Animateur : Chris Krueger, directeur général, Macroéconomie, commerce, politique budgétaire et fiscale, Groupe de recherche de Washington, TD Cowen
Dans cet épisode, Chris Krueger discute de trois autres éléments à surveiller dans le brouhaha de l’élection fédérale américaine de 2024. Il discute d’abord de la course au Sénat et à la Chambre des représentants. Puis, il se prononce sur le précipice budgétaire de 4 500 milliards de dollars américains dont le nouveau Congrès devra s’occuper.
Ce balado a été enregistré le 7 octobre 2024.
Locuteur 1 :
Bienvenue à Insights de TD Cowen. Ce balado réunit des penseurs de premier plan qui offrent leur éclairage et leurs réflexions sur ce qui façonne notre monde. Soyez des nôtres pour cette conversation avec les esprits les plus influents de nos secteurs mondiaux.
Chris Krueger :
Bonjour. Bienvenue de nouveau à Street Cred de TD Cowen. Ici Chris Krueger, du Groupe de recherche de Washington, TD Cowen. On va tenter de transformer K Street en Wall Street plus rapidement qu’un train Acela qui fonce à pleine vitesse, et même plus vite encore si vous lancez l’enregistrement. On est maintenant quatre en quatre mardi matin, ce que l’entraîneur Lou Brown appellerait une séquence de victoires. À quatre semaines de l’élection, si jamais le suspense prend fin, on surveille trois aspects en particulier. La course concerne le Sénat, la Chambre des représentants et le précipice fiscal. L’année 2024 n’est pas terminée; il faut s’attendre à des imprévus.
Mais auparavant, il y a la course au Congrès. Pourquoi est-ce important? C’est toujours important parce que c’est le Congrès. Mais toutes les factures d’impôt proviennent de la Chambre des représentants. Et le Sénat confirme la nomination des juges, du Cabinet et des organismes de réglementation. Le coude-à-coude historique au Congrès reflète la réalité politique d’un électorat fortement divisé et régionalisé.
Je veux souligner quatre dates importantes après l’élection. Le délai national après le jour de l’élection pour dépouiller les bulletins de vote est de 36 jours. Ça nous mène au 11 décembre. Nombre des sièges en jeu à la Chambre des représentants pourraient se rendre à cette limite, notamment en cas de nouveau dépouillement. Deuxième date importante : le 17 décembre. C’est la date à laquelle les électeurs dans les capitales des États vont voter à l’élection présidentielle. Le nouveau Congrès va être assermenté le 3 janvier 2025. Puis, le 6 janvier, le nouveau Congrès va certifier l’élection présidentielle.
À l’heure actuelle, globalement, le pouvoir risque de changer tout juste de côté au Congrès. Ce serait la première fois que ça se produit lors de la même élection. C’est dans l’air du temps en 2024. La mince avance des démocrates au Sénat va probablement passer aux républicains, tandis que la Chambre des représentants va sans doute tomber de peu aux mains des démocrates. Un gouffre fiscal de 4 500 milliards de dollars se profile à l’horizon. Il faut se rappeler que les politiques fiscale et budgétaire représentent le pain et le beurre du Congrès.
Je résume : le Sénat est actuellement contrôlé par les démocrates à 51 sièges contre 49. Chaque État est représenté par deux sénateurs, qui sont au nombre de cent. Environ le tiers des sièges au Sénat est en jeu à chaque élection. Résultat, près du tiers des sénateurs va être remplacé. Le territoire influence largement le scrutin. À peu près tous les deux cycles, un parti profite ou pâtit du découpage géographique. Et cette fois-ci, les démocrates ont tiré le mauvais numéro.
Les États pivots et les courses au Sénat marquent une forte corrélation. Globalement, les démocrates doivent jouer en défense et remporter tous les États pivots au Sénat, mais aussi deux États décrochés deux fois par Donald Trump parmi la Floride, l’Ohio, le Montana et le Texas. Dans le meilleur des cas, les démocrates gagnent en Ohio, au Montana et au Texas. Mais, ce n’est pas formidable. Les démocrates ont une faible chance de conserver le Sénat, mais il leur faudra une très bonne soirée électorale.
OK. À bien des égards, la situation à la Chambre des représentants est à l’inverse de celle au Sénat, en particulier durant le cycle actuel. La Chambre des représentants compte 435 membres élus en proportion de la population pour des mandats de deux ans. À l’heure actuelle, les républicains y détiennent une majorité de quatre sièges. Les démocrates vont en reprendre au moins un, simplement grâce au redécoupage. Aussi avantageuse que soit la géographie pour les républicains au Sénat, le contraire prévaut à la Chambre des représentants.
Des 435 sièges à la Chambre des représentants, seulement environ 40 sont en jeu. De fait, 90 % des membres vont conserver leur siège. Les sièges en jeu se trouvent surtout en Californie et à New York, deux États où l’ancien président Trump n’aura pas la vie facile. À la Chambre des représentants, il y a 17 républicains issus de districts décrochés par M. Biden en 2020 et seulement cinq démocrates dans les districts remportés par M. Trump en 2020. Cependant, bon nombre des sièges se trouvent sur la côte ouest. Le dépouillement va être long et il serait très surprenant que la majorité à la Chambre des représentants, compte tenu de la marge étroite, soit confirmée le lendemain matin de l’élection.
OK. Mis à part le rôle du Sénat pour confirmer la nomination du Cabinet, des organismes de réglementation, des juges, etc., l’écart budgétaire entre les deux candidats est incroyable. En tenant compte des extrêmes, le Committee for Responsible Federal Budget estime que l’écart budgétaire entre Mme Harris et M. Trump pourrait dépasser les 15 000 milliards de dollars. Il faut comprendre que tous les taux visant les particuliers en vertu de la Tax Cuts and Jobs Act de 2017 expirent à la fin de l’an prochain. On va revenir aux niveaux de l’ère Obama.
Il y a cinq principaux sujets qui risquent de soulever le débat, sans inclure des questions comme l’abolition de l’impôt sur les pourboires et d’autres levées de boucliers. Le taux d’imposition pour la tranche de revenus la plus élevée pourrait revenir à ce qu’il était sous Obama et passer de 37 % à 39,6 %, à moins que le Congrès et le président n’interviennent.
Les prêts hypothécaires vont aussi être à l’enjeu. Les taux hypothécaires actuels sont limités à une dette allant jusqu’à 750 000 $. Les franchises pour les lignes de crédit sur valeur domiciliaire pourraient aussi revenir à ce qu’elles étaient. La SALT Act (State and Local Tax) est sans doute le combat qui va coûter le plus cher. Le plafond actuel de 10 000 $ pourrait être supprimé, mais on ne s’attend pas à une élimination complète, quelle que soit l’entente. La solution idéale pourrait être de relever le plafond à 20 000 $, mais il faudrait probablement l’ajuster en fonction du revenu. La Tax Cuts and Jobs Act vient doubler la déduction courante. L’exemption au titre de l’impôt sur les successions est aussi doublée. En gros, l’année prochaine portera sur la politique fiscale. En ce qui concerne les gains en capital, les dividendes et le taux d’imposition des sociétés, les dispositions vont subsister. Mais, en cas de victoire de Mme Harris, on s’attend à ce que le dossier retienne l’attention, ne serait-ce que pour compenser d’autres mesures, comme le crédit d’impôt pour enfants.
Les impôts demeurent près des creux historiques. Le programme fiscal va toutefois être long; il faudra en théorie beaucoup de mesures de compensation. Rappelons que le déficit de base estimé par le Congressional Budget Office suppose le rétablissement de tous ces impôts. Aussi, à supposer que les impôts n’augmentent pas pour à peu près tous les citoyens, les projections relatives au déficit sont en fait bien pires. On va en discuter l’an prochain puisque le plafond de la dette reviendra à l’été.
Voilà le portrait. C’était Chris Krueger, du Groupe de recherche de Washington, TD Cowen pour Street Cred.
Intervenante 1 :
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Directeur général, Groupe de recherche de Washington – Analyste en macroéconomie, commerce, fiscalité et politique fiscale, TD Cowen
Chris Krueger
Directeur général, Groupe de recherche de Washington – Analyste en macroéconomie, commerce, fiscalité et politique fiscale, TD Cowen
Chris Krueger
Directeur général, Groupe de recherche de Washington – Analyste en macroéconomie, commerce, fiscalité et politique fiscale, TD Cowen
Chris Krueger s’est joint au Groupe de recherche de Washington de TD Cowen en août 2016 à titre de stratège à Washington. M. Krueger et le Groupe de recherche de Washington de TD Cowen ont récemment été nommés premiers dans la catégorie Institutional Investor Washington Strategy, où le Groupe et lui ont été constamment classés au cours de la dernière décennie. M. Krueger publie le DC Download, un quotidien incontournable pour les gestionnaires de portefeuille de Wall Street qui veulent avoir un aperçu des principaux événements de Washington et de leur impact sur les marchés de capitaux. M. Krueger couvre les politiques macroéconomiques, fiscales et commerciales de Washington D.C.
Il a occupé des postes similaires au sein de Guggenheim Securities, de MF Global, de Concept Capital et de Potomac Research Group. Auparavant, il a travaillé pendant près de quatre ans à titre de haut fonctionnaire à la Chambre des représentants des États-Unis. Il a également participé à plusieurs campagnes politiques locales, étatiques et fédérales partout au pays.
M. Krueger est titulaire d’un baccalauréat de l’Université du Vermont et d’une maîtrise en relations internationales du King’s College London. Il fait des apparitions fréquemment à CNBC et à Bloomberg et est largement cité dans : The Wall Street Journal, FT, Axios, New York Times, Washington Post et POLITICO. Il prend également la parole régulièrement dans le cadre d’événements du secteur et de conférences, notamment la conférence mondiale du Milken Institute, la National Organization of Investment Professionals et la Bourse de New York.
Les documents préparés par le Groupe de recherche de Washington de TD Cowen sont des commentaires sur les conditions politiques, économiques ou de marché et ne sont pas des rapports de recherche au sens de la réglementation applicable.