Locuteur 1 :
Bienvenue au balado Insights de TD Cowen. Il réunit des penseurs de premier plan qui offrent leurs réflexions sur ce qui façonne notre monde. Soyez des nôtres pour cette conversation avec les esprits les plus influents de nos secteurs mondiaux.
Chris Krueger :
Bonjour. Bienvenue de nouveau sur Street Cred de TD Cowen. Je m’appelle Chris Krueger et je travaille avec le Groupe de recherche de Washington de TD Cowen. On va tenter de traduire K Street en Wall Street plus rapidement qu’un train Acela qui fonce à pleine vitesse, et même plus vite encore si vous lancez l’enregistrement. On est maintenant cinq en cinq les mardis matins, et il reste trois semaines avant le jour de l’élection qui marquera la fin du scrutin. Le vote est en cours dans de nombreux États depuis des semaines, et un certain nombre d’États pivots commencent à voter cette semaine. À 21 jours, on l’espère, de la fin des élections, je tenais à attirer l’attention sur ces sept États pivots et sur ce qu’il faut surveiller. OK. Géographiquement parlant, les élections présidentielles n’ont rien de nationales, mais s’apparentent plutôt à une épreuve de mathématiques et de géographie. Au sein du collège électoral, 270 votes recueillis auprès d’un ensemble États permettent d’accéder à la Maison-Blanche. La carte sur laquelle on va se pencher cette fois-ci retrace les élections de 2020 dans les grandes lignes avec ce qu’on appelle la « Battery Belt » composée de deux grandes régions : la « Sun Belt » avec son noyau de quatre États, à savoir l’Arizona, la Géorgie, le Nevada et la Caroline du Nord, et la « Rust Belt » composée des États du Michigan, de la Pennsylvanie et du Wisconsin.
OK. Voici les sept États pivots, classés par ordre alphabétique : Tout d’abord, l’Arizona. Tout y sera. La course à la Maison-Blanche, au Sénat ainsi qu’une course baromètre à la Chambre des représentants. Les démocrates ont repris la résidence du gouverneur lors des élections de mi-mandat. C’est un thème relativement récurrent dans ces États pivots. L’autre point à surveiller en Arizona est la loi de 1864 interdisant quasiment toute forme d’interruption volontaire de grossesse, qui a depuis été annulée, mais qui devrait occuper une place prépondérante dans les campagnes électorales. Là encore, il s’agit d’un autre facteur favorable à la suite des élections de mi-mandat, où les démocrates ont véritablement surpassé les prévisions et les moyennes établies par les instituts de sondage. Bien, le prochain État est coutumier du fait : la Géorgie. La campagne Harris-Walz y a fait son premier déplacement conjoint suivant la convention démocrate et Donald Trump y a été très présent. L’un des enjeux locaux à suivre de près a été l’attitude de Trump… Il s’est désormais calmé, mais pendant plusieurs années, il a multiplié les déclarations virulentes à l’encontre du très populaire gouverneur républicain, ainsi que de sa femme. C’est un point auquel beaucoup de fervents électeurs républicains vont probablement penser au moment de se rendre aux urnes.
C’est aussi un État dans lequel Nikki Haley a obtenu un peu plus de 75 000 votes lors de la primaire de 2024, ce qui est loin d’égaler les 110 000 voix en Arizona, mais c’est une base électorale qu’il faut surveiller dans un État comme la Géorgie. OK, c’est parti pour le premier État de la « Rust Belt », le Michigan. Cet État a la particularité d’abriter de nombreux campus universitaires, ainsi que d’importants foyers de population arabo-américaine à Dearborn et à Detroit. La politique menée autour de la guerre à Gaza a été un sujet central. À l’image des très bonnes élections de mi-mandat des démocrates en Arizona, Gretchen Whitmer a remporté la législature d’État. Qui plus est, le soutien de l’United Auto Workers (UAW) à Kamala Harris est également un élément crucial. OK. Au sud-est du Michigan : la Caroline du Nord. La Caroline du Nord est l’un des trois États qu’on va scruter le soir de l’élection, avec la Virginie et la Floride, essentiellement en raison de l’heure précoce de clôture des votes dans ces États. Situés sur la côte est, le comptage y est relativement rapide.
La Caroline du Nord est un état que Donald Trump a remporté à deux reprises. Barack Obama l’a remporté en 2008 d’environ 14 000 votes, et les démocrates y remportent régulièrement la course au poste de gouverneur. Révélation : ils devraient probablement la remporter cette fois-ci encore. C’est un problème pour les républicains dans la mesure où leur candidat au poste de gouverneur a été en quelque sorte désavoué par la Republican Governors Association (RGA). La RGA a en effet éliminé toutes ses dépenses liées aux annonces publicitaires télévisées et une grande partie de ses efforts pour inciter les gens à aller voter, ce qui aurait vraiment donné un coup de pouce à la campagne de Trump. Les malheureux dégâts provoqués par la tempête Hélène en Caroline du Nord ont principalement touché l’ouest de l’État, dans l’agglomération d’Asheville, une région très favorable à Trump. En raison de l’absence de courrier et des problèmes potentiels liés à l’infrastructure électorale, on peut s’attendre à ce que la Caroline du Nord soit le théâtre de nombreux litiges. Le vote anticipé a été retardé afin de retirer le nom de Robert Kennedy Jr. des bulletins de vote.
Le neveu de « JFK » est parvenu à se désister, de sorte que le vote anticipé s’en est trouvé compliqué et susceptible de faire l’objet d’un litige, donc selon moi, si des litiges doivent avoir lieu le soir des élections ou durant l’hiver, ils viendront probablement de la Géorgie et de la Caroline du Nord. OK. Le Nevada est également un État très disputé qui, en plus des élections présidentielles pour lesquelles il octroie six votes au collège électoral, va voir se jouer une course au Sénat de premier plan. Le vote Latino y est déterminant pour les deux campagnes. C’est aussi l’État où le projet de défiscalisation des pourboires est le plus à même d’être mis en œuvre. Si l’on regarde le centre du diagramme de Venn des politiques de Kamala Harris et de Donald Trump, on constate une convergence entre les deux dans ce domaine. Bien, il ne nous reste plus que deux États, mais on a gardé le plus gros en avant dernier : la Pennsylvanie. Les démocrates se sont assez bien débrouillés lors des élections de mi-mandat, mais les électorats des élections de mi-mandat et des élections spéciales sont très différents de ceux des élections présidentielles.
S’il ne fallait retenir qu’un seul État susceptible de faire basculer l’élection, je pense que ce serait la Pennsylvanie, qui est sans doute l’État clé dans la course aux 270 grands électeurs. Ainsi, la Pennsylvanie donne le pouls du pays, car même si Kamala Harris remportait certains des principaux États de la « Sun Belt », à savoir l’Arizona et le Nevada, mais aussi le Michigan et le Wisconsin, elle serait encore trop juste sans cet État décisif. Si la démocrate ne s’impose pas en Pennsylvanie, il lui sera très difficile d’atteindre la barre des 270 grands électeurs. En effet, les 19 grands électeurs qu’octroie l’État constituent la colonne vertébrale du collège électoral. Bien. Dernier État, mais non des moindres : le Wisconsin et ses dix grands électeurs. Le soir des élections, il faudra probablement s’attarder sur les banlieues de l’État en périphérie de Milwaukee, l’une des trois régions les plus importantes à surveiller, avec les banlieues de Philadelphie et de Détroit. OK. C’est terminé! C’était Chris Krueger, du Groupe de recherche de Washington, TD Cowen pour Street Cred.
Locuteur 1 :
Merci d’avoir été des nôtres. Ne manquez pas le prochain épisode du balado Le point de vue de Cowen.
