Les secrets des prix réduits en ligne : ludification et magasinage se rejoignent avec Yaysay
Invitée : Lindsay Ferstandig, cofondatrice et chef de la direction, Yaysay
Animateur : Oliver Chen, analyste, Produits de détail et de luxe, TD Cowen
Dans cet épisode de Visionnaires du commerce de détail, Oliver Chen reçoit la cofondatrice et chef de la direction de Yaysay, Lindsay Ferstandig, afin de discuter de sa plus récente initiative sur le marché du magasinage numérique. Oliver et Lindsay discutent de divers sujets, notamment l’amélioration de la valeur à vie du client, l’optimisation des dépenses de publicité et la gestion des stocks dans un souci d’écoulement rapide. Yaysay marie l’excitation de la chasse aux aubaines à la ludification du commerce de détail et du magasinage de luxe. La plateforme tire parti de l’intelligence artificielle afin de proposer chaque jour une offre personnalisée dans différentes catégories, permettant aux utilisateurs de l’application mobile d’ajouter l’article suggéré à leur panier pour l’acheter ou de continuer à magasiner. Qui plus est, les articles proposés vont des marques haut de gamme aux marques de luxe et sont offerts au rabais, mettant en évidence une proposition de valeur pour le client.
Ce balado a été enregistré le 3 mai 2024.
Intervenant 1 :
Bienvenue à Insights de TD Cowen. Ce balado réunit des penseurs de premier plan qui offrent leur éclairage et leurs réflexions sur ce qui façonne notre monde. Soyez des nôtres pour cette conversation avec les esprits les plus influents de nos secteurs mondiaux.
Oliver Chen :
Le rabais peut atteindre 70 % sur des produits de luxe! Qui peut résister à une chasse aux aubaines sur son téléphone mobile? Merci de vous joindre à notre série Visionnaires du commerce de détail, qui présente des personnalités, des marques et des entreprises de premier plan appelées à transformer le commerce de détail grâce aux nouvelles idées, à l’inclusion et à la technologie. J’ai le plaisir d’accueillir Lindsay Ferstandig, cofondatrice et chef de la direction de Yaysay. Ici Oliver Chen, analyste, Nouvelles plateformes de détail et produits de luxe pour TD Cowen. Le magasinage redevient agréable grâce à Yaysay et à son approche novatrice par application mobile pour les férus de l’achat en ligne. Avant de fonder Yaysay, Lindsay était chef du marketing à Athleta. Auparavant, elle a exercé les fonctions de vice-présidente, Magasinage, Stratégie, Développement de l’entreprise et Marketing chez Stitch Fix. Lindsay, merci de vous joindre à nous.
Lindsay Ferstandig :
Merci de m’avoir invitée, Oliver. C’est un plaisir d’être ici!
Oliver Chen :
À mes yeux, Yaysay réunit en ligne magasinage, jeu et chasse aux aubaines. Tout d’abord, de quoi s’agit-il? Pourquoi devrait-on télécharger l’application?
Lindsay Ferstandig :
Oui, Yaysay est une nouvelle application par laquelle opère la magie d’une chasse aux aubaines sur votre téléphone en s’appuyant sur un tout nouveau paradigme de magasinage mobile. L’application combine un fil de magasinage personnalisé par l’IA avec des éléments de ludification pour créer une expérience d’achat entièrement nouvelle. Chaque jour, ce fil vous informe de rabais pouvant atteindre 70 % sur vos marques mode et beauté préférées; je pense à A.L.C., Rag & Bone, Veja, Diptyque et bien d’autres. Vous n’avez qu’une journée pour évaluer et acheter les articles. Les stocks sont extrêmement limités et s’envolent rapidement. En indiquant si oui ou non les articles affichés vous plaisent, vous nous renseignez sur vos goûts. Ne reste plus qu’à acheter ceux auxquels vous ne pouvez résister. Votre fil s’affine chaque jour. Plus vous jouez à évaluer les articles, plus les rabais sont alléchants. Bref, si vous aimez magasiner, gagner au jeu et décrocher de généreux rabais sur de grandes marques, l’application Yaysay est faite pour vous.
Oliver Chen :
La ludification propose un angle intéressant; c’est un aspect très important. Qu’est-ce qu’elle signifie pour vous? Comment l’intégrez-vous à cette application? Est-ce que ça fonctionne?
Lindsay Ferstandig :
Oui. À nos yeux, la ludification intègre chance et heureux hasard. La dopamine fait aussi son effet, et on pense que c’est un aspect très important de l’expérience offerte par l’application. Ça fonctionne jusqu’à maintenant, mais on compte aussi beaucoup améliorer l’application. On veut que ce soit amusant, que ça ressemble à un jeu bien et non à une corvée. Et si l’exploration vous amuse et que vous tombez sur des offres imbattables pour des articles qui vous plaisent, c’est le genre d’expérience de consommation que vous voudrez répéter.
Oliver Chen :
Lindsay, c’est aussi une toute nouvelle façon de magasiner. Qu’est-ce qui vous a poussée à vous lancer dans cette aventure? Quelles expériences dans votre carrière vous ont préparée à ça?
Lindsay Ferstandig :
On est partis de l’idée que le magasinage devait redevenir amusant. On observe une transition massive vers le magasinage mobile, même si l’expérience est assez ennuyeuse, tant pour les marques que les consommateurs. C’est utile à bien des égards, mais plutôt pratico-pratique et sans agrément. Si on pense aux moments où on s’amuse quand on magasine, l’une des expériences les plus agréables est d’entrer dans un magasin à prix réduits en étant à l’affût des articles qui nous plaisent et qui sont offerts pour une bouchée de pain. La raison pour laquelle on développe Yaysay, c’est qu’on pense pouvoir reproduire en ligne l’expérience enivrante de la chasse aux aubaines dans un magasin à prix réduits.
Il s’agit pour nous de voir comment rendre ça amusant. Comment offrir une expérience invitante? Je me répète, mais le magasinage en ligne comporte de nombreux avantages, sans pour autant être très amusant. Pour développer Yaysay, on s’est écartés du commerce électronique en rejetant ses structures traditionnelles. On s’est inspirés des médias sociaux, des applications de rencontre et de jeu, et on s’est demandé quelles applications les consommateurs utilisent sur leur téléphone. Quels sites ils visitent souvent. Lesquels les attirent immanquablement. Ce sont les sites verticaux qui réussissent à offrir l’expérience la plus amusante et stimulante. Avec Yaysay, on veut installer une habitude quotidienne en proposant une expérience de magasinage brève et amusante à laquelle les consommateurs ne pourront pas résister.
C’est notre fil conducteur. On a réfléchi à ce qu’on pouvait bâtir et à la façon de créer quelque chose de neuf, d’original et de différent d’après ma propre expérience. En repensant aux compétences acquises qui m’ont donné la confiance nécessaire pour innover dans le domaine, comme vous l’avez mentionné, avant de mettre en ligne Yaysay, j’ai eu la chance inouïe de passer près d’une décennie chez Stitch Fix. Durant cette période fantastique, j’ai appris de leaders visionnaires incroyables, comme Katrina Lake et Mike Smith. Et j’ai retenu beaucoup de mon passage chez Stitch Fix; l’expérience a nourri ma réflexion pour développer Yaysay. J’en ai tiré certaines conclusions très utiles.
Entre autres, il faut repenser la façon de magasiner. Surtout, il faut améliorer l’aspect découverte et aider les consommateurs à trouver les articles qu’ils aiment, et pas seulement à se procurer rapidement et à bon marché ce dont ils ont besoin. J’ai aussi bien conscience de la valeur des données et de la personnalisation pour rehausser l’expérience de magasinage. Il faut voir comment proposer aux consommateurs des articles pertinents, plutôt que leur demander de faire le tri parmi l’offre inépuisable du commerce électronique. Les leçons tirées de Stitch Fix ont permis d’énoncer nombre des principes à la base du développement de Yaysay. On s’est demandé pourquoi faire ça et comment innover au profit des consommateurs.
Aussi, le secteur des magasins à prix réduits et la possibilité d’en transposer la magie en ligne ont toujours suscité mon intérêt. Ça me démangeait depuis des années, et je suis vraiment ravie d’avoir l’occasion de mettre à profit les leçons du passé pour voir comment mettre en valeur la personnalisation, innover en matière d’expérience client et saisir la chance de proposer en ligne des prix réduits.
Oliver Chen :
L’acquisition de stocks est l’un des aspects les plus délicats quand on veut offrir des prix réduits. Pourquoi les marques devraient-elles collaborer avec Yaysay? Lesquelles sont les plus attrayantes pour votre offre? Et quels sont les modèles de rechange pour la gestion de stocks? On analyse beaucoup les marchés, par exemple.
Lindsay Ferstandig :
L’une des choses que j’aime de Yaysay, c’est qu’on favorise l’écoulement des stocks excédentaires. En réalité, les prix réduits proviennent du surstockage. Chaque année, le secteur de la mode accumule des stocks qui valent des milliards de dollars. Une grande partie finit à l’enfouissement ou est incinérée. Le problème est tenace. Aucune solution ne convient aux marques pour gérer les stocks excédentaires, qui sont inévitables en fin de saison. Avec Yaysay, notre objectif consiste en grande partie à créer une expérience amusante pour écouler les stocks excédentaires d’une façon originale et attrayante dans l’idée de devenir le partenaire de choix des marques qui doivent les liquider.
À dire franchement, les propriétaires de marques n’aiment pas les options actuelles de gestion des stocks excédentaires. Les marques souffrent de dilution. Et l’un de nos grands objectifs est d’offrir aux marques une expérience dont elles peuvent être fières, sans avoir à détourner les yeux parce qu’elles sont sur notre plateforme. Cet aspect est au cœur de notre principe. Bien sûr, l’expérience doit plaire aux consommateurs, mais les marques doivent aussi être enthousiastes à l’idée d’en faire partie. C’est un volet essentiel pour attirer le consommateur. On offre un large éventail de marques du domaine de la mode. Je pense à Bottega Veneta, Chloe, Isabel Moran, Cult Gaia, Acne, mais aussi, dans une gamme de prix plus accessibles, Veja, Free People et Levi’s.
Pour les produits de beauté, je pense entre autres à Diptyque, Peter Thomas Roth et Oribe. On a courtisé les marques bien connues dont les consommateurs adorent se procurer les produits à prix réduit. Pour ce qui est de l’approvisionnement, on croit qu’il y a des stocks excédentaires dans de nombreux segments du marché, et notre objectif ultime est de savoir comment les rediriger, tout en offrant une excellente valeur au consommateur. On travaille donc directement avec les marques. On collabore aussi avec des détaillants tiers ou multimarques qui ont également des stocks excédentaires en fin de saison. On est prêts à récupérer les stocks éparpillés un peu partout pour les écouler à l’aide de notre application. Pour ce qui est du modèle, vous soulevez un excellent point. On est convaincus que les modèles peuvent être repensés.
On s’est lancés dans l’aventure en tant que grossiste, mais on est rapidement passés à un modèle mixte qui nous permet d’acheter sur le marché des stocks et de proposer à la clientèle un vaste catalogue. Notre objectif ultime avec Yaysay est de réunir le catalogue le plus vaste possible de stocks excédentaires afin de sélectionner les articles les plus pertinents pour n’importe quel utilisateur. L’adoption d’un modèle axé sur le marché est la meilleure façon d’enrichir le catalogue et d’avoir accès au plus vaste éventail d’options. On veut déployer les deux modèles, et ça nous inspire. On veut collaborer avec les marques pour leur donner une exposition complète. Pour une partie des stocks, ça va être avantageux pour nous d’établir une relation en tant que grossiste. Mais c’est grâce à une exposition complète qu’on peut mieux servir nos clients. On donne aux marques plus d’occasions d’écouler leurs produits auprès de nouveaux consommateurs; c’est une solution gagnante pour tout le monde.
Oliver Chen :
Lindsay, d’où provient principalement votre clientèle? Vos marques, d’A.L.C. à Cult Gaia, sont très en vogue, modernes et pertinentes. À quoi ressemble votre structure de prix? Et comment allez-vous accroître votre notoriété?
Lindsay Ferstandig :
La génération des milléniaux constitue notre clientèle principale. On s’adresse à la femme qui aime la mode et le magasinage. Elle compte sur une offre abondante et fréquente plusieurs sites. Mais elle aime aussi faire une bonne affaire. Quand elle regarde notre offre sur Yaysay, elle tient absolument à y trouver la marque de qualité qu’elle connaît et qu’elle aime. C’est important pour elle. Elle se sent en confiance. Mais l’avantage qu’on lui donne, c’est un généreux rabais sur sa marque. Elle prend plaisir à économiser sur un article et est fière d’avoir déniché une aubaine. Et peu importe le prix, quand on réalise une belle économie, on se sent intelligent, responsable. C’est une petite victoire d’avoir débusqué une bonne affaire. Notre objectif est d’aider la cliente à payer moins cher, mais aussi à gagner du temps, tout en lui proposant une expérience qui s’apparente à une petite gâterie.
Notre cliente est très occupée. Quand on lui demande : « Comment utilisez-vous Yaysay, et comment l’intégrez-vous dans votre vie? », en général, elle répond : « Oh, je m’assois cinq minutes pour prendre un café et je consulte mes offres quotidiennes. » Tout est organisé, contrôlé, calibré, mais c’est une petite gâterie que s’offre la cliente au moment qui lui convient dans la journée. On veut qu’il en soit ainsi. Ça doit être un petit plaisir que s’accorde durant la journée la cliente qui aime magasiner, naviguer et consulter des produits sans nécessairement acheter. Et quand s’ajoutent à ça des aubaines irrésistibles, les clientes cèdent à la tentation de revoir leur garde-robe.
Pour ce qui est de la notoriété, jusqu’à maintenant, on compte principalement sur le bouche-à-oreille. L’attrait des aubaines et le sentiment victorieux sont assez universels. On constate que les clientes adorent les offres sur Yaysay et qu’elles ne résistent pas à l’envie de partager leur petit secret de magasinage avec leurs amies. Personnellement, quand on me propose une aubaine incroyable, je me fais la promesse de n’en parler à personne. Mais, si on me demande mon avis sur un chemisier que j’ai déjà acheté, je me fais un plaisir de préciser que je l’ai eu à moitié prix. Les clientes adorent ce sentiment d’avoir déniché une aubaine et tendent à s’en vanter aux amies. Les clientes reçoivent des compliments lorsqu’elles portent du neuf. Si on leur dit « Oh, j’adore tes espadrilles »,
elles ne peuvent s’empêcher de préciser « Oh, j’ai payé cette paire de Golden Goose 200 $ de moins sur Yaysay ». La marque et le prix très avantageux ne passent pas inaperçus. C’est une excellente façon au début d’accroître la notoriété et le nombre de nouvelles utilisatrices. Maintenant, on cherche à voir comment s’appuyer là-dessus. Comment ajouter à l’application des fonctions et des éléments qui enrichissent davantage l’expérience de magasinage et donnent la chance aux utilisatrices de la partager avec les amies. Quand on réfléchit à ce qui plaît dans le magasinage, la composante sociale en fait aussi partie et on est convaincus de pouvoir l’exploiter. Au-delà du bouche-à-oreille et du partage entre personnes pour faire mousser notre notoriété, on collabore avec des créateurs de contenu qui racontent leurs expériences sur Yaysay. Comme pour le partage personnel, le créateur parle de ses expériences de magasinage, des grandes marques, des prix. Cette information se communique facilement, est très persuasive et plaît aux utilisatrices.
On croit beaucoup à la croissance générée par les créateurs; c’est un pilier important pour bâtir notre entreprise de consommation dans le contexte actuel.
Oliver Chen :
Je donne un cours intitulé « Magic and Logic on Retail » à la Columbia Business School. Parmi les principaux sujets de réflexion, j’aborde la valeur à vie des clients et le dynamisme dans la collectivité. Comment concevez-vous la maximisation de la valeur à vie des clients? Quelles tendances observez-vous? Et qu’est-ce que l’engagement communautaire de la nouvelle génération signifie pour vous?
Lindsay Ferstandig :
Oui, on pense à ça beaucoup. C’est fondamental par rapport à l’expérience proposée par notre application et au comportement qu’on souhaite développer chez les clientes. Les utilisatrices sont bombardées par le commerce électronique. Il faut se battre pour chaque visite du site, chaque achat. Les comparaisons abondent à chaque étape d’examen dans l’entonnoir de marketing. On a l’impression de devoir gagner les clientes chaque fois.
On a retourné le problème à l’envers. On s’est dit que s’il s’agit simplement d’une activité amusante limitée à cinq minutes par jour – peu importe qu’elle se traduise ou non par un achat ou que celui-ci soit nécessaire – et que si les utilisatrices y prennent plaisir en sirotant un café, c’est un excellent moyen d’accroître leur valeur à vie au fil du temps parce qu’en soutenant leur engagement et en ciblant bien leurs préférences avec des offres attrayantes on n’a pas besoin de les convaincre chaque fois et de concurrencer le monde entier. On veut que ce soit amusant, agréable, une sorte de petite gâterie personnelle. Peu importe que vous achetiez ou non ce jour-là, si vous revenez tous les jours, lorsque vous serez prête à acheter en voyant un article pour lequel vous craquez, c’est chez nous que ça va se passer.
C’est comme ça qu’on envisage de maximiser la valeur à vie des clientes : en leur proposant en permanence une activité amusante qui nous place directement dans leur collimateur lorsqu’elles sont prêtes à acheter. Si on ajoute à ça des prix imbattables et la confiance des clientes de savoir qu’il n’y a pas de meilleur endroit pour se procurer des marques authentiques de qualité à prix aussi avantageux, on espère mettre fin au cycle par lequel on leur fait découvrir des articles qu’elles vont acheter ailleurs. On veut maintenir la confiance envers la plateforme et convaincre les clientes qu’on offre le meilleur prix pour qu’elles achètent chez nous.
Oliver Chen :
Le café offre un très bon exemple. Devriez-vous vendre du café et de la nourriture? Comment le marketing physique risque-t-il d’évoluer? De façon plus générale, pourquoi des chaînes comme T.J. Maxx et Ross et d’autres excellents magasins à prix réduits n’adoptent-ils pas aussi ce modèle?
Lindsay Ferstandig :
On pense qu’il y a une excellente occasion à saisir. C’est pourquoi on tente notre chance. Il y a un vide à combler. J’ai beaucoup de respect et d’admiration pour les grandes chaînes de magasins à prix réduits. Elles comptent parmi les meilleures entreprises. Elles sont incroyables, mais autant de succès et de croissance continue en magasin seraient honnêtement difficiles à reproduire en ligne. Maintenir des résultats aussi extraordinaires sans être en ligne, il faut le faire. Mais je pense qu’il y a de la place pour les deux modèles. Chacun a sa chance. On cherche uniquement à trouver comment reproduire ce plaisir en ligne. J’espère qu’on va être les premiers à faire en sorte que la magie opère et à occuper ce créneau pendant que d’autres continuent de développer les modèles traditionnels.
Oliver Chen :
On suit aussi le dossier de près. Je sais que vous êtes une experte en intelligence artificielle. L’IA touche le marchandisage, la main-d’œuvre et les stocks. Nombre de modèles, allant de l’apprentissage par renforcement aux modèles supervisés ou non, influencent aussi la capacité d’émerveillement et la créativité, sans parler de la chaîne d’approvisionnement. Comment l’intelligence artificielle s’exprime-t-elle dans votre entreprise? Et ma question a un deuxième volet : quelle technologie vous rend unique?
Lindsay Ferstandig :
On s’est lancés dans cette entreprise notamment en raison des progrès de l’intelligence artificielle et des possibilités qu’elle offre de gagner en efficacité. Comme on le sait, l’IA a tout changé du jour au lendemain et assoit les fondements de ce qu’on cherche à bâtir. Notre fil personnalisé représente la contribution la plus importante et la plus évidente de l’IA à l’entreprise. Il n’y a pas deux fils identiques. Chacun profite d’une expérience unique qui s’appuie sur notre compréhension des préférences signalées par l’utilisatrice dans ses interactions quotidiennes avec l’application. C’est possible maintenant de faire ça efficacement grâce aux progrès de l’IA. La promesse de base d’un fil pertinent, personnalisé et unique représente à nos yeux le meilleur moyen de tirer parti de l’IA et de réaliser nos aspirations.
En analysant l’ensemble de nos activités, on se demande comment exploiter l’IA et ses possibilités actuelles pour gagner en efficacité et revoir nos façons de faire. Ça transparaît dans notre créativité et notre imaginaire, dans notre perception des actifs de marketing et dans notre conception des documents utilisés pour le marketing et sur le site. L’IA éclaire notre façon de penser le service à la clientèle et tout ce qui s’ensuit. On a l’immense avantage de pouvoir bâtir cette entreprise maintenant à partir de rien, en se demandant ce qu’on ferait différemment compte tenu des possibilités actuelles. On veut tirer parti des nombreuses solutions facilement accessibles. Elles sont très différentes de ce à quoi le commerce électronique m’a habituée. À l’époque, il fallait consacrer du temps, des ressources humaines et de l’argent pour régler les problèmes. Il y a des façons plus efficaces de faire les choses maintenant, ce qui rend possible une entreprise comme la nôtre.
Oliver Chen :
Intéressant... Ça favorise aussi un véritable engagement personnel, en plus de la production de dopamine. Qu’est-ce qui est le plus amusant pour vous? Et qu’est-ce qui est aussi le plus difficile?
Lindsay Ferstandig :
J’aime surtout réfléchir à l’expérience produit et à la façon de proposer quelque chose d’amusant et d’original. Je prends le temps d’analyser l’expérience produit à la lumière des commentaires des utilisatrices actuelles et potentielles pour comprendre ce qui les motive, ce qui manque dans l’équation et proposer une solution simple et utile qui accorde aussi une place au plaisir. C’est dans cette optique qu’on a décidé de faire les choses différemment. Ça donne une grande liberté pour aller complètement ailleurs. C’est très amusant de pondre des idées totalement inédites, mais on veut que les consommatrices soient ravies de la valeur qu’on leur propose. J’adore consacrer du temps à ça.
Ce qui me paraît le plus difficile, vu qu’une entreprise comme la nôtre compte tellement d’éléments interactifs – assortiment de produits, prix, clients, expérience produit et toutes ces interdépendances – c’est qu’on se demande souvent dans quelle mesure le fait de bouger une pièce ou de créer une intersection entre deux change le jeu. Mais c’est aussi là que la magie se produit. L’assemblage des éléments débouche sur quelque chose de spécial. Et notre équipe cherche à faire avancer les pièces simultanément dans l’idée de créer quelque chose d’encore meilleur, de plus amusant et de plus utile pour nos clientes chaque jour.
Oliver Chen :
Lindsay, on demande à tous les chefs de la direction ce qu’ils pensent de la santé du consommateur. Qu’observez-vous par rapport au magasinage? Et comment noteriez-vous l’état de santé du consommateur sur une échelle de 1 à 10?
Lindsay Ferstandig :
Oui. Je donnerais une note de cinq. Le contexte actuel est vraiment difficile pour le consommateur. De toute évidence, les gens sont tiraillés dans tous les sens, mais ils ont encore de l’appétit pour la consommation discrétionnaire et cherchent des solutions pour maintenir ces achats. On constate sur le marché une forte augmentation de l’offre de produits à très bas prix; les consommateurs peuvent continuer de faire des achats sans trop écorner leur portefeuille. Ce qui explique le succès de Shein et de Temu. Mais, en toute franchise, il faut être prêt à faire un compromis du point de vue de la qualité. En réalité, les consommatrices apprécient ce qu’elles peuvent acheter pour le prix, mais elles gardent l’envie de se procurer des produits et des marques de qualité supérieure. Elles ne sont pas prêtes à céder aux offres de la mode éphémère ou bon marché.
En cherchant à composer avec la réalité actuelle de l’industrie, on pense encore pouvoir exploiter cette envie. La consommatrice ressent la pression, mais tient encore aux produits de qualité et de marque. Elle continue de leur faire confiance. On veut faciliter l’accès et l’abordabilité pour que les clientes puissent acheter, même en période plus difficile, des produits de marque dont elles apprécient la valeur. C’est là-dessus qu’on essaie de jouer. Les magasins à prix réduits font de bonnes affaires en période difficile pour les consommateurs. Et, comme le veut le dicton, les aubaines ajoutent au plaisir ou deviennent une nécessité selon que l’économie va bien ou mal. On peut jouer sur les deux tableaux. Notre objectif est de faciliter l’accès aux rabais sur des articles qui paraîtraient inabordables en période difficile.
Oliver Chen :
Oui, je suis d’accord avec vous. On observe ce qu’on appelle la modération personnalisée ou l’optimisation de valeur, des phénomènes par lesquels les clients cherchent autant à économiser ou qu’à dépenser sans compter. Ça se manifeste vraiment dans ce type de comportement. Dernière question, Lindsay, quelle est votre vision pour les trois à cinq prochaines années? Et aussi, auriez-vous un mot pour la fin?
Lindsay Ferstandig :
À nos yeux, Yaysay a un énorme potentiel. Dénicher une bonne affaire, des articles qu’on aime et éprouver un sentiment victorieux quand on réalise une grosse économie est une réaction assez universelle, toutes catégories confondues. On pense qu’au cours des prochaines années on va avoir une excellente occasion d’expansion auprès de segments de clientèle et de marchés verticaux plus vastes. On va analyser comment une chaîne comme T.J. Maxx peut connaître autant de succès hors ligne, et chercher à transposer ça en ligne. Les mécanismes qui déclenchent cet enthousiasme, cette chasse aux aubaines peuvent jouer auprès de vastes segments de clientèle et de marchés verticaux, et vont propulser notre entreprise. C’est ce qu’on espère au cours des prochaines années. Et à très court terme, on veut voir comment rendre l’expérience encore plus amusante et plus agréable pour qu’il soit encore plus difficile d’y résister.
En parallèle, on va élargir l’assortiment de produits, enrichir le catalogue et ajouter des catégories pour que les clientes puissent crier victoire en trouvant des articles qu’elles aiment tout en étant fières des économies réalisées. Il faut leur donner plus d’espace et d’occasions pour le faire. Je pense que c’est parfaitement possible. Actuellement, on ne fait qu’effleurer la surface, mais on compte bien proposer Yaysay à plus d’utilisatrices dans plus de domaines où elles aiment magasiner. On pense que l’occasion est là et on est impatients de la saisir.
Oliver Chen :
Lindsay, votre produit inspiré de la chasse aux aubaines est tout à fait unique. Vous êtes les premiers à faire ça en ligne et vous proposez d’excellents produits dans le respect des marques. Tout ça réunit dans une même idée. Vous m’avez appris beaucoup sur ce sujet. Et votre application est franchement amusante. Je l’ai téléchargée. Ne reste plus qu’à ajouter les hommes à votre clientèle.
Lindsay Ferstandig :
Ça viendra. C’est dans nos projets.
Oliver Chen :
Merci de votre temps!
Lindsay Ferstandig :
Merci beaucoup.
Intervenant 1 :
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Directeur général et analyste de recherche, Biens de consommation, Commerces de détail, Magasins de gamme complète de produits et grands magasins et Magasins spécialisés, TD Cowen
Oliver Chen, CFA
Directeur général et analyste de recherche, Biens de consommation, Commerces de détail, Magasins de gamme complète de produits et grands magasins et Magasins spécialisés, TD Cowen
Oliver Chen, CFA
Directeur général et analyste de recherche, Biens de consommation, Commerces de détail, Magasins de gamme complète de produits et grands magasins et Magasins spécialisés, TD Cowen
Oliver Chen est directeur général et analyste de recherche principal sur les actions, et il s’occupe des produits de détail et de luxe. Sa compréhension approfondie du consommateur et sa capacité à prévoir les dernières tendances et les changements technologiques qui toucheront les espaces des services de détail lui ont permis de se démarquer de ses pairs. Sa vaste couverture et son regard attentif font de lui le partenaire de réflexion des chefs de file des services bancaires de détail et de la marque. Sa couverture du secteur du commerce de détail a donné lieu à de nombreux prix sectoriels et à une couverture médiatique de CNBC, de Bloomberg, du New York Times, du Financial Times, du Barron’s et du Wall Street Journal, entre autres. M. Chen a fait partie du classement de l’équipe All-America Research du magazine Institutional Investor en 2018 et en 2017 à titre d’analyste de premier plan dans le secteur des produits non durables des commerces de détail, des grands magasins et des magasins spécialisés. M. Chen a également été choisi comme une personne d’influence de premier plan dans le secteur du commerce de détail; son nom figure sur la List of People Shaping Retail’s Future de 2019 de la National Retail Federation Foundation. Considéré comme un expert du secteur, M. Chen prend souvent la parole dans le cadre d’événements clés du secteur. M. Chen est également professeur adjoint en commerce de détail et en marketing à la Columbia Business School, où il a donné le cours New Frontiers in Retail et a reçu une reconnaissance comme étant l’un des Outstanding 50 Asian Americans in Business par le Asian American Business Development Center en 2023, compte tenu de son rôle dans la croissance de l’économie américaine.
Avant de se joindre à TD Cowen en 2014, il a passé sept ans à Citigroup, où il a travaillé dans un vaste éventail de commerces de détail aux États-Unis, notamment des magasins spécialisés, de vêtements, de chaussures et de textiles, des magasins de luxe, des grands magasins et des grandes lignes. Avant Citigroup, il a travaillé à la division de recherche sur les placements à UBS, au sein du groupe de planification stratégique/des fusions et acquisitions mondiales de PepsiCo International et au sein du groupe des fusions et acquisitions de produits grand public/de commerces de détail à JPMorgan.
M. Chen est titulaire d’un baccalauréat en administration des affaires de l’Université de Georgetown et d’une maîtrise en administration des affaires de la Wharton School de l’Université de Pennsylvanie, et il détient le titre de CFA. À la Wharton School, M. Chen a été récipiendaire du Jay H. Baker Retail Award pour son influence dans le secteur du commerce de détail et a été cofondateur du Wharton Retail Club. Il est également membre du PhD Retail Research Review Committee pour le Jay H. Baker Retailing Center de la Wharton School. En 2017, M. Chen a été reconnu dans la liste 40 Under 40 des anciens étudiants les plus brillants de la Wharton School.
La passion de M. Chen pour le secteur a commencé à l’âge de 12 ans lorsqu’il a commencé à travailler avec ses parents dans leur commerce de détail à Natchitoches, en Louisiane.