Soins capillaires et style à la française : quand élégance rime avec performance
Invitée : Frédéric Fekkai, fondateur de Fekkai
Animateur : Oliver Chen, analyste, Produits de détail et de luxe, TD Cowen
Dans cet épisode de Visionnaires des Services de détail, nous accueillons Frédéric Fekkai, fondateur de Fekkai, marque de produits capillaires respectueux de l’environnement de qualité professionnelle à la française. Les produits de qualité professionnelle de la marque sont dotés d’un emballage durable et de formules naturelles et respectueuses de l’environnement et conçus pour répondre aux besoins essentiels de chaque chevelure, comme protéger la couleur, accroître la brillance, favoriser le volume, ou réparer et restaurer le cheveu. Notre conversation met en lumière les principales tendances en soins capillaires, les occasions de croissance, les facteurs d’innovation des produits et la force concurrentielle de Fekkai sur le marché.
Ce balado a été enregistré le 8 mai 2024.
Conférencier 1 :
Bienvenue à Insights de TD Cowen. Ce balado réunit des penseurs de premier plan qui offrent leur éclairage et leurs réflexions sur ce qui façonne notre monde. Soyez des nôtres pour cette conversation avec les esprits les plus influents de nos secteurs mondiaux.
Oliver Chen :
Soins capillaires à la française. Ici Oliver Chen. Je suis analyste de produits de détail et de luxe pour TD Cowen. Nous sommes réunis pour la série Visionnaires des Services de détail, qui présente des personnes et des idées visionnaires. Je suis en compagnie de Frédéric Fekkai, le fondateur et président de Fekkai. C’est un chef de file emblématique du secteur qui prône l’élégance sans effort. J’ai grandi en admirant ses produits et sa marque. Les produits professionnels de Fekkai offrent des soins personnalisés pour tous les types, textures et couleurs de cheveux. Les produits de qualité professionnelle de la marque ont un emballage durable. Ils contiennent des formules naturelles conçues pour répondre aux besoins essentiels des cheveux, comme protéger la couleur, stimuler l’éclat, augmenter le volume, réparer et restaurer la fibre. Merci beaucoup d’être avec nous, Frédéric.
Frédéric Fekkai :
Merci de l’invitation.
Oliver Chen :
C’est un plaisir de vous recevoir. Qu’est-ce qui distingue Fekkai dans le marché actuel? Pour ceux qui sont moins familiers avec la marque, quelles sont vos principales forces?
Frédéric Fekkai :
Oui. Aujourd’hui, le marché de la beauté et des soins capillaires est très saturé. Quand j’ai commencé, j’étais le premier et le seul à faire des soins capillaires de luxe, à l’image des soins de la peau, c’est-à-dire à utiliser la technologie et l’innovation. Aujourd’hui, c’est très saturé, c’est plein. Et ce qui nous rend vraiment différents, c’est que, après de nombreuses erreurs, on est vraiment revenu aux sources, à l’héritage et à la défense de notre identité. Au lieu de courir après les générations Y et Z, on veut simplement rester fidèles à nous-mêmes et ramener le style français, le romantisme, l’émotion et le prestige.
C’est ce dont j’ai toujours rêvé dans mon entreprise. Je ne suis pas un homme d’affaires. J’adore les affaires, mais ce qui me tient vraiment à cœur, c’est d’aider mes clients. Que ce soit par une expérience en salon ou un produit, je veux m’assurer de répondre aux besoins des clients. Aujourd’hui, si on regarde le marché, la plupart des gammes de produits capillaires qui réussissent sont vraiment axées sur la résolution de problèmes. Ce n’est pas notre cas. On privilégie les émotions, le prestige, l’histoire. On veut avoir le meilleur ingrédient, la meilleure formule et essayer d’être aussi durables et respectueux de l’environnement que possible, tout en offrant un rendement exceptionnel.
Oliver Chen :
Quand vous êtes retourné aux sources, qu’est-ce que vous avez trouvé? Selon vous, quels sont les besoins de vos clients?
Frédéric Fekkai :
Quand on regarde les archives, on se rend compte que les photos que je faisais avec Peter Lindberg et tous ces incroyables photographes et top-modèles, dans les années 1990, sont de retour aujourd’hui. C’est ce que les gens veulent. Chaque génération veut avoir de beaux cheveux, avoir du charme. C’est vrai. Il y a quelques années, la mode était d’utiliser certains outils pour rendre les cheveux très, très irréels. On appelait ça des cheveux « liquides ». Pour nous, ce qui compte, c’est de redonner à vos cheveux toute leur beauté.
Si vous avez les cheveux frisés, on va miser là-dessus et améliorer vos boucles. Et c’est merveilleux parce qu’aujourd’hui, l’innovation technologique nous permet d’offrir des produits qui peuvent vraiment redéfinir les boucles. En cas de frisottis, ou si la couleur est plus terne, on peut ajouter plus de brillance pour rendre les cheveux plus éclatants. Je veux que les gens soient fiers de leur apparence. Pour moi, il faut célébrer sa propre beauté. C’est ce qui compte. Je veux revenir à ça et ne pas essayer de rivaliser avec les gens qui ont des formules biologiques.
Oliver Chen :
Un autre aspect est la touche française. Qu’est-ce que ça signifie pour la marque et comment est-ce que ça se traduit? Vous avez aussi beaucoup de crédibilité en tant que styliste de vedettes. J’aimerais savoir comment ces caractéristiques s’intègrent à votre marque.
Frédéric Fekkai :
Alors, juste pour que les auditeurs sachent, le style français, la beauté française, en gros, c’est quelque chose qui est en train de se répandre en Amérique du Nord. Essentiellement, c’est le fait de ne pas essayer de trop se coiffer. La différence entre une Française et une Américaine, c’est qu’une Française a les cheveux un peu décoiffés. Elle ne court pas se faire faire les ongles chaque semaine. Il ne s’agit pas d’en faire trop, il s’agit d’être magnifique au naturel. Et donc, on reprend cette idée en disant qu’il ne faut pas essayer d’en faire trop. Il faut juste en faire assez pour célébrer ses beaux cheveux, sa peau, son propre style, sans essayer d’en faire trop. Aujourd’hui, de ce que je vois, la tendance est aux faux ongles, aux faux cils, aux rallonges capillaires. Même ma fille y succombe. Et j’adore ça, mais pour moi ce style est réservé aux occasions spéciales, pas à la vie de tous les jours. Je pense qu’il faut accepter sa propre beauté au quotidien.
Oliver Chen :
Un autre facteur est le traitement du cuir chevelu. On en a déjà parlé à TD Cowen. Selon vous, qu’est-ce qui se passe avec le traitement du cuir chevelu et, de façon plus générale, quelles sont les principales tendances en matière de soins capillaires qui vous intéressent?
Frédéric Fekkai :
Je pense, bien humblement, que j’ai introduit le traitement du cuir chevelu à l’époque, et je pense que c’était une excellente décision. J’y ai pensé. Pourquoi traiter le cuir chevelu? Ça sonne bien comme ça, mais qu’est-ce que ça signifie? Les soins de la peau étaient beaucoup plus avancés sur le plan de la technologie, de la science et de l’innovation, alors que les soins capillaires étaient trop basiques. Je voulais donc m’assurer qu’on crée ce genre d’enthousiasme autour des cheveux. Quand j’étais coiffeur, les produits étaient très simples. C’était essentiellement pour les cheveux secs, les cheveux gras et les pellicules. C’est moi qui ai créé des produits pour les cheveux colorés ou pour les cheveux crépus. Je voulais traiter plus de types de cheveux pour ne pas pénaliser les gens qui ne s’identifient pas seulement aux cheveux secs, gras et avec des pellicules.
Mais ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est la technologie. Il s’agit de savoir comment améliorer la santé du cuir chevelu. Ce qui compte, ce sont les follicules. Comment nourrir le follicule pour qu’il y ait une repousse ou plus de force pour la croissance des cheveux? Mais comme on le sait, beaucoup de jeunes femmes utilisent des produits chimiques sur leurs cheveux. Les produits chimiques peuvent être excellents ou nuisibles. Si vos cheveux sont abîmés et cassants, il n’y a rien que vous puissiez faire, ils sont déjà comme ça. Comment les rendre plus beaux? Comment les réparer? Les cheveux traités chimiquement deviennent poreux, fibreux, cotonneux. Comment les réparer et les rendre soyeux, brillants et plus forts?
Aujourd’hui, il existe une technologie de pointe qui permet de réparer la fibre et d’améliorer l’aspect du cheveu temporairement. C’est génial, c’est merveilleux, surtout pour les gens qui se prennent constamment en photos, qui utilisent Instagram, etc. Ça aide à rendre les cheveux magnifiques.
Oliver Chen :
C’est très éclairant. Ça nous amène à une autre question. Quels sont les produits phares de votre gamme? Pour quels produits êtes-vous le plus connu et comment vous assurez-vous de les renouveler?
Frédéric Fekkai :
Oui. Au fil des ans, les produits phares ont changé. Aujourd’hui, on parle de produits cultes. Par exemple, l’exfoliant au cidre de pomme, qui est incroyable et qui fonctionne très bien. C’est un produit à succès en ce moment chez Ulta Beauty partout aux États-Unis. La plupart des exfoliants sont faits avec du sel. Et j’ai été assez intelligent pour changer ça parce que je voulais faire des poudres en microfibres de riz pour qu’elles ne soient pas abrasives, pour qu’elles ne soient pas trop rugueuses pour les cheveux. Le sel peut également changer la couleur de vos cheveux. Je voulais donc éviter ça. C’est pour ça que l’exfoliant au cidre de pomme est l’un de nos meilleurs vendeurs.
Comme je l’ai déjà mentionné, les cheveux sont souvent endommagés et les gens cherchent un produit pour les réparer. On propose donc un shampooing et un revitalisant pour les mèches avec l’une des technologies les plus récentes en matière de liant. C’est une technologie de triple fixation. Aujourd’hui, de nombreuses marques sur le marché, comme vous pouvez l’imaginer, offrent une double fixation. Avec la triple fixation, on est à la pointe de l’innovation. C’est très efficace et ça rend les cheveux très forts, lisses et soyeux, alors c’est génial. Beaucoup de gens n’arrivent pas à entretenir leurs grosses chevelures, leurs cheveux frisés, bouclés, trop volumineux, trop difficiles à coiffer. On a donc mis au point un sérum incroyable. Quelques gouttes suffisent pour redéfinir les cheveux frisés et leur donner de l’éclat sans les rendre gras.
C’est une huile sèche. Elle contient un cocktail incroyable d’huile et de sérum qui rend les cheveux souples, faciles à coiffer, mobiles, pour que les boucles puissent bouger sans avoir l’air crépues. On a aussi créé une nouvelle génération de laques. Votre mère, ma mère, ma grand-mère utilisaient une laque qui était si solide que les cheveux ne bougeaient pas, mais aujourd’hui, les gens n’en veulent plus. Ils veulent une laque légère. C’est ce qu’on appelle le vaporisateur texturant. Ces vaporisateurs sont incroyables parce qu’ils ne sont pas censés être vaporisés sur les cheveux, mais dans les cheveux. On donne du mouvement, tout en gardant la forme. Ça donne vraiment un aspect naturel, prestigieux, digne d’un tapis rouge aux cheveux.
Oliver Chen :
Une gamme très intéressante. Vous avez su trouver un équilibre entre la créativité, l’authenticité et la fonctionnalité de vos produits. Vos prix sont aussi accessibles. Qui sont vos clients? À quelle fréquence est-ce qu’ils vous contactent? Que pensez-vous de l’idée d’attirer aussi des clients plus jeunes?
Frédéric Fekkai :
Voici ce que j’en pense. Je ne sais pas si j’ai raison, mais pour moi, c’était très important d’offrir un excellent produit, un excellent emballage, une excellente formule, mais aussi une excellente histoire; et de rester vraiment fidèle à ce que je sais, à ce que j’ai fait, à ce qui a fait de moi qui je suis. Je pense que je ne veux pas cibler une génération, je veux que la génération me choisisse. Donc, je propose mes produits et je veux que les générations Y et Z s’y intéressent. J’ai une fille de 15 ans et, très souvent, on se dit : « Oh mon Dieu, on n’est pas assez présents sur TikTok pour que la jeune génération nous connaisse. » On en discute toujours.
Je me suis rendu compte que toutes les amies de ma fille de 15 ans lui demandent d’acheter des produits Fekkai. Ça montre que si leurs mères ont mis leur main sur ces produits, qu’elles les ont essayés et qu’elles les ont aimés, que ces produits leur plaisent, elles les achètent. Donc, pour répondre à votre question, je ne veux pas cibler une génération. Je veux m’assurer d’offrir le meilleur produit qui soit et d’inspirer la plus grande confiance. Je veux que les gens fassent confiance à la marque, puis le reste dépend du public.
Oliver Chen :
À propos de vos commentaires sur ce qui vous a fait devenir qui vous êtes, qu’est-ce qui vous a fait devenir qui vous êtes?
Frédéric Fekkai :
Il faut d’abord créer le meilleur environnement. Comme vous le savez, j’ai commencé comme coiffeur dans un salon. J’ai été le premier à créer ce que l’on appelait le premier spa de jour dans les années 1990. Je voulais créer un environnement où les gens pourraient se sentir bien et beaux, et pas seulement grâce à une coupe ou une couleur de cheveux réussie. Je voulais leur donner confiance en eux, les aider à trouver leur propre style et leur apporter une personnalité, une touche personnelle en matière de beauté. Je pense que ma réussite est due au fait qu’il faut être bon dans ce qu’on fait. OK? C’est une évidence, mais il faut s’assurer que le client a l’impression qu’on lui donne les moyens d’agir. Je pense que la fidélité de mes clients vient de là. C’est comme ça que j’ai construit les plus grands salons de coiffure du monde et que j’ai créé les premiers soins capillaires de luxe.
Oliver Chen :
Dans un autre ordre d’idées, en tant que visionnaire du secteur, à quelles tendances de beauté accordez-vous le plus d’attention? Et plus précisément, quelles sont les tendances en matière de soins capillaires qui vous passionnent le plus ou qu’est-ce que vous entrevoyez pour l’avenir des soins capillaires?
Frédéric Fekkai :
En fait, je suis chanceux parce que quand j’ai commencé j’étais l’un des rares stylistes à travailler en studio et dans le secteur commercial. Comme vous le savez probablement, les cinq ambassadeurs que nous avons recrutés se concentrent uniquement sur les tapis rouges, les défilés de mode, les studios et les produits. On y reviendra quand on parle de notre 35e anniversaire. Moi, j’étais sur les deux tableaux. Donc, j’ai pu créer de grandes modes dans les défilés, dans les studios, etc. Mais au salon, ça ne marche pas comme ça. Il n’y a pas de tendances. Dans le secteur commercial, je fais ce qu’il faut pour mes clients. Ça doit être unique, personnalisé, et ça devient ensuite une mode. Je suis allergique aux tendances de salon. J’adore en créer dans le monde artistique, dans le monde éditorial, etc.
Oliver Chen :
Oui, votre ADN et votre histoire sont étroitement liés à la mode. C’est donc tout à fait logique. J’aimerais en savoir plus sur les cinq stylistes célèbres qui seront les ambassadeurs de votre 35e anniversaire. Ça semble très excitant. Pourquoi était-ce le bon moment et qu’est-ce qui se passe?
Frédéric Fekkai :
Je pense qu’aujourd’hui, tout le monde est bousculé ou confus au sujet des influenceurs. C’est très difficile de s’y retrouver, c’est difficile à gérer. On voulait s’assurer d’avoir cinq ambassadeurs qui ont l’esthétique de la marque Fekkai. Donc, tout d’abord, le style français, la beauté, le naturel, tout ça. Mais on voulait aussi s’assurer que ce n’était pas une démarche transactionnelle. On voulait s’assurer que ce n’était pas juste une question de « Oh mon Dieu, allez les voir! » et de mentionner notre produit. Je déteste toute cette idée de publicité. On voulait donc s’assurer que les ambassadeurs puissent s’exprimer et se faire la meilleure coiffure, la meilleure beauté possible. Et d’ailleurs, on le fait avec Fekkai. Mais le but n’est pas de dire : « J’utilise ça pour faire ça. » On a donc dû trouver des ambassadeurs qui sentaient qu’ils soutenaient la marque parce qu’ils étaient capables de faire ce qu’ils voulaient.
Oliver Chen :
Qu’est-ce que vous pensez de la distribution en général? Vous avez d’excellents partenaires. Le monde a aussi beaucoup changé. Je suis encore un grand admirateur de Bergdorf Goodman, mais c’est évident que les grands magasins ont beaucoup changé, et que Sephora et Ulta sont devenus des entreprises importantes. Qu’est-ce qui se passe avec la distribution et comment allez-vous évoluer dans ce domaine?
Frédéric Fekkai :
C’est intéressant. Évidemment, ça me vieillit, mais je suis triste que les grands magasins d’aujourd’hui aient à relever ce défi, parce que je les aime. C’est une expérience luxueuse. Ce sont de beaux endroits. Mais les gens magasinent de moins en moins là-bas. Par contre, aux États-Unis, il n’y a pas beaucoup de joueurs dans le domaine du prestige et de prestige de masse. Il y a seulement Sephora et Ulta. On a la chance d’être avec Ulta, qui a été un excellent partenaire. Ulta a aussi toujours été plus forte que Sephora dans le domaine des cheveux. On a donc de la chance d’être là et c’est une excellente façon d’être présents dans l’industrie.
Mais c’est aussi important pour nous d’être performants dans nos services directs aux clients en ligne. Et bien sûr, Amazon est un excellent relai pour nous. Je suis sûr que c’est vrai pour beaucoup de gens. Mais Amazon est une source de réapprovisionnement. Ce n’est pas une plateforme de découverte. Quand quelqu’un sait qu’il a besoin d’un shampooing spécial ou d’un sérum brillant, il va l’acheter là parce qu’il le reçoit chez lui le lendemain. Mais les gens qui sont à la recherche du bon produit, ils doivent se rendre dans les magasins spécialisés. Aujourd’hui, on est chez Ulta, on est aussi chez Macy’s et Bloomingdale’s, et je veux m’assurer qu’on a un équilibre.
Pour être honnête avec vous, j’aimerais qu’il y ait plus de détaillants qui offrent ce que je qualifierais d’exclusif, mais… Pas exclusif, ce n’est pas le bon mot, mais un environnement merveilleux pour acheter un produit de beauté. Lorsque vous allez quelque part et qu’il y a des milliers de marques et de produits, c’est difficile de trouver ce que vous voulez. J’aimerais donc trouver des détaillants qui pourraient créer d’excellents produits.
Oliver Chen :
Oui, c’est une question très intéressante. L’information est tellement importante avec la multiplication des produits. Alors, comment est-ce que vous faites pour favoriser cette expérience? Vous avez toujours eu d’excellentes relations avec les communautés et les stylistes. À quel point est-ce important d’avoir une solide communauté de stylistes pour votre entreprise et comment est-ce qu’ils peuvent vous aider à orienter ce que vous faites?
Frédéric Fekkai :
Je pense que c’est très important. Je ne sais pas si on a fait beaucoup de choses, mais je veux vraiment me concentrer là-dessus. Encore une fois, je les traite comme je traite mes clients. Je veux m’assurer qu’ils me font confiance, et je veux leur donner les moyens de réussir. Sachant ce que je sais, comment est-ce que je peux transférer mes connaissances? Comment est-ce que je peux transmettre mes conseils? Comment est-ce que je peux les aider à s’exprimer et à réussir à leur niveau? Je pense qu’il faut vraiment établir une excellente relation et fournir le plus de contenu possible grâce aux médias sociaux, aux blogues et aux balados, comme on le fait en ce moment. Je veux m’assurer que je donne suffisamment d’information et la confiance nécessaire.
Oliver Chen :
Quelle est la partie qui vous plaît le plus en ce moment, Frédéric? Qu’est-ce que vous aimez le plus?
Frédéric Fekkai :
Ce que j’aime le plus, c’est offrir une expérience incroyable et aider les gens à se sentir bien et à rayonner. Mais je suis aussi créatif. Donc, j’aime quand on parle de nouvelles formules, d’innovation, de créer de nouveaux produits. Par exemple, en ce moment, on essaye de concevoir… je ne peux pas en parler, mais un produit révolutionnaire qui va aider chaque génération, et j’espère qu’il va être bientôt disponible. Mais j’adore l’innovation, le design… Et on a vu ce que […] et l’équipe ont apporté aux images, à la marque. J’adore la police, l’éclairage, le noir et le blanc. Je veux m’assurer qu’on fait vivre une expérience à nos clients.
Oliver Chen :
C’est un excellent point. Je donne un cours à Columbia intitulé « La magie et la logique », et on réfléchit beaucoup aux émotions, à l’innovation et à la créativité. Qu’est-ce que la créativité signifie pour vous et votre entreprise, et pourquoi ou comment est-ce important?
Frédéric Fekkai :
Pour moi, la créativité, c’est de créer en permanence quelque chose de pertinent pour les clients. L’erreur que je ne veux pas faire, c’est d’essayer de créer des modes, parce que c’est une mode ou quelque chose comme ça. Non, je veux créer quelque chose qui est pertinent pour mes clients. Et pour moi, la créativité, c’est de vraiment parler à mes clients. Mes clients ont plus de 40 ans, alors je veux m’assurer qu’ils comprennent mon message et qu’il leur parle vraiment. Je veux être fidèle à moi-même. Si on prend Hermès, par exemple, et je sais que vous avez parlé de luxe auparavant, mais c’est Hermès en tant que marque. Hermès n’a pas beaucoup changé depuis 1800.
Ils ont été créatifs, mais ils l’ont été dans leur propre domaine, à leur propre image. C’est évident qu’ils innovent tout le temps, mais ils restent fidèles à eux-mêmes. Ils ne se sont pas écartés, et je ne veux pas m’écarter non plus. Je veux m’assurer de faire de beaux cheveux, des cheveux sains, et je ne vais pas essayer de faire des choses qui sont seulement à la mode, mais qui pourraient endommager les cheveux. Je ne veux pas faire ça. Je veux m’assurer que j’éduque mes clients et que je les aide à se coiffer eux-mêmes de façon très saine.
Oliver Chen :
Oui, rester authentique, aider les gens se mettre en valeur et rester fidèle à son héritage. Quels sont les problèmes les plus difficiles auxquels vous faites face? Quels sont vos défis plus importants aujourd’hui?
Frédéric Fekkai :
Je pense que c’est assez évident. Premièrement, il y a un million de marques, et je ne sais pas combien il y en a de nouvelles chaque jour. C’est saturé, donc ça signifie que l’entreprise coûte plus cher à exploiter. Aujourd’hui, tout est multiplié par quatre, que ce soit les services directs aux clients ou les magasins physiques, partout où on va, il faut payer pour pouvoir faire des affaires. Les marges sont faibles et la distribution est difficile. Comme je l’ai déjà dit, il n’y a pas beaucoup d’acteurs dans les domaines du prestige et du prestige de masse. Et si on doit aller à l’étranger, comme on le sait, c’est très coûteux.
Pour moi, mon défi, qui est aussi une solution, c’est vraiment de se concentrer sur le marché américain, et de le faire correctement. On n’a pas encore exploité les salons professionnels, et je veux le faire. J’adore ça parce que c’est authentique, c’est réel, c’est le retour aux sources. Et ça aide aussi ma communauté, mon domaine. Je suis donc très excité, parce qu’en plus de lui offrir des produits, je lui raconte des histoires, je lui donne des idées, des conseils et des techniques, et aussi des astuces sur les affaires et le marketing, etc. Le but c’est d’aider les gens à rehausser leur image et à développer leur propre entreprise et leur image de marque.
Oliver Chen :
Oui. C’est une occasion en or et vous êtes en position idéale pour en profiter. Vous êtes une personne et une marque très axée sur le client. Quels messages avez-vous pour vos clients en général?
Frédéric Fekkai :
Je pense qu’il est très important de… m’assurer que mes clients essayent de trouver un style auquel ils s’identifient. Ça doit être quelque chose qui correspond vraiment à leur style de vie, à leur travail et à leur famille. Ça veut dire essayer de trouver un style qui les aidera à se mettre en valeur s’ils doivent emmener leurs enfants à l’école, mais aussi pour aller prendre un verre ou aller à un gala.
On doit donc s’assurer qu’ils s’identifient à un style qui est le leur, et pas à une tendance. Trop de gens font la même chose. On en est témoins et ça me rend triste. Beaucoup de femmes ont recours à la même chirurgie plastique, beaucoup ont la même couleur de cheveux, etc. Et si on faisait quelque chose qui nous correspond vraiment et qu’on essayait quelque chose d’unique, qui ne ressemble pas à tout le monde?
Oliver Chen :
Oui, je vous comprends. Il faut vraiment réfléchir à ce qui nous caractérise, à ce qui nous rend spéciaux. Quels produits recommanderiez-vous aux auditeurs du balado? Quels sont vos produits préférés pour les femmes et les hommes?
Frédéric Fekkai :
Je pense que c’est important d’avoir ce qu’on appelle un rituel. On ne peut pas se passer d’un shampooing et d’un revitalisant. On doit donc trouver le shampooing et le revitalisant qui conviennent à la texture de nos cheveux. Pour les femmes, très souvent, si elles ont des mèches, elles ont besoin d’alterner avec un shampooing pour cheveux colorés, donc un shampooing spécialisé dans notre gamme. Si leurs cheveux sont fins et plats, elles doivent alterner avec un shampooing qui donne du volume. Si c’est juste pour la brillance, il faut alterner avec un shampooing qui donne du lustre. Les cheveux n’aiment pas être traités toujours avec le même produit, parce qu’il faut stimuler le pH des cheveux. C’est donc le rituel du shampooing et du revitalisant sous la douche.
Il y a ensuite trois étapes. Ce n’est que trois étapes. Donc, la première : le shampooing et le revitalisant. La deuxième étape, après avoir séché ses cheveux à la serviette, consiste à appliquer une mousse ou un vaporisateur pour donner du volume aux racines. Du volume aux racines. C’est essentiel pour tout le monde. C’est la clé pour donner un peu de corps aux racines et sécher les cheveux à l’envers pour s’assurer que les racines sont décollées. Ensuite, il suffit de coiffer ses cheveux comme d’habitude, puis d’utiliser un produit pour rehausser la texture, qu’il s’agisse d’une crème ou d’un sérum, comme je l’ai déjà mentionné, ou d’un produit en vaporisateur pour donner une texture aux cheveux.
Oliver Chen :
Super! Merci pour ces conseils. Que pensez-vous des clients que vous rencontrez maintenant, du point de vue de l’environnement? Dans le contexte inflationniste actuel, les gens recherchent de la valeur. En revanche, la clientèle des produits de luxe est assez solide. Qu’est-ce que vous pensez de la clientèle et de la santé des consommateurs?
Frédéric Fekkai :
C’est une bonne question. Je ne sais pas si tout le monde est d’accord avec moi, mais je crois fermement que pour moi, le but n’est pas d’essayer d’être abordable avec des rabais. Si on fait ça, on attire essentiellement des clients qui se soucient de la valeur. Je veux être fier de dire que je vends mon produit grâce à notre histoire, notre rendement, la qualité de nos produits. Et je veux miser là-dessus. On est allergique aux gros rabais. Je sais que c’est indispensable, mais je suis vraiment allergique à ça.
Oliver Chen :
Eh bien, Frédéric, c’est génial d’avoir passé du temps avec vous, d’avoir obtenu votre point de vue sur ce qui se passe, d’en avoir appris plus sur toutes les choses remarquables que vous faites avec la marque, sur votre histoire, sur votre parcours créatif, ainsi que sur votre engagement envers vos clients. Merci beaucoup pour le temps que vous m’avez accordé!
Frédéric Fekkai :
Il n’y a pas de quoi. Merci, Oliver.
Conférencier 1 :
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Directeur général et analyste de recherche, Biens de consommation, Commerces de détail, Magasins de gamme complète de produits et grands magasins et Magasins spécialisés, TD Cowen
Oliver Chen, CFA
Directeur général et analyste de recherche, Biens de consommation, Commerces de détail, Magasins de gamme complète de produits et grands magasins et Magasins spécialisés, TD Cowen
Oliver Chen, CFA
Directeur général et analyste de recherche, Biens de consommation, Commerces de détail, Magasins de gamme complète de produits et grands magasins et Magasins spécialisés, TD Cowen
Oliver Chen est directeur général et analyste de recherche principal sur les actions, et il s’occupe des produits de détail et de luxe. Sa compréhension approfondie du consommateur et sa capacité à prévoir les dernières tendances et les changements technologiques qui toucheront les espaces des services de détail lui ont permis de se démarquer de ses pairs. Sa vaste couverture et son regard attentif font de lui le partenaire de réflexion des chefs de file des services bancaires de détail et de la marque. Sa couverture du secteur du commerce de détail a donné lieu à de nombreux prix sectoriels et à une couverture médiatique de CNBC, de Bloomberg, du New York Times, du Financial Times, du Barron’s et du Wall Street Journal, entre autres. M. Chen a fait partie du classement de l’équipe All-America Research du magazine Institutional Investor en 2018 et en 2017 à titre d’analyste de premier plan dans le secteur des produits non durables des commerces de détail, des grands magasins et des magasins spécialisés. M. Chen a également été choisi comme une personne d’influence de premier plan dans le secteur du commerce de détail; son nom figure sur la List of People Shaping Retail’s Future de 2019 de la National Retail Federation Foundation. Considéré comme un expert du secteur, M. Chen prend souvent la parole dans le cadre d’événements clés du secteur. M. Chen est également professeur adjoint en commerce de détail et en marketing à la Columbia Business School, où il a donné le cours New Frontiers in Retail et a reçu une reconnaissance comme étant l’un des Outstanding 50 Asian Americans in Business par le Asian American Business Development Center en 2023, compte tenu de son rôle dans la croissance de l’économie américaine.
Avant de se joindre à TD Cowen en 2014, il a passé sept ans à Citigroup, où il a travaillé dans un vaste éventail de commerces de détail aux États-Unis, notamment des magasins spécialisés, de vêtements, de chaussures et de textiles, des magasins de luxe, des grands magasins et des grandes lignes. Avant Citigroup, il a travaillé à la division de recherche sur les placements à UBS, au sein du groupe de planification stratégique/des fusions et acquisitions mondiales de PepsiCo International et au sein du groupe des fusions et acquisitions de produits grand public/de commerces de détail à JPMorgan.
M. Chen est titulaire d’un baccalauréat en administration des affaires de l’Université de Georgetown et d’une maîtrise en administration des affaires de la Wharton School de l’Université de Pennsylvanie, et il détient le titre de CFA. À la Wharton School, M. Chen a été récipiendaire du Jay H. Baker Retail Award pour son influence dans le secteur du commerce de détail et a été cofondateur du Wharton Retail Club. Il est également membre du PhD Retail Research Review Committee pour le Jay H. Baker Retailing Center de la Wharton School. En 2017, M. Chen a été reconnu dans la liste 40 Under 40 des anciens étudiants les plus brillants de la Wharton School.
La passion de M. Chen pour le secteur a commencé à l’âge de 12 ans lorsqu’il a commencé à travailler avec ses parents dans leur commerce de détail à Natchitoches, en Louisiane.