Animateur : Frank McKenna, président suppléant, Valeurs Mobilières TD
Invitée : Peter Haynes, directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
Qui dit qu’on s’ennuie cet été? Dans l’épisode 54, Frank admet qu’il n’y a pas suffisamment d’heures dans une journée pour garder le fil du contexte géopolitique actuel. Après un bref historique de la carrière bien remplie de Frank, la discussion de ce mois-ci passe rapidement à la décision du président Joe Biden de ne pas se représenter, à la montée de Kamala Harris et à ses colistiers potentiels, puis on se tourne vers la tentative d’assassinat perpétrée contre Trump, Trump 2.0 (JD Vance) et la décision de la juge de la Floride de rejeter les poursuites dans l’affaire des documents classifiés en raison d’une formalité. Nous passons ensuite au Canada, où Frank fait part de ses réflexions sur le parallèle entre la décision de Joe Biden de ne pas chercher à se faire réélire pour un deuxième mandat et les résultats désastreux du premier ministre Justin Trudeau aux sondages, ce qui laisse entendre qu’une décision sur l’avenir de ce dernier sera bientôt prise s’il prévoit mettre fin à son parcours en 2025. Nous avons terminé en nous questionnant sur la possibilité que le nouveau gouvernement du Royaume-Uni revienne sur le Brexit, une décision qui, selon Frank, se classe parmi les trois pires décisions politiques du dernier demi-siècle. Par rapport aux votes de séparation, Frank aborde sa mobilisation des citoyens du Nouveau-Brunswick pour participer à un rassemblement à Montréal avant le vote de séparation du Québec en 1995, l’un de ses moments les plus marquants, et les plus éprouvants en tant que premier ministre.
Ce balado a été enregistré le 29 juillet 2024.
FRANK MCKENNA : Il n’y a pas beaucoup de moments comme celui-ci. On a été témoins de l’histoire qui s’écrit sous nos yeux, avec un président en poste qui démissionne plutôt que de se représenter.
PETER HAYNES : Bienvenue à l’épisode de juillet de Géopolitique, en compagnie de l’honorable Frank McKenna. Je m’appelle Peter Haynes, de Valeurs Mobilières TD. J’ai le plaisir d’animer cette série de balados mensuels dans lesquels on fait le tour du monde pour couvrir les plus importants enjeux géopolitiques mondiaux du moment, depuis notre perchoir d’observation au Canada.
Aujourd’hui, on enregistre en direct devant un public de collègues de la TD, dont beaucoup sont des stagiaires et des associés qui ne vous connaissent peut-être pas très bien, Frank. Pourquoi ne pas refaire un tour rapide de votre CV? De la ferme du Nouveau-Brunswick à la TD, parlez-nous de votre carrière.
FRANK MCKENNA : Merci, Peter. Merci à tous d’être venus. Tous ceux qui viennent m’écouter sont les bienvenus parce que les gens qui m’écoutent deviennent de plus en plus rares.
PETER HAYNES : On les paie.
FRANK MCKENNA : Oui. Je suis en quelque sorte votre histoire du passage de la misère à la richesse selon Horatio Alger… La partie misérable plus que la partie sur la richesse. Comme Bill Clinton me l’a dit un jour : « Chaque président américain aimerait avoir grandi dans un chalet en bois rond qu’il a construit lui-même. » Il se trouve que j’ai eu la chance de littéralement grandir dans un chalet en bois rond et ça m’a donné un grand avantage dans la vie.
J’ai grandi dans une famille de fermiers avec 10 bouches affamées à nourrir. Mais je ne peux pas dire en toute honnêteté qu’on était pauvres et qu’on avait faim. Ce n’était pas le cas. On était riches parce qu’on avait de quoi manger sur nos terres, on était unis et on travaillait tous. C’était la seule vie qu’on connaissait. Et ça nous allait très bien.
Quand j’étais jeune, pas de chance, mon grand-père est décédé, il vivait sur la ferme voisine et ma grand-mère m’a pris avec elle parce qu’elle avait besoin que quelqu’un pour s’occuper d’elle. Elle s’est vraiment bien occupée de moi. Elle m’a vraiment poussé à croire en la politique et à l’éducation, à être ambitieux et ainsi de suite.
Elle m’a vraiment donné beaucoup d’ambition, ce que je n’aurais probablement pas eu autrement. Je suis allé à l’université, puis à la Queen’s University. Là-bas, j’étais sur le point de faire mon doctorat en sciences politiques. Puis j’ai lu un livre qui a transformé ma vie. Son titre est The Vertical Mosaic, de John Porter.
Il énumérait les antécédents de tous ceux qui étaient entrés en politique. Aucun d’eux n’était politologue. Ils étaient tous avocats. Je suis immédiatement passée des sciences politiques au droit et j’ai pratiqué le droit. J’ai eu la chance à ce moment-là de me saisir de dossiers de calibre mondial qui ont attiré beaucoup d’attention.
Et puis, j’ai eu de la chance et c’est l’une des choses qui ont défini toute ma vie. Si vous avez de la chance, ça définira la vôtre aussi. J’ai constaté que toutes mes réussites se résumaient à un travail acharné et à la chance. Si vous ne travaillez pas assez fort, vous n’aurez pas de chance. Mais si vous n’êtes pas chanceux, les choses ne se mettent pas toujours en place aussi bien.
Je me suis alors présenté en politique. Au moment où je me suis présenté, il y avait un certain vide dans notre parti, le Parti libéral. Je suis rapidement devenu le leader. Ensuite, il y a eu un vide dans la province. Les gens en avaient assez du gars qui était là. J’ai fini par me présenter et gagner. En fait, on a remporté tous les sièges, les 58 sièges.
Ensuite, j’ai eu une vie politique magique. J’ai survécu à un accident d’avion. J’ai survécu à une tentative de la Colombie d’enlever un leader politique au Nouveau-Brunswick en échange d’otages, j’ai survécu à tout ça et j’ai pu arrêter la politique après 10 ans exactement, jour pour jour, lors du dixième anniversaire de mon entrée en politique.
J’ai eu la chance d’avoir des offres dans le secteur privé. Puis, un premier ministre m’a appelé pour me demander d’être un ambassadeur et c’est ce que j’ai fait. Ensuite, Ed Clark de la TD m’a appelé. Washington m’a fait savoir qu’on voulait que je travaille pour la TD. Alors, je me suis joint à la TD. Je ne saurais être plus heureux. C’est le plus long emploi que j’ai jamais eu. J’ai adoré ça.
C’est une excellente banque, qui m’a permis de faire ce que j’aimais faire, c’est-à-dire être avec les gens, servir les clients et aider à créer de nouvelles occasions d’affaires. Pour moi, la vie a été magique.
PETER HAYNES : C’est une perte pour tout le Canada, parce que je pense que tout le monde sera d’accord pour dire qu’on aurait aimé que vous soyez notre premier ministre ou, du moins, que vous vous présentiez à un poste de premier ministre un jour. La perte du Canada, ça a vraiment été un gain pour la TD. Pour ça, on est tous très reconnaissants que vous soyez avec nous à la Banque, depuis bientôt 20 ans. On apprécie chaque jour passé avec vous.
Frank a parlé de certains des dossiers auxquels il a participé lorsqu’il était avocat plaidant. Pour ceux d’entre vous qui souhaitent en savoir un peu plus sur certains des dossiers auxquels il fait référence, vous pouvez les trouver sur sa page Wikipédia.
Mais je vous encourage à vous pencher sur le dossier du Pêcheur combattant, Yvon Durelle. Il a défendu cet homme et l’a innocenté d’une accusation de meurtre. C’est un cas très intéressant. Je crois qu’Yvon Durelle était célèbre pour être le seul boxeur à avoir affronté George Chuvalo, n’est-ce pas? C’était son moment de gloire.
FRANK MCKENNA : Il a combattu tous les grands. Il était le champion des poids lourds de l’Empire britannique. Il est connu pour le Combat du compte long. Il s’est battu contre Archie Moore et l’a mis K.-O. trois fois. La dernière fois qu’il l’a mis K.-O., il croyait qu’il avait gagné. Et l’arbitre lui a laissé quelques secondes de plus pour se remettre debout. Et il est revenu. Archie Moore a gagné aux points en 12 reprises. C’est un combat assez célèbre.
PETER HAYNES : Oui, je vous encourage tous à lire ça. C’est votre devoir pour la journée. Notre plan aujourd’hui pour ce balado, c’est que je vais commencer par quelques questions que j’ai préparées, puis je laisserai notre auditoire poursuivre. On va faire circuler des micros en direct. Rien n’est interdit. Vous pouvez poser n’importe quelle question.
Je peux vous dire, après avoir passé 53 mois à interviewer Frank, qu’il n’a jamais refusé de répondre à aucune de mes questions. Il a répondu à toutes les questions que je lui ai posées. Je suis sûr que ce sera pareil aujourd’hui.
Pour commencer, Frank, j’aimerais vous faire part de la nouvelle la plus importante et la plus étonnante, qui couvait depuis une semaine. Il s’agit de la décision du président Joe Biden de ne pas se représenter. À quel moment avez-vous pensé que la décision était inévitable? Et que dites-vous aux critiques qui laissent entendre que le processus de choisir Kamala Harris lors du sommet du Parti démocrate était antidémocratique?
FRANK MCKENNA : Je vais commencer par la deuxième partie. Je ne pense pas du tout que c’était antidémocratique. Elle était en lice avec Joe Biden. Elle a été vice-présidente. Elle était en lice pour être réélue. Dans le cadre de ce mandat, elle était l’héritière naturelle du financement qu’ils avaient amassé, environ 90 millions de dollars.
Non seulement ça, mais elle n’a pas vraiment été ointe. N’importe qui aurait pu être candidat. C’était un processus ouvert à tous. Mais tout le monde s’est rassemblé autour d’elle. Je ne pense pas que c’était inévitable. Je ne pense pas que c’était antidémocratique. J’ai pensé que Joe Biden avait terminé sa route le soir où j’ai regardé le débat. Je n’ai pas pu regarder au-delà de la première partie du débat. C’était gênant.
C’est un homme qui a donné 50 ans de sa vie au service de son pays, qui a perdu sa femme et sa fille parce qu’il travaillait à Washington, elles ont eu un accident de voiture, qui a perdu un fils, Beau, qui est parti combattre en Irak, qui a donné énormément de lui-même et qui, selon moi, a été un président très efficace dans ces circonstances, sachant que son adversaire a nié sa victoire aux élections et qu’il a tenté de lui arracher sa victoire.
Malgré tout ça, il a fait un excellent travail. Mais il avait clairement perdu beaucoup de ses capacités. Dans le jargon du baseball, comme me l’a dit un ancien premier ministre, il a perdu une partie de la vélocité de sa balle rapide. Ce soir-là, peu importe que ça ait été un soir avec ou un soir sans, il était clair que son état s’était détérioré au point où l’idée de le garder comme président pendant encore quatre ans était très difficile à concevoir pour moi.
Ce qu’il a fait… Les gens m’ont dit que c’était inévitable qu’il abandonne lorsqu’il a réalisé l’ampleur de la préoccupation qui l’entourait… Pour équilibrer un peu les choses, je vais vous lire quelques commentaires sur Twitter. Le premier est du président Biden. « J’adore ce travail, mais j’aime encore davantage mon pays. »
Autrement dit, j’aimerais bien être président, mais ce pays me tient trop à cœur. Il ajoute : « Ce qu’il y a de bien avec les États-Unis, c’est qu’ici, les rois et les dictateurs ne règnent pas. C’est le peuple qui décide. L’histoire est entre vos mains. Le pouvoir est entre vos mains. L’idée de ce qu’est l’Amérique est entre vos mains. »
Ces mots, je les souligne parce qu’ils seront encore cités dans les décennies à venir au sujet de la manière dont il a renoncé. Parce que, depuis Lyndon Johnson, aucun président sortant n’avait abandonné la course pour être réélu. Voici d’autres mots, écrits par quelqu’un d’autre.
« L’administration Biden-Harris ne m’a pas adéquatement protégé, et j’ai été obligé de prendre une balle pour la démocratie. C’était un grand honneur pour moi. » Puis il ajoute : « Je n’arrive pas à y croire. Ils ont transformé Joe Biden le tordu, le pire président de l’histoire des États-Unis, en héros. Il a été chassé du pouvoir comme un chien. Regardez ce que la gauche radicale est capable de faire. »
Ensuite, tout ça le même soir : « Le discours du bureau ovale de Joe Biden le tordu était à peine compréhensible et tellement mauvais. » C’est ce qu’on appelle être élégant lorsque quelqu’un démissionne après quatre ans au pouvoir.
Ensuite : « Joe Biden le tordu et Kamala Harris la menteuse sont une honte pour l’Amérique. Il n’y a jamais eu une pareille époque. » Enfin : « Biden n’a jamais eu la COVID-19. Il est une menace pour la démocratie. »
Je voulais juste vous les citer parce qu’il n’y a pas beaucoup de moments comme celui-ci. Nous avons été témoins de l’histoire qui se déroule sous nos yeux, où un président en poste renonce à se présenter de nouveau parce qu’il estime que la perception de son incapacité est suffisante pour offrir la victoire à l’adversaire.
J’ai trouvé que c’était un geste très désintéressé qui méritait une réaction très élégante. Et c’est ce qu’il a obtenu, en général, mais pas universellement. Ça ne m’a pas vraiment surpris qu’il renonce. C’était la bonne chose à faire.
PETER HAYNES : Avez-vous été surpris que le parti se rassemble autour de Harris aussi rapidement qu’il l’a fait? Sur qui pariez-vous? Je sais qu’elle va annoncer plus tard cette semaine qui est son vice-président. Qui remportera la course pour la vice-présidence?
FRANK MCKENNA : Oui. Je tiens à ce qu’il soit clair que je n’ai pas vu ça venir. J’ai vu venir le départ de Biden. J’ai trouvé que Kamala Harris était une candidate imparfaite, pour être absolument honnête avec vous. Elle avait été très impopulaire en tant que vice-présidente et n’avait pas reçu un soutien massif. Et tout à coup, ça s’est produit.
C’était presque comme si tous ceux qui ne voulaient pas que Trump revienne à la présidence s’étaient rassemblés autour d’elle. Je n’ai jamais rien vu de tel. Je ne sais pas si quelqu’un aurait pu le prédire. Mais elle a eu 44 000 de ses sœurs d’université autour d’elle lors d’un appel Zoom en quelques heures. Elle a fait un balado grâce auquel elle a amassé 100 millions de dollars. Elle a maintenant reçu 200 millions de dollars.
On a vu des jeunes, des femmes et des personnes de couleur se rassembler autour d’elle d’une façon que je n’aurais jamais cru possible. Est-ce suffisant pour garantir la victoire? Pas nécessairement. Mais c’était un événement incroyable. Encore une fois, je veux que vous y réfléchissiez, ça entrera dans l’histoire du pays, la façon dont tout ça s’est produit.
Pour le vice-président, c’est très intéressant. Normalement, le candidat à la vice-présidence n’a aucune importance. Comme l’a dit un vice-président, ça ne vaut même pas le seau de salive tiède gaspillée à en discuter. C’est une analogie que je trouve peu ragoûtante, mais ça ne vaut même pas le seau de salive tiède gaspillée à en discuter. Un autre m’a dit que le travail consistait à passer tout son temps à attendre un appel pour vous annoncer que le président est mort. Qui voudrait ce genre de travail?
Habituellement, ça n’a aucun intérêt, jusqu’au jour où ça a un intérêt. On a vu John McCain, un homme très, très honorable, faire une terrible erreur en choisissant Sarah Palin. Elle a fini par rendre ce poste gênant. Dan Quayle a également rendu le poste de vice-président gênant.
La rumeur était que le service secret, dans le cas où quelque chose arriverait au président, avait reçu l’ordre de tirer sur Dan Quayle juste après pour éviter à tout prix qu’il ne devienne président. C’était de mauvais choix.
Dans le cas de Trump, il a pris une décision délibérée, très inhabituelle. Plutôt que d’utiliser ça pour combler une lacune, en mettant en valeur un État, une femme ou une personne de couleur, ou avec des origines différentes, il a choisi d’écouter les conseils de Donald Jr., et de choisir une sorte de clone de Donald Trump.
Nous avons alors Donald Trump II. Nous avons MAGA-sans sucre. JD Vance incarne tout ce que Trump est déjà. La seule différence est que c’est un homme blanc en colère qui est jeune, pas un vieil homme blanc en colère. Beaucoup de gens étaient curieux de comprendre les raisons de ce choix.
Ça s’est produit parce que Trump pensait que les élections étaient dans la poche. Il avait juste à dynamiser sa base de partisans. Il pouvait le faire en choisissant une version plus jeune de lui-même. Cette stratégie semblait très bonne jusqu’à ce que, premièrement, Kamala Harris devienne candidate pour les démocrates et, deuxièmement, que les gens commencent à se renseigner sur JD Vance et découvrent qui il est.
Ils ont découvert que c’était un homme ultra conservateur, en colère et blanc. Dans son passif, l’une des choses qu’il a faites et qui je pense vont le hanter aujourd’hui, c’est qu’il a donné une interview il y a deux ou trois ans avec Sean Hannity à Fox News. Il a reproché à Kamala Harris, à Alexandria Cortez et à Pete Buttigieg d’être tous les trois des femmes à chats en colère et sans enfants.
Pete Buttigieg est un candidat gai et il a un conjoint, ils ont tous les deux des enfants. Kamala Harris a en fait deux beaux-enfants. Ces beaux-enfants ont tous les deux publié dès le lendemain : « Comment pourriez-vous dire quelque chose d’aussi méchant au sujet de deux adorables petits comme nous? »
Et la mère biologique de ces enfants a dit que l’une des choses les plus difficiles à faire dans la vie était d’être une belle-mère et qu’elle était une belle-mère parfaite. Comme si ce n’était pas suffisant, Jennifer Aniston a dit : « J’ai essayé tout ce que je pouvais pour tomber enceinte et je n’y suis pas arrivée. C’est pour ça que j’ai des chats et que ne pas avoir d’enfants me manque. »
Ensuite, les Swifties sont entrés dans la danse et ont dit : « Notre Taylor Swift a trois chats, et elle n’a pas d’enfants. Est-ce qu’elle est une personne blanche en colère qui aime les chats? » Peu importe, JD Vance a essayé de cacher la poussière sous le tapis en faisant une interview avec Megyn Kelly. Il a dit : « Écoutez, je ne voulais pas critiquer les chats. » Ce qui n’a pas vraiment arrangé les choses.
Il est parti sur un très mauvais pied et n’a pas fait grand-chose depuis. En fin de compte, ce qui semblait être un choix assez sûr pour Trump commence peut-être à être un fardeau important, mais au moins, il ne cède sur aucune de ses lacunes. Kamala Harris va faire le contraire, selon moi, parce qu’elle doit le faire. Il lui faut combler des lacunes.
Les trois ou quatre principaux candidats sont Roy Cooper, qui est le gouverneur de la Caroline du Nord. La Caroline du Nord compte 17 votes au collège électoral et c’est ce qu’on appelle un État mauve, ce qui signifie qu’il pourrait basculer dans les deux sens. Alors, il a sans doute un intérêt.
Le deuxième choix serait l’astronaute Mark Kelly, un ancien militaire, un ancien héros en tant qu’astronaute, le sénateur de l’Arizona, qui a 11 votes au collège électoral pour un État indécis, il est marié à Gabby Giffords, qui a failli être tuée dans une tentative d’assassinat et qui fait de lui un ardent défenseur du contrôle des armes à feu. C’est un autre candidat potentiel.
Et le troisième est Josh Shapiro, le gouverneur de la Pennsylvanie. La Pennsylvanie compte 19 votes au collège électoral, pour l’un des États vraiment décisifs pour les élections. Il est aussi juif, ce qui pourrait lui apporter un certain soutien, car les démocrates sont plus étroitement associés à l’autre partie du conflit israélo-palestinien et au Hamas.
Tout ça pour dire qu’il comblerait une autre lacune. Ce sont probablement les trois choix. Sur ces trois, je choisirais probablement Shapiro, car il aurait le plus grand nombre de votes du collège électoral. Il aiderait à cimenter le mur bleu, le mur bleu étant la Pennsylvanie, le Wisconsin et le Michigan. Le Michigan représente aussi un nombre très élevé de votes.
Mais le Michigan, si les démocrates veulent gagner, devrait être pris en compte, tout comme le Minnesota, parce que leur gouverneur fait aussi l’objet d’un examen. Alors, je prendrais en considération les différents États. Je ne choisirais pas en Caroline du Nord, parce que je pense que c’est plus susceptible de finir dans la colonne des pertes. Mais si j’étais à sa place, je redoublerais d’efforts pour trouver un bon candidat pour l’aider à gagner les élections.
PETER HAYNES : Mes amis républicains en Pennsylvanie s’inquiètent du fait que Josh Shapiro soit candidat contre…
FRANK MCKENNA : C’est un vrai populiste. Il a remporté facilement son élection. Mais il ne fait aucun doute qu’elle ne choisira pas un clone d’elle-même. Il faut qu’elle s’associe à quelqu’un qui n’est pas son clone et qui représente une partie de l’électorat qui lui manque.
PETER HAYNES : Vous avez parlé de JD Vance. Je suis certain que l’un des films les plus populaires de Netflix est Hillbilly Elegy, si vous l’avez vu. Je vous y encourage. Si vous voulez en savoir plus sur la jeunesse dans une région rurale de l’Ohio, vous devez absolument le voir pour apprendre à mieux le connaître.
Vous avez aussi parlé des services secrets, qui ont fait les manchettes pour de mauvaises raisons. Mais je voudrais qu’on revienne au président Trump et qu’on parle de certains événements qui se sont produits au cours des dernières semaines de sa campagne.
Mais dans le cadre du remaniement de la campagne électorale de Trump et du bruit autour de la tentative d’assassinat, une décision très importante a été prise par le juge qui supervise l’affaire des documents en Floride.
Après plusieurs appels de la défense de Trump sur divers aspects de l’affaire, et cette défense a littéralement fait n’importe quoi, la juge Aileen Cannon s’est en fait penchée sur l’une des décisions et a décidé que l’avocat spécial Jack Smith avait été nommé illégalement, qu’il n’avait pas le pouvoir de présenter le dossier des documents. Le dossier a alors été abandonné.
Je crois comprendre que le processus suivi pour la nomination de Smith faisait l’objet de précédents, bien qu’un juriste avec qui j’ai parlé ait laissé entendre que la décision de la juge se fondait sur une loi et que, techniquement, le Sénat devait approuver cette nomination. Que pensez-vous de cette affaire et des dernières semaines de la vie de Trump?
FRANK MCKENNA : Pour commencer, je vais revenir à la tentative d’assassinat parce que, quand on pense à l’histoire, on va se dire : « Wow, j’ai vu ça à la télévision. » Je me souviens encore où j’étais quand Kennedy ou Robert Kennedy ont été assassinés.
Ce sont des événements importants. Je me suis dit que ça avait permis à Trump de gagner énormément de respect de la part des Américains. Que l’on soit d’accord ou non avec Trump, sur le plan idéologique, c’est un véritable homme de spectacle et il est très charismatique. Être capable de se relever et de crier : « Battez-vous! Battez-vous! » comme il l’a fait, c’est une image emblématique dont on parlera à jamais. Je pense que la tentative d’assassinat lui a apporté une grande faveur de la part des Américains et de la sympathie.
Ce qui m’agace vraiment, c’est la façon dont le système juridique a été manipulé. Il y a un certain nombre de dossiers en cours contre lui. Dans presque tous les dossiers, ces décisions sont prises par des avocats indépendants et des juges indépendants.
Dans le cas de l’insurrection du 6 janvier, parce qu’il s’agissait d’une insurrection, des centaines, des milliers de personnes ont été emprisonnées à la suite de plaidoyers de culpabilité ou, dans la plupart des cas, de procès. Trump laisse maintenant entendre qu’il accorderait son pardon à bon nombre de ces personnes. Ce serait un affront au système judiciaire.
Il a réussi à utiliser le système juridique de deux façons : premièrement, en embauchant des armées d’avocats qui retardent, retardent, retardent et profitent aussi de beaucoup de juges nommés par M. Trump qui, semble-t-il, ont pesé sur la balance.
La Cour suprême des États-Unis, qui est fortement républicaine, a affiché sa couleur dans le dossier de l’immunité, en retardant le processus et en repoussant les arguments en faveur de l’immunité pour qu’ils soient jugés après les élections. Il en va de même pour le dossier de la Géorgie, qui se prolongera après les élections.
Presque tous les sondages indiquent que si Trump était reconnu coupable d’une infraction, ça influerait sur la décision des gens de voter ou non pour lui. Mais dans presque tous les dossiers, ils ne pourront pas examiner la situation avant les élections. Le dossier de la Floride est le plus important contre Trump.
Essentiellement, il a apporté des documents classifiés, y compris des secrets nucléaires, chez lui en Floride, les a laissés dans la salle de bain et un peu partout dans la maison, les a montrés aux gens, probablement en essayant de se faire valoir, en disant : « Voilà tous les documents dont je me suis occupé quand j’étais président. »
C’est assez clair. Soit vous avez les documents, soit vous ne les avez pas. Soit vous avez le droit de détenir ces documents, soit vous ne l’avez pas. Dossier classé. Mais il s’est retrouvé avec un juge qu’il a nommé et qui a fait des pieds et des mains pour tenter de contrecarrer ce dossier à chaque étape. Au début, elle a tenté de faire appel à un avocat spécial. La Cour d’appel a rendu une décision contre ça et l’a en substance insultée en lui demandant comment elle pouvait être stupide au point de prendre une telle décision.
Maintenant, elle présente un argument que seul Clarence Thomas, qui est sans doute le membre le plus partial de la Cour suprême des États-Unis, a utilisé dans l’un de ces dossiers, mais que personne d’autre n’a validé, pour se débarrasser de la question de l’avocat spécial, avec le prétexte que le dossier des documents n’a aucun fondement, parce que le conseiller spécial n’est pas une nomination méritoire.
C’est tout à fait contraire au point de vue de presque tous les experts et à toute la jurisprudence. La Cour suprême des États-Unis a tranché à l’unanimité en faveur des États-Unis contre Nixon. Et dans ce dossier, ils ont décidé que l’avocat spécial avait en fait agi à l’encontre de l’argument.
Elle a extrait cette partie du dossier et a estimé qu’il s’agissait de ce qu’on appelle en droit l’obiter dictum, qui signifie que n’étant pas centrale au dossier, elle pouvait être ignorée. Elle a fait tout son possible pour éplucher la jurisprudence afin de trouver un argument. La plupart des experts juridiques pensent qu’elle sera la risée de tous lorsqu’elle se retrouvera devant un tribunal supérieur avec cet argument.
Mais en attendant, tout ça ne sera pas réglé avant les élections. Trump va lui aussi s’en accommoder. N’oubliez pas que son intention, s’il gagne et redevient président, est essentiellement de se débarrasser de toutes les poursuites intentées contre lui de façon à ce qu’elles ne voient jamais le jour. Faire traîner est alors une excellente tactique pour ses avocats.
PETER HAYNES : On se demande tous ce que va signifier réellement avoir un dictateur pour une journée. Je suis certain que notre public va revenir sur les États-Unis lorsqu’on passera aux questions d’ordre général. J’aimerais prendre un moment pour me concentrer sur le Canada et sur la décision du président Biden d’admettre, et je cite : « Il était temps. »
Certains Canadiens suggèrent que notre premier ministre Trudeau pourrait suivre l’exemple de Joe Biden. En fait, le Washington Post a publié un article sur le sujet vendredi dernier. Frank, vous êtes la personne idéale pour parler de ce qu’on laisse derrière nous, compte tenu de votre décision de quitter le poste de premier ministre du Nouveau-Brunswick après 10 ans, comme vous l’avez expliqué plus tôt.
Je veux vous lire une lettre à la rédaction du Globe and Mail qui a été publiée la semaine dernière à la lumière de la décision de Biden : « La majorité des politiciens ont un ego fort et croient être les seuls à pouvoir diriger. Une rare exception a été Frank McKenna, ancien premier ministre du Nouveau-Brunswick. Dès son entrée en fonction, il a dit qu’il ne resterait pas plus de 10 ans.
Il a dirigé son parti sous trois gouvernements majoritaires consécutifs. Pourtant, lorsqu’il a atteint le cap des 10 ans avec une cote de soutien toujours élevée, il a démissionné. Justin Trudeau en est à sa neuvième année et sa cote de soutien est désastreuse. Pourtant, il refuse de lire les signes. Malgré tout, son gouvernement a fait beaucoup de bonnes choses. Mais dans ce contexte, la plupart des gens auraient de la difficulté à en nommer une seule », fin de citation.
Ça a été envoyé par Peter Belliveau, de Moncton. Voyez-vous un parallèle entre la décision Biden et le sort de Trudeau? Que diriez-vous au premier ministre s’il vous demandait vos conseils sur les prochaines étapes?
FRANK MCKENNA : Oui. C’est une question intéressante et je vais vous donner une réponse honnête. Je pense que Trudeau va partir. Je pense que ce que Biden a fait aura de l’influence, parce que ce qu’il voit, c’est que Biden, qui est aussi un bon ami, part et reçoit le respect de personnalités partout dans le monde et de la part des gens pour ce qu’il a fait et pour le travail qu’il a accompli au cours de ses quatre années, à l’exception d’une chose ou d’une autre.
Mais autrement, tout le monde a été très aimable. Je pense que Trudeau va se pencher sur cette question et sur le fait qu’il a deux élections partielles à venir au Manitoba et à Montréal, et plus tard à Halifax, qui pourraient toutes mal se passer et qu’il a déjà perdu l’élection à Saint-Paul, à Toronto.
Avec tout ça, il aura un caucus très rétif, un cabinet très agité et un électorat très réticent. Si j’étais à sa place et que j’avais un recul de 20 points et que j’allais amener mon parti en haut des chutes du Niagara m’apprêtant à détruire de nombreuses vies de beaucoup de personnes qui se présentent aux élections et que je pouvais leur donner de meilleures chances en faisant des changements dans la direction du parti, je partirais et je ferais ce que je crois être la bonne chose à faire.
Quelqu’un m’a posé des questions l’autre jour sur ses réalisations, parce que Caroline Mulroney était là ce matin. On a eu une discussion intéressante. On a parlé de la façon dont son père est parti… Et quand je dis « parti », je veux dire qu’il avait été enterré, ses funérailles avaient été célébrées et il y a eu un immense élan d’affection et de respect pour lui, pour ce qu’il avait accompli.
Mais ce n’était pas de son vivant et ce n’était pas pendant qu’il était en poste. Ça s’est produit plus tard. Si Trudeau partait, les gens commenceraient à repenser à ce qu’il a accompli. Il nous a aidés à traverser la pandémie. Et ce n’était pas une simple petite brise. On était les derniers sur la liste pour ce qui est de l’approvisionnement en vaccins et on a fini par avoir le plus grand nombre de vaccins au monde.
Aux États-Unis, le nombre de décès par habitant était trois fois plus élevé qu’au Canada. C’était un travail de gestion difficile. Il nous a permis de traverser ça. Il a mené à bien les négociations de l’ALENA avec Trump, qui ont été extraordinairement difficiles et il a créé le programme national sur la garde des enfants, qui est un important programme social et d’affaires, ainsi que le programme sur les repas du midi à l’école, le programme national de soins dentaires et des soins pharmaceutiques.
Alors, sur plusieurs aspects, on peut porter à son crédit qu’il a accompli un ensemble de tâches pour lesquelles du respect lui est dû. Une fois qu’il sera parti et que les gens auront eu l’occasion de se calmer et de laisser leur colère s’exprimer et tout le reste, les gens diront : « Eh bien, oui, c’était un bon premier ministre. » Si j’étais lui, c’est ce que je ferais. Je partirais et je consacrerais mon temps à consolider ce que je laisse derrière moi et à donner au parti la chance de se rassembler.
PETER HAYNES : Marchera-t-il dans la neige comme son père?
FRANK MCKENNA : S’il le fait, il sera trop tard. S’il part, il doit partir maintenant afin qu’un nouveau chef soit en place assez rapidement pour réorienter le Parti libéral, en faire un parti plus centriste et mettre en place de nouvelles politiques. J’ai parlé à un certain nombre de candidats à la tête du parti qui savent tous que la seule façon pour eux de gagner, c’est de marquer une nette distance entre eux et Justin Trudeau sur un certain nombre de questions.
PETER HAYNES : Je ne veux pas spéculer sur cette annonce ni sur le moment où elle pourrait se produire. Quand ce sera fait, on aura certainement beaucoup d’occasions de parler des différentes personnes qui pourraient amener le Parti libéral vers le centre et voir où on s’en va ici, au Canada.
À ce stade-ci, je voudrais laisser le public poser ses questions. J’ai reçu quelques questions par courriel à l’avance, Frank, que je vais intégrer à la discussion. On a des micros dans la salle, alors, n’hésitez pas à lever la main et ne soyez pas timides. Je vous invite à poser toutes les questions que vous voulez.
MEMBRE DU PUBLIC 1 : Merci. Frank, vous avez un carnet d’adresses assez conséquent de leaders internationaux actuels et anciens. Pouvez-vous, évidemment, sans nommer personne, faire part de ce que certains d’entre eux vous ont dit au cours de vos discussions de la dernière semaine autour des événements, qu’il s’agisse de la tentative d’assassinat, de la décision de Biden de ne pas se représenter, des actualités autour de Harris, et ainsi de suite… Qu’est-ce que vous avez entendu à l’échelle internationale?
FRANK MCKENNA : Je n’ai jamais vu une telle ambiance qu’au cours des deux dernières semaines. Le monde entier est sens dessus dessous. Je vais passer les choses en revue rapidement. Le Royaume-Uni a connu un énorme changement de gouvernement après 14 ans. L’Europe, les élections européennes, très anti-européennes.
En France, il y a deux semaines, le parti d’extrême droite a remporté un grand nombre de votes lors du premier tour. Ensuite, il y a eu le second tour. Ça a été un coup dur pour le parti de gauche, mais une répudiation de Macron des deux côtés.
En Iran, on en parle peu, Pezeshkian a été élu sur trois candidats. Il est le candidat le plus libéral et le plus pro-occidental. Il a remporté les élections. On en parle peu à cause de tout le reste. Mais tout le monde a la tête qui tourne. Qu’est-ce que ça signifie pour le monde? Il a déjà indiqué qu’il souhaitait davantage communiquer avec l’Occident. Ce serait incroyable si ça se produisait.
En plus de ça, il y a eu la convention républicaine, qui a célébré les valeurs républicaines et tout le reste et qui a donné un énorme coup de pouce à Trump pour sélectionner son vice-président, puis Biden a renoncé, le sujet de Kamala Harris emballant tout le monde. Tout le monde est là à se dire : « Mon Dieu, vous savez quoi? Que se passe-t-il? »
C’est vraiment une période fascinante. Tous ceux à qui je parle dans tous les contextes politiques me disent, en gros, la vérité, à savoir que personne n’a vu ça venir. Les têtes tournent. On commence à se rendre compte qu’on est dans un monde où tout est possible, qui fait preuve de volatilité.
Tout ça est alimenté par quelque chose que vous comprenez tous, mais qui m’échappe. Ce sont les médias sociaux et la rapidité avec laquelle les gens peuvent se mobiliser et faire et défaire n’importe qui. Vous pouvez élever quelqu’un au sommet. Quand vous avez quelqu’un comme Selena Gomez avec 350 millions d’abonnés, et quelqu’un comme Taylor Swift avec 300 millions d’abonnés… Avec quelle rapidité vous pouvez mobiliser les gens ou mettre en place des choses, c’est un nouveau phénomène, très franchement.
PETER HAYNES : Frank, on va parler un peu du Royaume-Uni, parce que quelques questions ont été posées à l’avance au sujet de Keir Starmer et de la politique au Royaume-Uni. En voici une de Sarah Houston qui, je le sais, est présente. Je vais juste vous lire la question qu’elle m’a envoyée.
« Un peu plus de quatre ans après le référendum européen, il semble y avoir beaucoup de données qui confirment que de nombreux Britanniques estiment maintenant que le Brexit a été une mauvaise décision. » Vous et moi, on en a parlé à quelques reprises.
« Le Parti travailliste a indiqué dans son manifeste qu’il prévoit rétablir cette relation et chercher à approfondir ses liens avec ses voisins européens. Comment pensez-vous que les relations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne seront rétablies et qu’un accord commercial plus favorable sera renégocié? De plus, même si le chef du Parti travailliste, Keir Starmer, a été très clair sur le fait que la Grande-Bretagne ne réintégrerait pas le marché unique ou le cadre de l’union douanière de l’UE, croyez-vous que le Royaume-Uni a encore la possibilité de réévaluer l’idée de rejoindre l’UE, que ce soit maintenant ou dans plusieurs décennies? »
FRANK MCKENNA : C’est tout simplement une excellente question. Il ne fait aucun doute qu’on a des remords du vendeur ou des regrets de l’acheteur, selon ce que vous préférez. Mais il n’y a aucun doute que les citoyens du Royaume-Uni savent maintenant qu’ils se sont fait avoir. Selon le dernier sondage, 65 % des Britanniques pensent que le Brexit était une erreur.
David Cameron était alors premier ministre. Et le parti conservateur était vraiment divisé sur cette question au Royaume-Uni, des membres de son parti vraiment rebelles réclamaient plus d’autonomie par rapport à l’Europe et voulaient en sortir. L’Europe est un partenaire exigeant. Ils ont toutes sortes de règles et de règlements, et tout ce qui va avec.
Pour faire taire tout le monde, il a simplement dit : « OK, on va faire un référendum là-dessus. » Le problème, c’est que lorsque vous faites un référendum, vous pouvez dire que le référendum porte sur tel sujet. Mais vous ne pouvez pas contrôler le sujet sur lequel votent les gens. Les gens votent en fonction de votre personnalité, de votre coupe de cheveux, s’ils vous aiment vous, pour toutes sortes de raisons.
On a fini par avoir un mouvement dirigé par Nigel Farage, qui est l’équivalent britannique de Donald Trump, et qui a remué tout ça. Ils ont tellement remué les choses que, par une mince majorité, les gens ont voté pour quitter l’Europe. Mais une fois que vous avez plébiscité un référendum, c’est comme un verdict de jury populaire, il est très difficile de revenir en arrière. C’est la volonté du peuple. Le gouvernement était donc aux prises avec cette situation.
Et Boris Johnson a essayé de le mettre en œuvre. Boris Johnson est devenu premier ministre essentiellement parce que Cameron a démissionné. Il savait qu’il avait commis une erreur colossale. Boris Johnson est devenu premier ministre. C’est un vrai bouffon qui prend tout à la légère.
Avant, il était un ardent défenseur de l’Europe. Après le référendum, il est devenu un ardent défenseur du Brexit. Ensuite, ils sont passés par Liz Truss et tous les autres, Elizabeth May et tout le reste. Les uns après les autres, ils ont tout gâché. Les négociations ont été désastreuses. Ils ont dû renégocier des dizaines de milliers de lois, des centaines de milliers, des millions de mots ont dû être modifiés.
Des camions ont attendu en file pendant des jours avant de pouvoir passer de l’Europe au Royaume-Uni. C’était un véritable chaos. Et les gens du Royaume-Uni se sont rendu compte qu’ils étaient vaincus. Et maintenant, il y a de véritables remords. Le problème, c’est que tant le Parti travailliste, qui était en faveur de l’Europe, que tous les autres participants à l’élection savaient que ce serait un véritable traumatisme. Ils se sont alors débarrassés de la patate chaude en disant que les élections serviraient à dire s’il fallait revenir vers l’Europe ou pas.
Mais l’Europe ne voudrait probablement pas que le Royaume-Uni revienne de toute façon. Le Royaume-Uni n’a fait que se plaindre, geindre, bouder et contester tout le temps qu’il faisait partie de l’Europe. Et l’Europe était tout autant soulagée de les voir partir. Il n’y avait vraiment aucune solution pour revenir en arrière et dire : « Écoutez, c’était juste une blague. Revenons aux choses telles qu’elles étaient avant. »
À mon avis, les travaillistes ont fait ce qu’il y avait de mieux à faire, c’est-à-dire renouer avec l’Europe. Ils vont essayer de recréer une relation spéciale, plus semblable à celle des pays scandinaves, avec une plus grande liberté de commerce, moins de restrictions, et ainsi de suite. Il s’agit d’une sorte d’entente avec l’Union européenne en version allégée. De là, peut-être qu’ils iront un peu plus loin.
Mais je pense qu’ils font preuve d’intelligence en disant : « Écoutez, on va essayer de normaliser les choses. Mettons à plat les difficultés et tentons de faire fonctionner cette relation. » La majeure partie de l’économie britannique est associée au commerce avec l’Europe. La raison pour laquelle vous voudriez tourner le dos à ça et faire marche arrière est contraire à toute logique.
Ils doivent maintenant remettre le dentifrice dans le tube. Je pense qu’ils le feront sans faire un événement aussi spectaculaire que de réintégrer l’Europe. Ils le feront en suivant une série d’étapes pour normaliser la relation et la rendre plus fluide.
PETER HAYNES : Frank, les Canadiens, les jeunes Canadiens oublieront peut-être qu’en 1995, on a été très proches d’une séparation dans notre pays. Rappelez-vous du vote du Québec pour la séparation d’avec le Canada et à quel point il a été proche de l’obtenir.
FRANK MCKENNA : Je vais vous dire à quel point c’était proche. C’était tellement serré que j’ai préparé un discours ce soir-là. Je me souviens encore de ma phrase : « Québec, vous avez fait votre choix. Je veux juste vous dire que le Canada vous aime et que la porte restera toujours ouverte pour vous. » J’étais bouleversé. J’étais très ému par tout ça parce que je pensais qu’on avait perdu notre pays.
Quand je repense à la façon dont on l’a sauvé… C’était une campagne très intense. Voilà comment je pense qu’on a sauvé les choses. J’ai reçu un appel du bureau du premier ministre pour me dire qu’on était en grosse difficulté. Nos sondages indiquaient qu’on allait probablement perdre le référendum. Et qu’il nous fallait faire nos prières.
Alors, on voulait organiser un grand rassemblement à Montréal, un genre de rassemblement pour dire qu’on aimait le Québec. Ils m’ont dit : « C’est vous qui avez la meilleure organisation. » On avait eu de la chance au Nouveau-Brunswick. On avait tous les sièges. On avait 100 000 cartes du Parti libéral au Nouveau-Brunswick. On avait la meilleure organisation au pays. Et ils m’ont dit : « Pouvez-vous faire venir des gens? » Il fallait que des dizaines de milliers de personnes viennent participer à ce rassemblement.
J’ai dit : « Oui, on peut le faire. On peut faire venir des gens. » C’était un dimanche soir. Le lundi matin, j’ai eu une réunion avec mon équipe. Je leur ai dit que le cabinet du premier ministre voulait qu’on organise ce rassemblement à Montréal. « Qu’est-ce que vous en pensez? » Mon équipe m’a dit que c’était l’idée la plus folle qu’on avait eue dans toute notre vie. « On n’y arrivera pas. » « Ça ne fonctionnera pas. » Je leur ai dit que j’avais déjà répondu qu’on allait le faire. Ils ont dit : « OK, alors faisons en sorte que ça se produise. »
C’est comme être dans un gouffre politique. Vous pouvez lutter fort, puis sortir du gouffre et retrousser vos manches. Tout ça devait se faire en une semaine environ. On n’était pas les seuls et tout le pays s’est uni. On y est allés, on a monopolisé tous les autobus du Nouveau-Brunswick.
On est allés chez Irving et on a réservé tous leurs autobus. On a utilisé tous les autobus scolaires du Nouveau-Brunswick. On est allés dans chacune de nos organisations et on leur a demandé si elles voulaient faire partie de l’histoire. Je n’oublierai jamais cette nuit-là.
J’ai eu la chance de monter à bord d’un petit avion et de regarder en bas. Il y avait des centaines d’autobus sur l’autoroute transcanadienne, puis des milliers qui se dirigeaient vers le Québec, les uns derrière les autres, tout le monde allait à Montréal pour le rassemblement.
Les gens qui étaient à bord de ces autobus m’ont dit qu’à ce jour, ça avait été le moment le plus important de leur vie parce qu’ils avaient l’impression de contribuer à sauver le Canada. Ces gens sont tous allés à Montréal, et ça a été une grande explosion d’émotions, en gros, en disant : « Québec, on vous aime. Ne partez pas. » Je pense que ça a changé la donne. On a fini par gagner ce soir-là par moins de 100 000 votes, à peine. Je pense que le Rassemblement de l’unité a suffi.
PETER HAYNES : Je pense que tous les Canadiens s’exprimeraient et espèrent que nous n’aurons pas à nous rassembler une nouvelle fois pour notre pays contre une autre province qui a manifesté de l’intérêt à désavouer la relation fédérale-provinciale. Il faut espérer qu’on n’en arrivera pas là. Est-ce que le public a d’autres questions pour Frank?
MEMBRE DU PUBLIC 2 : Vous avez parlé plus tôt des élections en France. J’ai écouté le mois dernier quand vous avez parlé en détail de l’élection en France. Je suis curieux de connaître votre opinion. Depuis, beaucoup de choses ont changé. Vous avez mentionné les deux tours de l’élection-surprise.
Je me demande quel genre de situation sans précédent s’est produit avec la division en trois blocs de l’Assemblée nationale. Qui, selon vous, sera possiblement premier ministre et quelle direction prendra Macron dans cette situation. Est-ce qu’une coalition va se former ou quelle direction les choses vont-elles prendre?
FRANK MCKENNA : Oui. C’est une excellente question et il faut comprendre le système français mieux que moi. Mais je dirais que Macron n’est pas le président de la France. Il en est le chancelier. Techniquement, il est président. Mais le président est équivalent à notre gouverneur général, en dessous de lui, il y a le premier ministre.
Il est en poste pour les trois prochaines années, peu importe ce qui va se passer. Ce n’était pas un vote sur son mandat. Il faut être clair. Il va dire qu’il continue de représenter la France en ce qui a trait à la direction des forces armées et de la politique étrangère.
Mais la préoccupation en Europe, peut-être la plus importante, était que les forces de Le Pen à droite, qui sont très anti-européennes, l’emportent, et que la France finisse par se retourner contre l’Europe et ne plus vouloir faire partie de l’UE. Ça aurait été un dénouement terrible.
Ça ne s’est pas produit parce que toutes les forces de l’aile gauche se sont regroupées, ce qu’on n’avait jamais vu auparavant. Quatre partis politiques différents se sont rassemblés à gauche pour dire qu’ils ne voulaient pas que ces gens de droite dirigent le pays. Ils ont formé une coalition. Ils ont gagné le plus grand nombre de sièges lors des élections, la droite est arrivée en deuxième position et le parti de Macron, en troisième.
Son premier ministre a alors démissionné. Macron lui a demandé de rester jusqu’après les Jeux olympiques. Alors, il va rester. Ce qui va se passer maintenant, c’est qu’il va y avoir beaucoup de négociations sur qui va devenir premier ministre. Ce sera probablement un compromis entre l’aile gauche et le parti de Macron. Ils formeront ensemble une sorte de coalition pour diriger.
Certains dossiers seront jetés par la fenêtre. La France fait face à un déficit énorme, elle n’a jamais vraiment respecté les exigences européennes de réduire sa dette à 3 % du PIB. Ils vont probablement exploser leur déficit parce qu’ils ne pourront pas s’entendre sur des réductions de dépenses.
Macron avait décrété que l’âge de la retraite passerait de 60 à 62 ans, ce qui aurait permis d’économiser 79 milliards de dollars ou quelque chose comme ça. Ça passe à la trappe. Toutes les forces politiques disent non, elles ne veulent pas de ça. Il y aura beaucoup d’autres choses très difficiles à avaler, qui vont découler du résultat des élections.
Mais c’est comme tout ce qui se passe en France. L’un des ambassadeurs en France m’a dit un jour que les Français aimaient tous l’idée de Révolution, tant que rien ne change. Au final, on a vu cette division, aile droite, aile gauche. Et en fin de compte, ils vont se débrouiller. Comme ils le font toujours.
Je pense que la France continuera de jouer un rôle essentiel au sein de l’UE. Sans la France et l’Allemagne, il n’y a pas vraiment d’Union européenne. L’autre chose, c’est qu’en Europe, il y a maintenant une forte opposition à l’UE. Beaucoup de forces de droite ont voté. Mais j’ai observé ça sur une longue période, et ça fluctue et finit par s’atténuer.
Les Européens, contrairement à nous, n’oublient pas qu’ils ont connu certaines des guerres les plus horribles de l’histoire de l’humanité de leur vivant. Des dizaines de millions de personnes sont décédées, soldats et civils, lors des guerres mondiales qui ont touché l’Europe. Il n’y a pas une seule région de l’Europe où il n’y a pas de champs de bataille.
Ils ne veulent pas revivre ça. Peu importe ce qu’il faudra faire pour rester ensemble, ils resteront ensemble. Quel que soit le compromis qu’ils doivent faire, ils le feront.
PETER HAYNES : Frank, vous avez parlé des Jeux olympiques. À ce jour, le Canada a déjà remporté deux médailles d’or. On a vraiment eu une excellente première journée. Je veux terminer ici, comme on le fait toujours, Frank, en parlant des Blue Jays. On est à 28 heures de la fin des négociations.
Au moment où ce balado sera diffusé, l’échéance sera passée. Tout d’abord, je voudrais savoir ce que vous aimeriez qu’il arrive au cours des 28 prochaines heures. Les Blue Jays ont déjà pris quelques mesures jusqu’à maintenant. Mais ce qu’on dit à New York, c’est que les rumeurs de Vlad Guerrero aux Yankees prennent de l’ampleur. Et j’aimerais savoir ce que vous penseriez, hypothétiquement, si cette transaction devait avoir lieu avant la date d’échéance?
FRANK MCKENNA : Oui. C’est un secret de polichinelle que je suis un grand amateur de baseball. Mais c’est aussi un secret de polichinelle que je suis plutôt désabusé par les Jays. Non seulement ils sont mauvais, mais ils sont ennuyeux. On pourrait être juste mauvais et avoir un produit intéressant. Je pense qu’ils sont en train de vendre le pays. Il ne s’agit pas seulement d’une équipe de Rogers. Il s’agit d’une équipe pour l’ensemble du Canada.
Quarante pour cent des Canadiens ont des accessoires avec le logo des Blue Jays. Tout le pays investit dans cette équipe. Quand vous allez à Seattle, il y a plus d’admirateurs des Blue Jays qu’il y en a de Seattle ou du Minnesota. Il devrait alors y avoir suffisamment de respect, et non seulement ça, mais c’est l’un des deux ou trois principaux marchés du baseball en termes de participation et de soutien.
Ils sont redevables envers leurs supporters. C’est une équipe misérable. Leur système, en fin de compte, est terriblement mauvais. Il n’y a pas beaucoup de valeur de rachat. Et ils vont laisser partir des joueurs qui sont maintenant des locataires. Il ne fait aucun doute que Kikuchi ne sera plus là. Chad Green va probablement partir. On a déjà perdu Jansen, etc.
C’est logique en termes commerciaux. Vous êtes soit un acheteur, soit un vendeur. On vend parce qu’on manque de chance. Je peux comprendre. Mais j’ai toujours hâte de regarder un match chaque jour. Et c’est surtout grâce à Vladimir Guerrero. Il est enthousiasmant.
Je pense qu’il faut garder dans l’équipe quelqu’un qui est enthousiasmant et qui a le potentiel pour être un Blue Jay pendant les 10 prochaines années et faire briller l’équipe. Il fait des coups de circuit à un bon rythme. Sa moyenne est de 300. Il a du plaisir à jouer. Mais aussi, on a un jeune Cubain qui va lancer aujourd’hui qui, je trouve, a un bras fantastique et on pourrait construire une équipe autour de lui.
Je garderais Springer parce qu’on ne peut pas se défaire de son contrat et parce qu’il est très enthousiaste et met le feu. Je pense que Varsho, même si je pense que c’était une mauvaise affaire qu’on a conclue pour l’attirer, joue bien. C’est un joueur de champ extérieur excitant à regarder. Il court bien. S’il faisait partie d’une équipe qui apprécie les coureurs, ce serait un excellent élément. Et il commence à frapper avec une certaine efficacité.
Je pense que Spencer Horwitz a le potentiel d’être un frappeur de 300 dans les ligues majeures. Il y a des fondations autour desquelles l’équipe peut se construire. Je ne démolirais pas tout. Mais en ce moment, je suis triste de voir des Jays comme Jansen et d’autres partir. Mais Vladdy, ça me briserait le cœur, s’il partait.
Bichette semble vouloir partir. J’espère que non. Et j’ai toujours pensé que c’était un couteau suisse à la Mookie Betts et qu’il pourrait être une vedette pour les 15 prochaines années. Même si cette année est un mauvais exemple. Mais dans l’ensemble, je l’ai toujours apprécié. Mais j’espère qu’on ne va pas laisser partir les joueurs qui nous emballent vraiment. S’ils échangeaient Vladdy avec New York, ça me briserait le cœur.
PETER HAYNES : Oui, surtout parce que c’est aussi les Yankees.
FRANK MCKENNA : Oui, de toutes les équipes.
PETER HAYNES : Je suis de votre avis, Frank. Les Blue Jays ont dépensé beaucoup d’argent pour Rogers et pour rénover le stade. Je suis certain que beaucoup de personnes dans la salle aujourd’hui ont visité le stade des Blue Jays cette année.
FRANK MCKENNA : Beau stade. Ce serait bien d’avoir une équipe à mettre dedans.
PETER HAYNES : C’est absolument magnifique. J’espère qu’on aura encore une équipe. Je pense que le problème, c’est que Guerrero et Bichette vont demander à la direction pourquoi ils devraient rester et signer à long terme s’ils ne gardent que les têtes d’affiche. Si on ne les échange pas maintenant, on n’en aura pas pour notre argent.
On en dira plus le mois prochain. Aujourd’hui, on enregistre ce balado ici. On a remporté trois victoires consécutives. On est de retour sur les rails. Je suis sûr que ce sera de courte durée.
Encore une fois, Frank, au nom de tous ceux qui sont dans le public aujourd’hui, merci beaucoup de vous être joint à nous. Et je vais demander à mon collègue, David, de venir conclure. Mais avant que David prenne la parole, je vous remercie au nom de la TD pour le temps que vous nous avez accordé aujourd’hui. On a hâte de bavarder de nouveau avec vous le mois prochain. Merci.
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Frank McKenna
Président suppléant, Valeurs Mobilières TD
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À titre de président suppléant, Frank a pour mandat de soutenir l’expansion soutenue de Valeurs Mobilières TD à l’échelle mondiale. Il est membre de la direction du Groupe Banque TD depuis 2006 et a été premier ministre du Nouveau-Brunswick et ambassadeur du Canada aux États-Unis.
Directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
Peter Haynes
Directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
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Directeur général et chef, Recherche, Structure des marchés et indices, Valeurs Mobilières TD
Peter s’est joint à Valeurs Mobilières TD en juin 1995 et dirige actuellement notre équipe Recherche, Structure des marchés et indices. Il gère également certaines relations clés avec les clients institutionnels dans la salle des marchés et anime deux séries de balados, l’une sur la structure des marchés et l’autre sur la géopolitique. Il a commencé sa carrière à la Bourse de Toronto au sein du service de marketing des indices et des produits dérivés avant de rejoindre Le Crédit Lyonnais (LCL) à Montréal. Membre des comités consultatifs sur les indices américains, canadiens et mondiaux de S&P, Peter a siégé pendant quatre ans au comité consultatif sur la structure du marché de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario.