Intervenante 1 :
Bienvenue à Insights de TD Cowen. Ce balado réunit des penseurs de premier plan qui offrent leur éclairage et leurs réflexions sur ce qui façonne notre monde. Soyez des nôtres pour cette conversation avec les esprits les plus influents de nos secteurs mondiaux.
Chris Krueger :
Bonjour et bienvenue encore une fois à Street Cred de TD Cowen. Je m’appelle Chris Krueger et je travaille avec le Groupe de recherche de Washington, TD Cowen. On va tenter de transformer K Street en Wall Street plus rapidement qu’un train Acela qui fonce à pleine vitesse, et même plus vite encore si vous lancez l’enregistrement.
Bon... On a une fiche de deux en deux. Pour paraphraser l’entraîneur Lou Brown, on a gagné un match la semaine dernière. Si on l’emporte aujourd’hui, ça va en faire deux de suite. Et si on gagne encore la semaine prochaine, on va parler d’une série de victoires. Ça s’est déjà produit. À six semaines de l’élection, si jamais le suspens prend fin, on surveille trois aspects en particulier. L’année 2024 n’est pas terminée; il faut s’attendre à des imprévus.
Premièrement, Omaha en plein cœur des États-Unis. Pourquoi cette ville est-elle importante? Si M. Trump et Mme Harris n’obtiennent pas 270 votes au collège électoral, l’élection va se jouer à la Chambre des représentants nouvellement élue le 6 janvier. Il faut remonter à 1825 la dernière fois que c’est arrivé. Chaque État obtient un vote en vertu du 12e amendement. Pourquoi en parler maintenant? Le vote au collège électoral de deux États, le Maine et le Nebraska, passe par un district du Congrès. En 2020, M. Biden a remporté le principal district d’Omaha et M. Trump a décroché le deuxième. Les alliés de M. Trump pressent l’Assemblée législative du Nebraska d’apporter des changements, ce qui donnerait très probablement les cinq votes à M. Trump. L’Assemblée législative du Nebraska est unique; elle exige 33 votes. On compte 33 républicains, mais les votes risquent d’être insuffisants. Ça pourrait empêcher l’un ou l’autre candidat d’obtenir 270 sièges.
Si Mme Harris l’emporte en Pennsylvanie, au Wisconsin et au Michigan, des États du mur bleu, mais qu’elle rentre bredouille de la Sun Belt, elle n’arrive qu’à 269 sièges. Si personne ne décroche 270 sièges, la Chambre des représentants nouvellement élue va élire le président le 6 janvier. Je le rappelle, chaque État a droit à un seul vote. Le Wyoming en obtient un, la Californie aussi, et ainsi de suite. Et ça favorise M. Trump. En fait, le Sénat élit le vice-président.
Le Maine a déjà déclaré qu’il changerait son processus si le Nebraska allait de l’avant, même si la session législative est terminée. C’est à suivre. Si l’issue de l’élection demeure incertaine au 20 janvier – par exemple, si le Congrès n’arrive pas à trancher le 6 janvier – le 20e amendement s’applique et le vice-président élu assume la présidence. En l’absence d’un vice-président élu, la Presidential Succession Act désigne en second rang le président de la Chambre des représentants. Il y a bien un protocole, mais ça peut être compliqué.
OK. Comme on le sait, le collège électoral s’appuie en grande partie sur la géographie. Il ne faut pas non plus oublier les comtés pivots. Il y en a 3244 aux États-Unis, dont 206 ont voté deux fois pour M. Obama, puis pour M. Trump en 2016. M. Biden en a récupéré 25 en 2020. Plus de 80 se trouvent dans quatre États autour de l’Iowa, principalement la région de Tim Walz. Il en a représenté huit dans son district du Congrès au Minnesota. Ça illustre bien en partie l’évolution des sondages depuis le débat. Le récent sondage d’Ann Selzer dans le quotidien Des Moines Register, une référence dans le domaine, est très intéressant. L’Iowa n’est pas en jeu en théorie. Mais selon le quotidien, qui suit de près les comtés pivots, M. Trump détient une mince avance, 47 % contre 43 %. M. Trump avait 18 points d’avance en juin avant que M. Biden se retire de la course. Oui, le collège électoral est important, mais, si on veut pousser l’analyse, il faut s’intéresser à certains comtés pivots. Ils bordent essentiellement le bassin supérieur du Mississippi.
Très bien. Et troisièmement, dans six semaines jour pour jour, il serait surprenant que le sort de l’élection présidentielle et de la majorité au Congrès soit connu à l’ouverture du marché, le mercredi. En 2020, il a fallu un certain temps. Par contre, certains indicateurs permettent d’anticiper une vague selon le résultat de l’élection sur la côte Est, où les bureaux de vote ferment plus tôt. Il faut surveiller trois États.
D’abord, la Virginia. C’est l’un des premiers États en 2016 à avoir préfiguré une victoire de M. Trump. Il a fallu beaucoup de temps avant que l’État soit acquis à Mme Clinton, contrairement à ce qu’on a vu en 2020. Les jeux étaient faits assez tôt en soirée en faveur de M. Biden. Mais si la tendance tarde à se dessiner dans cet État, c’est bon signe pour M. Trump. Je pense aussi à la Floride. Là, c’est un peu l’inverse de la Virginie. Si M. Trump ne l’emporte pas rapidement, ça pourrait être bon signe pour Mme Harris. Si les démocrates ont la moindre chance de conserver le Sénat, c’est l’endroit à surveiller après le Texas si le suspens s’étire au Montana. La Floride et la Virginie pourraient donc indiquer une vague d’un côté comme de l’autre.
Et enfin, il y a la Caroline du Nord, un État remporté par M. Obama en 2008 par seulement 14 000 voix. La course pour le poste de gouverneur retient beaucoup l’attention ici. Les démocrates devraient la gagner. On voit difficilement comment M. Trump peut atteindre 270 sièges sans la Caroline du Nord, où le résultat devrait être connu relativement tôt. Comme je l’ai dit, si l’issue tarde à se préciser ou si Mme Harris l’emporte dans cet État, ça augure bien pour elle.
Voilà le portrait! Nous serons de retour mardi prochain. Ici Chris Krueger, du Groupe de recherche de Washington, TD Cowen, pour Street Cred.
Intervenante 1 :
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