Les dernières nouvelles sur la structure du marché boursier européen – Partie I
L’épisode 60 est le premier d’une série en deux parties qui analyse en profondeur la structure des marchés européens, un sujet que nous n’avons pas abordé depuis plusieurs années dans ce balado. Comme nous le verrons dans ces deux épisodes, beaucoup de choses ont changé depuis notre dernière analyse de ce sujet. Pour nous aider dans notre mise à jour, deux spécialistes de cette région se joindront à nous : James Baugh, chef, Structures des marchés, Europe à TD Cowen, et Dermot Dunphy, chef, Négociation à M&G Investments. Dans cet épisode, nous examinerons en détail la structure d’exécution d’un ordre sur bloc de titres et son évolution au cours de la carrière de Dermot. Nous aborderons également la menace existentielle qui guette la Bourse de Londres et le Royaume-Uni dans sa lutte pour conserver sa place parmi les plus importants marchés financiers mondiaux. Enfin, nous vous présenterons certaines conventions de marché propres aux marchés européens.
Ce balado a été enregistré le 18 mars 2024.
PETER HAYNES : Bienvenue à la série de balados de TD Cowen, Bid Out, A Market Structure Perspective From North of 49. Je m’appelle Peter Haynes et aujourd’hui, on va traverser l’Atlantique pour la première d’une série en deux parties qui portera sur les dernières nouvelles concernant la structure du marché européen. Deux experts de longue date de la structure des marchés de la région nous aideront à comprendre cette dynamique. James Baugh, du bureau de Londres de TD Cowen et Dermot Dunphy, du gestionnaire de placements mondiaux M&G.
Dans cet épisode, le numéro 60 de notre série continue, on verra l’évolution dans l’anatomie d’une opération, entre le début de la carrière de Dermot chez M&G en 2001 et aujourd’hui en 2024, les menaces qui pèsent sur la position dominante de la Bourse de Londres en tant que carrefour des marchés financiers et on aura une conversation en tête-à-tête sur certaines conventions de marché et sources de liquidités propres à l’Europe et au Royaume-Uni.
Dans la seconde partie, Dermot et James discuteront de l’arrivée de Robinhood en Europe, de l’accessibilité du volume des ventes aux enchères de fin de journée, du passage à T+1 avec la volonté renouvelée de raccourcir la journée boursière et, enfin, de la possibilité de voir un organisme de réglementation central en Europe et, dans un monde parfait, une plateforme centrale de cotation pour tous les pays de l’Union européenne. On espère que ces conversations vous plairont. Tout de suite, la première des deux parties de cet épisode 60. James, Dermot, merci de participer à ce balado.
JAMES BAUGH : Merci, Peter, je suis très heureux d’y participer.
PETER HAYNES : Je sais que vous êtes tous les deux dans la même salle, ce qui pourrait être un peu dangereux, étant donné que le tournoi de rugby des Six Nations vient de se terminer. D’un côté, l’Angleterre a gagné le match contre l’Irlande. En revanche, c’est l’Irlande qui a remporté le tableau général. Alors, Dermot, qu’est-ce qui est plus important, gagner le tournoi ou battre l’Angleterre?
DERMOT DUNPHY : Je crois définitivement que c’est la victoire au tableau général. On aurait préféré remporter le Grand Chelem. Mais oui, la victoire, au final.
PETER HAYNES : Et James?
JAMES BAUGH : Oui, je pense que oui. J’allais dire que l’Irlande commençait à s’essouffler, encore un autre match et voilà, mais en fin de compte. Je crois qu’étant donné que l’Angleterre l’a battue, l’Irlande sera peut-être en difficulté la prochaine fois.
PETER HAYNES : J’ai hâte d’assister à la suite de ce débat continu entre vous, je sais que vous êtes tous les deux passionnés de rugby, tout comme moi. Félicitations pour cet excellent tournoi. Comme on le disait avant de commencer, les résultats étaient très proches. Bien sûr, l’Angleterre a trouvé moyen de perdre contre la France en fin de semaine. Mais on va passer à autre chose.
Avant de commencer, j’aimerais demander à chacun d’entre vous de nous parler un peu de sa carrière. James, je vais commencer par vous, puis on passera à Dermot.
JAMES BAUGH : Bien sûr. Merci, Peter. Il va falloir remonter quelques années en arrière, mais j’ai commencé ma carrière à l’université comme analyste des produits. J’ai fait un bref passage chez Dow Jones, où j’ai géré leurs activités liées à l’indice Power, avant de passer aux actions. J’imagine que la majeure partie de mon évolution professionnelle, surtout en ce qui a trait à la structure des marchés, s’est faite à la Bourse de Londres.
Je suppose que mon choix du moment était pour le moins intéressant, j’ai fait partie de ce qui a finalement été un changement réglementaire important en Europe avec la MiFID 1, la suppression de la règle de concentration, l’introduction et la concurrence sur les marchés secondaires et la négociation d’actions. Plus tard, j’ai dirigé là-bas le marché secondaire, le secteur de la négociation. Et j’étais également responsable du secteur turquoise.
Ça m’a conduit naturellement vers ce qui a été mon bref passage suivant, chez Citibank. J’y ai travaillé pendant près de cinq ans. Je suis en quelque sorte passé à un poste de structure de marché, particulièrement axé sur la MiFID 2. Encore une fois, c’était une occasion rêvée de faire partie d’un secteur et, en y repensant, de réfléchir à la façon de commercialiser les changements réglementaires, de préparer l’entreprise à toutes ces répercussions d’une certaine façon.
Et puis, oui, j’ai eu la chance de rejoindre Cowen. Comme vous l’avez dit au début, je fais maintenant partie de la Banque Toronto-Dominion et je fais un travail assez semblable, axé sur la structure du marché. Mais ce qui est très intéressant ici à TD Cowen, c’est que, tout comme vous Peter, la structure du marché est au cœur de toutes les activités liées aux actions, en particulier les activités électroniques à faible interaction, la façon dont on envisage notre stratégie de liquidité et la façon dont on se positionne face aux autres.
Encore une fois, c’est une excellente occasion. J’espère que ça permettra une discussion intéressante dans ce balado.
PETER HAYNES : Et Dermot?
DERMOT DUNPHY : Pour moi, ça a commencé il y a 25 ou 26 ans. Je travaillais pour Robert Fleming, l’une des plus anciennes banques d’investissement britanniques. J’ai commencé par les règlements et j’ai gravi les échelons vers le bureau de négociation en tant que débutant. Puis, il y a 23 ans, en 2001, je suis passé chez M&G, où j’ai commencé à travailler au sein du bureau centralisé de négociation d’actions, en commençant par négocier des petites sociétés pour les gestionnaires de fonds en Europe et au Royaume-Uni.
On a ensuite commencé à négocier des obligations convertibles par ailleurs. C’était un nouveau défi intéressant pour nous. Quelques années plus tard, le bureau a légèrement changé et on a tous commencé à faire de la négociation à l’échelle mondiale. On négociait toute la gamme des capitalisations boursières, des grandes aux microcapitalisations. On négociait tout, du Japon à la Nouvelle-Zélande, en passant par les États-Unis et le Canada.
Et j’y suis resté depuis. Les choses ont évolué, ça a changé. L’infrastructure qu’on utilise a changé. Les gens à qui on parle ont changé, même si on continue de parler avec quelques-uns des visages familiers qu’on connaît depuis le début de l’aventure. Mais notre façon de faire des affaires a spectaculairement changé, tout comme notre façon de communiquer avec nos courtiers.
La façon dont on envisage le marché et des personnes comme James et Jen à New York avec leur connaissance de la microstructure du marché nous aident vraiment. C’est quelque chose qu’on intègre vraiment beaucoup, qui nous aide à répondre à des questions qu’on pose ensuite à d’autres personnes.
PETER HAYNES : James, je trouve très intéressant que le catalyseur de votre carrière pour passer aux ventes ait été la MiFID. C’était un événement catalyseur et il a fallu que le volet vente ait un dialogue avec le volet achat sur les problèmes de microstructure du marché. On a connu un événement semblable et vraiment marquant en Amérique du Nord, qui s’est évidemment aussi répercuté en Europe, c’était le livre Flash Boys en 2014.
Je suis sûr que Jenny dirait la même chose : c’était au moment où les bureaux du volet achats ont vraiment cherché à creuser la microstructure et les arcanes du marché. Que vous ayez aimé ou non le contenu de ce livre, il a été un catalyseur pour que tout le monde se concentre davantage sur ces questions au fur et à mesure qu’elles devenaient plus importantes et que les opérations devenaient plus compliquées. À ce sujet, Dermot, pourquoi ne pas commencer il y a 23 ans, quand vous étiez à M&G en 2001?
J’aimerais un exemple très simple de la façon dont le secteur a changé depuis cette époque. Je vais prendre un exemple. En 2001, votre gestionnaire de portefeuille souhaitait acheter 500 000 actions de ce qui s’appelait alors Shell, maintenant Royal Dutch Shell, une composante de la Bourse de Londres qui fait partie de l’indice FTSE 100. Comment auriez-vous géré cet ordre en 2001 par rapport à maintenant?
DERMOT DUNPHY : En 2001, on effectuait déjà toutes les vérifications habituelles qu’on fait toujours aujourd’hui, on discutait avec le gestionnaire de fonds pour connaître son projet pour cet ordre, connaître son point de vue sur la bourse, sur le marché et sur tout événement possible, comme les changements d’indice ou toute donnée économique importante. Une journée typique bien ordinaire.
À l’époque, on regardait les indicateurs d’intérêt pour voir qui y figurait. Dans le cas d’un appel d’investisseur, on décrochait le téléphone et on plaçait l’ordre ensemble. Est-ce que je peux connaître les risques? Est-ce que je peux demander à un teneur de marché de me renseigner sur les détails? Si ce n’était pas le cas, on ne pouvait pas procéder. Il n’y avait pas de véritable indicateur d’intérêt. Il n’y avait aucun moyen de les connaître. Ensuite, on laissait ça sur un tiers du volume, soit 30 %.
À l’époque, c’était considéré comme une stratégie sécuritaire parce que tout le monde le faisait. C’était pas mal comme ça à l’époque. Évidemment, après l’ordre, vous receviez un appel pour vous dire combien vous en aviez acheté. Et vous le rentriez dans votre système de gestion des ordres pour le traiter. Tandis qu’aujourd’hui, je vais prendre l’ordre. Je vais regarder le pourcentage du volume journalier moyen que je vais obtenir aujourd’hui.
En Europe, je vais essayer d’examiner ma base de données du marché consolidé du mieux que je peux, pendant que je fais mes recherches sur Bloomberg, selon le montant qu’on dépense pour connaître les différents frais des différentes plateformes. Je vais examiner ça, réfléchir à ce que je veux faire, à la façon dont je veux l’aborder. Encore une fois, je vais examiner les indicateurs d’intérêt. Y a-t-il un indicateur d’intérêt que je peux consulter, auquel je puisse idéalement accéder en un clic? Si ce n’est pas le cas, j’ai l’embarras du choix.
Je vais probablement regarder du côté des plateformes de négociation opaque et des correspondances et je vais voir si je peux obtenir des correspondances de capital naturel en face puis passer l’ordre de cette façon. Si ce n’est pas le cas, je vais commencer à examiner le risque lié à l’indicateur d’intérêt. Je vais voir quels sont les courtiers qui augmentent le risque. La dynamique du risque a beaucoup changé entre 2001 et aujourd’hui. Je pense que la mesure dans laquelle on peut prendre des risques a clairement diminué au fil des ans.
Il est donc peu probable que je puisse passer l’ordre d’un simple clic à l’heure actuelle. Je réfléchis ensuite pour savoir si j’accepte ce risque et où je travaille avec ce risque, si je dois attendre qu’un opérateur central en gestion des risques ou un teneur de marché déborde le premier de son appétence au risque sans me retarder. Je peux aussi décider si je veux travailler là-dessus par mes seuls moyens ou si je préfère entrer ça dans un algorithme.
Encore une fois, je vais regarder les algorithmes. Je vais réfléchir à ma stratégie. Est-ce que je veux avoir une stratégie uniquement opaque, qui va rester un peu sous le radar, qui va se limiter à divers types de fonds? Ou est-ce que je veux être un peu plus audacieux avec cette stratégie et l’ouvrir à une poignée des autres volumes? Ensuite, est-ce que je veux l’exposer aux internalisateurs systématiques des banques ou des fournisseurs de liquidités électroniques? Je décide de l’une de ces stratégies, de mon volume et de ce que je veux faire.
Ensuite, je prends une décision. Je vais le mettre sur le marché. Je le fais travailler. Peut-être que je vais opter pour un courtier offrant un service à intervention élevée, comme Cowen et je vais laisser ça à ce courtier. Je vais discuter avec ma personne-ressource de ce que je veux faire et de la façon de procéder. On va commencer à travailler là-dessus. Ensuite, je vais m’asseoir là et je vais regarder chaque exécution qui arrive, avec mon code FIX 30.
Je peux voir les marchés, les plateformes de négociation où se trouve le routeur d’ordres intelligent que vous utilisez. Je peux commencer à regarder où on obtient des exécutions. Ensuite, je peux avoir une discussion avec le négociateur en ventes et peut-être essayer de modifier notre stratégie, de l’accélérer, de la ralentir et de déterminer si on veut mettre davantage l’accent sur les fonds opaques ou la façon dont on veut gérer l’ordre. Alors oui, ça fait une grosse différence avec la façon dont on procédait avant.
PETER HAYNES : Il y a plusieurs points intéressants sur lesquels revenir. Mais la première question que j’aimerais vous poser est la suivante : y a-t-il des nuances quant à la façon dont vous géreriez cet ordre s’il s’agissait, par exemple, de Vivendi en France plutôt que d’une entreprise du FTSE ou néerlandaise? Est-ce que chacun de ces pays en Europe a ses propres nuances quant à la façon de gérer ce type d’ordre?
DERMOT DUNPHY : Il existe des différences mineures. Mais en général, le processus serait similaire entre une société française à grande capitalisation et une société britannique à grande capitalisation. Ce serait assez comparable.
PETER HAYNES : D’accord. J’ai une autre question. Vous avez mentionné que le risque est beaucoup plus faible par rapport au début de votre carrière en 2001. Selon mon expérience, il y a des cycles de risque. C’est peut-être un sujet propre au Canada, lorsque les banques sont prêtes à prendre des risques ou à engager des capitaux. Avez-vous trouvé que le risque était cyclique au cours de cette période de 23 ans? Ou est-ce qu’il est resté linéaire, c’est-à-dire que le risque lié à vos ordres et pris par les courtiers a été réduit en continu?
DERMOT DUNPHY : Je dirais qu’il a lentement diminué au fil des ans. Comme vous le dites, il y aura certains moments où les gens seront peut-être un peu plus encouragés à essayer de vous proposer un certain niveau de risque. Mais en général, je pense que l’appétence au risque a diminué. Je pense que les principaux fournisseurs de produits à risque ont changé en Europe, surtout au cours des cinq à dix dernières années.
Le niveau de risque actuel et le fait que ce soit les bilans qui soutiennent le risque représentent un changement certain. Nos fournisseurs de services de gestion des risques ont une philosophie très, très différente de ce qu’elle était.
JAMES BAUGH : AIors, il est juste de dire que le risque est maintenant concentré sur un plus petit nombre de grandes entreprises. Est-ce exact?
DERMOT DUNPHY : Je pense qu’il y a moins de grandes entreprises et que la façon dont le risque est géré dans les entreprises est très, très différente. Quand j’ai commencé, si vous alliez sur le parquet de la bourse de la plupart des banques d’investissement, vous trouviez une myriade de teneurs de marché. Dans le secteur pétrolier, vous aviez probablement deux, peut-être même trois teneurs de marché uniquement là pour fixer les prix du pétrole. Tandis que de nos jours, si vous allez regarder du côté des teneurs de marché, la situation est très, très différente. Il y en a beaucoup moins.
Les positions que nos registres des ordres sont autorisés à prendre et les positions qu’ils sont autorisés à tenir ont, je crois, diminué en termes de valeur. C’est mon sentiment.
PETER HAYNES : On va examiner plus en détail certains des changements apportés aux fournisseurs de liquidités un peu plus tard dans le balado. James, vous avez mentionné que vous aviez passé une grande partie de votre carrière à travailler pour la Bourse de Londres. Aujourd’hui, la Bourse de Londres fait face à une menace existentielle en raison des cotations primaires du Royaume-Uni qui migrent vers le marché américain à la recherche de cours plus élevés. Je vais juste en nommer quelques-unes.
Au cours de la dernière année, CRH est parti aux États-Unis. Ferguson, puis Smurfit ont aussi procédé à une fusion, en partie parce que l’entité fusionnée devait être située aux États-Unis et gagner un cours plus élevé. Plus récemment, vous avez eu le PAPE très médiatisé d’ARM Technologies, une société britannique qui est passée directement aux États-Unis sous forme de reçu de dépôt.
Alors, ne vous méprenez pas, la menace de traction gravitationnelle du marché américain est une menace pour tous les marchés intérieurs en dehors des États-Unis. Et ça comprend le Canada, même si nos problèmes internes ici au Canada sont un peu différents. Alors, le gouvernement du Royaume-Uni travaille avec la Bourse de Londres et il y a eu quelques développements dans ce dossier, pas plus tard que la semaine dernière, avec le budget du chancelier Hunt.
Quelles mesures sont prises à l’échelle locale pour compenser cette attraction gravitationnelle du marché américain, comme je l’ai dit, afin que certaines des cotations primaires du Royaume-Uni et les prochains PAPE restent locaux?
JAMES BAUGH : Oui. Je pense que c’est formidable que le gouvernement et un bon nombre de personnes dans le secteur se concentrent beaucoup là-dessus en ce moment. Il semble qu’on recule depuis un certain temps, c’était devenu préoccupant de voir toutes ces entreprises migrer vers les États-Unis et les marchés secondaires. On est toujours face à des difficultés à cause de ce type de manque de liquidités, dont on parlera dans un instant, comme vous l’avez mentionné.
Mais oui, je pense qu’il y a un certain nombre de choses qui sont ressorties du budget et je crois qu’on devrait tous être positifs ici, au Royaume-Uni du moins. Ça a fait écho en partie aux commentaires qu’on a entendus fin 2022 dans le cadre des réformes d’Édimbourg. Permettez-moi d’en souligner quelques-uns, sans ordre particulier. Il y a quelques acronymes, alors, je les ai notés.
Si vous avez l’impression que je suis en train de lire, ce sera probablement le cas. Tout d’abord, il y a eu l’annonce de cette initiative appelée PISCES. Un acronyme pour Private Intermittent Securities and Capital Exchange System. Il s’agit d’une sorte de plateforme centralisée de type bac à sable, si vous voulez, pour échanger des actions existantes de sociétés privées au moyen de périodes de négociation intermittentes.
Évidemment, le diable se niche toujours dans les détails, mais l’idée est essentiellement de donner un accès plus large aux placements avant un PAPE. Alors, idéalement, lorsque ces sociétés se présenteront sur le marché, elles choisiront Londres. C’est une des initiatives. La deuxième initiative que j’ai ici, qui est très intéressante, est de mettre l’accent sur les caisses de retraite du Royaume-Uni. Le problème, c’est que la pondération des actions britanniques pourrait et devrait être beaucoup plus importante.
Par conséquent, il y a une consultation qui visera à assurer une plus grande transparence et une meilleure divulgation des avoirs nationaux. On pourrait assister à un certain niveau de contrôle d’exécution, un seuil en pourcentage ou autre, pour que les caisses de retraite du Royaume-Uni investissent dans des actions au Royaume-Uni. La troisième initiative sur ma liste est axée sur les services bancaires de détail. Il y a diverses discussions, un intérêt pour le détail. Je suis certain qu’on va en parler dans un instant.
Mais l’une des propositions est ce qu’on a appelé une activation et vente d’assurances britannique. Aujourd’hui, vous pouvez investir un certain montant dans un programme d’épargne, donc un compte d’épargne en actions et en parts, essentiellement avantageux sur le plan fiscal. Ils parlent d’ajouter un autre montant d’argent à investir dans des sociétés britanniques, ce qui, encore une fois, me semble tout à fait logique pour susciter un peu plus d’intérêt de la part du secteur du détail envers les sociétés du Royaume-Uni.
Voilà donc les trois domaines d’action du gouvernement. Il y a divers autres éléments périphériques, si vous voulez, pour essayer d’encourager plus de rotation, plus d’intérêt pour les sociétés de détail, en particulier les sociétés à petite et moyenne capitalisation. Je pense à l’abrogation des règles relatives à la dissociation des activités de recherche. Je ne sais pas si on y parviendra, mais on peut tous discuter des avantages et des inconvénients de cette initiative.
Toutefois, ça pourrait être l’occasion d’effectuer des recherches libres sur le secteur de détail pour susciter un peu plus d’intérêt. Alors, oui, je suis vraiment content de voir certaines initiatives assez évidentes, disons, mais qui le sont surtout rétrospectivement. Quoi qu’il en soit, c’est bien de voir qu’on met un peu l’accent là-dessus.
PETER HAYNES : Oui, le problème des caisses de retraite est un problème auquel on fait face au Canada, à savoir les pressions qui s’exercent sur les caisses de retraite canadiennes pour qu’elles détiennent plus d’actions canadiennes, ce qui rencontre une forte résistance. C’est quelque chose qui est dicté par le gouvernement et qui est très médiatisé. Quelques retours sur ce qui a été dit, James. Vous n’avez pas parlé de la suppression des frais d’apposition de timbre. Quelles sont les dernières nouvelles à ce sujet?
De toute évidence, il y a des solutions de rechange avec les contrats sur différence entre autres, mais c’est un problème. Deuxièmement et c’est un commentaire plus subjectif, quelle partie de ce problème de migration de la Bourse de Londres attribuez-vous au Brexit, le cas échéant?
JAMES BAUGH : Je vais d’abord répondre à la première question. À ma connaissance, il n’y a aucune mention de timbre. Je ne dirais pas que c’est l’éléphant dans la salle, mais c’est certainement quelque chose qui a fait l’objet de débats et de discussions dans divers forums publics il y a longtemps. J’ai participé à certaines des conversations sur le retrait des frais de timbre pour les actions de croissance sur le marché des actifs non traditionnels. Ça a duré une éternité.
Cependant, je ne suis pas certain que le chancelier souhaite retirer son timbre pour le moment. Pour ce qui est du Brexit, encore une fois, c’est un peu subjectif et c’est une question d’opinion. Je n’observe pas vraiment d’effet direct sur ce genre de fuite des émissions en direction des États-Unis. Il ne fait aucun doute que du point de vue du marché secondaire, ça n’a pas vraiment aidé si on commence à examiner la convergence et la divergence de la réglementation.
Je sais que lorsque je parle à des collègues en Amérique du Nord, lorsqu’ils se tournent vers l’Europe, le contexte est très complexe. Par rapport à la façon dont ils envisagent de mener leurs affaires. Mais quand s’ajoute à ça la divergence liée à la fragmentation de la réglementation, ça devient encore plus difficile. Alors, ça n’a pas vraiment aidé, mais je pense que c’est plutôt lié aux conditions macroéconomiques. Disons que c’est cette histoire de la valeur par rapport à la croissance ici en Europe, au Royaume-Uni, qui, selon moi, est à l’origine de cette fuite des affaires à l’étranger.
PETER HAYNES : J’ai l’impression qu’on devrait reconnaître, à l’extérieur des États-Unis, qu’ils sont en train de gagner. Il n’est sain pour aucun marché intérieur de perdre des titres à grande capitalisation, ou n’importe quel titre du reste, au profit des États-Unis. On verra si cette tendance peut être renversée ou non. Ça m’inquiète vraiment. Dermot, on va reprendre notre discussion de tout à l’heure sur l’évolution de vos stratégies d’exécution au fil du temps.
La plupart de nos auditeurs connaissent bien les conventions nord-américaines. En Europe, la terminologie est différente. Je vais vous demander de nous donner un peu plus de contexte sur la façon dont les investisseurs qui achètent trouvent des liquidités de contrepartie dans les plateformes multilatérales de négociation, ou MTF, utilisées dans certains cas d’adjudications périodiques et aussi par l’entremise des systèmes appelés, je cite : « internalisateurs systématiques. » Pouvez-vous expliquer à nos auditeurs comment les plateformes multilatérales de négociation et les internalisateurs systématiques fonctionnent ensemble pour vous aider à obtenir la meilleure exécution possible?
DERMOT DUNPHY : Oui. Eh bien, les MTF sont à peu près les mêmes que les plateformes de négociation algorithmique, ou ATF, aux États-Unis. C’est assez facile à comprendre. Les internalisateurs systématiques sont semblables au risque, mais comme leur nom l’indique, ils se reposent un peu plus sur l’électronique et sur un processus systématique, dans le cadre duquel vous interagissez avec eux. Ils fournissent donc continuellement des cotes aux courtiers. À l’occasion, certains fournissent les cotes directement aux acheteurs et on peut interagir directement avec eux.
Mais dans la plupart des cas, c’est par l’intermédiaire de nos courtiers qu’on examine la situation. Dans toutes les options, qu’il s’agisse des internalisateurs systématiques, des adjudications périodiques ou des MTF, on s’appuie vraiment beaucoup sur les courtiers. On compte sur le routeur d’ordres intelligent du courtier. On s’appuie également sur nos connaissances, alors, on passe du temps à parler aux internalisateurs systématiques.
Ils viennent nous rencontrer et nous parlent de ce qu’ils font ou passent du temps avec les bourses, qu’il s’agisse des bourses principales, comme la Bourse de Londres ou Euronext, ou des autres bourses principales, comme Cboe BZX ou Aquis. On prend le temps de discuter avec eux des produits fournis aux courtiers, qui sont ceux qui se chargent de nos ordres, au final. Et on se renseigne. On apprend. On apprend comment le système fonctionne.
On passe beaucoup de temps avec des gens comme James. Il nous aide à être meilleurs. Il nous aide à en savoir plus sur ce qui se passe. Il nous donne les questions à poser, alors, on va prendre le temps de parler à d’autres courtiers et de s’assurer qu’ils ont ces connaissances approfondies et cette compréhension. Il nous pose des questions sur leurs routeurs d’ordres intelligents pour les interroger et vérifier qu’on obtient les meilleurs résultats possible, afin qu’on puisse faire un examen critique de l’utilisation des plateformes et de la façon dont nos ordres interagissent avec le marché.
Nous les avons très, très bien utilisés dans le cadre de la négociation informatisée. On a passé beaucoup de temps avec les courtiers avec qui on fait des opérations de négociation informatisée et on change la façon dont on interagit avec eux sur le marché. On a eu des discussions approfondies avec eux. On a constaté un résultat positif pour nos clients, de sorte qu’on ne signale plus autant quand on va sur le marché, on a un bon processus en place pour nous assurer que les ordres sont bien exécutés et bien traités.
PETER HAYNES : Combien de grands négociants ont leur propre internalisateur systématique? Est-ce que tout le monde sait quelles sociétés offrent ce service, avec les fournisseurs de liquidités dont on entend beaucoup parler ici en Amérique du Nord?
DERMOT DUNPHY : Oui, je dirais que la majorité le sait et on obtient tous les détails sur le code FIX 30, qu’on examine. On passe un peu de temps à vérifier que nos données internes sur le code FIX 30 sont exactes également. On peut regarder n’importe laquelle des banques que j’ai citées pour avoir une idée de la taille. On peut regarder ça et on peut regarder le rendement qu’on obtient.
Il se peut que certains de nos courtiers travaillent mieux que d’autres avec les internalisateurs systématiques. Ensuite, on peut examiner ces données. On peut remettre en question la façon dont les courtiers interagissent avec les internalisateurs systématiques et les routeurs d’ordres intelligents et comment ils fragmentent les ordres secondaires. Désormais, on a de nombreuses questions au sujet desquelles nous avons la connaissance suffisante pour discuter. Nous sommes très, très bien informés.
On observe aussi des changements de comportement avec les internalisateurs systématiques, qu’il s’agisse des internalisateurs systématiques des fournisseurs de liquidités électroniques ou ceux des banques. On peut voir que les différentes banques et les différents internalisateurs systématiques des fournisseurs de liquidités électroniques ont des rendements changeants et comment ils peuvent fluctuer à la hausse et à la baisse, puis comment nos courtiers réagissent à ça et les changements qu’ils font pour s’assurer qu’on obtient de meilleurs résultats.
JAMES BAUGH : Je pense que ce qui est très intéressant ici, c’est que les liquidités ne sont pas banalisées comme certains voudraient nous le faire croire. De même, les services de courtage et les plateformes d’exécution ne sont pas banalisés. Alors, il faut vraiment comprendre quelles liquidités sont disponibles et quand, mais aussi quelle est la qualité de ces liquidités disponibles et comment elles s’inscrivent dans la stratégie que les gens comme Dermot cherchent à mettre en œuvre, avec les résultats qu’ils cherchent à atteindre.
PETER HAYNES : Oui, évidemment, ce sont les données qui comptent et l’analyse de ces données. Dermot, on a fait une étude en deux parties, ou plutôt une série de balados en deux parties avec Jenny Hadiaris, notre spécialiste en algorithmes et structure de marché aux États-Unis. On a beaucoup parlé des roues algorithmiques. Je suis curieux de savoir si les roues algo sont devenues populaires en Europe et si vous en utilisez. Peut-être pourriez-vous nous expliquer le pourcentage de votre flux qui se fait par voie électronique plutôt que par opérations en bloc depuis le bureau.
DERMOT DUNPHY : Oui, la roue algo gagne en popularité en Europe. On en parle beaucoup quand je participe à des conférences. On n’utilise pas de roue algo à M&G. Elle ne convient pas au type d’ordres avec lequel nous travaillons. Alors, pour les ordres qui proviennent des gestionnaires de fonds, on passe un peu plus de temps à discuter avec eux du marché et de ce qui se passe. La taille des ordres qu’ils ont tendance à nous envoyer ne convient pas pour le moment pour qu’on puisse utiliser un algorithme. Alors, on n’en utilise pas.
Pour ce qui est des pourcentages d’ordres qu’on traite à l’échelle mondiale, on a un bureau à Londres et un autre à Singapour. Le bureau de Londres négocie tout ce qui se trouve en Europe et aux États-Unis. Sur les deux bureaux, notre utilisation d’algos représente environ 20 % à 30 % de tous les ordres qu’on passe. C’est probablement plus aux États-Unis par rapport à l’Asie et à l’Europe. C’est également légèrement inférieur à l’Asie.
La raison est, je suppose, pour une petite partie, la dynamique de marché. Les États-Unis se prêtent un peu mieux à l’utilisation d’algos. Je pense, comme vous le dites, que les données qui entrent dans la construction des algos et les algos eux-mêmes sont plus facilement accessibles aux États-Unis que dans les autres régions. En général, en Asie, on a tendance à ne pas avoir beaucoup de marchés secondaires. On travaille principalement sur la bourse principale.
Et puis, en Europe, évidemment, on a un large choix de plateformes à utiliser. Mais ça convient aussi au type d’ordres qu’on passe en Europe, à la taille des ordres. Pour le moment, ça nous convient pour ces 20 % approximatifs de notre flux. Mais on continue d’évoluer. On continue de les observer. On continue de parler à nos courtiers, d’examiner la dynamique du marché et de nous assurer qu’on fait ce qu’il faut. On apprend donc continuellement.
PETER HAYNES : C’est tout pour la première partie de notre série en deux épisodes. Merci, Dermot et James. J’ai hâte de poursuivre cette discussion dans la deuxième partie.
Les opinions qui y sont exprimées représentent les opinions personnelles du rédacteur et ne reflètent pas nécessairement les opinions de Valeurs Mobilières TD ou des membres de son groupe.
Le présent contenu vise à donner des commentaires sur le marché des produits dont il est question dans le présent document.
Le présent document ne donne pas de conseils : Les renseignements qu’il contient sont fournis à titre indicatif seulement et ne visent pas à donner des conseils ou des recommandations de nature professionnelle, de placement ou autres ni à établir une relation fiduciaire. Ni TD Securities (USA) LLC (« Valeurs Mobilières TD aux États-Unis ») ni ses sociétés affiliées (collectivement, la « TD ») ne font de déclaration ou ne donnent de garantie, expresse ou implicite, concernant l’exactitude, la fiabilité, l’exhaustivité, la pertinence ou la suffisance à toute fin des renseignements contenus dans le présent document. Certains renseignements peuvent avoir été fournis par des sources tierces et, même s’ils sont jugés fiables, n’ont pas été vérifiés de façon indépendante par la TD; ni leur exactitude ni leur exhaustivité ne peut être garantie. Vous ne devez pas prendre de décision de placement en vous fiant à ce document, qui ne vise qu’à fournir de brefs commentaires sur les sujets abordés, et qui est fondé sur des renseignements susceptibles de changer sans préavis.
Le présent document n’est pas une étude sur des valeurs mobilières ou des produits dérivés : Il n’a pas été produit, revu ou approuvé par les services de recherche sur les valeurs mobilières et les produits dérivés de la TD. L’opinion de l’auteur peut différer de celle d’autres personnes à la TD, y compris des analystes de recherche sur les valeurs mobilières et les produits dérivés de la TD.
Partialité : Les opinions exprimées dans le présent document peuvent ne pas être indépendantes des intérêts de la TD. La TD peut se livrer à des activités conflictuelles, y compris la négociation de capital avant ou après la publication du présent document, ou d’autres services portant sur des produits mentionnés dans le présent document, ou sur des produits financiers connexes. La TD peut avoir un intérêt financier dans les produits mentionnés dans le présent document, y compris, sans s’y limiter, un produit financier fondé sur de tels produits.
Le présent document n’est pas une offre ni une sollicitation : Rien n’y constitue ni ne devrait y être interprété comme constituant une offre, sollicitation ou invitation à acheter ou à vendre un produit ou un produit financier fondé sur un tel produit, et il n’est pas destiné à être distribué dans un territoire où une telle distribution serait contraire à la loi.
Risque de perte. Les opérations sur les produits et les instruments financiers fondés sur des produits comportent un risque de perte et sont soumis aux risques de fluctuation des prix. Vous devez évaluer les avantages potentiels par rapport aux risques. Le rendement passé n’est pas un indicateur du rendement futur, et le contenu de ce document ne vise pas à prévoir ni à prédire des événements futurs.
Peter Haynes
Directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
Peter Haynes
Directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
Peter Haynes
Directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
Peter s’est joint à Valeurs Mobilières TD en juin 1995 et dirige actuellement notre équipe Recherche, Structure des marchés et indices. Il gère également certaines relations clés avec les clients institutionnels dans la salle des marchés et anime deux séries de balados, l’une sur la structure des marchés et l’autre sur la géopolitique. Il a commencé sa carrière à la Bourse de Toronto au sein du service de marketing des indices et des produits dérivés avant de rejoindre Le Crédit Lyonnais (LCL) à Montréal. Membre des comités consultatifs sur les indices américains, canadiens et mondiaux de S&P, Peter a siégé pendant quatre ans au comité consultatif sur la structure du marché de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario.