Invité : Jaret Seiberg, directeur général, Groupe de recherche sur Washington – analyste, Services financiers et Politiques, TD Cowen
Animation : Scott Smith, directeur général et chef, ventes spécialisées, services financiers, Valeurs Mobilières TD
Le secteur des services financiers a été l’un des plus grands bénéficiaires des attentes précoces (et justes) de réélection de Donald Trump, et les banques sont le segment le plus performant depuis le début de 2025. Des attentes de déréglementation ont en partie permis ce rendement, et c’est pourquoi nous analysons avec Jaret Seiberg, chef de la politique financière du Groupe de recherche sur Washington de la TD, la façon dont l’administration Trump 47 pourrait modifier la réglementation, ou non… Il s’agit du premier balado sur les services financiers de la TD animé par Scott Smith, vendeur spécialisé en services financiers américains de la TD, avec son invité Jaret Seiberg, chef des services financiers, du logement et de la politique publique sur les cryptomonnaies du Groupe de recherche sur Washington de la TD, au premier rang dans le sondage Extel.
Écoutez les autres épisodes du balado pour connaître les points de vue de divers leaders d’opinion sur les thèmes clés qui influencent les marchés, les différents secteurs et l’économie mondiale aujourd’hui.
Ce balado a été enregistré le 22 janvier 2025.
Locuteur 1 :
Bienvenue à Insights de TD Cowen. Ce balado réunit des penseurs de premier plan qui offrent leur éclairage et leurs réflexions sur ce qui façonne notre monde. Soyez des nôtres pour cette conversation avec les esprits les plus influents de nos secteurs mondiaux.
Scott Smith :
Bonjour, je m’appelle Scott Smith. Je suis le représentant des ventes, spécialiste en services financiers aux États-Unis pour Valeurs Mobilières TD. Je suis heureux d’accueillir, au premier balado sur les services financiers, Jaret Seiberg, du groupe WRG de TD Cowen. Jaret, bienvenue!
Jaret Seiberg :
Je suis heureux d’être ici, on va s’amuser un peu.
Scott Smith :
Jaret, eh bien, je savais qu’au départ j’allais commencer par ton article sur l’année à venir, mais tu viens de dire quelque chose qui a vraiment attiré mon attention dans l’un des nombreux balados diffusés plus tôt aujourd’hui, c’est qu’on en est au troisième jour de l’administration Trump, et Rohit Chopra est toujours directeur du CFPB. Qu’en penses-tu?
Jaret Seiberg :
Je pense que c’est juste un bon rappel que ce qui est important pour Trump ne l’est pas nécessairement pour tout le monde sur le marché. Et il a des priorités distinctes, et on le connaît. Il ne veut pas payer d’impôts. Alors, la réforme fiscale et la prolongation de ses réductions d’impôt sont essentielles. Il considère les droits de douane comme un moyen d’exercer son pouvoir. Alors, les droits de douane sont importants. Presque tout le reste est secondaire. Et je pense que c’est la seule façon d’expliquer comment Rohit Chopra est toujours responsable du CFPB et pourquoi on n'a rien entendu au sujet de l’Office of the Comptroller of the Currency, qui réglemente toutes les banques nationales.
Scott Smith :
Oui, je sais que dans le secteur des services financiers, on a tous tendance à se considérer comme le centre de l’univers. Et les actions ont certainement réagi à un Trump 2.0, dans un premier temps, en pensant qu’il allait y avoir une véritable tempête réglementaire favorable. Et alors, tu ne penses pas que c’est quelque chose qu’il va mettre en œuvre et que ce n’est pas un signe que l’administration pourrait être plus populiste que ce que les gens avaient prévu?
Jaret Seiberg :
Eh bien, Scott, je pense que c’est les deux, non? Je pense que le marché sous-estime à quel point Trump 2.0 est beaucoup plus populiste que Trump 1.0. Et je pense que ça va se traduire par un tas de politiques différentes, qu’il s’agisse de l’examen des fusions bancaires, des pressions sur les plafonds de taux d’intérêt, sur les frais, et que la même colère populiste qui a stimulé Rohit Chopra va stimuler l’équipe Trump. Mais ça ne signifie pas que Rohit Chopra va piloter le navire. Selon moi, il est peu probable que ce soit le cas, et d’ici la sortie de ce balado, on aura certainement un directeur du CFPB républicain par intérim.
Scott Smith :
OK, super! Eh bien, il y a plusieurs choses sur lesquelles j’aimerais revenir en ce qui concerne deux ou trois d’entre elles. Mais en revenant sur ton article sur 2025, il y en avait une centaine et quoi, même une cinquantaine que tu as mises en évidence? Ça m’a frappé. Il m’a fallu beaucoup de temps pour tout parcourir. Alors, veux-tu accorder quelques minutes aux auditeurs pour leur présenter les points saillants sur lesquels tu t’es concentré?
Jaret Seiberg :
Bien sûr. Scott, j’ai pensé qu’on pourrait examiner les 150 éléments en détail, puis avoir un questionnaire à la fin. Est-ce que ça te convient?
Scott Smith :
Oui, on va programmer le prochain balado dans une semaine, lorsqu’on aura terminé celui-là.
Jaret Seiberg :
Non, je dirais qu’on peut vraiment réduire la liste à quelques points généraux. Je pense qu’en ce qui concerne la rédaction des règles, le processus va être beaucoup plus lent que ce à quoi le marché s’attend. Tu ne peux pas d’un simple claquement de doigts dire, oh mon Dieu, je veux que cette règle disparaisse. En effet, tout comme les banques qui ont très bien réussi à intenter un procès devant la cinquième circonscription pour faire annuler les règles sur les erreurs de Biden, les groupes de défense des consommateurs vont déposer un recours devant la neuvième cour de district de la Californie pour empêcher que ces règles ne soient annulées. Alors, face à la menace de procès, il est très important que l’équipe Trump se conforme à l’Administrative Procedures Act, ce qui implique qu’elle apporte des éclaircissements.
Ça prend du temps. Et je pense que c’est un thème important à surveiller. Le deuxième type de gros problème, c’est le populisme dont on parlait en plaisantant il y a quelques minutes. Trump est plus populiste et une partie de sa coalition MAGA est très populiste. JD Vance s’est opposé au regroupement des banques régionales, un problème qui touche les grandes sociétés technologiques. Alors, quand on pense aux règles financières, aux regroupements et au contexte réglementaire, vous devez garder à l’esprit qu’il ne s’agit pas de notre administration républicaine typique. Le risque est alors beaucoup plus grand qu’à l’époque où George Bush ou Ronald Reagan était président.
Scott Smith :
Selon vous, où les investisseurs se sont le plus trompés par rapport à ce qu’ils pensaient qu’il allait se produire et à ce que vous pensez qu’il pourrait advenir?
Jaret Seiberg :
Il y a probablement deux aspects. Le premier concerne les fusions et acquisitions. On s’attend à ce que le regroupement des banques régionales se fasse rapidement et à ce que le processus soit beaucoup plus facile. Et je crois qu’il y a là deux problèmes fondamentaux. Le premier obstacle le plus important au regroupement des banques régionales est le fait qu’il n’y a plus de système comptable en commun. Et ça signifie qu’il faut indiquer la cible sur le marché. Et comme les pertes non réalisées sur les titres disponibles à la vente sont assez élevées dans beaucoup de banques régionales, il est extrêmement coûteux et difficile d’effectuer une opération.
Ça devrait commencer à s’atténuer au cours des deux prochaines années. Mais ça signifie qu’à court terme, du moins, il existe des obstacles réels sur le marché à l’accélération de la conclusion d’ententes. Et puis, il y a la réalité du processus, n’est-ce pas? J’en parlais justement dans le cadre de la déréglementation. Et il en va de même pour la consolidation. Les demandes de fusion bancaire doivent être examinées. Il y aura des audiences sur la Community Reinvestment Act, et comme le processus n’est pas rapide, alors, on peut peut-être réduire la période de 14 à 12 mois, mais ça ne représente toujours pas les trois ou quatre mois auxquels certains s’attendent vraiment, selon moi.
Scott Smith :
J’ai compris. L’une des autres mesures qui sont apparues porte sur le plafonnement des frais ou des taux d’intérêt sur les cartes de crédit. Tu as commencé à en parler quand Josh Hawley, je pense que c’était la première fois, a proposé le côté républicain, et je crois que c’était 18 %, mais je vais te laisser raconter. Puis, d’une façon ou d’une autre, c’est passé à 10 % sous Trump. Et je pense que la plupart d’entre nous ont été indifférents, mais entre Trump, Vance et Hawley, et maintenant que Bessent en a parlé une ou deux fois, pourquoi est-ce que ça revient toujours? Est-ce qu’il y a un risque que ça se produise?
Jaret Seiberg :
Oui, ça revient constamment parce que si vous payez des intérêts sur vos cartes de crédit, et que vous n’êtes pas en mesure de rembourser ce solde chaque mois, ce taux d’intérêt fait mal, n’est-ce pas? Il s’agit d’un paiement important. Le CARD Act, qui a été adopté au début des années 2000, si tu regardes, indique le temps qu’il te faut pour rembourser ta carte de crédit si tu effectues le paiement mensuel minimal. Ça peut prendre de très nombreuses années. Et c’est à cause des taux d’intérêt. Ainsi, pour beaucoup de ces travailleurs qui ont propulsé Donald Trump vers la victoire, les dettes de cartes de crédit sont l’une de leurs plus grandes préoccupations économiques. Et je pense que Trump en est conscient. Je pense que c’est la raison pour laquelle il continue d’en parler.
Maintenant, est-ce que je pense qu’on obtient vraiment un plafond de 10 % des taux d’intérêt? J’espère que non. Ce serait terrible pour la création de crédit. Les lignes de crédit vont être retirées ou réduites. Ça va changer radicalement le marché. Mais ce que je pense qu’il essaie vraiment de faire, et ça revient à ce qu’on dit tout le temps de Trump, c’est de le prendre au sérieux, mais pas au pied de la lettre. Il ne veut pas vraiment plafonner les taux d’intérêt à 10 %, mais il veut que les sociétés émettrices de cartes de crédit y réfléchissent à deux fois avant d’augmenter encore plus les taux et commencent à songer à les réduire à l’instar de la Fed.
Scott Smith :
Pour en rester aux cartes de crédit pendant une minute. Jaret, à un moment donné, évidemment, je suppose qu’on va encore entendre Donald Trump parler de l’absence d’impôt sur les pourboires, ce qui a des répercussions sur la façon dont les cartes sont traitées. Mais à un moment donné, en Illinois, on disait qu’il ne serait pas possible de percevoir de frais d’interchange sur un certain nombre de choses. Est-ce qu’on en a fini avec ça? A-t-on terminé?
Jaret Seiberg :
Non, je pense qu’il y a deux cadeaux que je continue de recevoir dans le cadre de mes activités. L’un, c’est Fannie et Freddie, et l’autre, le service d’interchange, non? Les querelles d’interchange ont commencé au début des années 1990. Elles se poursuivent, la dernière se déroulant sur trois fronts. Il y a un litige en Illinois à propos d’une loi d’État qui limite ou interdit l’imposition de frais d’interchange sur les impôts et les pourboires. Un juge fédéral a émis une ordonnance préliminaire pour aider les banques nationales et certaines banques de l’Illinois, mais elle ne s’applique pas à l’ensemble du secteur. Le combat est toujours en cours. Le sénateur Durbin insiste toujours sur l’exigence d’un double acheminement pour les cartes de crédit. Ce n’est qu’un moyen détourné de semer le chaos dans les frais d’interchange des cartes de crédit et d’essayer d’amener la Fed à réglementer les frais d’interchange des cartes de crédit. Enfin, la Réserve fédérale américaine cherche à remanier les règles sur les frais d’interchange de manière à les réduire de 30 %. Alors, est-ce qu’il se passe beaucoup de choses ici? Et je pense que l’élection signifie simplement que cette bataille n’est pas terminée. Je m’attends à en entendre parler davantage au cours des deux prochaines années.
Scott Smith :
Pour poursuivre un peu plus au sujet des cartes de crédit, pour les personnes qui nous écoutent, l’enregistrement a lieu le 22 janvier. C’est le jour où on a reçu les résultats du rapport Capital One hier, et on reçoit le rapport Discover ce soir. Tu as laissé entendre très tôt que tout allait bien se passer pour Capital One et Discover en termes de fusions et acquisitions. Tu le penses toujours?
Jaret Seiberg :
Rien n’indique que l’opération est en difficulté. Le problème, selon moi, c’est que certains décideurs politiques pourraient ne pas aimer cette combinaison, mais ne pas l’aimer, ce n’est pas la même chose qu’une combinaison qui est illégale. Et si l’on examine la façon dont les lois antitrust s’appliquent aux définitions du marché, il est très difficile de définir un marché où Discover et Capital One auraient des pouvoirs monopolistiques et où d’autres fournisseurs de cartes de crédit ne seraient pas en mesure d’intervenir et d’être concurrentiels. Il n’y a aucun obstacle empêchant les entreprises offrant des prêts à taux préférentiel ou à taux quasi préférentiel maintenant de passer des prêts à taux préférentiel aux prêts à haut risque, alors je pense qu’il est difficile de trouver un argument antitrust.
En revanche, du point de vue de la sécurité et de la solidité, Capital One est une banque bien gérée. Elle a des capacités financières, une solide équipe de direction, et, compte tenu des facteurs que la Fed doit prendre en considération, il est également très difficile pour elle de déterminer si la banque n’est pas en conformité d’une manière qui pourrait entraîner l’arrêt des opérations. Pour moi, il y a peut-être des décideurs politiques qui veulent mettre fin à l’entente, mais la loi n’est tout simplement pas de leur côté.
Scott Smith :
Jaret, il y a un instant, tu as fait référence à ton autre rente dans ton secteur, à savoir les institutions financières spécialisées d’intérêt public à capitaux privés. J’y ai jeté un coup d’œil ce matin. Depuis le début de l’année, Fannie et Freddie sont en hausse par ordre de grandeur, plus que tout autre service financier. Techniquement, je suppose que ce n’est pas tout à fait vrai pour Capital One, Discover, Ally et Carlisle, mais en général, c’est 10 fois plus que tout le reste. Tu étais quelque peu sceptique, si je ne m’abuse, quant à la mise en avant des institutions financières spécialisées d’intérêt public à capitaux privés, certainement à court terme. Que va-t-il se passer, d’après toi?
Jaret Seiberg :
Oui, j’aime me considérer comme un réaliste sur ce point, non? Il n’y a aucune raison d’afficher un optimisme sans limites. Il est préférable de comprendre les obstacles réels qui nous attendent. Je reconnais que l’élection de Trump pour un deuxième mandat est la meilleure occasion depuis la crise financière de mettre fin à la tutelle. Mais il reste à déterminer si cette occasion représente 10 % ou 75 %. Ce que je sais, c’est que ce n’est pas une priorité de 2025. Cette année, on va essayer de préparer le terrain pour ce qui pourrait se produire en 2026 ou en 2027. À mon avis, ce qui n’a pas reçu suffisamment d’attention, ce sont les obstacles réels sur les plans politiques et économiques pour passer à l’action. Et je le répète depuis des années, personne ne sera élu pour avoir mis fin à la tutelle, mais vous ne pouvez certainement pas être réélu parce que vous perturbez le marché hypothécaire en recapitalisant et en libérant de la tutelle de la mauvaise façon.
Alors, quels sont ces obstacles? Il y a le risque des répercussions sur le coût de l’obtention d’un prêt hypothécaire et sur la disponibilité des prêts hypothécaires. Il y a un risque politique quant à la façon dont le gouvernement restructure un placement; sur le papier, il pourrait déprécier 100 ou 200 milliards de dollars potentiellement dus pour générer des liquidités, alors qu’on a une dette de 35 000 milliards de dollars. Le gouvernement peut-il vraiment être perçu comme renonçant à toute cette valeur? L’autre question est d’ordre pratique, n’est-ce pas? Qu’est-ce que ça signifierait pour Fannie et Freddie de ne plus être sous tutelle? Est-ce que le gouvernement les soutient toujours de façon implicite? Le Congrès doit-il créer une garantie explicite? Qu’advient-il de la garantie courante? Qu’advient-il de toutes les combinaisons de titres hypothécaires de Fannie et Freddie qu’on voit aujourd’hui? Il faut répondre à toutes ces questions, et tout le travail doit vraiment se faire rapidement, sinon, on ne sera pas prêts. Pour moi, c’est le grand défi à relever qui nous attend.
Scott Smith :
Depuis des mois, tu insistes sur le fait que pour l’un ou l’autre des candidats à la présidentielle, l’abordabilité des logements serait au centre des préoccupations pour 2025 et 2026 au-delà. C’est un peu ce que tu as dit avec Fannie et Freddie, mais dans la mesure où il sera essentiel pour les élections du milieu de l’année qu’il y ait un certain succès sur le plan de l’abordabilité des logements, d’après toi, que va-t-il se passer? Quels seront les effets sur l’ensemble des services financiers?
Jaret Seiberg :
Oui, je pense que c’est vraiment un gros problème que l’un des premiers décrets présidentiels de Trump a identifié. L’insuffisance de l’offre de logements et leurs coûts élevés sont des problèmes que son administration veut régler. Et il a exigé d’être informé tous les 30 jours sur ce qui est fait pour y remédier. Maintenant, est-ce que je crois vraiment qu’il sera informé tous les 30 jours à ce sujet? Probablement pas, non? Mais là n’est pas la question. Ce qu’il faut retenir, c’est que la question a été mise à l’ordre du jour, ce qui ouvre la porte à des mesures qui pourraient avoir été perçues comme trop ambitieuses dans une administration républicaine. Ça comprend l’élargissement du crédit d’impôt pour les logements à loyer modique afin de construire plus de logements locatifs de premier niveau et l’établissement d’un crédit d’impôt pour les logements de la population active afin de construire plus de logements unifamiliaux de premier niveau. Je pense que ces deux mesures pourraient se produire dans le cadre de la gigantesque trousse fiscale que le Congrès doit mettre en place cette année. Et les deux pourraient représenter de vrais atouts sur le marché de l’habitation.
Scott Smith :
L’assurance a été certainement l’une des composantes de l’abordabilité du logement. Je lis sans cesse que, dans certains domaines, les paiements d’assurance sont plus importants que les versements hypothécaires. De toute évidence, l’assurance pour les propriétaires d’une maison est un problème réglementé par l’État depuis très longtemps, mais les feux de forêt en Californie remettent beaucoup l’accent sur ce problème important. Washington a-t-elle publié un commentaire préliminaire sur l’approche de l’abordabilité en fonction des coûts d’assurance?
Jaret Seiberg :
C’est une excellente question, Scott, et je pense que Washington n’a pas encore commencé à s’en occuper en profondeur. Au cours des dernières années, il y a eu quelques projets de loi visant à créer des programmes de réassurance en cas de catastrophe naturelle ou à copier en quelque sorte le programme national d’assurance inondation (NFIP), et à créer un programme d’assurance en cas de catastrophe naturelle de sorte que, si des gens ne peuvent pas obtenir d’assurance auprès de l’État, vous pourriez souscrire une police d’assurance fédérale. Le problème, c’est que, depuis des années, et même des décennies, les prix de l’assurance ont été sous-évalués sur de nombreux marchés. Et lorsque vous sous-évaluez l’assurance, vous encouragez le développement dans les régions à risque, ainsi qu’une hausse des valorisations immobilières dans ces régions.
Ainsi, lorsque vous tentez de rajuster les paiements d’assurance pour compenser le risque, ces paiements montent en flèche. Et soudain, les gens qui avaient acheté une maison en pensant que l’assurance allait ajouter 10 % à leurs mensualités voient celles-ci augmenter de 50 %, ce qui crée un choc de paiement. De plus, les pressions politiques vont toujours consister à maintenir les paiements à un faible niveau, n’est-ce pas? Parce que toi et moi sommes propriétaires, nous sommes des électeurs, si ton assurance monte en flèche, tu vas te mettre en colère et t’en prendre à ton représentant local. Et c’est pourquoi certains des plus ardents partisans du maintien des primes d’assurance faibles contre les inondations ont été les républicains dans les États qui sont à risque d’inondation. Et c’est pourquoi je pense qu’il s’agit d’un problème vraiment insoluble qui va devoir s’aggraver avant que Washington ne soit prête à agir.
Scott Smith :
Toi et moi, on n’a pas parlé de ce sujet depuis quelque temps, alors pardonne-moi si c’est un peu un piège. Mais, pour en revenir à la Folie de mars il y a quelques années, lorsque la FDIC est intervenue pour garantir tous les dépôts, qu’en est-il? Et dans une administration plus progressiste, est-ce que certains sont d’avis que, si on en avait besoin, tous les dépôts seraient à nouveau protégés?
Jaret Seiberg :
J’espérais vraiment qu’on allait parler de basket-ball universitaire maintenant que la saison de football universitaire est terminée, alors je n’ai pas aimé cette petite allusion. Mais pour en revenir à l’essentiel de ta question. Oui, une grande partie de ce qui s’était passé il y a près de deux ans a été oubliée, d’accord. Les efforts pour réformer l’assurance-dépôts se sont largement évaporés. L’un des premiers problèmes relevés était que les banques régionales pouvaient avoir d’énormes pertes non réalisées sur leurs titres disponibles à des fins de vente, parce qu’elles n’avaient pas à les gérer au moyen de capitaux, contrairement aux banques d’importance systémique mondiale. Et ça signifie que lorsqu’une banque a commencé à vendre ces titres, elle a dû réaliser ces pertes et épuiser davantage son capital. L’idée était de corriger cette comptabilité aux fins de capitalisation. La situation est au point mort, n’est-ce pas? L’idée de réformer les règles sur la liquidité, qui exigent une meilleure préparation en utilisant le taux d’escompte, n’a pas bougé. En examinant le contexte, je constate que les politiques ne sont pas à la hauteur des défis d’il y a 20 mois.
Scott Smith :
C’est compréhensible. Et je vais te faire changer de vitesse. Aujourd’hui, à Davos, Brian Moynihan a déclaré que s’il y avait plus de réglementations ou d’autorités autour des cryptomonnaies, les banques seraient disposées à se lancer un peu plus dans les cryptomonnaies. Mon fil de médias sociaux Bloomberg a en quelque sorte explosé avec les gros titres sur la cryptomonnaie qui en parlaient. D’après toi, que va-t-il se passer pour la cryptomonnaie dans cette administration?
Jaret Seiberg :
Oui, alors je pense que la communauté crypto est sur le point de faire adopter une loi sur la structure du marché des cryptomonnaies. Cette loi clarifierait les règles de conduite d’une manière que les directives et les règlements de la Securities and Exchange Commission (la SEC) et les mesures d’application ne peuvent pas faire. Je pense qu’il est essentiel qu’une telle loi soit adoptée, et je pense qu’elle serait extraordinairement avantageuse. Elle traitera de questions comme le fonctionnement du système de garde.Quels types de renseignements doit-on fournir au moyen de jetons? Quand l’autorité de la SEC prend-elle fin et quand celle de la Commodity Futures Trading Commission prend-elle le relais pour les jetons? Comment le jalonnement sera-t-il réglementé? Ce sont toutes des questions très importantes qui nécessitent des précisions. Et la bonne nouvelle, c’est qu’il y a en grande partie un accord bipartite sur ce qu’il faut faire. Ce qui m’inquiète, c’est que même si on est très près du but, il semble qu’on fasse marche arrière plutôt que marche avant.
Et je pense que le jeton Trump qui a été lancé juste avant l’investiture va donner lieu à toutes sortes de demandes démocratiques d’enquête. Qui l’a acheté? Comment est-il utilisé? Qu’est-il arrivé aux produits? Et ça peut vraiment faire dérailler le bipartisme dont on a besoin. L’autre grande préoccupation, c’est qu’à mesure que ce projet de loi progresse, il faut vraiment une unité du secteur. Et souvent, le secteur soutient un concept, mais dès qu’on passe aux choses sérieuses, les différentes sociétés ont des points de vue différents, car elles seront touchées de différentes façons. Et si l’industrie commence à se battre, c’est une autre façon de faire dérailler le projet de loi. Je suis assez optimiste, mais je suis un peu plus inquiet à l’approche de février.
Scott Smith :
Et, peut-être pour en revenir à notre point de départ, qui, selon toi, Donald Trump va-t-il écouter en ce qui concerne les enjeux liés aux services financiers? De toute évidence, Vance est plus progressiste. Normalement, on pourrait croire qu’un vice-président n’est pas très influent, mais il semble être en meilleure position que d’autres. Je veux dire, est-ce Vance ou Bessent? À ton avis, qui pourrait venir qu’il pourrait écouter?
Jaret Seiberg :
Sans vouloir être sage, mais aucun de ceux indiqués ci-dessus. Il va écouter le marché boursier, non? L’ancien indice Dow Jones Industrial Average. Ce à quoi personne sur le marché ne prête attention, mais que tout le monde à Washington examine, et c’est le rapport d’évolution. Et si ces chiffres sont positifs et qu’ils augmentent, les décideurs politiques auront simplement carte blanche pour faire ce qu’ils veulent. Si le marché fléchit, Trump va commencer à crier. Il va commencer à changer les gens, et il y aura une approche différente. Ce n’est alors pas tant les performances de son entourage qui comptent, mais plutôt le rendement de l’ensemble du marché, parce qu’en fin de compte, Trump ne se soucie pas de la politique financière, n’est-ce pas?Il se soucie de deux choses, comme évoqué précédemment, les impôts et les tarifs douaniers. Tout le reste, le personnel, c’est la politique, tant que le marché va bien.
Scott Smith :
Alors, à mon avis, les investisseurs sont peut-être un peu trop enthousiastes quant à la qualité de cette administration pour les services financiers.
Jaret Seiberg :
Oui, je pense que le marché suit un scénario, non? Biden était mauvais. Eh bien, oui, il était mauvais, mais le marché était quand même en forte hausse pendant son mandat. Et certains pensent que Trump sera bon et qu’il pourrait très bien être bon pour les marchés. Mais on doit avoir des attentes raisonnables quant à ce qui peut se produire et à la vitesse à laquelle les réformes sur lesquelles le secteur compte peuvent réellement entrer en vigueur. Et la réalité, c’est que tout se mesure en années, et non en mois, en semaines et certainement pas en jours.
Scott Smith :
Puisque tu as évoqué le marché comme arbitre ultime de la façon dont Trump pense agir. Que faut-il attendre des règles de la SEC et de la structure du marché qui pourraient maintenant être différentes?
Jaret Seiberg :
À mon avis, en ce qui concerne la SEC, l’élément clé sera l’audience d’approbation pour Paul Atkins, que Donald Trump a nommé à la présidence. Il a voté contre la Reg NMS il y a plusieurs décennies, lorsqu’il était commissaire, et c’était avant l’agence. J’ai du mal à croire qu’il va vraiment donner la priorité aux changements à apporter à la structure nationale des marchés cette fois-ci. Il y a des questions beaucoup plus importantes à l’ordre du jour de la commission. Je pense que ces autres questions seront vraiment prioritaires.
Scott Smith :
Et je sais qu’on a commencé par parler de tes prévisions pour l’année et des quelque 150 éléments à surveiller. On n’a que deux jours et demi, du moins en ce qui concerne l’ouverture des marchés. Mais as-tu été surpris par quelque chose qui ne figurait pas dans ton article et qui s’est produit?
Jaret Seiberg :
Ce n’est pas tant ce qui se passe, mais plutôt ce qui suscite des questions. Et je crois avoir peut-être sous-estimé le regain d’intérêt suscité en 2017 par l’élimination ou la réduction des programmes de prêts étudiants par le gouvernement. Ça semble être un très gros problème pour de nombreux investisseurs. C’est presque une copie conforme des questions qu’on m’a posées il y a huit ans, lorsque Trump entamait son premier mandat. En réalité, il est très difficile de réformer le programme de prêts étudiants, car les programmes dont vous voulez le plus vous débarrasser ou qui sont privatisés sont ceux qui rapportent le plus d’argent au gouvernement. Ainsi, lorsque vous cherchez à réaliser des économies budgétaires, vous pouvez en fait vous retrouver avec des pertes budgétaires. Et c’est pourquoi je pense que le programme de prêts étudiants dans son ensemble ne change pas beaucoup d’une administration à l’autre. Bien sûr, à la limite, n’est-ce pas? Biden a tenté d’adopter une approche radicale avec la remise de dette, mais ça n’a pas éliminé ou remplacé le programme PLUS, le programme Stafford demeure. Je m’attends à ce que ces programmes aient une longue durée de vie.
Scott Smith :
J’ai compris. Je crois qu’on arrive à la fin du temps qui nous était alloué. As-tu une priorité qu’on n’a pas encore abordée?
Jaret Seiberg :
Je suis prêt pour le début de l’entraînement du printemps et de la saison de baseball, n’est-ce pas? Je pense qu’on a tous affiché un optimisme sans borne lorsque les lanceurs et les ramasseurs se sont présentés, et pour moi, ce sera le point culminant des prochaines semaines. Entre-temps, Washington va simplement continuer à avancer lentement. Au cours des deux ou trois prochains mois, il s’agira principalement de confirmer les personnes, puis d’essayer de travailler sur le rapprochement du budget pour amorcer la prolongation des réductions d’impôt de Trump. Alors, pour ce qui est du travail de fond au sein des organismes de réglementation, comme je l’ai dit, je pense qu’il faudra un certain temps. Préparez-vous pour le baseball et on vous tiendra au courant de tout ce qui se passe à Washington.
Scott Smith :
Comme d’habitude, Jaret Seiberg a une longueur d’avance sur le sujet du baseball. Je me concentre davantage sur le jeu des Commanders cette fin de semaine.
Jaret Seiberg :
Allez, les Commies!
Scott Smith :
Merci à tous d’avoir écouté le premier balado des Services financiers TD. Nous vous sommes très reconnaissants du temps que vous nous avez accordé. Nous sommes impatients de vous proposer de nombreux autres balados.
Locuteur 1 :
Merci d’avoir été des nôtres. Ne manquez pas le prochain épisode du balado Insights de TD Cowen.
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Directeur général, Groupe de recherche de Washington – analyste, Services financiers et Politiques, TD Cowen
Jaret Seiberg
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Jaret Seiberg
Directeur général, Groupe de recherche de Washington – analyste, Services financiers et Politiques, TD Cowen
Jaret Seiberg est un analyste des services financiers et de la politique du logement pour le Groupe de recherche de Washington de TD Cowen, qui a récemment été nommé premier dans la catégorie Institutional Investor Washington Strategy. Le Groupe a toujours été classé parmi les meilleures équipes de macro-politique au cours de la dernière décennie. Avant de se joindre à TD Cowen en août 2016, il a occupé des postes similaires au sein de Guggenheim Securities, de MF Global, de Concept Capital et de Stanford Financial Group. Il a commencé à suivre la politique financière au début des années 1990 en tant que journaliste couvrant les efforts du Congrès pour finaliser les dernières lois résultant de la crise de l’épargne et du crédit. Il a suivi la vague de fusions des années 1990 et l’abrogation de la loi Glass-Steagall en 1999 à titre de chef adjoint du bureau de Washington pour American Banker et chef du bureau de Washington pour The Daily Deal. Son domaine d’expertise à TD Cowen comprend les questions liées aux banques commerciales, au logement, aux paiements, aux services bancaires d’investissement, aux fusions et acquisitions, aux impôts, au Consumer Financial Protection Bureau, à la cryptomonnaie, au cannabis et à Capitol Hill.
M. Seiberg est titulaire d’un baccalauréat de l’American University et d’une maîtrise en administration des affaires de l’Université du Maryland à College Park. Il prend régulièrement la parole dans le cadre d’événements du secteur, est souvent cité dans les médias et fait des apparitions à CNBC et à Bloomberg TV.
Les documents préparés par le Groupe de recherche de Washington de TD Cowen sont des commentaires sur les conditions politiques, économiques ou de marché et ne sont pas des rapports de recherche au sens de la réglementation applicable.

Directeur général et chef, ventes spécialisées, services financiers, Valeurs Mobilières TD
Scott Smith
Directeur général et chef, ventes spécialisées, services financiers, Valeurs Mobilières TD
Scott Smith
Directeur général et chef, ventes spécialisées, services financiers, Valeurs Mobilières TD
Scott Smith est directeur général et chef, ventes spécialisées, services financiers, Valeurs Mobilières TD, à New York. Il compte plus de 30 ans d’expérience dans les ventes institutionnelles et a dirigé les ventes spécialisées d’institutions financières à Credit Suisse et à BofA pendant 17 ans. Il a également travaillé dans les ventes spécialisées des services financiers à JPM et à Lehman Brothers. Il a commencé sa carrière dans la recherche sur les actions chez Lehman Brothers, où il a couvert le secteur des services d’entreprise, en mettant l’accent sur les sociétés de paiement. Scott est titulaire d’un baccalauréat en psychologie de l’Université Columbia.