Grandes tendances financières en 2024 : Le retour du pendule se fait sentir
Invitees : Geoff Bertram, directeur général et cochef, Institutions financières mondiales, Services bancaires d’investissement, Valeurs Mobilières TD et Jim Spencer, directeur général et cochef, Institutions financières mondiales, Services bancaires d’investissement, Valeurs Mobilières TD
Animateur : Amy Van Arnhem, directrice générale et chef, Gestion des relations-clients (haute direction), Canada, Valeurs Mobilières TD
Après une année difficile pour les institutions financières, que nous réserve 2024? Geoff Bertram revient à Point de vue accompagné de Jim Spencer pour discuter avec Amy Van Arnhem des suites habituelles d’une année de crise, de l’éventualité d’une reprise des fusions et acquisitions et des moyens pour les banques axées sur l’optimisation du bilan d’offrir une meilleure résistance en période de ralentissement économique.
Écoutez les autres épisodes pour connaître les points de vue de divers leaders d’opinion sur les thèmes clés qui influencent les marchés, les différents secteurs et l’économie mondiale aujourd’hui.
Ce balado a été enregistré le 9 janvier, 2024.
NARRATRICE : Bienvenue au balado Point de vue de Valeurs Mobilières TD. Écoutez le point de vue de leaders d’opinion sur des thèmes clés qui influencent les marchés, les secteurs et l’économie mondiale en ce moment. On espère que vous apprécierez cet épisode.
AMY VAN ARNHEM : Bonjour et bienvenue à l’épisode 26 du balado Point de vue de Valeurs Mobilières TD. Ici Amy Van Arnhem. Je suis votre animatrice pour l’épisode d’aujourd’hui. À la suite de l’annonce récente par la TD de l’expansion importante de notre équipe Institutions financières mondiales, j’ai le plaisir d’accueillir Geoff Bertram et Jim Spencer, directeurs généraux et cochefs de notre équipe Services bancaires d’investissement, Institutions financières mondiales qui se joignent à moi aujourd’hui.
Geoff compte plus de 23 ans d’expérience sur les marchés des capitaux en Amérique du Nord, dont 12 ans au sein du Groupe Marchés des capitaux propres de Valeurs Mobilières TD. Jim compte plus de 25 ans d’expérience, dont la plus récente à Crédit Suisse, où il était chef, Amérique du groupe Institutions financières depuis 2014. Merci à tous les deux de vous être joints à moi aujourd’hui pour discuter de certains sujets clés pour le secteur des services financiers en 2024. Pour commencer, Geoff, pourriez-vous nous décrire certains des principaux changements apportés à notre division des Institutions financières mondiales de Valeurs Mobilières TD?
GEOFF BERTRAM : Ça fait environ un an qu’on a enregistré notre dernier balado ensemble et je mentirais si je disais qu’à ce moment-là, on n’avait pas de plan quant à ce qu’on tentait de faire. Mais je ne crois pas qu’on avait prévu la rapidité à laquelle on allait pouvoir le faire. Pour vous donner un peu de contexte, la dernière fois qu’on a parlé, en janvier l’an dernier, on était en plein cycle de préclôture de l’opération Cowen.
En travaillant sur cette opération, on s’est rendu compte qu’avec les organisations combinées de TD et TD Cowen, on aurait tous les outils nécessaires pour bâtir une véritable entreprise mondiale d’institutions financières. En fait, ce que l’acquisition nous a apporté, ce sont des choses comme les marchés des capitaux propres, la recherche sur les actions, les ventes et la négociation d’actions et les groupes de marchés des capitaux privés que la TD avait déjà dans une certaine mesure, mais pas aussi substantiellement aux États-Unis.
Mais ce qui nous manquait vraiment, c’était une plateforme de recherche sur les actions et de services bancaires d’investissement en profondeur dans le secteur des services financiers aux États-Unis. On a alors eu tous les éléments. On avait le travail de terrain. On avait de solides fondations au Canada et dans certains sous-secteurs des institutions financières aux États-Unis, mais ce qu’on n’avait pas, c’était une équipe de la qualité et de la taille de celle de Jim pour couvrir réellement tous les sous-secteurs qui nous tenaient à cœur aux États-Unis.
Je pense que le plan initial était de bâtir les choses progressivement. Et Jim vous expliquera les circonstances qui ont fait que les choses se sont un peu accélérées. Ça a avancé beaucoup plus vite qu’on l’avait prévu ou qu’on aurait pu l’espérer. Et une autre chose que je vais souligner aussi, c’est que la fonction de recherche est vraiment très importante pour ce qu’on fait ici.
Par exemple, on a réussi à acquérir trois analystes de recherche de très grande qualité, avec leurs équipes. Deux des trois ont déjà amorcé la couverture. Ils sont fantastiques. Ils ont un excellent soutien du marché. Ils ont aussi Scott Smith, qui travaille sur le versant des ventes spécialisées et qui a été très utile pour distribuer toute cette information.
AMY VAN ARNHEM : C’est vraiment incroyable de penser à l’ampleur de la croissance qu’on a connue au cours de l’an dernier. Je sais que les commentaires des clients ont été très positifs jusqu’à maintenant. C’est super. Alors, Jim, tout d’abord bienvenue à Valeurs Mobilières TD. C’est super de vous avoir avec nous. Quelle est cette plateforme de la TD et quelle est cette occasion qui vous a incité à vous joindre à nous? Qu’est-ce qui vous enthousiasme le plus par rapport aux futures occasions de croissance?
JIM SPENCER : Je suppose que l’un des principaux facteurs qui m’ont attiré vers la plateforme de la TD était la stabilité : le bilan de la TD, qui est coté AA et qui se chiffre à 6 000 milliards de dollars américains et son ratio de fonds propres de catégorie 1, qui est de 15 %. Son principal organisme de réglementation est nord-américain, pas européen. Il y a finalement beaucoup plus de stabilité autour de cette plateforme. Pour moi, c’était un ingrédient très important.
Deuxièmement, je dirais que c’est la plateforme et la plateforme combinée. Ce qu’on a réussi à faire avec les actions et la recherche avec Cowen est fantastique. Les marchés des capitaux d’emprunt, le financement à effet de levier, les services bancaires aux entreprises avec la plateforme de Valeurs Mobilières TD sont tous très bien établis. Connecter mon équipe à cette plateforme a été très facile. Jusqu’à maintenant, c’est une excellente combinaison. Je dirais que ce sont deux ou trois des choses qui m’ont paru évidentes.
L’autre chose qui était remarquable avec la TD, en particulier lors de mes premières conversations, c’était la stratégie. Tous ceux que j’ai rencontrés, jusqu’aux cadres supérieurs de la TD, m’ont dit que bâtir le groupe des institutions financières mondiales était stratégique. On veut le faire de la bonne façon. On veut le faire de manière globale.
Alors, de quoi a-t-on besoin? De la recherche, d’avoir Scott Smith aux ventes, de soutien supplémentaire des marchés des capitaux d’emprunt. Un conseiller en cotes s’est joint à l’équipe, avec plusieurs jeunes collègues ainsi que des collègues plus chevronnés. Tout ça s’est organisé de façon globale et nous aide vraiment à servir nos clients.
Un certain nombre de choses nous ont attirés ici. Le fait qu’un certain nombre de mes collègues se soient joints à moi est une première validation. La seconde est la participation du client. C’est ce qui m’a vraiment stimulé et enthousiasmé jusqu’à maintenant, la participation du client. On a déjà annoncé quelques fusions et acquisitions, ainsi que plusieurs opérations sur les marchés financiers. Le pipeline continue de grossir.
Je suis donc enthousiaste à l’idée de profiter de cette occasion de croissance à court terme. Il va falloir exécuter ces mandats et établir les relations entre la TD et les nouveaux clients qu’on amène. À plus long terme, on peut parler de nouvelles régions du monde. Qu’en est-il de l’Europe? Qu’en est-il de l’Asie? Mais à court terme, Geoff et moi voulons nous assurer qu’on fait tout ce qu’il faut pour l’Amérique du Nord. C’est là-dessus qu’on se concentre, qu’on progresse et qu’on a déjà rencontré un certain succès précoce. Alors, voilà ce qui me motive.
AMY VAN ARNHEM : On parle beaucoup d’Une seule TD. C’est vraiment une excellente illustration du fonctionnement de tout ceci et de la façon dont vous pouvez en quelque sorte bâtir les équipes des différents produits de manière à vraiment soutenir ce groupe sectoriel. On est tous très heureux de vous avoir ici, vous et votre équipe.
Si on va droit au but pour parler un peu plus de ce qu’on observe autour de certains sujets clés, Jim, vous avez passé votre carrière à conseiller un large éventail d’institutions financières, en particulier dans le secteur bancaire. On sait tous que 2023 a été une année très difficile pour les banques à l’échelle mondiale. Pouvez-vous nous faire part de votre point de vue sur ce qu’on verra probablement en 2024, en lien direct avec les événements de l’an dernier?
JIM SPENCER : J’espère que ce ne sera pas la même chose qu’en 2023.
NARRATRICE : J’espère que non.
JIM SPENCER : Alors, on va y aller. 2023 a été une année exceptionnelle et très volatile. Il faudrait que je remonte à la crise financière pour retrouver une tendance similaire, où les taux ont augmenté à un rythme sans précédent et les dépôts se sont envolés loin du système au point que Silicon Valley, Signature Bank et First Republic ont ni plus ni moins qu’épuisé leur financement et fermé leurs portes.
Il est assez remarquable que ça se soit produit en si peu de temps. Mais ça a sonné l’alarme pour le secteur et ça a vraiment ébranlé la confiance des déposants comme des banquiers. Ce qui est intéressant dans ce qui s’est passé, c’est que les grandes banques de centres monétaires ont commencé à recevoir des dépôts et ont recensé beaucoup plus d’activités de leur clientèle. Ce sont les banques régionales qui ont le plus souffert.
En 2024, comme après n’importe quelle crise, il y a toujours des événements qui se produisent. D’abord, l’oscillation du pendule de la réglementation qui frappe fort sur le secteur. On le voit en ce moment. Les banques régionales commencent à subir les pressions des législateurs et des organismes de réglementation pour obtenir plus de liquidités, plus de capitaux et ainsi de suite. C’est ce qui se déroule. Le contexte réglementaire est donc plus difficile. C’est une première chose qu’on observe.
Deuxièmement, après une crise, les banques doivent se concentrer sur leur capital et sur leur bilan. On assiste alors à beaucoup plus d’optimisation du bilan des deux côtés, mais surtout dans les portefeuilles de prêts. On observe des ventes de portefeuilles de prêts.
On observe des ventes synthétiques, une version appelée opérations de transfert de risque de crédit, qui se déroulent actuellement. On observe une certaine gestion du passif, où les banques contractent des dettes plus coûteuses à mesure que les taux baissent. C’est un second thème qu’on voit toujours après les crises. On en observe actuellement les premières étapes.
Troisièmement, il y a les fusions et acquisitions. Les fusions et acquisitions n’ont pas encore repris. Je pense qu’il y a quelques obstacles. Premièrement, les cours des actions bancaires, jusqu’à la récente remontée, ont vraiment accusé un retard et ont atteint des creux historiques. Deuxièmement, la note par rapport au marché dans le bilan a été un problème, car les banques investissent principalement dans des titres à revenu fixe. Lorsque les taux grimpent, les prix de ces actifs chutent. Ce qui a un effet sur les fusions et acquisitions.
Troisièmement, le contexte réglementaire. Je pense que les gens sont inquiets à l’idée de devoir conclure une entente avec les organismes de réglementation et se demandent s’ils vont leur compliquer la vie. Ces éléments ont freiné les fusions et acquisitions. Mais je pense qu’à long terme, je ne sais pas si ce sera en 2024 ou en 2025, on assistera à des fusions et acquisitions et à des regroupements qui se sont accumulés. Ça va devenir un thème de plus en plus important en 2024.
AMY VAN ARNHEM : On va parler un peu plus du marché du crédit plus tard, mais je voulais juste vous entendre un peu plus sur les opérations de transfert de risque de capital et que vous nous donniez un aperçu de l’état actuel des niveaux de capital des banques. Est-ce que les banques cherchent vraiment à consolider ce capital réglementaire, ou est-ce plutôt une occasion pour les banques de continuer à croître sur le plan du crédit? Est-ce que vous voyez un peu les deux sur le marché américain ou sur le marché canadien?
JIM SPENCER : Les prémisses pour bon nombre des opérations de transfert du risque de crédit actuelles ont été le scénario final de Bâle III. Ce qui a été proposé lors de Bâle III, c’est essentiellement d’augmenter l’actif pondéré en fonction du risque des banques dans un certain nombre de catégories de prêts : les prêts à risque géré, les prêts à taux de résidence, etc. Alors, si les actifs pondérés en fonction du risque augmentent, le ratio de capital diminue. C’est ce qui a amené les banques à se concentrer davantage sur les façons de gérer les actifs pondérés en fonction du risque, à gérer leur capital.
Le scénario final de Bâle III est une proposition qui n’a pas été finalisée. Les gens s’attendent à ce qu’il y ait des changements. Ce ne sera pas mis en phase avant 2025 et 2026. Entre-temps, des opérations sont effectuées. Ce qui pose la question : est-ce vraiment axé sur la réglementation?
Les mesures prises par les banques donnent à penser qu’elles sont davantage influencées par l’optimisation de leur bilan, ce que tout bon banquier ferait en cas de crise. Il va regarder votre portefeuille et dire : comment puis-je améliorer la répartition du point de vue du risque et des bénéfices? Et c’est certainement ce qu’on observe et qui influence vraiment les opérations de transfert de risque de crédit.
Tout ne sera pas fait de façon synthétique, comme une opération de transfert de risque de crédit. Vous allez continuer à voir des ventes de prêts. Vous verrez des titrisations complètes. Il y a alors un certain nombre de formes différentes d’optimisation du bilan qui vont avoir lieu. On en est encore au début. On s’attend à voir beaucoup plus de ces activités en 2024.
AMY VAN ARNHEM : D’accord. Ce sera certainement quelque chose d’intéressant à observer.
GEOFF BERTRAM : Juste sur le scénario final de Bâle III, je voulais faire un peu de publicité à Jaret Seiberg, qui travaille au sein de notre groupe de recherche de Washington et qui fait partie de l’acquisition de TD Cowen. Jaret publie beaucoup de choses sur ce sujet et tout ce que j’entends dire sur lui de la part des gens qui sont actifs dans le secteur bancaire est très positif. Il a une assez bonne compréhension de ce qui se passe et il dit exactement ce que vous dites, Jim, c’est-à-dire qu’il n’est pas certain que la proposition reste ce qu’elle est à l’heure actuelle.
JIM SPENCER : D’accord.
AMY VAN ARNHEM : Oui. Je crois comprendre que le secteur de l’assurance a été particulièrement occupé par les fusions et acquisitions et la mobilisation de capitaux en Amérique du Nord au cours des derniers mois. Pourquoi? Et vous attendez-vous à ce que la tendance se poursuive?
GEOFF BERTRAM : Oui, c’est une très bonne question. Je dirais que c’est probablement notre secteur le plus occupé, celui qui nous occupe le plus en ce moment. Le niveau d’activité a été assez intense au cours des dernières années, mais on a l’impression qu’il atteint vraiment un sommet maintenant.
Il y a plusieurs raisons. Tout d’abord, les assureurs ont été les bénéficiaires… Je crois que lorsque vous voyez les banques commencer à faire des compromis comme on l’a vu au Canada en particulier, vous cherchez un autre endroit pour exposer vos services financiers. Dans bien des cas, ce sera auprès des assureurs. On l’a un peu vu l’an dernier.
Mais c’est vraiment la continuation d’une tendance qu’on a observée. Alors, on va regarder ça sous deux angles différents. Il y a le courtage, l’espace de distribution en quelque sorte, puis l’espace des assureurs. Ils existent dans tous les secteurs clés, comme l’assurance vie, l’assurance maladie et l’assurance dommages. Mais on va commencer par l’espace de courtage… Les fusions et acquisitions ont été extrêmement actives. Elles ont été actives du côté des entreprises.
Elles ont également été actives dans le segment des actions privées. C’est probablement l’un des principaux secteurs d’activité dans le segment des actions privées. Il n’y a pas une seule grande société de capital-investissement qui n’ait pas de plateforme de courtage d’assurance ou de distribution d’assurance à disposition. On a commencé à voir des opérations de fusion et d’acquisition assez importantes, y compris une pour laquelle on a donné des conseils en décembre, concernant Aon et NFP. Ce fut une réussite et je pense qu’on en verra probablement d’autres à l’avenir.
Le secteur du financement a été extrêmement occupé. Bon nombre de ces sociétés, celles qui font partie de l’univers des actions privées, sont financées au moyen de titres de créance à rendement élevé et des prêts à terme. Ce sont des domaines où on a été incroyablement actifs, tout comme, on va le dire franchement, tous nos concurrents. Au fil du temps, vous allez probablement voir, en plus de fusions et acquisitions plus nombreuses, le retour des PAPE.
L’ensemble du marché des PAPE a été assez faible. Ce qui n’est une surprise pour personne au vu de ces dernières années. Mais si vous réfléchissez à ce qui va se passer au cours des prochaines années en ce qui a trait aux PAPE dans l’espace des institutions financières mondiales, vous pouvez parier que le secteur de la distribution d’assurance sera le secteur dans lequel ça se passera, parce que certaines des plateformes sont en train de devenir très importantes.
Dans l’espace des assureurs, il y a beaucoup d’activités liées à la vente d’actifs non essentiels, à la réassurance de blocs d’affaires, en particulier dans le secteur des assurances vie et des contrats de rente. L’autre chose qu’on a observée, à l’écart des activités d’entreprises, mais très importante, c’est que le secteur du capital-investissement a également été très actif. On est passés d’un monde influencé par les activités des sociétés à un monde où les grandes sociétés de capital-investissement envisagent l’assurance comme moyen de tirer parti de leurs capacités de gestion d’actifs alternatifs.
Et je ne pense pas qu’on en ait fini avec ça. Je pense que cette croissance se poursuivra au fil du temps, car, selon moi, si vous êtes un important gestionnaire de placement privé ou de capitaux privés, possédant une entreprise d’assurance, ça vous donne une énorme réserve d’actifs que vous pourrez gérer tout au long de la durée de ces contrats d’assurance. Ce sont des institutions financières sophistiquées et très solides, qui sont parfaitement aptes à posséder des compagnies d’assurance. Je pense qu’on va voir ça de plus en plus à l’avenir.
AMY VAN ARNHEM : Alors, Jim, pour conclure, j’ai promis de revenir au secteur des prêts, sur lequel je veux passer un peu de temps. Je serais heureuse que vous nous donniez tous les deux votre opinion, car je pense que c’est très important cette année. Les banques font évidemment partie d’un écosystème de prêts plus large.
Étant donné que des secteurs comme le crédit aux entreprises privées et le financement à la consommation continuent de croître, comment voyez-vous l’évolution de cette partie du marché? Parlez-nous de certaines des choses dont on a déjà parlé dans un contexte de taux plus élevés et de certaines des tensions qu’on commence peut-être à voir ou que les gens surveillent de près.
JIM SPENCER : Le marché bancaire parallèle a toujours été une priorité pour les organismes de réglementation, surtout après la crise financière. Il est vrai qu’il y a actuellement un élément bancaire parallèle assez important. La plus forte croissance est attribuable aux fonds de crédit privé. On a vu une énorme quantité de fonds affluer vers ces instruments de placement. La concurrence avec les banques de Wall Street en matière de syndication de prêts bancaires a été féroce.
Alors, au cours des trois dernières années, il y a eu beaucoup plus de prêts provenant d’obligations de sociétés contractées directement avec du crédit privé que sur le marché de la syndication bancaire. On parle d’un multiple. L’écart est énorme. Je pense qu’à mesure que les banques adopteront une approche plus risquée, le déséquilibre des parts de marché devrait se réduire un peu dans la balance. Mais comme le crédit privé, il est là pour durer.
On voit beaucoup de banques, dont la nôtre, qui cherchent à avoir leur propre capacité à investir directement dans leurs propres fonds de crédit privé. Je pense que la tendance va continuer, parce que c’est un processus beaucoup plus efficace. C’est une discussion bilatérale et les sociétés aiment cette approche. Les modalités ont été assez audacieuses et favorables à l’emprunteur. Je pense donc qu’il s’agit d’un instrument de prêt à conserver.
Il y a beaucoup de sceptiques qui disent que le crédit privé est audacieux en accordant des prêts que les banques refuseraient. Quand on regarde les rapports réglementaires, il y en a un tous les six mois, produit par un groupe d’organismes de réglementation, on voit que les problèmes de crédit liés aux prêts les plus importants aux États-Unis sont majoritairement externes au secteur bancaire. Ça donne à penser que les marchés du crédit privé prennent plus de risques.
Mais on n’a pas encore vu d’énormes explosions. Je ne connais personne qui ait subi des pertes qui pourraient l’amener à fermer ses portes ou à rendre leur argent aux investisseurs. Les gens sont certainement plus méfiants à l’égard des espaces ou des zones de crédit, comme les espaces de bureaux dans les grandes agglomérations.
Mais jusqu’à maintenant, ils sont gérés efficacement. Il faudra regarder ça si on assiste à un repli de l’économie. Dans ce cas, je pense que vous verrez un impact plus large. Et ça devrait avoir un impact plus important sur les marchés financiers privés que sur le bilan des banques, mais même les banques seraient touchées.
Alors, on verra. Je crois que je suis modérément optimiste quant au fait que la qualité du crédit restera bonne durant cette période. Il y aura des flambées dans certains espaces comme les bureaux que j’ai mentionnés. Et je pense que les pertes seront plus importantes à l’extérieur du système bancaire qu’à l’intérieur. Mais c’est certainement quelque chose sur quoi on est vigilants avec nos clients. Et je sais que la Réserve fédérale est également très vigilante là-dessus. Il faudra donc voir comment les choses se dérouleront à la fin de l’année.
AMY VAN ARNHEM : Eh bien, comme toujours, ce secteur a beaucoup de choses dynamiques et intéressantes à dire. Merci à tous les deux de nous avoir rejoints. J’aimerais aussi mentionner que vous interviendrez sur ces sujets ainsi que plusieurs autres à l’occasion de la Conférence des services financiers, qui aura lieu le 19 janvier à Toronto. Merci à tous les deux de vous être joints à moi aujourd’hui. J’en suis ravie.
GEOFF BERTRAM : Parfait. Merci, Amy.
JIM SPENCER : Merci.
AMY VAN ARNHEM : Merci.
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Geoff Bertram
Directeur général et cochef, Institutions financières mondiales, Services bancaires d’investissement, Valeurs Mobilières TD
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Geoff, directeur général à Valeurs Mobilières TD (VMTD) et cochef, Institutions financières mondiales, Services bancaires d’investissement, fait partie d’une équipe qui offre des conseils en matière de fusions, d’acquisitions et de financement aux clients des institutions financières de la TD. Il compte plus de 23 ans d’expérience sur les marchés financiers nord-américains. Avant de se joindre au Groupe Institutions financières, Geoff a travaillé pendant 12 ans au sein du groupe Marchés des capitaux propres, VMTD. À ce poste, il a conseillé les entreprises clientes sur les premiers appels publics à l’épargne, les offres publiques subséquentes et les titres liés à des actions. Il s’est joint à VMTD en 2006 après avoir travaillé pendant six ans au sein des groupes des services bancaires d’investissement et des marchés des capitaux dans les bureaux de Toronto et de New York d’une banque d’investissement mondiale.
Jim Spencer
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Jim s’est joint à TD Cowen en septembre 2023 pour développer le secteur des institutions financières américaines et pour codiriger la division Institutions financières mondiales. Depuis 2014, il a été premier vice-président et chef de la division américaine du groupe des institutions financières mondiales du Credit Suisse, où il a siégé aux comités sur la promotion des directeurs généraux et sur le financement des banques d’investissement. Jim compte à son actif un baccalauréat ès arts avec distinction de la Texas Christian University, obtenu en 1989, ainsi qu’une maîtrise en administration des affaires de la Darden Graduate School of Business Administration de l’Université de Virginie, obtenue en 1988. Il a commencé sa carrière dans le secteur des services bancaires d’investissement.
Amy Van Arnhem
Directrice générale et chef, Gestion des relations-clients (haute direction), Canada, Valeurs Mobilières TD
Amy Van Arnhem
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Amy Van Arnhem
Directrice générale et chef, Gestion des relations-clients (haute direction), Canada, Valeurs Mobilières TD
Amy est responsable d’offrir une couverture multiproduits mondiale complète aux hauts dirigeants pour des clients institutionnels canadiens. Dans le cadre de ses fonctions, elle gère les relations avec les intervenants en faisant la promotion d’une approche collaborative et intégrée à l’échelle de l’entreprise. Elle s’est jointe à la TD en 2001, dans le secteur de détail. En 2007, en participant au programme de rotation de Ventes et négociation à Valeurs Mobilières TD, elle a acquis de l’expérience en titrisation, en négociation pour compte propre et en actions institutionnelles. En 2008, elle s’est jointe à l’équipe Ventes d’actions institutionnelles, où elle traitait avec des clients canadiens.