févr. 27, 2025

Dans cet épisode, Roman Schweizer, analyste, Géopolitique et Défense, Groupe de recherche sur Washington, TD Cowen, discute des premières semaines de l’administration Trump et du Congrès majoritairement républicain lors d’une table ronde de journalistes. Roman et Gautam Khanna, analyste principal, Aérospatiale et Défense, TD Cowen, abordent certains points clés tirés de la 46e conférence annuelle de l’aérospatiale et de la défense de TD Cowen.

Ce balado a été enregistré le 14 février 2025.

Roman Schweizer :
Pouvez-vous imaginer un important programme annulé, non pas par le secrétaire à la Défense, mais par un homme au hasard, même s’il est l’homme le plus riche au monde.
À l’affût de l’information qui circule du département de la Défense au Congrès et de la Maison-Blanche à Wall Street, le balado spontané « Ce qu’il faut savoir sur la sécurité nationale » met en vedette des discussions et des prévisions éclairées sur les principaux enjeux de l’heure en matière politiques de sécurité nationale et de défense. Bienvenue au balado « Ce qu’il faut savoir sur la sécurité nationale ». Nos journalistes se lancent d’abord dans une table ronde sur les principaux enjeux de sécurité nationale à Washington, et il y en a beaucoup ces jours-ci, pour être honnête.
Je suis en compagnie d’une brochette aussi étincelante que chevronnée de commentateurs et de journalistes : Tony Bertuca, d’Inside Defense, Aaron Mehta, de Breaking Defense, et Robert Wall, d’Aviation Week. Ils couvrent Washington et le Pentagone depuis des années et leurs sources d’information sont solides. Merci de votre présence. J’entre dans le vif du sujet.
Très bien. Bonjour, tout le monde. Une bonne et heureuse année en retard, et, jusqu’à maintenant, elle nous a déjà apporté beaucoup de surprises. Nous sommes de retour avec notre brochette de journalistes pour discuter d’une liste de sujets qui ne cesse de croître. Je suis reconnaissant d’accueillir Tony Bertuca, Robert Wall et Aaron Mehta. Nous avons un participant en moins en ce moment, mais nous avons trois excellents journalistes ici pour parler d’une foule de questions.
Messieurs, nous allons commencer, et je ne fais que mentionner le sujet, mais ce fut une semaine très importante en Europe. De toute évidence, nous avons une délégation de haut niveau des États-Unis. Il y a eu la Conférence de Munich sur la sécurité. Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth était lui aussi présent. Peu importe les observations et les points à retenir généraux, et je le dis en sachant qu’à tout moment, tout ce que vous dites pourrait être éclipsé par des événements, des tweets ou des commentaires. Alors qui veut commencer?
Tony Bertuca :
Comme c’est moi qui suis ici, je vais commencer. Mais je pense que c’était intéressant, parce que c’était manifestement la première vraie rencontre. Les Européens sont en train de faire connaissance, pour ainsi sire, avec un nouveau secrétaire à la Défense. Et je pense que dans une certaine mesure, on pourrait dire qu’il n’y a pas eu de déceptions. Les commentaires qu’il a faits au début au sujet de l’Ukraine et d’un accord de paix et de la façon dont cet accord devrait être conclu en ont certainement fait sourciller quelques-uns, et ça a causé beaucoup d’anxiété, je pense, parmi les gens. Et franchement, pas seulement ici, mais on pourra en parler plus tard. Et c’est un peu le retour du balancier, je dirais.
En gros, la diplomate en chef de l’UE est estonienne. Elle est très ferme sur cette question. Elle a dit qu’elle était en désaccord avec ses commentaires, surtout avec l’idée qu’il exposait toutes les choses que l’Ukraine devait abandonner pour venir à la table des négociations sans savoir si les Russes auraient à renoncer à quoi que ce soit, et il a été interpellé à ce sujet en fait, à la conférence de presse tenue après la réunion à l’OTAN. Je ne dirais pas qu’il est nécessairement… Je me rends compte qu’il s’adresse à une seule personne, mais je pense que les autres personnes qui regardaient ne pensaient probablement pas qu’il avait fait un très bon travail, un travail crédible, vraiment, pour défendre sa position.
Roman Schweizer :
Aaron?
Aaron Mehta :
En effet. C’est le premier voyage de M. Hegseth depuis qu’il est devenu secrétaire. Et il ne faut pas oublier pas qu’il y a deux mois, c’était un type qui était animateur à Fox News. Il n’a jamais eu de position politique digne de mention. Il n’a jamais eu affaire à des dirigeants mondiaux sur une grande scène. Jusqu’à présent, il n’a pas… c’est la première fois qu’il est confronté à des questions de médias qui ne sont pas amicaux. Cette fois-ci, lors de son voyage depuis le Pentagone, il n’était accompagné que de représentants de médias favorables à Trump, à l’exclusion des médias habituels qui participent toujours aux voyages, comme les regroupements de chaînes de télévision par câble. Il avait des questions comme : « Hé, qu’est-ce que c’est que de travailler avec les troupes? » et des choses comme ça. Il doit maintenant répondre à des choses qu’il a dites la semaine dernière et, comme Robert l’a dit, pour certaines des questions qu’il se fait poser, il se demande comment y répondre, et il doit développer l’habitude d’être sur la scène mondiale.
Vous avez déjà vu le message clair des pays de l’OTAN, des pays de l’UE à Munich : chaque fois qu’un chef d’État s’adresse aux caméras, il répète toujours la même chose, à savoir qu’il n’y a aucune négociation avec l’Ukraine sans la participation de l’Ukraine, parce que le message du président Trump, renforcé par Hegseth, c’est : « Eh bien, on va trouver une solution avec la Russie et on va dire à l’Ukraine ce qu’elle va pouvoir conserver. »
Et le message des Européens reflète absolument le contraire. L’Ukraine est le pays ici. C’est ce pays qui est la victime. Ce sont eux qui luttent et ils doivent participer aux négociations. Comment les choses vont se dérouler, de toute évidence, on verra, mais jusqu’à présent, c’est la première chose, alors qu’on enregistre 12 heures à la Conférence de Munich sur la sécurité. Tous les dirigeants mondiaux le disent. Tim Martin, de Breaking Defense, a parlé au ministre de la Défense suédois. C’est la première chose qu’il a dite. Vous l’avez vu des dirigeants allemands et des dirigeants européens. Comme l’a dit Robert, le message clair est le suivant : « Hé, on s’unit pour dire qu’on ne va pas laisser l’Ukraine être complètement mise de côté dans les négociations sur son propre avenir. »
Robert Wall :
Eh bien, je vais faire quelques observations de mon cru et je pense que la première, c’est que j’ai regardé la rencontre de discussion du secrétaire Hegseth. J’ai vu sa disponibilité auprès des médias. Écoutez, que vous soyez d’accord ou non avec la politique, c’est un bon communicateur. Pour revenir à ce que vous disiez, il ne connaît pas la ligne de parti traditionnelle, mais encore une fois, il s’adresse à un public d’une personne et il a l’air très traditionnel à certains égards en termes de menaces lorsqu’il parle de la Chine, des commandements de combat, du rôle du Commandement des États-Unis pour l’Afrique.
J’ai trouvé ça intéressant. L’une des choses dont j’ai parlé, c’est qu’il a renforcé l’idée que les dépenses militaires américaines ne passeront pas en dessous de 3 % du PIB, ce qui est une promesse de maintien intéressante si vous pensez que les républicains vont augmenter les dépenses militaires ou plutôt que les politiques républicaines vont faire croître le PIB. On peut supposer une croissance semblable du budget de la défense. Je sais qu’on a d’autres nouvelles de dernière heure, dont on va probablement parler, notamment des perspectives pour la défense. Encore une fois, il n’y a pas que les commentaires les plus récents du président Trump, mais aussi la réconciliation, le processus de l’exercice 2025 et d’autres choses.
En ce qui concerne l’Europe, il semble que le vice-président Vance ait repris certains de ces commentaires ou les ait amplifiés en parlant de droits de douane supplémentaires sur la Russie, d’options militaires, de l’utilisation ou du déploiement potentiel de troupes américaines en Ukraine. Encore une fois, je ne sais pas dans quelle mesure la stratégie de Trump entre en jeu, bon flic, mauvais flic, quelle que soit la tactique de négociation, la théorie du forcené dont vous voulez parler, mais ce sont tous des éléments qui semblent être en jeu. En fin de compte, ça semble se résumer à une réponse que beaucoup reconnaissent, je crois, en ce qui concerne la cession du territoire ukrainien, la question de l’OTAN et, de façon plus générale, l’augmentation des dépenses de défense de l’OTAN, n’est-ce pas?
Et je pense que Trump se replie probablement sur l’idée que : « D’accord, si vous voulez vous asseoir à la table, mettez vos jetons sur la table en termes de dépenses supplémentaires pour la défense, pour réellement soutenir ce que vous voulez. » Encore une fois, je sais qu’il y a beaucoup de facteurs en jeu, mais je dirais que c’est assez intéressant. De toute évidence, Trump a dit que nous n’avions pas obtenu de résolution de la guerre en Ukraine le premier jour ou le jour suivant, mais je veux dire, tout ça pourrait se regrouper au cours des 100 premiers jours, et ça pourrait être très intéressant.
D’accord, messieurs, changeons de sujet un peu, parce qu’il y a beaucoup à... en fait, avant de changer de sujet à l’interne, j’ai été choqué, comme tout le monde j’imagine, lorsque le président Trump a annoncé que nous pourrions vendre des F-35 à l’Inde.
Tony Bertuca :
Pour être honnête, j’ai trouvé que c’était aussi un développement très intéressant. Pour deux raisons. Premièrement, le développement en Inde, bien sûr, en soi, est potentiellement important, mais en fait, étant donné que son conseiller, M. Musk, était tellement enthousiaste à propos des F-35, c’était en quelque sorte la première indication que ce programme pouvait être... Je pense que c’était comme la plupart des gens s’y attendaient, mais ce programme n’est peut-être pas encore en train d’agoniser. J’ai donc trouvé que c’était en fait un événement très intéressant, avec une réserve, toutefois. Qui sait ce que l’avenir nous réserve?
Roman Schweizer :
Bien sûr. Oui, c’est le problème avec tout ça, n’est-ce pas, surtout avec ce que le président dit dans le bureau ovale lors de ces vastes conférences de presse qu’il donne. L’une des choses que je me suis promises en tant que journaliste, c’était que dans cette version de l’administration Trump, j’allais essayer d’être plus délibéré cette fois-ci. Je n’allais pas courir après chaque tweet. Je n’allais pas courir après tout ce que dit le commandant en chef. Et puis hier, le commandant en chef a parlé de vendre des F-35 à l’Inde, puis, dans la même phrase, il a dit être prêt à réduire de moitié les dépenses de défense dès qu’il va rencontrer des gens avec qui il dit avoir de bonnes relations, Vladimir Poutine et Xi Jinping. Il va attendre que les choses se calment, puis ils vont se parler et l’une des choses qu’il veut faire est de suggérer qu’ils réduisent tous les dépenses de défense de moitié.
J’ai donc dû écrire là-dessus hier. Je ne voulais pas être dans une position où je courais après une nouvelle pour laquelle il ne semblait pas vraiment avoir de plan ou beaucoup de détails à ce sujet et qui a certainement surpris tous les républicains au Capitole à qui j’ai parlé, d’autant plus que certains d’entre eux essaient de faire augmenter les dépenses de défense. Comme le secrétaire Hegseth l’a dit, ils veulent finir par les faire grimper à entre 4 % et 5 % du PIB. Ils ne veulent pas les réduire de moitié. Pour ce qui est des F-35, il faut seulement attendre de voir ce que va faire le président, n’est-ce pas?
Pourtant, en tant que journaliste, je pense que je suis toujours en mesure de couvrir ce que le président dit parce que c’est juste... Il fut un temps où le Groenland n’était pas perçu comme étant si important que ça quand il a dit : « Attaquons-nous au Groenland » au cours de son premier mandat. Il y a encore beaucoup de choses à débattre sur le Groenland en ce moment. Les gens soumettent des projets de loi au Congrès. Et donc c’est... J’avoue que je me trouve encore à courir après certaines nouvelles et que je me dis : « Est-ce que la personne la plus puissante au monde, et le responsable de toutes les armes nucléaires, pense vraiment ce qu’il dit au sujet de la dénucléarisation lorsqu’il parle à Poutine et à Xi Jinping? » Je pense que ce n’est qu’une de ces positions difficiles dans lesquelles on se trouve pour couvrir l’administration Trump.
Robert Wall :
J’aimerais approfondir quelques points. Premièrement, en ce qui concerne la vente des F-35 à l’Inde, l’une des questions qui pourraient en fait être préoccupantes, c’est peut-être le Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act, qui date de 2018 je crois, qui bloque la vente d’armes américaines de pointe à des pays qui se procurent des systèmes d’armes aux Russes. C’est ce qui a entraîné le retrait de la Turquie du programme des F-35, et ça a engendré certains problèmes avec les Émirats arabes unis, je pense, auxquels on avait offert des F-35 sous la première administration de Trump. Je dirais que si la vente de ces appareils à l’Inde est vraiment sur la table, et il semble qu’il y ait beaucoup d’objectifs à atteindre avant ça, mais si cette fenêtre est ouverte, on pourrait même penser que la Turquie pourrait être réintégrée dans le programme à un moment donné dans le cadre de négociations, tout comme les Émirats arabes unis.
Encore une fois, je ne pense pas qu’il s’agissait d’une offre entièrement structurée, mais nous verrons comment ça se concrétise. Je suppose qu’on va passer rapidement à l’initiative de paix mondiale ambitieuse du président sur les pourparlers stratégiques en matière d’armes et les plafonds de dépenses. Je n’ai entendu aucun commentaire de la part des républicains au Capitole ce matin, bien que je soupçonne qu’ils prétendent ne pas avoir entendu les propos du président, de sorte qu’ils ne peuvent pas les commenter. Mais en toute objectivité, les gens diront qu’il s’agit d’un objectif raisonnable de réduction stratégique trilatérale des armes et de garanties de sécurité régionale, dans le but de conclure des accords. Mais je dirais que c’est très ambitieux.
Roman Schweizer :
Il saura trouver des alliées en les personnes d’Elizabeth Warren et d’Alexandria Ocasio-Cortez, n’est-ce pas? Il y a certainement des gens qui, je suis sûr, ont entendu ça et qui se sont dit : « Bien sûr, super. Absolument, la paix mondiale. On fait ça. On réduit de moitié les dépenses militaires. On fait ça maintenant. »
Tony Bertuca :
Si nous sommes contraints de le faire, je suppose que je devrais peut-être dire une chose. Ce dont il ne tient absolument pas compte, comme c’est souvent le cas, c’est-à-dire beaucoup de choses. Les Chinois n’ont jamais manifesté d’intérêt pour quelque chose comme le contrôle des armes, n’est-ce pas? Même si l’on pouvait même s’attendre à voir les États-Unis et la Russie s’entendre sur la question du contrôle des armes, même si celle-ci n’est plus du tout actuelle et qu’elle n’est plus sur la table, les Chinois ne se sont jamais intéressés à cette question. Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette idée n’est plus à l’avant-plan.
Roman Schweizer :
Oui. Une négociation nécessite une contrepartie et, dans ce cas, ces contreparties n’ont pas manifesté de véritable volonté de le faire. Mais je veux dire, les traités START et FNI, ils servent de modèles. Je veux dire, certainement... il y a eu des cas où cela s’est produit. Fantastique ou non, comme l’a dit Tony, le président l’a dit, donc peut-être il ne faut pas le prendre au sens littéral, mais on le prend au sérieux, n’est-ce pas, et c’est ce que tout le monde a dit.
D’accord, on va maintenant regarder où ça se corse, ici à Washington. Le Comité sénatorial du budget a notamment adopté une résolution budgétaire. Une résolution sur le budget a été adoptée par la Chambre des représentants. Nous sommes peut-être sur la bonne voie menant vers un projet de loi sur la réconciliation, qu’il s’agisse d’un seul grand projet de loi ou de deux projets de loi. Le comité les a acceptés, mais ils doivent tout de même se rendre à l’assemblée pour qu’ils soient adoptés. Selon vous, qu’est-ce qui va se passer au cours des prochaines semaines? Je suppose que le Congrès sera en pause la semaine prochaine, et qu’il devra ensuite prendre une décision par rapport à ça.
Robert Wall :
Eh bien, j’imagine que sur le plan politique en ce moment, il y a Johnson, le porte-parole de la Chambre des représentants, qui dit que, selon lui, la résolution du Comité du budget du Sénat n’est pas envisageable. Il n’aime pas ça et il n’y est pas favorable, n’est-ce pas? Donc, d’entrée de jeu, vous avez raison, le parti républicain est encore une fois en contradiction avec lui-même, même si c’est lui qui a le contrôle. Il sera donc vraiment intéressant de voir si le sénateur Lindsey Graham, qui est en quelque sorte à l’origine de la résolution budgétaire du Sénat, que la résolution soit adoptée ou pas, que Johnson soit en mesure ou non de maintenir sa coalition unie et, en fin de compte, d’emprunter la voie que Graham souhaite, c’est-à-dire les deux projets de loi plutôt qu’un seul grand projet de loi. Je pense que les chiffres sont... c’est 100 milliards de dollars sur 10 ans, selon la résolution budgétaire de la Chambre des représentants et 150 milliards de dollars sur 10 ans selon la résolution budgétaire du Sénat. Alors, je ne sais pas.
Et voici une question qu’on pourrait peut-être aussi poser. Est-ce que quelqu’un trouve ce chiffre vraiment impressionnant sur cette période? Ça ne suit pas vraiment l’inflation, n’est-ce pas?
Roman Schweizer :
Eh bien, ce que je dirais, c’est que, je ne trouve pas clair s’ils ont besoin que ça soit limité, s’ils ont besoin que ça soit étalé...
Robert Wall :
Vous voulez dire sur la période de 10 ans?
Roman Schweizer :
Oui.
Robert Wall :
Ils pourraient compresser le tout. Oui.
Roman Schweizer :
En effet.
Robert Wall :
Ils ont donc parlé de quatre ans, n’est-ce pas? Ce n’est pas ce que le projet de loi dit.
Roman Schweizer :
Encore une fois, une résolution budgétaire s’effectue sur une période de 10 ans et lorsqu’on rédige un projet de loi ou une résolution, ça prend 10 ans. Les instructions, les comités et les territoires de compétence diffèrent à ce sujet. Je pense que l’Inflation Reduction Act ou le Build Back Better Plan ou l’un des autres projets de loi sur la réconciliation pourrait servir de modèle pour les dépenses, mais on ne sait vraiment pas. Ce que je peux dire, en particulier pour ce qui est de la Chambre des représentants, c’est qu’on pourrait imaginer une situation où Johnson serait en mesure de faire adopter ce projet de loi à la Chambre. Encore une fois, je dirais qu’il faut une majorité simple, mais n’y a rien de simple dans la majorité à la Chambre, n’est-ce pas?
Mais une fois que c’est mis de l’avant, les moyens pour y parvenir doivent être pris et il faut rédiger un projet de loi fiscal qui est... et d’après ce que je comprends, il y a une échelle variable. Ça n’inclut pas l’impôt sur les pourboires, l’impôt sur la sécurité sociale et l’impôt sur les heures supplémentaires. Je ne sais pas très bien comment ça serait avec un plafond de l’impôt d’État et local. Il y a beaucoup de demandes de Trump, beaucoup de promesses de campagne de Trump qui ne sont pas vraiment incluses, je pense, dans le scénario de base de 4,7 milliards de dollars. Et le fait de tout faire adopter ça est insensé. Je pense que c’est très difficile.
Pour finir, je pense que l’approche du sénateur Graham repose sur des victoires rapides, de toute évidence, du côté de la défense. Du côté de la frontière, il faut de l’argent. Pour ce qui est de ces activités-là, Tom Homan a dit que ça prenait de l’argent. Ils vont... Le département de la Défense et le NORTHCOM ont dit qu’ils allaient envoyer plus de troupes, établir la détention à Guantánamo, etc. Vous ne pouvez pas attendre que le Sénat, ou plutôt la Chambre des représentants, rédige un projet de loi fiscal compliqué qui pourrait s’écrouler.
Je continue de penser que le Sénat est la voie la plus viable et que vous allez dépenser... Je suis certain que les responsables de la fiscalité et le lobby fiscal vont passer toute l’année à se battre pour savoir comment prolonger ces réductions d’impôt et ajouter les nouveaux éléments. Je lance ça comme ça. Aaron, je ne sais pas si vous vouliez ajouter quelque chose?
Aaron Mehta :
Le Parti républicain a une majorité de deux votes à la Chambre des représentants, je crois que c’est le cas en ce moment?
Roman Schweizer :
Deux sièges, donc je pense que c’est un seul vote.
Aaron Mehta :
Exact. C’est le même groupe où il y a eu plusieurs disputes entre porte-parole au cours des dernières années? Quelqu’un va trouver quelque chose contre quoi s’opposer dans un seul gros projet de loi. Peu importe à quel point il a du sens. Quelqu’un va trouver un problème et décider de le proclamer haut et fort et tout va capoter. Je ne vois donc pas comment ils pourraient faire adopter un seul projet de loi. Deux projets de loi, potentiellement. Même ça c’est délicat en raison des compromis à faire et, encore une fois, tout ce que ça prend, c’est qu’un certain groupe décide : « Nous ne sommes pas d’accord sur une question en particulier » et le projet va échouer.
La réconciliation, selon moi, c’est une sorte de magie noire qui ne peut être pratiquée que par les sorcières grâce à plusieurs puissantes incantations. Alors je ne vais pas prétendre comprendre entièrement comment chaque processus va se dérouler. Je pense que je comprends bien que ça fait maintenant plusieurs années que le parti républicain à la Chambre, en particulier, a de la difficulté à maintenir l’unité de son caucus lorsqu’il est vraiment le temps de se mettre au travail. C’est peut-être différent avec le président Trump, mais il n’y a pas beaucoup de marge de manœuvre.
Ce qui m’amène au prochain point dont je pense qu’on voudra probablement parler, qui est de mettre de côté la réconciliation : on n’a toujours pas de budget pour l’exercice 2025 et le 14 mars est dans un mois, à l’heure où on enregistre ce balado. La résolution permanente va expirer, alors il faut en mettre une autre en place ou il y aura fermeture du gouvernement. Et je crois, et Tony, dites-moi si je me trompe à ce sujet, que si la mise en place de la résolution permanente va au-delà d’avril, c’est à ce moment-là que les plafonds de saisie vont entrer en vigueur, et c’est le fameux saucissonnage où tout est touché et où tout commence à devenir vraiment désorganisé.
Roman Schweizer :
En effet. La date, c’est le 30 avril, alors je vais en parler un peu pour préparer le terrain. Ce niveau de saisie négatif, d’après ce que je comprends, se situe aux niveaux de dépenses de l’exercice 2023. C’est un coup encore plus dur. Je pense que vers [inaudible 00:20:45], j’ai entendu parler d’une fourchette de 40 à 50 milliards de dollars au département de la Défense. J’aurais trois points que j’aimerais dire à ce sujet, en fait, quatre.
Je pense que l’idée d’une fermeture, le risque d’une fermeture du gouvernement est complètement sous-évalué à l’heure actuelle, étant donné qu’il s’agit d’une résolution permanente qui s’étend sur une année entière. Deuxièmement, même si les 12 projets de loi de crédits sont adoptés d’ici le 14 mars ou jusqu’en avril, le parti républicain à la Chambre ou le Freedom Caucus ne voteront pas, par définition, pour des crédits généraux. Vous allez donc perdre environ 30 votes du Freedom Caucus. Vous avez donc besoin des démocrates pour faire adopter le projet de loi. Ça nous amène à l’autre point selon lequel les démocrates ne sont pas d’humeur bipartisane en ce moment, n’est-ce pas?
Et ça nous amène à la grande question du gel du financement fédéral, la retenue et une bataille l’Impoundment Control Act, et le simple fait que les démocrates ont dit qu’ils n’avaient aucune garantie que, même s’ils acceptaient une entente sur les dépenses, que le Bureau de la gestion et du budget et les départements vont donner suite aux dépenses approuvées par le Congrès, n’est-ce pas? Ça vous donne donc une idée. Donc, même si vous faites passer ça à la Chambre des représentants, lorsque vous arrivez au Sénat, vous avez toujours besoin de 60 votes. Donc vous avez 53 sénateurs plus le vice-président, ce qui vous fait 54, mais où allez-vous prendre les six autres démocrates pour faire adopter le projet de loi, et toute l’attention est, encore une fois, sur la réconciliation en ce moment. Il est impossible de faire ces deux choses à la fois ou de capter l’attention l’une de l’autre, ce qui crée de la méfiance et tout le reste. Et c’est ce qui m’amène à parler de l’approche des deux projets de loi, qui serait la meilleure voie à prendre.
Et puis, bien sûr, la bombe économique thermonucléaire mondiale imminente qui se profile est le plafond d’endettement, que nous n’avons toujours pas trouvé comment adoucir, que ce soit par un instrument de rapprochement, des crédits ou une autre méthode. Les prochains mois vont donc certainement être turbulents. Est-ce que quelqu’un veut étoffer ces réflexions?
Aaron Mehta :
Oui, si vous êtes des démocrates, pourquoi voulez-vous travailler là-dessus avec les républicains? Pour revenir à ce que vous disiez, Roman, vous ne saviez pas qu’ils allaient y donner suite, surtout si ça découle d’une bataille pour la réconciliation au cours de laquelle les républicains ont imposé une majorité simple de points que les démocrates ne veulent pas. Aussi, du côté de Trump, il y a des gens qui ont clairement indiqué dans le passé qu’ils ne s’opposaient pas à une fermeture du gouvernement. Est-ce qu’on pense qu’Elon Musk s’oppose à une paralysie du gouvernement, compte tenu de la façon dont il s’en prend au gouvernement fédéral en ce moment? Je pense donc que c’est un autre facteur à prendre en considération. Il y a probablement des gens qui chuchotent dans les oreilles de Trump en ce moment : « Excellent, fermons le gouvernement. Nous pouvons éliminer le gaspillage et les travailleurs paresseux du gouvernement. »
Il s’agit donc d’un mélange parfait d’un degré élevé de partisanerie très empoisonnée, de beaucoup de gens qui ont des raisons de demander au gouvernement de fermer et d’un grand nombre de décisions difficiles qui devront être prises d’une manière très préjudiciable au cours des prochains mois, disons. Et je ne parle que de la politique interne de Washington. Ça ne tient pas compte de tous les facteurs géopolitiques en jeu ici aussi. Ce n’est pas génial.
Roman Schweizer :
Et, encore une fois, je dois expliquer la mécanique de la fermeture. Certainement pour les démocrates, c’est aussi une façon de renvoyer la balle aux électeurs. Ils sont aussi motivés pour des raisons politiques et je ne sais pas si cela va faire cesser les expulsions ou quoi que ce soit d’autre… encore une fois, je dois relire mon manuel sur la fermeture pour parfaire mes connaissances et les appliquer à la situation actuelle, mais oui, j’aimerais... ou est-ce que ça ralentit la lancée du parti républicain et force un combat public, n’est-ce pas, et une attaque qui semble représenter des chiffres assez élevés de l’opinion publique pour Trump en ce moment. Encore une fois, ce n’est pas clair. On ne sait pas clairement qui va remporter cette bataille, et quand je dis « remporter cette bataille », ça se transforme en une bataille politique, n’est-ce pas, et on ne sait pas ce qu’il en est en ce moment.
Tony Bertuca :
Messieurs, j’aimerais vous poser une question en tant que personne qui est maintenant à l’étranger, mais si je me fie aux années où j’ai vécu dans le Beltway, c’est le moment de l’année où on était obsédés par une chose, le prochain budget à venir. Personne n’est même mentionné. Y a-t-il quelqu’un au Capitole qui parle réellement du budget de l’exercice 2026 ou est-ce juste qu’on va y revenir dans quelques mois ou je ne sais trop?
Roman Schweizer :
Oui, au Capitole... Voici comment les choses se passent au Congrès, du moins. Il y a Cole, président du House Appropriations Committee. Il a envoyé des lettres à tous les autres comités des territoires pour leur dire… il a donc informé le président Rogers de la Commission des forces armées de la Chambre des représentants des États-Unis. Il a dit : « Nous avons l’intention et je prévois d’étudier article par article le projet de loi sur la défense de l’exercice 2026 à la fin d’avril. » C’est lui. C’est ce qu’il dit, n’est-ce pas? Il est donc prêt à la fin d’avril à étudier article par article le projet de loi de l’exercice 2026. C’est le seul signe d’optimisme que j’ai reçu de qui que ce soit. Mais ça provient du président du House Appropriations Committee. C’est ce qu’il dit à Rogers dans une lettre qu’il lui a envoyée.
En ce qui concerne le Capitole, il n’y a pas beaucoup de gens qui parlent du projet de loi de l’exercice 2026 en ce moment avec qui j’interagis. On dit souvent : « Eh bien, on est en plein milieu d’une transition. Nous avons une nouvelle équipe ici. Nous n’avons pas de contrôleur Trump en place. On ne sait pas. » Je pense que le Capitole ne s’est pas encore vraiment rassemblé par rapport au projet de loi de l’exercice 2026 : « Voici le message ou le thème que nous envoyons pour l’instant. » Pas pour moi, en tout cas.
Aaron Mehta :
Oui, je pense que, de toute évidence, chaque fois que la nouvelle administration s’installe, ces choses sont toujours un peu retardées parce qu’elle veut y ajouter sa marque. Je pense qu’on s’attendait à ce que ce soit plus probable maintenant, mais tout ce dont on vient de parler a vraiment mis ça de côté. La seule exception, je dirais, c’est le cas du Dôme de fer, pour lequel Trump a signé un décret-loi pendant sa deuxième semaine au pouvoir, je crois, pour donner des directives au Pentagone, et une de nos journalistes, Theresa Hitchens, a reçu une note de Hegseth, une ébauche de note de service, donc ça n’a pas été signé officiellement à notre connaissance, et ça disait précisément : « Nous prévoyons affecter de l’argent pour ce projet à l’exercice 2026. » On discute donc au moins de ce niveau de priorité pour l’exercice 2026. À mon avis, il est probablement aussi question au Capitole de renforcer la sécurité aux frontières ou peut-être d’établir des activités d’exploitation et d’entretien pour les missions frontalières, parce que nous envoyons des C-17 pour renvoyer des migrants du pays en ce moment. C’est sorti de nulle part pour l’armée de l’air et le Pentagone.
Pour revenir au point soulevé par Tony, je pense qu’en ce moment, tous les gens au Pentagone, pas seulement ceux concernés par le budget, mais dans l’ensemble, essaient de ne pas perdre la tête s’ils sont des officiers généraux et essaient d’éviter d’entraver beaucoup de sièges vides et beaucoup de directives provenant d’en haut qui ne sont pas claires.
Roman Schweizer :
Je vais enchaîner sur quelques points. Premièrement, dans les dernières années de transition, entre Obama et Trump, le budget est sorti en mai. Entre Trump et Biden, le budget est sorti en mai. J’ai encerclé le mois de mai dans mon calendrier parce que je pense que c’est probable. Je comprends donc l’empressement du président Cole, et il pourrait le faire. Et j’aimerais mentionner, et je lève mon chapeau à Aaron Mehta pour ça, que le président Cole et son comité ont également envoyé de magnifiques souhaits de la Saint-Valentin. Ils sont incroyables, et je vous encourage à les trouver.
La deuxième chose, c’est qu’il y a un budget. L’équipe Biden a laissé quelque chose dans le tiroir du bureau, et il y a un plan de préparation, etc. Je pense que la vraie question est de savoir quelle sera l’ampleur de l’ajustement des priorités. Je vais aborder les choses un peu différemment. Je sais que les personnes expérimentées ne sont pas confirmées, mais il y a une équipe d’accueil au département de la Défense. Le département de l’Efficacité gouvernementale s’y dirige. Je pense qu’il y a des changements de taille assez convenables qui sont en train de se faire.
Pour poursuivre dans la même veine, sans vouloir ternir la réputation et les propos de mes collègues, mais le Wall Street Journal a publié un article ce matin selon lequel au moins deux services ont offert des victimes en sacrifice au département de l’Efficacité gouvernementale, ou même des os? Je ne sais pas comment on peut vouloir... mâcher des jouets? Quelque chose comme ça? Je suis vraiment... J’étire un peu ces métaphores. Mais j’adore ça. C’est assez libérateur.
D’un point de vue stratégique, c’est une erreur, parce que si vous inscrivez ça sur une liste, ça va être immédiatement mort, et le département de l’Efficacité gouvernementale va continuer d’aller de l’avant et de chercher les choses qu’il veut vraiment. D’entrée de jeu, il va y avoir de toute évidence le concept de diversité, d’équité et d’inclusion, et on va voir des dizaines, voire des centaines de millions de dollars. Tout ce qui concerne les changements climatiques, l’énergie verte, ce genre de choses. Ce genre de choses est facile à prévoir. Mais encore une fois, vous allez peut-être devoir faire des choix difficiles quant aux programmes et aux capacités de modernisation. Je pense que c’est là que les militaires et les membres du Congrès résistent. On verra.
Le président Trump a remporté un grand nombre de votes pour ses milliers de candidats malgré des projections pessimistes, mais a dû en laisser tomber un pour Matt Gaetz, n’est-ce pas? Il était le bouclier thermique pour tous les autres. Toutefois, malgré toutes les protestations selon lesquelles les sénateurs du parti républicain pourraient refuser ces candidats non conventionnels, tout est en train de se passer. On verra ce que ça signifie pour l’emploi et les votes dans les États et les districts où bon nombre de ces programmes de défense sont d’importants employeurs.
Cela dit, tout ce que vous pensez de la façon dont le département de l’Efficacité gouvernementale va frapper le département de la Défense. Il est clair que ça s’en vient, même si certains pensent que ce ne sera peut-être pas le cas, alors je vous renvoie ça.
Aaron Mehta :
Oui, tout d’abord, je vote pour le jouet à mâcher. Jl’aime beaucoup cette métaphore. C’est bon. Je vole votre idée. C’est la mienne maintenant.
Écoutez, il y a encore deux choses à dire sur le département de l’Efficacité gouvernementale, n’est-ce pas? Il y a cette idée que : « Eh bien, il y a ce groupe-là qui a été mis sur pied pour trouver des gains d’efficacité. » Et il y a, selon moi, cette réalité qu’on constate, qu’Elon Musk est en train de faire ce qu’il veut. Et ce qui pique ma curiosité, c’est qu’une fois qu’il va être au Pentagone, parce que je suis d’accord avec vous, Roman, en passant, que les services offrent n’importe quoi. Super, c’est fini, et ensuite? Ça ne va pas les protéger du tout.
La grande question, selon moi, c’est de savoir ce qu’il advient des aspects dans lesquels Musk a des intérêts commerciaux? Qu’arrive-t-il aux options pour lesquelles il y a des concurrents pour Starlink? ULA tente d’obtenir sa certification, Blue Origin, pour le lancement de systèmes militaires. Est-ce que ça va être annulé, car pourquoi avons-nous plusieurs lanceurs? Prenons simplement SpaceX. Ce sont des choses qui, selon moi, ne sont pas seulement sur la table, mais qui vont probablement être soulevées, d’après ce qu’on a vu au cours des premières semaines, et qui vont déclencher leur propre série de poursuites complexes de longue date, qui pourraient entraîner le gel de programmes et toutes sortes de conséquences non souhaitées ayant de réels effets sur la sécurité nationale.
Tout le monde parle de ça simplement en se disant : « Ah, c’est juste de l’argent! Ils vont trouver quelque chose à couper. » Eh bien, si on élimine Sentinel, on se retrouve avec une décision en matière de sécurité nationale qui a d’importantes ramifications géopolitiques. C’est peut-être la bonne chose à faire. Peut-être pas. C’est peut-être exactement ce que Trump veut appliquer comme politique. C’est sa décision. Mais c’est une décision en matière de politiques. Ce n’est pas une décision en matière d’argent. Et je pense que les gens doivent se rendre compte que ce n’est plus... Le département de l’Efficacité gouvernementale ne sert plus à trouver des idées de gains d’efficacité qu’il pouvait présenter. C’est un groupe qui élabore efficacement des politiques à travers ses décisions.
Tony Bertuca :
J’aimerais revenir sur cette idée. C’est une excellente occasion de réfléchir à l’un de mes programmes de défense préférés, les avions A-12, que Dick Cheney a annulé et qui a fait l’objet de litiges pendant des années jusqu’en Cour suprême, mais la décision était en partie que le secrétaire de la Défense ne pouvait pas annuler un programme de façon unilatérale, même s’il accusait un retard et dépassait le budget, et le contrat a essentiellement été conclu. Alors pouvez-vous imaginer un programme important qui serait annulé non pas par le secrétaire de la Défense, mais par un certain [inaudible 00:33:49] selon des normes gouvernementales, un homme au hasard, même s’il est l’homme le plus riche au monde. Je pense donc… eh bien, j’imagine que certains avocats vont bien en profiter.
Roman Schweizer :
Oui, et je suis d’accord avec Aaron aussi, il y a eu un changement dans la façon dont les gens parlent du département de l’Efficacité gouvernementale, n’est-ce pas? Au début, je pense vraiment que beaucoup de gens… vous l’entendez encore un peu de la part du démocrate de la Chambre des représentants, Adam Smith, un membre haut placé de la Commission des forces armées de la Chambre des représentants des États-Unis, du genre : « Hé, s’ils veulent régler ça au Pentagone, parfait. On doit s’en occuper. » C’est aussi cloisonné. C’est désuet. Mais si ce qu’ils veulent vraiment, c’est déterminer les personnes qu’il faut congédier qui ont dit quelque chose de méchant à propos du président sur X, anciennement Twitter, alors ce n’est pas vraiment une bonne utilisation du temps de tout le monde et cela va compliquer la tâche aux gens qui travaillent au Pentagone. Je pense qu’il reste à voir si ce sera la colonne A, la colonne B, ou une combinaison des deux au moment de leur apparition.
Pour ce qui est d’offrir de couper des choses dès le départ, je pense qu’on en a vu beaucoup, notamment à l’avance, n’est-ce pas? Je pense l’avoir entendu pour la première fois de la sénatrice Fischer lors du Forum Reagan à Los Angeles, où elle a dit à toute une équipe d’entreprises du secteur de la défense : « Tout le monde devrait être prêt à couper quelque chose. Pensez-y maintenant, préparez-vous, préparez-vous à couper. » Je pense que lorsqu’on est perçu comme étant sur une lancée, et je pense que le département de l’Efficacité gouvernementale est perçu de cette façon, et que le président vient pour effectuer des coupures et des changements importants, beaucoup de gens essaient de se mettre en file à l’avance.
Robert Wall :
Bien sûr. J’aimerais faire quelques observations. Premièrement, on ne m’a pas si gentiment fait remarquer que Musk est beaucoup plus riche et beaucoup plus intelligent que moi et que je devrais me taire. Alors je prends ça à cœur. Deuxièmement, je veux dire que je ne vois pas ça comme un coup d’argent ou une obtention de contrat par Musk et SpaceX, par exemple, parce que je pense que, quelle que soit la mesure objective, les programmes Falcon 9 et Falcon 9 Heavy Starship fonctionnent. Il y a un nombre énorme d’abonnements pour Starlink. Même chose pour Starshield. Ils ont fait ce qu’ils voulaient et les concurrents ne vont pas bien, n’est-ce pas? Je pense que ce sera fascinant à la NASA, où je suis certain que les dirigeants de l’industrie spatiale de Boeing sont très préoccupés par SLS, le plan pour Artemis, et d’autres aspects. Mais je veux dire, si vous engrangez l’argent, peu importe comment vous voulez évaluer les programmes de SpaceX en termes de rendement ou de valeur, je dois dire qu’il a gagné beaucoup d’argent pour une raison.
Comment a-t-il commencé, déjà? Y a-t-il eu des allégements fiscaux? Y avait-il un désir de concurrence, etc. Vous savez que le navire a mis les voiles et je pense que beaucoup de « nouveaux arrivants » au département de la Défense seront en mesure de tirer parti de l’élan positif donné par SpaceX, Palantir et d’autres sociétés du genre, donc...
Roman Schweizer :
Très bien, messieurs, ce fut une excellente discussion. On pourrait continuer, mais je vais devoir arrêter ici. Je vous remercie beaucoup pour votre temps, vos observations et vos excellents commentaires. Je n’envie pas votre travail, surtout dans ce contexte. Les quatre prochaines années seront mouvementées, mais encore une fois, j’ai dû faire la même chose. Merci beaucoup à tout le monde, on se reparle bientôt.
Je vais maintenant céder la parole à mon collègue et partenaire, Gautam Khanna, qui va nous faire part de son point de vue sur la 46e conférence d’Aérospatiale et défense, TD Cowen. Malgré le fait qu’il neigeait au début, il y a eu beaucoup de participants. On a eu des discussions fantastiques et un bon aperçu des perspectives pour les secteurs de la défense et de l’aérospatiale.
Gautam, merci beaucoup de vous joindre à moi. J’ai hâte d’entendre ce que vous avez à dire, alors je vous invite à nous faire part de vos commentaires généraux.
Gautam Khanna :
Merci, Roman. Oui, j’ai retenu quelques points de notre conférence. Dans le cas du marché secondaire commercial de l’aérospatiale, la demande reste très forte. GE, Trans [inaudible 00:38:08] ont montré des résultats très positifs par rapport aux perspectives, tout comme HICO. Essentiellement, il n’y a eu aucun changement dans le comportement des clients, aucune résistance aux prix, etc. Le marché secondaire commercial est donc demeuré très prisé plus longtemps qu’on ne l’avait prévu.
Du côté de la défense, les sociétés de défense à grande capitalisation avec lesquelles on a interagi ont en quelque sorte soutenu que le département de l’Efficacité gouvernementale ne représente pas une menace pour leurs activités, que leurs compétences de base ne consistent pas seulement à gérer la bureaucratie, qui fait affaire avec le gouvernement fédéral pour l’approvisionnement en missiles et en armes en général, mais il s’agit plutôt de leur expertise technologique. Que ce soit vrai ou non, on verra, mais il était également clair qu’aucune de ces sociétés n’avait encore apparemment rencontré les dirigeants du département de l’Efficacité gouvernementale, alors c’est à voir.
En ce qui concerne l’aérospatiale commerciale [inaudible 00:38:55], la production demeure difficile. On a beaucoup entendu parler des contraintes dans certains segments de la chaîne d’approvisionnement, dont les semis. On continue d’entendre parler des échangeurs thermiques sur les avions 787. Vous avez peut-être constaté qu’Airbus a de la difficulté à augmenter le taux des avions A350. Ce type de langage et de dialogue a été assez uniforme tout au long de la conférence, à savoir que la chaîne d’approvisionnement de l’efficacité opérationnelle demeure assez limitée.
En ce qui concerne les services gouvernementaux, c’était comme si on ne débattait pas des mêmes sujets. Aucun d’eux n’a vu d’impact provenant du département de l’Efficacité gouvernementale. Quelques-uns ont reconnu qu’il pourrait y avoir un ralentissement des décisions concernant l’attribution des contrats, ce qui pourrait avoir des répercussions sur les réservations au cours du prochain ou des deux prochains trimestres, mais tous semblent soutenir qu’ils font partie de la solution, et non du problème, et que le département de l’Efficacité gouvernementale finira par leur profiter. CACI est même allé jusqu’à dire qu’elle n’apporterait aucun changement à ses prévisions de croissance à long terme en fonction de ce qu’elle a entendu de la part du département de l’Efficacité gouvernementale et de la nouvelle administration. C’est toujours à déterminer, mais ils ne le voient pas encore.
Qu’est-ce que vous avez entendu, Roman?
Roman Schweizer :
Excellent, Gautam, merci beaucoup pour votre participation. Il semble qu’il y ait eu beaucoup d’excellents commentaires et de points de vue intéressants au cours de la conférence. J’aimerais seulement vous faire part d’un point à retenir général au cours des prochaines semaines. Je pense que le processus de réconciliation avec le Congrès et la clôture des crédits pour l’exercice 2025 vont susciter beaucoup d’incertitude. Il n’y a pas vraiment d’esprit bipartisan en ce moment. Donc, même la perspective d’une fermeture ou d’une résolution permanente pour l’année entière est sur la table. De toute évidence, le temps presse et il faut que les choses se règlent assez rapidement. Puis, bien sûr, en arrière-plan, on a le budget de l’exercice 2026. Je pense qu’il sera probablement annoncé en mai, mais ça pourrait être plus tôt. Et, bien sûr, il y a l’invasion imminente du département de la Défense par le département de l’Efficacité gouvernementale, et on va voir comment tout ça va se jouer.
Encore une fois, l’un des points à retenir, selon moi, et malheureusement, c’est difficile à dire, mais je pense que l’incertitude va persister au cours des prochains mois et que nous n’aurons peut-être pas les précisions nécessaires avant juin.
D’ici là, on reviendra certainement avec un certain nombre de balados pour informer tout le monde alors que ça va commencer à prendre forme et à bouger. Merci beaucoup pour votre participation. C’était formidable et on a hâte de vous revoir le mois prochain.

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Portrait of Roman Schweizer

Directeur général, Groupe de recherche de Washington – Analyste des politiques de défense et de l’aérospatiale, TD Cowen

Portrait of Roman Schweizer


Directeur général, Groupe de recherche de Washington – Analyste des politiques de défense et de l’aérospatiale, TD Cowen

Portrait of Roman Schweizer


Directeur général, Groupe de recherche de Washington – Analyste des politiques de défense et de l’aérospatiale, TD Cowen

Roman Schweizer s’est joint au Groupe de recherche de Washington de TD Cowen en août 2016 pour s’occuper des questions de politique de défense. Il a auparavant occupé des postes chez Guggenheim Securities et MF Global. Le Groupe de recherche de Washington de TD Cowen a récemment été nommé premier dans la catégorie Institutional Investor Washington Strategy. Le Groupe a toujours été classé parmi les meilleures équipes de macro-politique au cours de la dernière décennie. M. Schweizer compte plus de 15 ans d’expérience à Washington (D.C.), où il a occupé les postes de représentant officiel des acquisitions gouvernementales, de consultant sectoriel et de journaliste.

Avant de se joindre au Groupe de recherche de Washington, il était un professionnel en acquisition dans le cadre du programme Littoral Combat Ship de la U.S. Navy. Auparavant, il dirigeait une équipe qui fournissait un soutien stratégique en matière de communications au Congrès et dans les médias aux hauts dirigeants de la Navy dans le cadre de programmes d’acquisition de navires de grande envergure. M. Schweizer a également offert des conseils sur les secteurs de la défense, de l’aérospatiale, de la sécurité intérieure et des marchés technologiques aux clients de Fortune 100 au nom de DFI International et de Fathom Dynamics LLC.

Il a été publié dans Inside the Navy, Inside the Pentagon, Armed Forces Journal, Defense News, ISR Journals, Training and Simulation Journal, Naval Institute’s Proceedings et Navy League’s Seapower.

M. Schweizer est titulaire d’un baccalauréat en histoire de l’American University de Washington (D.C.).

Portrait of Gautam Khanna

Directeur général, Produits industriels de l’aérospatiale – Analyste de recherche en aérospatiale, électronique de défense et services gouvernementaux, TD Cowen

Portrait of Gautam Khanna


Directeur général, Produits industriels de l’aérospatiale – Analyste de recherche en aérospatiale, électronique de défense et services gouvernementaux, TD Cowen

Portrait of Gautam Khanna


Directeur général, Produits industriels de l’aérospatiale – Analyste de recherche en aérospatiale, électronique de défense et services gouvernementaux, TD Cowen

Avant de se joindre à TD Cowen en 2006, Gautam Khanna était analyste au sein de Citadel Investment Group. Il a également travaillé au cabinet Charles River Associates à titre de conseiller en gestion dans les secteurs de l’aérospatiale et de la défense. M. Khanna est titulaire d’un baccalauréat ès sciences en service extérieur de l’Université de Georgetown et d’une maîtrise en administration des affaires de MIT.