d’Amsterdam.
Peter Haynes
Directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
Peter Haynes
Directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
Peter Haynes
Directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
Peter s’est joint à Valeurs Mobilières TD en juin 1995 et dirige actuellement notre équipe Recherche, Structure des marchés et indices. Il gère également certaines relations clés avec les clients institutionnels dans la salle des marchés et anime deux séries de balados, l’une sur la structure des marchés et l’autre sur la géopolitique. Il a commencé sa carrière à la Bourse de Toronto au sein du service de marketing des indices et des produits dérivés avant de rejoindre Le Crédit Lyonnais (LCL) à Montréal. Membre des comités consultatifs sur les indices américains, canadiens et mondiaux de S&P, Peter a siégé pendant quatre ans au comité consultatif sur la structure du marché de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario.